Tekhos MetropolisLes tirs résonnaient dans la pièce, mais aucune balle ne semblait pouvoir atteindre la femme en cuir, qui dansait au milieu des corps.
«
Repoussez-là ! -
Tuez-là, mais tuez-là ! »
Son pistolet-mitrailleur crachota une série de balles, fauchant deux tueurs qui débarquèrent sur une plateforme ne hauteur. Devant elle, entre plusieurs caisses, des tueurs encagoulés pointèrent leurs armes devant elle. Elle ne cilla pas, et courut vers eux, tandis que les balles fusaient, comme au ralenti. Ils glissaient autour d’elle, alors qu’elle se déplaçait avec l’aisance d’un chat. Son
wakizashi fut ensuite à portée de main, et elle frappa dans le vif. La tête du premier de ces vauriens s’envola dans les airs, et elle le poussa du pied, avant de frapper le second, l’ouvrant au niveau de l’estomac, faisant vomir ses intestins dans des gerbes de sang. Un autre pointa sur elle son pistolet, essayant de lui exploser la tête. La balle fila droit vers elle, et elle pencha la tête en arrière. La balle frôla son nez, et elle se laissa tomber en arrière, en profitant pour lever les jambes. Ses talons poussèrent l’homme. Posant ensuite une main sur le sol, la femme faucha les jambes de l’homme.
Elle se releva rapidement, et le planta à hauteur du ventre. L’homme écarquilla les yeux, avant de cracher du sang, se tortillant faiblement sur le sol. La jeune femme n’eut toutefois guère le temps de savourer sa victoire, car une porte à double battant s’ouvrit alors sur plusieurs tueurs supplémentaires, plus armés que la misérable équipe qu’elle venait de massacrer. Ils se mirent à faire feu. Récupérant promptement son sabre, la femme bondit derrière une table, sous un déluge de plomb, et s’accroupit, attendant que le déluge se calme. Pendant de longues secondes, un véritable enfer de feu et de plomb s’abattit sur son précaire abri, avant que les canons ne finissent par se calmer.
Ces tueurs-là étaient des commandos, portant des armures. La jeune femme vérifia son arme, toujours accroupie. Les tueurs s’écartaient progressivement les uns des autres, attentifs au moindre mouvement suspect. Ils étaient vigilants, nerveux, car ils savaient très bien ce qu’elle était capable de faire, et ce qu’elle avait l’intention de faire. Ils avançaient donc avec prudence sur le carrelage, lorsqu’elle bondit. Sans attendre, elle s’élança sur le côté, et fit feu, usant d’une précision et d’une rapidité mortelles, surhumaines. Elle faucha les rotules d’un des tueurs, puis en canarda un autre, envoyant une volée de plomb sur son torse, ainsi qu’une balle en pleine tête, explosant son cerveau. Les deux autres cherchèrent à s’abriter, avant de répliquer, ouvrant le feu. La femme roula sur le sol, et se mit à sauter à nouveau, répliquant à son tour. De ses balles, elle atteignit la main d’un des tueurs, lui faisant pousser un silencieux hurlement, et se reçut une balle à la jambe. Elle atterrit sur le sol, et sauta sur le côté. Un autre tueur s’approchait avec un fusil à pompe, et l’eut brièvement dans son champ de vision. Il balança sur elle une série de chevrotines, mais cette maudite femme était décidément trop rapide, et bondit à nouveau sur le côté, s’abritant derrière un pilier.
«
Flinguez-là ! »
L’homme au fusil à pompe visa à nouveau, et tira sur le pilier, arrachant des morceaux de plâtre. La femme, de son côté, observa brièvement sa blessure, et invoqua sa magie blanche pour se soigner. Il lui aurait fallu extraire la balle, mais elle ne pouvait pas le faire tout de suite. Elle cicatrisa donc autant que possible, et sortit d’autres armes à sa disposition : trois
shuriken. Elle ferma les yeux, attendit un peu, puis sortit de son précaire abri, et lança les trois. Chacun fit mouche, atteignant les gorges de ses ennemis, les égorgeant. La femme pensa ensuite à soigner sa blessure, et retira la balle, la contemplant dans ses gants de cuir.
Jennifer Blood observa ensuite silencieusement la scène de carnage, et rangea ses armes dans leurs emplacements, puis se dirigea vers la mallette remplie d’argent.
«
Depuis combien de temps m’observes-tu ? » lança-t-elle alors, sans qu’aucun signe extérieur ne puisse trahir une quelconque présence.
Elle referma la mallette métallique, tandis qu’une silhouette apparut dans son dos.
«
Ton style est toujours aussi efficace, Blood. -
Ne me force pas à abréger ses brèves retrouvailles, Crow. »
L’homme, qu’on appelait
Crow, esquissa un léger sourire, avant de se redresser, et de sauter sur le sol.
«
Le Magicien a requis ton assistance, Blood. -
Ah... -
Et la mienne aussi, à vrai dire. -
De quoi est-ce qu’il retourne ? »
Elle savait que les ordres du Magicien étaient prioritaires.
«
L’Œil en a repéré un. À Nexus. »
Lorsque l’onde magique se répandit, les capteurs magiques du Palais d’Ivoire le sentirent, et il s’écoula moins d’une minute pour qu’une cohorte d’archers et d’arbalétriers ne débarque sur les épais murs d’ivoire, pointant leurs armes sur l’ennemi, tandis qu’autant d’hommes d’armes sortaient, dans d’élégantes et de lourdes armures, portant de lourdes épées. Ils voyaient légitimement l’homme comme une menace, d’autant plus qu’ils étaient dans l’incapacité de parler... Jusqu’à ce que la bulle de silence ne finisse par se dissiper.
«
Halte, soldats ! rugit soudain une voix.
Ne tirez pas, ne tirez pas ! »
Fuir était impensable pour le mystérieux mage. D’autres soldats bloquaient la sortie. Le Palais d’Ivoire était au sommet d’une falaise, et il n’y avait donc qu’un seul passage, à moins de vouloir sauter dans le vide. Des mages rejoignirent également les gardes sur les tours. L’homme qui venait de parler n’était autre que le chambellan du château, et accessoirement Commandant de la Garde royale de Nexus, aussi surnommée «
Garde d’Ivoire ». Il s’agissait de
Ronald « Scar » Langley, et il avait toute confiance envers ses hommes. La Garde d’Ivoire recrutait les meilleurs soldats possibles.
«
Par décret, l’utilisation de sorts magiques dans les zones protégées de Nexus est prohibée sous peine de sanctions.... Des sanctions renforcées quand ladite utilisation est faite devant le Palais d’Ivoire. Identifiez-vous, étranger, ou nous serions en légitime défense d’ouvrir le feu, et de répliquer. »