Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Sombre lumière [ PV : Lolita Besolie ]

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Nigel Barclay

Humain(e)

Sombre lumière [ PV : Lolita Besolie ]

vendredi 08 juin 2012, 01:54:48

L'oeil vide, Nigel continuait de fixer le Moët&Chandon se vider goutte par goutte au sol, ruinant la moquette. Un gâchis coûteux pour le champagne comme la moquette, pas vraiment la manière dont Nigel avait prévu de vider la bouteille. Yû devait être furieuse qu'il n'ait pas été au rendez-vous. Peu importe.

Le froid anesthésiait presque totalement les sensations de sa main droite, seule une légère pulsation remontait depuis les phalanges pour rappeler le choc subi. Nigel aurait volontiers parachevé l'anesthésie locale par une cuite, en commençant par ce champagne hors de prix qui se déversait en pure perte au sol, mais il savait qu'il avait besoin de garder les idées claires.

Le téléphone portable se mit à vibrer sur la petite table basse en cristal, venant perturber le fil des pensées de Nigel. Yû, sans doute. Sans importance.

Les trois petites frappes lui étaient tombées dessus  juste avant qu'il ne prenne le métro, comme un écho du passé. Ils venaient lui porter un message, disaient-ils, de la part de quelqu'un qui n'aimait pas les fouineurs. Quel cliché. C'était tellement ridicule, les trois hommes lui paraissaient si sots, et le souvenir de cette confrontation similaire lors de son adolescence conférait à l'ensemble un tel sentiment d'irréalité, qu'il n'avait pu s'empêcher de sourire.

Le plus grand des trois voyous l'avait remarqué, et il n'avait pas apprécié. Il s'attendait à être craint, à être pris au sérieux, et voilà qu'un homme seul, visiblement aisé, au lieu de prendre peur en étant pris à partie par trois armoires à glace, s'amusait. Il avait décroché un grand coup de poing dans l'abdomen de Nigel, et la suite avait été convenue. A trois contre un, le jeune médecin avait fait preuve d'une force et d'une rage inattendues, mais il n'en avait pas moins fini au sol, roué de coups. Au moins Nigel avait-il la consolation d'entendre nettement craquer le nez de l'un des affreux, et il était presque sûr que l'un d'entre eux aurait du mal à marcher pendant un bon moment.

Il s'en était tout de même mieux tiré que lorsqu'il était encore collégien. A cette époque, il avait fini à l'hôpital et y était resté une bonne semaine ; cette fois, il était chez lui, certes avec un solide mal de crâne et diverses ecchymoses, mais rien de sérieux. Enfin, si on exceptait sa main, bien sur. Un coup plus vicieux que les autres lui avait fait presque perdre connaissance, son poignet était sans doute presque brisé. Et en frappant le chef des petites frappes, Nigel s'était fait passablement mal aux jointures. Dommage que ça ne soit pas comme dans les films d'action …

En tout cas, il se passait clairement quelque chose de louche à l'asile de Seikusu, puisqu'on avait estimé nécessaire de lui envoyer ces idiots pour l'effrayer. Une sacrée erreur, soit dit en passant : non seulement cela prouvait à Nigel qu'il avait mis le doigt sur une affaire d'importance, mais en plus, son esprit vindicatif et revanchard l'incitait à régler ses comptes avec le commanditaire de l'agression.

Nigel se leva, soulevant le seau contenant la glace autrefois dévolue au Moët&Chandon pour maintenir sa main droite dedans. Il s'assit devant son ordinateur portable, en tailleur sur le lit défait, et sans l'allumer, se remémora sa discussion avec la journaliste. Sarah Besolie avait paru très intéressée par son histoire, et désireuse d'approfondir l'affaire pour tomber sur un scoop. La fille lui avait paru intelligente, mais dévorée par l'ambition et parfois un peu naïve et infantile. C'était sans réelle importance, tant qu'elle était stimulée par son article, elle ferait ce que voulait Nigel, faire éclater l'affaire au grand jour. Par prudence, il ne l'avait jamais rencontrée en personne, se bornant à lui suggérer quelques idées pour venir fouiner sur place. La journaliste s'étant enthousiasmée à l'idée d'un reportage de terrain dans lequel elle se ferait elle-même interner pour vérifier les traitements réservés aux patients de l'établissement, Nigel lui avait confectionné un dossier bidon pour qu'elle se fasse admettre, et lui avait fait parvenir. L'idée lui paraissait dangereuse, mais après tout, la journaliste savait ce qu'elle faisait … et dans le cas contraire, cela l'inciterait à plus de prudence la prochaine fois.

Nigel se leva, alla jeter son téléphone au fond des toilettes, tira la chasse, et s'écroula sur le lit tout habillé, la main droite toujours dans le seau de glace, avant de s'endormir.
« Modifié: vendredi 08 juin 2012, 11:57:04 par Nigel Barclay »

Lolita

Humain(e)

Re : Sombre lumière [ PV : Lolita Besolie ]

Réponse 1 vendredi 08 juin 2012, 21:50:40

♫ ♫ ♫

Lolita lança négligemment son sac d’école et sa veste sur le lit, s’installa en hâte à son bureau et alluma son ordinateur. Elle était littéralement surexcitée à l’idée d’entrer dans un asile pour y mener l’enquête. Cent films se déroulaient dans sa tête, dans lesquels elle découvrait à chaque fois ce qu’il se tramait, triomphait de tous les dangers et faisait par conséquent les unes des journaux. Sa carrière de journaliste allait démarrer en trombe, elle en était certaine, et se sentait gonfler d’orgueil à cette pensée.

Elle ouvrit sa boite mail, entra l’adresse qu’elle avait créée pour l’occasion comme une vraie professionnelle. Elle cliqua fébrilement sur le courriel qui avait pour titre Dossier, et dont le destinataire était un certain Nigel Barclay. Bien que le titre donne l’impression d’un banal devoir commun entre lycéens, il retournait d’une toute autre affaire. Le courriel était dépourvu d’explications car le Dr Barclay les lui avait données par téléphone. Lolita avait ainsi pu se faire une idée de la personne avec laquelle elle serait en contact durant son investigation. Nigel Barclay donnait l’impression d’un homme sérieux et digne de confiance, bien que légèrement taciturne. Elle n’était pas parvenue à en savoir plus sur lui, et espérait donc que le courant passerait entre eux afin que cette mission ne se passe pas dans de mauvaises conditions.     
Lolita dispersa d’un bref mouvement de tête ses rêveries et cliqua sur le fichier joint. Un dossier scanné apparut, dans lequel Lolita s’avérait être l’une des patientes à venir de l’asile de Seikusu. Un dossier qui lui permettrait donc de s’infiltrer incognito. Elle l’imprima.

