C’était elle. Mélinda la voyait, alors qu’elle s’approchait du comptoir présentant les repas de midi. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la nourriture d’un réfectoire de lycée n’était pas fameuse. C’était même, selon les goûts très exigeants de Mélinda, assez infect. Elle allait donc très rarement au réfectoire, cette grande cantine, quand bien même elle était attirante. La cantine de Mishima se situait dans un bâtiment, s’étalant sur deux étages : un étage réservé à l’équipe enseignante, au personnel administratif, et un autre, au-dessus, pour les élèves. Mélinda se rendait donc à l’étage au-dessus, où ses informatrices lui avaient dit que sa proie se trouvait là. Il s’agissait d’une lycéenne assez belle... Aussi belle que naïve et coquine. Étant au lycée depuis un certain temps, Mélinda s’était tracée tout un petit réseau, et on l’informait ainsi sur les cibles les plus intéressantes... Comme cette Haruhi, dont le prénom était déjà tout un programme... A croire que ses parents avaient volontairement choisi de l’appeler ainsi. Une ahurie s’appelant Haruhi, c’était presque une blague.
Mélinda entra dans le réfectoire, prenant un plateau et son plat. La cafétéria du lycée Mishima était blindée à l’heure de pointe, mais elle avait réussi à venir avant le rush du Midi. Partant de là, la grande cafétéria, avec une belle vue sur les jardins et les cours du lycée, était assez déserte. Elle n’eut aucune difficulté à trouver la femme qu’elle cherchait. Haruhi était vraiment très belle. Pour une jeune femme de seize ans, elle était très agréable à regarder. Son corps était magnifiquement proportionné, avec une poitrine des plus attirantes, mais également de longues jambes fuselées, et une superbe chevelure brune.
*Oui, elle est très attirante... Ce sera un véritable plaisir de m’amuser avec elle...*
Mélinda sortit rapidement de son petit état de torpeur, et s’avança vers la jeune femme. Haruhi venait de se poser, et était visiblement seule. Soit elle n’avait pas d’amis, soit ces derniers étaient en cours. Mélinda avait choisi un créneau où elle avait justement peu de chances d’être dérangée par des éléments inopportuns. C’était simple : elle voyait en cette belle jeune fille naïve un cadeau divin, une invitation. En tant qu’esclavagiste, Mélinda avait ce besoin quasi-compulsif de dresser les autres, de dompter et de dominer les belles femmes qu’elle voyait. Haruhi avait, jusqu’au bout des ongles, le profil-type. Ne pas la séduire, la dresser, aurait été contre son éducation, contre sa formation et sa vie d’esclavagiste, contre tous ses principes moraux. Elle ne pouvait pas passer à côté. C’était aussi simple que ça.
La vampire se plaça donc à côté d’elle, et posa le plateau sur la table, juste en face d’elle. Elle attendit qu’Haruhi tourne la tête pour la regarder. Elles ne s’étaient encore jamais vues, car elles n’étaient pas dans la même classe, mais ça n’empêcherait pas Mélinda de s’approcher d’elle, de se familiariser avec elle, et d’en faire les esclaves. Dans un lycée, il était difficile d’avoir des secrets. On ne cessait mutuellement de s’espionner, et, dans ce domaine, Mélinda avait de bonnes informatrices. Elle avait ainsi une véritable petite fiche d’informations sur Haruhi, et utilisait les informations dont elle disposait pour trouver un moyen de l’approcher.
*Dans un dressage, il ne faut jamais oublier que tout se fait lors du premier contact... Tout, ou presque.*
La première rencontre était décisive, fondamentale, et Mélinda ne comptait pas la négliger. Elle prit donc un air innocent, et sourit légèrement, avant de se mettre à parler.
« Bonjour ! Ça te dérange si je m’installe à côté de toi pour manger ? Je déteste manger seule ! »
Elle ménagea une courte pause, et rajouta, avec un joli sourire :
« Je m’appelle Mélinda... Mais tu peux m’appeler Mél’ ! »
Pour le moment, du moins...