La jeune Lolita qui se voulait être une journaliste sérieuse en devenir ne pouvait cependant pas s’empêcher de sautiller sur sa chaise de bureau tant elle était enthousiaste. Elle allait braver des interdits sans prévenir personne. Elle allait se frotter à des dangers que les filles de son école ne soupçonneraient même pas. Elle s’en sortirait avec les honneurs.

Et pour ça, elle avait tout préparé. C’était en faisant quelques recherches sur le web qu’elle était tombée sur des rumeurs qui circulaient à propos de ce que l’on fait subir dans les asiles. Elle s’était donc intéressée plus précisément au cas de l’hôpital psychiatrique de Seikusu et de fil en aiguille, l’idée de faire un reportage croustillant pour le club de journalisme du lycée lui était venue à l’esprit. Elle s’était ensuite mis en tête de contacter quelques infirmiers, psychiatres, matons, afin de glaner des informations. Ils l’avaient tous rembarrée, seul un psychiatre avait daigné lui répondre clairement. A ce moment précis, Lolita s’était dit qu’elle n’avait qu’à sortir le grand jeu et elle avait brusquement décidé de se faire passer pour une journaliste confirmée à la recherche d’un scoop et de vérité. Elle s’était donc faite passer pour sa sœur. Elle assumait parfaitement. Le Docteur Nigel Barclay connaîtrait la vérité en temps voulu. Et puis de toute façon, elle était beaucoup plus intelligente que sa sœur, le psychiatre gagnait au change.   

La jeune fille élabora rapidement un plan tandis qu’elle enfilait un tailleur Armani et des talons hauts. Ces vêtements lui conféraient les quelques années supplémentaires manquantes afin d’avoir l’air d’une jeune femme mature. Elle ébouriffa également ses cheveux afin de ne pas avoir l’air complètement normal.     

Lolita glissa le dossier dans son sac à main et sortit.


Finalement, elle avait réussi son coup, mais avait aussi eu très peur. Lolita se trouvait à présent enfermée dans une cellule aux murs blancs, un peu comme à l’hôpital mais en plus sécurisé et moins meublé. On lui avait retiré tous ses effets personnels ainsi que ses beaux vêtements dès qu’elle avait tendu le dossier à un infirmier en se prétendant journaliste. Elle avait même poussé le vice jusqu’à s’exclamer qu’elle ferait un scandale si elle ne voyait pas i-mmé-dia-te-ment le directeur. Il l’avait prise pour une folle, bien sûr.
Elle attendait maintenant, vêtue d’une sorte de tunique blanche informe, qu’il se passe quelque chose. Normalement, elle devait passer dans l’après-midi un entretien avec un psychiatre, puis une inspection médicale. Elle espérait que le Dr Barclay viendrait vite. Passer la nuit ici l’effrayait de plus en plus. Et si on la prenait vraiment pour une cinglée ? D’autant plus que tout n’avait pas l’air de tourner rond dans cet établissement.

Parmi les fous, on craint d’être fou.

Nigel Barclay

Humain(e)

Re : Sombre lumière [ PV : Lolita Besolie ]

Réponse 2 samedi 09 juin 2012, 09:29:24

L'arrivée tardive de Nigel sur son lieu de travail n'avait suscité que peu de réactions, comme si l'on s'attendait à ce qu'un gaijin fasse preuve d'un certain manque de professionnalisme en matière de ponctualité. Les rares traces de coups visibles sur le visage du jeune psychiatre avaient laissées de marbre le personnel, ce qui avait dispensé Nigel de devoir s'expliquer à ce sujet.

Sa main droite lui faisait un mal de chien, mais il s'y attendait et ne s'en servait qu'avec parcimonie. En revanche, son esprit tournait à plein régime, et c'est avec une ardeur renouvelée qu'il expédia l'essentiel de ses tâches de la journée en quelques heures. Ceci fait, il se rendit dans le bureau de son supérieur, le visqueux Noriaki Omaro, qui sembla esquisser un mince sourire vicieux en voyant son subordonné arborer des ecchymoses, ce qui ne fit que confirmer l'intuition de Nigel selon laquelle il était le commanditaire de ses agresseurs du soir précédent. Impassible, l'analyste tenta de se faire le plus humble possible pour rappeler à son vis-à-vis un important rendez-vous en ville l'après-midi, laissant dans le même temps entendre que lui-même avait pratiquement terminé son travail quotidien. Noriaki réagit comme Nigel l'avait prévu, se délestant de sa propre charge de travail sur son assistant sous des prétextes fallacieux.

Rongeant son frein, Nigel attendit que son supérieur quitte l'asile pour venir s'emparer en toute légalité de ses dossiers, s'installant dans son bureau après avoir fermé la porte à clé pour ne pas être dérangé. Il tria rapidement les dossiers des patients, et constata que celui de Fumihiko Yukimuri avait disparu. Nigel se pencha vers le tiroir des archives du Docteur Noriaki, qu'il trouve fermé à clé. Sans même marquer un temps d'arrêt, l'analyste se leva et mit sa main derrière le cadre contenant une photo de Noriaki avec son chien – probablement la seule personne qui n'ait pas encore réussi à quitter ce minable, songea Nigel. Il en ressortit la clé du bureau de Noriaki, louant pour une fois la bêtise providentielle de son supérieur, qui croyait sa clé bien cachée alors que nul n'ignorait qu'il la plaçait là.

Nigel ouvrit le tiroir, le fit coulisser et chercha le dossier de Fumihiko dans les archives. Il en retira une chemise portant la mention « décédé » avec la photo du malheureux jeune homme. Son seul tort avait été de commencer à se plaindre des sévices que lui infligeait Noriaki lui-même. Le Docteur n'avait probablement pas pu supporter plus longtemps que ses penchants pour les hommes soient connus, surtout associés aux termes crus de « viol » et « d'abus ». C'était déjà moche qu'un docteur profite de sa position pour assouvir ses pulsions sur des pensionnaires d'asile, mais ce qui inquiétait le plus Nigel était plutôt le fait que la victime décède opportunément dans les 48 heures après s'être plaint à lui. Et certains détails commençaient à laisser Nigel penser que Fumihiko n'était pas le seul pensionnaire victime de très sérieux dysfonctionnements au sein de l'asile.

Jimpachi Mai, une jeune femme avenante, avait elle aussi fait état de rapports forcés avec certains gardiens ; un passage à tabac en cellule d'isolement, dans laquelle on l'avait laissée deux jours sans manger ni boire, baignant dans son urine, l'avaient dissuadée de continuer à parler de viol. Noriaki avait entendu les gardiens et l'infirmière en chef, les avait félicités de leur zèle avant de démolir psychologiquement ce qui restait de la pauvre Mai.  Masaru Okura, pour sa part, semblait parfaitement sain d'esprit, et il était clair que l'on lui administrait un traitement trop fort, destiné à l'abrutir ; Nigel fouilla dans son dossier, et le trouva étonnamment vide, mais faisant état d'une belle-mère fort riche à présent qu'Okura n'était plus reconnu comme adulte responsable. Nigel aurait bien aimé avoir des détails sur les relations entre l'asile de Seikusu et la belle-mère d'Okura, ils avaient de grandes chances d'être particulièrement édifiants.

La journaliste trouverait sans nul doute matière à un scoop s'ils parvenaient à prouver la moitié de ce que Nigel croyait qu'il se tramait ici. En parlant de cette journaliste, elle devait se présenter aujourd'hui à l'asile, afin de se faire interner avec un dossier tout aussi truqué que celui d'Okura. Nigel se demandait si Sarah Besolie trouverait des informations utiles à son article par ce biais, sans compter que l'affaire commençait à prendre vilaine tournure. Il ferait mieux de lui parler des derniers éléments qu'il avait mis à jour, et lui proposer de sortir plus vite que prévu de ce séjour en amateur à l'asile.

Nigel prit le dossier de Sarah en main, et le parcourut en diagonale. Après tout, l'essentiel avait été inventé par lui, en accord avec la jeune femme. L'essentiel était d'éviter que Noriaki ne réalise trop vite la supercherie, raison pour laquelle Nigel avait fait en sorte d'être le seul psychiatre en poste pour recevoir les nouveaux arrivants aujourd'hui.

Ce ne fut qu'à quatorze heures que Nigel sortit du bureau de Noriaki, après avoir procédé à une fouille minutieuse et à la copie de certains documents qu'il jugeait pouvoir servir à prouver les exactions commises à l'asile. Une pile de dossiers sous le bras, Nigel traversa l'asile pour se rendre dans le bureau où il recevrait les nouveaux venus.

Gardant Sarah Besolie pour la bonne bouche, il expédia les admissions de deux personnes, dont l'une n'était à son avis pas prête de ressortir. Au moins ces deux-là n'étaient-ils pas à l'asile par erreur …

Sarah entra, interrompant le fil de ses pensées. Quoique difficile à impressionner, Nigel fut saisi par la beauté et l'énergie qui se dégageaient de la jeune femme. Sa tenue ne la mettait guère en valeur, mais la journaliste avait un visage à couper le souffle, et le reste devait être à l'avenant.

Elle s'assit face à lui, d'un air décidé, le regardant avec une intensité troublante. Nigel lui trouva l'air plus jeune qu'il ne s'y serait attendu, mais ne s'appesantit pas sur la question. Il vérifia du coin de l'oeil que le gardien avait bien fermé la porte, coupa l'enregistrement audio de la conversation, et se présenta. Sarah se présenta à son tour, puis Nigel entra dans le vif du sujet. Il demanda à la journaliste si tout s'était bien passé jusque là, ce qu'elle confirma, puis lui conta par le menu l'agression dont il avait été victime et ses soupçons quant à ce qui advenait à certains pensionnaires de l'asile, évoquant les dossiers trouvés chez Noriaki. Il ne minimisa pas les dangers de son infiltration à la jeune femme, et lui demanda si elle était toujours prête à se mêler aux autres patients pour les faire parler, ainsi qu'à vérifier en personne le comportement des gardiens et membres du corps médical. Et tout en parlant, l'image de Jimpachi Mai lui revenait à l'esprit, cette jeune fille probablement victime d'abus sexuels ici, et Nigel ne pouvait s'empêcher de penser à ce qui pourrait arriver à cette journaliste tellement jeune et belle ...

Lolita

Humain(e)

Re : Sombre lumière [ PV : Lolita Besolie ]

Réponse 3 samedi 09 juin 2012, 20:05:52

♫ ♪ ♫

L’asile était beaucoup plus calme que ne l’avait imaginé Lolita. Elle qui pensait que dans tout asile de fous l’on entendait des hurlements inhumains, des rires diaboliques ou des coups sourds dans les murs, elle se sentait déçue. Parfois elle entendait des voix dans le couloir. Cette situation lui paraissait presque banale, elle avait l’impression d’être à l’hôpital.

Allongée sur le lit, les bras croisés sur sa poitrine, Lolita prenait son mal en patience en retournant mille interrogations sous son petit crâne. Qu’allait-il se passer ensuite ? Viendrait-on la chercher ou allait-on l’oublier ? Puis l’inquiétude laissa la place à des questions plus excitantes. Les patients étaient-ils bien traités ? Leur faisait-on subir des lobotomies ? Elle savait ce qu’était une lobotomie frontale ou une leucotomie. Elle s’était renseignée sur cette technique barbare que l’on pratiquait réellement quelques siècles plus tôt, et elle se demandait si certains médecins s’en servaient encore.

Ne tenant plus en place, la jeune Lolita bondit du lit bancal afin de trouver de quoi s'occuper l'esprit tout en se dégourdissant les jambes. Elle s’approcha de la porte, lança un regard à travers le hublot, tenta de l’ouvrir, en vain. Elle décida ensuite de passer à l’inspection de la pièce dans le but de trouver des indices. Elle longeait le mur, le nez presque collé à celui-ci afin de n’en pas perdre une miette. Rien. Il n’y avait rien sur les murs, si ce n’était des rayures qui auraient pu faire penser à des traces d’ongle, et quelques tâches ici et là. A quatre pattes, l’enquêtrice en herbe passa à l’inspection du sol. Un revêtement en linoleum, tout ce qu’il y a de banal, propre mais rayé et tâché par endroit.
Lolita poussa un soupir d’ennui en s’asseyant dans un coin de la pièce, adossée au mur. Elle était frustrée et contrariée, elle n’avait rien trouvé du tout. En plus, la partie du sol sur laquelle elle était assise grinçait à chaque fois qu’elle bougeait une fesse.
Ce qui signifiait peut-être quelque chose … Lolita se tourna à demi, passa une main dans l’encoignure et parvint à soulever le linoleum décollé. Sous celui-ci, le revêtement était un vieux parquet boisé. Elle s’aperçut que l’une des lattes était légèrement déboitée. Dessous, de vieux cachets autrefois bleus, blancs et roses moisissaient.
La jeune fille poussa un petit cri de victoire. Elle avait l’impression de jouer une partie de Cluedo dans laquelle elle venait de trouver un indice, c’était vraiment amusant ! Elle en déduisit qu’elle n’était pas dans l’Unité des malades difficiles. Elle espérait pouvoir s’y rendre bientôt. Elle avait lu dans le dossier qu'on l'internait pour cause de schizophrénie.

Des bruits de pas dans le couloir lui parvinrent pour la seconde fois. Elle remit rapidement en place le linoleum et se précipita jusqu’à la porte au cas où elle pourrait saisir des informations intéressantes.
C’était pour elle. De l’autre coté de la porte, un infirmier scrutait Lolita d’un air appréciateur. Cette vision lui fit perdre le peu d’élan qu’elle avait pris. Elle recula instinctivement et attendit patiemment. Elle ne tenait pas à se faire frapper ou abuser.

L’homme utilisa son badge magnétique pour entrer, la saisit par le bras sans violence mais non sans quelques regards lubriques et la mena à travers un corridor éclairé au néon jusqu’à un lieu inconnu. Lolita ouvrait de grands yeux, ce qui lui conférait sans doute un air ahuri finalement bien adapté à la situation, mais c’était surtout pour ne pas laisser échapper la moindre petite information. Toutefois, elle ne repéra rien de particulier.
Ils s’arrêtèrent devant ce qui ressemblait à un bureau. L’homme la fit entrer en la poussant dans le dos puis referma la porte.

Elle se trouvait devant l'homme qu’elle imaginait être le Dr Nigel Barclay. Elle le dévisagea un instant avant de prendre place en face de lui. Il semblait être le genre d’homme qui plaît aux jeunes lolitas. Mais ce n’était pas vraiment ce qui l’intéressait aujourd’hui. Lolita écoutait attentivement, l’air grave. La jeune fille commençait alors à comprendre qu’elle s’était embarquée dans une affaire sérieuse, et que le moindre faux pas lui coûterait cher. Elle frissonna malgré elle.
Elle était déterminée à découvrir ce qu’il se tramait dans cet asile et le lui confirma.


« - Apparemment, vous possédez quelques talents d’enquêteur, déclara-t-elle avec un sourire malicieux, puis elle continua sur sa lancée :
J’ai pris avec moi un mini magnétophone, un modèle très discret et coûteux, mais il est resté dans la doublure de mon sac à main, avec le reste de mes effets personnels. Peut-être pourriez-vous me le récupérer ? »

Lolita tentait d’adopter un ton aussi professionnel que possible tout en dissimulant son excitation et sa nervosité. Elle se rendait compte qu’elle s’engageait dans quelque chose qui ne tarderait sûrement pas à la dépasser, mais elle était bien loin d'en mesurer les conséquences.

« - Je suis effectivement prête à jouer le jeu, si en contrepartie vous pouvez me procurer un minimum de sécurité. Je ne tiens pas à mourir à mon âge. »

Lolita adressa un grand sourire au Dr Barclay avant de se rendre compte qu’elle avait peut-être dit une bêtise. Elle se couvrit la bouche en faisant les gros yeux, puis retira bien vite sa main qu’elle posa sagement sur ses genoux, un sourire angélique et innocent flottant sur le visage.
« Modifié: samedi 09 juin 2012, 20:12:08 par Lolita »

Nigel Barclay

Humain(e)

Re : Sombre lumière [ PV : Lolita Besolie ]

Réponse 4 dimanche 10 juin 2012, 12:51:07

Le Dr. Nigel Barclay se sentait quelque peu désorienté face à Sarah Besolie, dont le comportement lui paraissait quelque peu déplacé eu égard aux circonstances. La journaliste qu'il s'était figurée, sérieuse,  professionnelle, et tenace cédait le pas à une bimbo totalement inconsciente des dangers encourus. Il fronça les sourcils, songea un bref instant à proférer une remarque acerbe pour remettre l'autre à sa place, puis décida sagement de ne pas se laisser emporter par son mauvais caractère. Il avait besoin de cette fille, et peu importaient son apparence ou son attitude pourvu qu'elle parvienne à rassembler assez d'éléments pour écrire un article qui ferait sortir l'affaire au grand jour.

Lui faire parvenir son magnétophone miniaturisé serait assez facile, s'il s'y prenait bien ; après tout, en tant que psychiatre référent de la patiente, prétexter la nécessité de jeter un coup d'oeil aux effets personnels de Sarah ne serait qu'une formalité, et il n'aurait même pas à se justifier.

En revanche, Nigel commençait à s'inquiéter des sévices que pourrait subir la journaliste, qui alliait un physique ravageur à un mélange d'insouciance et de provocation, le genre de cocktail suffisamment explosif pour que des violeurs surs de leur impunité viennent s'occuper de cette petite bombe. Bon, après tout, la journaliste était adulte, et certainement plus à même que lui de se débrouiller dans ce genre de cas, elle avait probablement l'expérience de ce genre de situations … Cela lui semblait logique, et malgré tout, l'analyste s'alarmait en imaginant la jeune femme dans le quartier pour patients à pathologies lourdes. Ce qui était arrivé à Jimpachi Mai ne le rassurait guère sur ce qui attendait Sarah Besolie …

Nigel promit de transmettre à Sarah son magnétophone le plus vite possible, se promettant en lui-même d'y adjoindre un moyen de communication avec lui ou quelque chose pour se défendre.

Il se leva et invita Sarah à le suivre à travers l'hôpital psychiatrique pour la mener vers sa chambre, au fond du bâtiment. Ils firent l'objet d'un contrôle de routine, qui se passa sans accroc, même si Nigel trouva que l'infirmier qui regarda les papiers de transfert le regardait avec animosité.

Arrivés devant la chambre, il laissa Sarah Besolie s'imprégner du décor et de l'ambiance des lieux – de quoi déprimer n'importe qui – avant de la faire entrer devant lui dans la pièce.

«  - Je vous ferai parvenir le magnétophone dans peu de temps. Je vous souhaite bonne chance dans vos investigations. »

Il songea à lui demander si elle n'avait pas trop peur, mais cela aurait été insultant pour la jeune femme et aurait sapé sa confiance en elle. Il s'abstint, et la regarda simplement, guettant un éventuel message avant qu'il ne referme la porte sur elle.

Lolita

Humain(e)

Re : Sombre lumière [ PV : Lolita Besolie ]

Réponse 5 dimanche 10 juin 2012, 20:08:55

• ♠ •

Lolita se demanda si le Dr. Barclay avait naturellement l’air grognon ou si tout simplement il ne l’aimait pas. Après un bref instant de réflexion, elle décida que ça n’avait pas beaucoup d’importance, tant qu’elle assumait correctement la tâche qu’il lui avait confiée et tant qu’il ne découvrait pas qu’elle n’était pas Sarah. Elle le suivit jusqu’à la chambre qui lui avait été assignée, dans l’unité pour malades difficiles, et frissonna légèrement en entrant dans les lieux. Il ne faisait pas froid, mais elle n’était guère rassurée. Lolita n’était plus vraiment sûre de se sentir capable de passer la nuit dans cet endroit sinistre. Des portes numérotées défilaient, jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent devant la cinquième chambre en début de couloir, couloir se trouvant au fond du bâtiment. La jeune fille se fit la réflexion que cette chambre ne se trouvait pas vraiment à l’endroit rêvé si jamais elle devait fuir.
La jeune fille tenta un trait d’humour à l’intention du psychiatre dans le but de se détendre :


« - J’espère ne pas être venue pour rien et savoir enfin comment on se sent dans une camisole ... »

Elle n’eut pas l’impression que sa blague était drôle, et elle ne se sentit pas plus détendue. Elle la balaya d’un geste de la main, adressa un signe de tête à l’intention du Dr. Barclay qui lui souhaitait bonne chance et s’installa sur le lit en se s’interrogeant sur la suite des événements. Elle espérait qu’il ne lui arriverait rien de fâcheux, mais elle espérait tout de même qu’il se passerait quelque chose. Elle n’aimait pas rester passive, assise sans rien faire ; elle n’était pas patiente.

Ce furent deux coups frappés sans douceur contre la porte qui réveillèrent Lolita. Plongée dans ses réflexions et en proie à une grande nervosité, elle avait fini par s’assoupir dans le lit inconfortable. L’air hagard, elle regarda un infirmier apparemment dénommé Shiori pousser un chariot dans la pièce. Elle ne savait pas quelles étaient les heures de repas dans un hôpital psychiatrique, mais si elles correspondaient à celles des hôpitaux généraux, elle devinait qu’il était dix-huit heures. Ça tombait bien, Lolita mourrait de faim. Jusqu’à ce qu’elle aperçoive la bouillie marron pleine de grumeaux dans l’assiette que lui tendait l’infirmier. Elle afficha une moue dégoûtée tout en pensant que cette nourriture ressemblait vraiment à du vomi. Shiori ferma la porte et elle l’entendit continuer sa tournée. Elle huma le plat, qui bien évidemment n’avait aucune odeur. Même pas celle des médicaments, pourtant elle se doutait bien que les calmants devaient être mixés là-dedans. C’était judicieux, ainsi les pensionnaires les avalaient sans s’en rendre compte, ou n’avaient d’autre choix que de se laisser mourir de faim. Bon, ce soir, Lolita ne mangerait pas.
Pour se distraire et dans un élan de courage, elle trempa un doigt dans la mixture, remua un peu et sentit quelque chose de dur au fond de l’assiette. Quelque chose qui semblait un peu plus gros qu’un cachet. Elle s’en saisit et le porta jusqu’à ses yeux. Difficile à reconnaître avec cette couleur affreuse, mais il s’agissait bel et bien de son microphone. Elle pesta à voix haute contre le Dr. Barclay, s’exclamant qu’il aurait pu s’acheter un deuxième cerveau étant donné le prix de ce microphone. Il n’avait pas intérêt à l’avoir cassé ! Encore une fois, elle se colla une main sur la bouche, pestant cette fois-ci contre elle-même et sa fichue manie de ne pas tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler.
Elle essuya l’objet contre sa chemise informe et contre toute attente, parvint à le mettre en marche. Elle le coinça sur l’élastique de sa petite culotte en dentelles, en se disant qu’à cet endroit on ne risquait pas de le voir. Quelle naïveté, cette jeune Lolita.

Elle tendait l’oreille, à l’affut de cris ou même de quelques paroles. Mais un tel silence régnait dans cet asile qu’on l’aurait cru désert. Toutefois, elle se doutait que les exactions commises sur les patients ne l’étaient pas en plein jour. Elle attendrait patiemment que la nuit tombe, même si elle avait perdu la notion du temps.

Quelques heures plus tard, alors que Lolita avait déjà fait le tour de la chambre plus de trente fois, inspecté la plus petite micro-rayure sur le mur et le sol et bien sûr n’avait rien trouvé - à part un vieux bout d’épingle à nourrice tordu -, et s’était énervée vingt fois contre son estomac qui criait famine, les choses commencèrent à se gâter. Elle le sentit avant de l’entendre - sûrement l’intuition féminine -, le grincement de la porte de sa chambre.
Lolita guettait l’arriver de Nigel Barclay, contente de pouvoir enfin sortir. Sauf que ce n’était pas le docteur. L’infirmier qui l’avait conduite ce matin jusqu’au bureau du psychiatre passa son affreuse trogne dans l’entrebâillement de la porte tout en prétextant qu’il tenait à s’assurer que la demoiselle ne manque de rien. Elle répondit négativement, mais il entra tout de même.

Lolita était figée sur place, ne sachant comment réagir, si jamais elle le devait. Il la poussa brutalement sur le lit. Elle poussa un cri de surprise mêlé de douleur lorsque sa tête cogna contre les barreaux du lit. Elle vit avec horreur que l’infirmier profitait de son léger étourdissement pour ouvrir sa braguette, sortir son engin et lui susurrer des cochonneries à l'oreille. Il allait la violer.
L’épingle tordue qu’elle avait posée à coté de son oreiller comme unique trouvaille, presque un trésor, s’imposa alors à son esprit. Elle s’en saisit discrètement, et alors que l’homme commençait à lui retirer sa petite culotte avec force grognements et soupirs, elle lui planta le morceau de métal dans l’œil.
Il hurla. Lolita regardait ce qu’elle venait de faire, l’air horrifié. Du sang coulait entre les doigts de l’infirmier pervers et goutait sur la chemise de Lolita. Elle se dégagea tant bien que mal de ce poids lourd et se cacha derrière la porte. Elle attendit que les beuglements de l'infirmier éborgné attirent l'attention de l'homme chargé de la surveillance pour se faufiler hors de la chambre. Heureusement pour la jeune fille, la porte qui permettait de passer du couloir au hall menant aux autres couloirs et bureaux n’était pas fermée.

Elle courut jusqu’à l’endroit dont elle se souvenait comme étant celui où elle avait passé l’entretien avec le Dr. Barclay, entra et referma derrière elle, se planqua sous le bureau et n’en bougea plus. Elle espérait que Nigel Barclay se rendrait rapidement compte de la situation et l’aiderait à se mettre en sécurité. S'il pensait à se rendre dans cette pièce ...

En attendant, Lolita tremblait de tous ses membres tant elle avait peur. Mais une part de son esprit parvenait cependant à se féliciter de la bravoure dont elle avait fait preuve.

Nigel Barclay

Humain(e)

Re : Sombre lumière [ PV : Lolita Besolie ]

Réponse 6 lundi 11 juin 2012, 12:15:33

Nigel se passa lentement de l'eau sur le visage, espérant chasser un peu de la lassitude qui le gagnait au fil des heures. Plusieurs heures avaient déjà passé depuis la fin officielle de son service, mais il avait décidé de rester là toute la nuit, inquiet pour la journaliste. La nuit s'annonçait fort longue, et la lecture des documents trouvés dans le bureau du Docteur Noriaki finissait par être abrutissante, à la longue. On pouvait y relever des dysfonctionnements évidents, y subodorer des irrégularités graves, mais cela ne suffirait vraisemblablement pas à un tribunal ; il y aurait des réprimandes administratives, des mutations, voire une enquête, mais ce serait tout. Nigel Barclay deviendrait alors la cible de toutes les critiques et pressions, et sa carrière s'en ressentirait indubitablement. Il avait déjà trop tiré sur la corde par le passé, cette fois, il lui fallait une victoire nette, éclatante, pour espérer s'en sortir indemne.

L'homme qui lui faisait face dans le miroir avait les traits tirés, les yeux trop petits et le teint have. Il faudrait qu'il dorme, mais quand ? Nigel secoua la tête, projetant des gouttes d'eau autour de lui. L'atmosphère surchauffée de ce bloc aggravait sa somnolence. Il se repassa de l'eau sur le visage, but en dépit de la tiédeur désagréable de l'eau du robinet, puis ressortit des toilettes dévolues aux médecins, pour se diriger vers son bureau.

Il venait à peine de passer le seuil quand l'alarme retentit dans le bâtiment. Il s'arrêta, se demanda si Besolie avait trouvé le moyen de déclencher une alerte le soir même de son admission. Cela lui paraissait plus que probable, conclut-il à regret.

Nigel ressortit, avisa deux infirmiers qui passaient en courant et leur demanda ce qui se passait. L'un d'entre eux s'arrêta, de mauvaise grâce, pour lui répondre que la patiente gaijin avait gravement blessé un infirmier et s'était échappée. Il refusa de donner davantage d'éclaircissements, et fila rejoindre son compagnon dans le couloir. Nigel se serait d'ordinaire trouvé agacé de se voir traité comme s'il était étranger au service, mais ce soir, cela l'arrangeait bien que ces idiots racistes lui laissent les coudées franches et ne se reposent pas sur lui pour organiser les recherches.

Restait à savoir où était la journaliste. Nigel retourna dans son bureau, se saisit d'un plan du bâtiment et s'installa confortablement dans son fauteuil. Il étendait ses jambes sous le bureau, quand il sentit quelque chose de chaud et doux lui bloquer le passage. Il se baissa et découvrit Sarah Besolie recroquevillée sous son bureau, tremblante.

Lolita

Humain(e)

Re : Sombre lumière [ PV : Lolita Besolie ]

Réponse 7 lundi 11 juin 2012, 20:10:03

• • •

Lolita retint son souffle lorsqu’elle entendit la porte du bureau s’ouvrir. Son cœur battait à tout rompre et le sang pulsait à ses oreilles. Lolita se demanda avec anxiété si cette cacophonie dans son corps n’allait pas trahir sa cachette. Elle priait pour que cette personne ne s’approche pas du meuble sous lequel elle s’était dissimulée. Évidemment, ses prières n’eurent pas de réponse et l’homme s’affala sur la chaise. Elle pouvait voir ses chaussures et le bas de son pantalon, et d’autant mieux lorsqu’il lui colla les pieds dans le flanc. Elle émit un grognement étouffé, puis un soupir de soulagement lorsqu’apparut le visage viril du Dr. Barclay. Il n’avait pas l’air de toute première fraîcheur, la fatigue sans doute, mais Lolita ne pouvait s’empêcher de le trouver malgré tout charismatique. Une drôle d’idée lui vint à l’esprit, alors qu’elle se trouvait agenouillée aux pieds du psychiatre. Elle s’empressa de la refouler d’un mouvement de tête. Le moment n’était pas vraiment propice à de tels songes.
La jeune fille parvint à s’extraire de sa cachette mais jugea plus prudent de rester accroupie derrière le bureau. Ainsi, si quelqu’un entrait, elle pourrait aisément se dissimuler à nouveau.

Lolita s’humecta les lèvres avant de déclarer d’une voix chuchotante et peu assurée :


« - Il y a eu un petit problème ... Apparemment, les infirmiers pratiquent le bizutage par le viol dans cet asile. Je crois que je lui ai crevé un œil … »

Pour preuve, le sang poisseux sur sa chemise qui lui collait à la peau.

« - J’ai l’enregistrement, en plus il m’a chuchoté des cochonneries. » Tout en parlant, Lolita décrocha le mini magnétophone de sa petite culotte et le tendit à Nigel Barclay. S’il n’en voulait pas, elle le garderait sur elle et enregistrerait ce qu’elle voyait afin de ne pas oublier. A supposer qu’ils continuent leurs investigations. Lolita était partagée entre sa curiosité au sujet des pratiques de cet hôpital et sa peur de ne plus jamais revoir la lumière du jour. Son ambition et sa persévérance naturelle l’incitaient cependant à vouloir continuer.

« - Peut-être qu’on peut attendre que la situation se tasse un peu et continuer les recherches dans un autre pôle ? J’ai envie de continuer pour avoir mon scoop ! »

Elle planta son regard dans celui du psychiatre, l’air déterminé. Lolita savait ce qu’elle faisait. Ou en tout cas, elle le croyait.
« Modifié: lundi 11 juin 2012, 20:20:36 par Lolita »

Nigel Barclay

Humain(e)

Re : Sombre lumière [ PV : Lolita Besolie ]

Réponse 8 mardi 12 juin 2012, 12:26:43

Au fur et à mesure que Sarah Besolie lui faisait le récit de ses dernières aventures, Nigel se sentait gagné par un sentiment d'irréalité. La journaliste semblait tout droit sortie d'une série de dessins animés que regardaient les enfants d'aujourd'hui, un peu comme « Totally Spies ! ». Sarah Besolie, avec son joli minois de jeune première, était en pleine mission dans l'asile, se battait contre les méchants, ne connaissait pas la peur, prononçait des répliques de vétéran et ne renonçait jamais, sure de triompher à la fin. A cet instant, Nigel fut très près de comprendre qui était vraiment la jeune fille qui lui faisait face ; mais son esprit était concentré sur des problèmes plus urgents à résoudre, et il n'alla pas jusqu'au bout de son raisonnement.

Sarah était temporairement en sécurité ici, mais cela ne durerait pas ; tôt ou tard, quelqu'un viendrait jeter un coup d'oeil dans la pièce, le personnel ferait le lien entre le médecin gaijin et la patiente gaijin, pour de mauvaises raisons, mais ils tomberaient néanmoins sur la journaliste. Elle ne pouvait donc rester longtemps ici, et même en supposant qu'il se laisse convaincre de la laisser fureter encore un peu dans l'asile, en profitant de la confusion ambiante, il fallait qu'elle change d'apparence. La solution qui s'imposa très vite à Nigel fut de lui trouver une tenue d'infirmière ; même si elle changeait de vêtements, en tant que patiente, elle serait systématiquement contrôlée à la suite de son évasion. Une tenue d'infirmière lui permettrait d'aller et venir avec plus de chances de succès.

Le psychiatre fouilla hâtivement dans les tiroirs, prenant quelques seringues qu'il remplit de sédatif et du serflex ( le nouveau matériau dont se servaient souvent la police et l'armée pour menotter, et dont l'asile avait parfois eu l'usage pour certains pensionnaires particulièrement dangereux ). Il ordonna à Sarah de rester ici et de s'enfermer à clé, de n'ouvrir que s'il frappait des coups sur la porte selon un certain rythme, et de se cacher dans l'armoire – qu'il lui ouvrit – si quelqu'un d'autre entrait malgré tout à l'aide d'un passe. Il lui expliqua qu'il allait se rendre dans le vestiaire des infirmières afin de lui trouver une tenue à sa taille, dans la mesure du possible.

Nigel sortit, vérifia que la journaliste referme bien la porte à clé derrière lui, et s'élança d'un pas vif vers le vestiaire des infirmières. Le personnel était sur le pied de guerre, cherchant la disparue avec énergie, mais personne n'encadrant les recherches, l'ensemble manquait d'efficacité.

Parvenu au niveau du vestiaire des infirmières, Nigel se heurta à une difficulté inattendue : seul un badge l'authentifiant comme une femme membre du service pourrait lui permettre d'entrer dans la pièce. Il s'était attendu à des difficultés, et ne se laissa donc pas abattre par cet obstacle. Il s'adossa au mur, non loin de la porte, faisant mine d'examiner un papier qui était dans sa poche. C'était un bon de réduction pour l'achat de ramens dans l'épicerie de son quartier. Il espérait que personne ne s'aviserait de regarder de trop près le document censé absorber son attention …

Dix minutes s'écoulèrent, qui parurent une éternité à Nigel. L'inaction n'était pas vraiment sa tasse de thé, et le stress généré par la situation dans laquelle il se trouvait décuplait son sentiment d'impatience. Enfin, une infirmière arriva dans le couloir, se dirigeant vers les vestiaires. Elle fit un crochet pour l'éviter, sans réellement lui prêter attention, et passa son badge avant d'ouvrir la porte. Aussitôt, Nigel s'élança à sa suite, la bâillonna d'une main et la poussa en avant de l'autre. La porte de referma derrière eux, la fille tenta de se débattre, mais Nigel, irrésistible en raison de sa force physique et de l'adrénaline qui parcourait son corps, la plaqua aisément au sol, lui enfonça l'aiguille d'une seringue de sédatif dans une veine du cou, et lui injecta le produit. La fille perdit presque instantanément connaissance, Nigel tira son corps au fond de la pièce, la déshabilla en un tournemain avant de lui lier les chevilles et les poignets avec du serflex. Il roula en boule sa culotte, lui enfonça dans la bouche et se servit du serflex pour maintenir son bâillon improvisé en place. Il mit ensuite l'infirmière dans le placard de la pièce, et en referma la porte. Il glissa sous sa veste blanche la tenue de l'infirmière, qu'il estimait être de la corpulence de Sarah Besolie, ce qui lui évitait de devoir fouiller l'endroit à la recherche d'une tenue à sa taille. Il conserva également le badge de l'infirmière, qui serait utile pour circuler dans l'asile.

Nigel passa la tête furtivement dans le couloir, vit qu'il n'y avait personne, et sortit. Il se dirigea droit vers son bureau, espérant que rien de fâcheux n'était arrivé à la journaliste en son absence. Il frappa à la porte selon le tempo convenu, et Sarah lui ouvrit, les yeux toujours brillants d'excitation. Il lui tendit les vêtements et le badge, et attendit qu'elle s'habille.

Lolita

Humain(e)

Re : Sombre lumière [ PV : Lolita Besolie ]

Réponse 9 mardi 12 juin 2012, 14:04:57

♠ ♠ ♠

Lolita ne savait toujours pas si le Dr. Barclay comptait poursuivre les investigations, mais il semblait faire son possible pour la protéger. « Ce qui est quand même bien normal », pensa Lolita qui trouvait que le psychiatre était lui aussi en partie responsable de ce grabuge.
Voilà quelques instants que Barclay était parti à la recherche d’une tenue d’infirmière. Tout en réfléchissant à un plan d’action, elle déposa sur le bureau le magnétophone qu'il n’avait pas pris sur lui par mesure de précaution. Lolita avait hâte de pouvoir déambuler dans l’asile tout en passant inaperçu. Elle pourrait même faire semblant de participer aux recherches de la folle.

A ce moment, quelqu’un frappa à la porte. Cette porte qu’elle n’avait pas fermée à clé contrairement aux recommandations du psychiatre. Paniquée, Lolita se précipita dans l’armoire, recroquevillée sur elle-même, et ferma les yeux en se maudissant de son étourderie. La personne semblait n’avoir toujours pas ouvert la porte, ce ne fut qu’au bout d’une minute ou deux - qui lui parurent pourtant durer une éternité - que la personne entra. Elle l’entendit grommeler à propos de son maudit badge et de portes qui n’étaient pas fermées alors qu'elles auraient dû l'être. Il fit quelques pas dans la pièce, et Lolita l’entendit encore marmonner. Elle cru comprendre qu’il voulait rentrer chez lui. L’infirmier n’avait pas l’air particulièrement emballé à l’idée de chercher une folle évadée à travers tout l’asile. 

Elle sortit de l’armoire immédiatement après le départ de l’infirmier, et se jeta sur la porte pour la fermer à clé. Heureusement que l’infirmier n’avait pas remarqué le magnétophone. Elle se garderait bien d’informer le Dr. Barclay de ce petit incident. Elle allait devoir apprendre à faire plus attention si elle voulait rester en vie. Elle prit le temps de se calmer et de souffler un peu en faisant les cent pas dans la pièce.

Enfin, Lolita reconnu les coups frappés à la porte et vint ouvrir à Nigel Barclay. Il lui apportait la tenue. Elle le remercia, lui tourna le dos afin d’être plus à son aise. Elle retira la chemise tachée, ne se trouvant plus qu’en petite culotte, et boutonna la blouse d’infirmière qui était à peu près à sa taille. Elle prit soin de dissimuler la moindre mèche de cheveux sous la coiffe et de ranger le badge dans une poche de poitrine.


« - J’ai une trousse à maquillage dans mon sac à main, ce serait encore plus commode pour passer inaperçu si je pouvais l’utiliser. On peut peut-être y aller ? » demanda-t-elle en adressant un sourire timide au psychiatre. 

Elle avait faim aussi, mais elle n’osa pas le lui dire. Et puis elle en avait un peu marre de s'entendre appeler du nom de son imbécile de grande sœur, mais ça non-plus, elle ne pouvait le lui dire. A la place, Lolita s’enquit de la suite des événements. Elle espérait qu’il serait d’accord pour la chaperonner à travers l’asile, maintenant qu’elle portait sa tenue de camouflage.

Nigel Barclay

Humain(e)

Re : Sombre lumière [ PV : Lolita Besolie ]

Réponse 10 mardi 12 juin 2012, 17:09:12

En esthète, Nigel profita pleinement du spectacle de Besolie pendant que cette dernière se métamorphosait en infirmière. La jeune femme s'étant tournée pour se changer, il n'eut même pas à feindre de détourner le regard, et n'eut qu'à se louer du résultat. Son splendide postérieur aurait certes gagné à être débarrassé de cette culotte, mais on ne peut pas tout avoir. Sarah suggéra ensuite d'aller chercher son sac à main pour pouvoir se maquiller. L'idée était bonne, mais Nigel doutait que  ce soit prudent pour Sarah de sortir sans maquillage pour aller en chercher, justement. Il ressortit donc seul et se rendit aux dépôt des objets des patients, signa une décharge quelconque pour attester qu'il avait jeté un coup d'oeil aux affaires de la patiente, et y prit l'essentiel – affaires de maquillage, papiers, …

Les papiers. La carte d'identité, surtout. Lolita Besolie, 16 ans. LOLITA. SEIZE ANS. Le visage sur la photo ne laissait planer aucun doute sur l'identité de sa propriétaire. La lumière se fit jour, du moins pour l'essentiel, dans l'esprit de Nigel. Cette petite peste avait usurpé l'identité de la dénommée Sarah, probablement une soeur ou une cousine, pour venir jouer aux journalistes avec lui. Ce qui signifiait que Nigel pouvait dire adieu à tout soutien d'un journal, ainsi qu'à la crédibilité, même limitée, d'une journaliste reconnue. Par contre, les problèmes liés à l'âge de Besolie seraient infinis si les choses tournaient mal. Le jeune analyste tenta de relativiser les choses : après tout, il n'avait déjà pas droit à l'erreur. Que Lolita ait seize ans ou pas ne changerait pas grand chose pour lui s'il ne trouvait pas de quoi faire tomber les responsables de l'asile tout en faisant sortir cette peste du guêpier dans lequel elle était venue se fourrer.

Tentant désespérément de conserver un peu de sang-froid tandis qu'il revenait dans son bureau, Nigel se demandait quoi faire ensuite. Faire sortir Lolita serait jouable, mais il n'aurait vraisemblablement plus l'occasion de chercher des preuves pour étayer ses assertions face à un tribunal. L'alternative le faisait également grincer des dents : chercher, en un temps très limité, des éléments probants pour la justice, au sein de l'asile, en compagnie de Lolita. Encore que cette fichue gamine pouvait très bien rester à l'attendre dans son bureau … Ceci dit, cette peste semblait quand même s'être un peu débrouillée jusqu'ici, elle pourrait peut-être lui être utile.

Nigel frappa selon le code convenu avec Lolita, entra en trombe, claqua la porte violemment devant une Lolita surprise par la violence contenue de ses gestes et son regard flamboyant, et jeta sur la table ses affaires de maquillage et ses papiers, gardant la carte d'identité pour la fin. Il enfonça ses doigts dans l'épaule de la jeune femme, et, prenant l'air plus furieux qu'il ne l'était vraiment, lui dit :

« -Alors, LOLITA, comment comptes-tu me convaincre de te laisser m'accompagner en jouant les infirmières, alors que tu as 16 ans à peine et que tu n'es pas journaliste ? Tu mériterais que je te colle une bonne fessée, gamine ! » dit-il en levant la main au-dessus de l'épaule, visant les fesses de la jeune fille.

Lolita

Humain(e)

Re : Sombre lumière [ PV : Lolita Besolie ]

Réponse 11 mardi 12 juin 2012, 18:51:56

♪ ♪ ♪

« Oh oh. » Ce fut l’exclamation qui échappa à Lolita lorsque Nigel Barclay débarqua dans le bureau tel un ouragan.

Elle grimaça, plus de peur que de douleur, lorsqu’il lui enfonça les doigts dans l’épaule. Elle tenta de se dégager de son étreinte, et d’autant plus lorsqu’il éleva la main pour la frapper. Enfin, pas pour la frapper comme elle entendait ce terme. Nigel Barclay voulait donner une fessée à Lolita. Elle qui croyait qu’on ne donnait des fessées qu’aux enfants, elle en était toute étonnée. Sa bouche esquissa un « o » outré tandis que ses yeux s'élevaient vers le visage impétueux du psychiatre. Avant que la main suspendue dans l'attente d'explications ne vienne toucher son derrière, Lolita s’empressa de lui répondre, espérant ainsi le distraire de son intention première :


« - Que je sois majeure ou non, ça ne change rien, je suis toujours plus intelligente que mon idiote de sœur. Une fois que nous serons sortis d’ici, je pourrai toujours lui confier les rênes pour qu’elle rédige un article. »

Rédiger un article, l’une des rares choses que savait faire Sarah, pensait Lolita avec mépris. Quant à elle, elle s’était récemment trouvé un petit job dans une boite de journalisme. Cependant, elle ne le dit pas à Barclay, parce que ce n’était pas vraiment un travail glorieux. Mais elle faisait partie du club de journalisme du lycée et avait malgré tout un peu d’expérience dans le domaine. Elle affirma souhaiter continuer à l’aider dans ses investigations, lui expliquant qu’elle pouvait se rendre utile, surtout ainsi vêtue, et que ce n’était vraiment pas la peine de se mettre dans une telle rage pour si peu, voyons docteur ~

« - Enfin, vous n’oseriez pas frapper une jeune fille mineure ? » fit-elle en battant des cils, la bouche en cœur.

Puis Lolita se dégagea d’un mouvement rapide de la poigne de Nigel Barclay afin de récupérer les affaires qu’il avait posées sur le bureau. Elle savait qu'il ne serait pas facile de maquiller son joli visage aux traits occidentaux pour en faire un vilain minois japonais. Heureusement, elle se sentait prête à relever le défi, et possédait suffisamment de dons dans ce domaine pour y parvenir sans trop de difficultés. Elle sortit un petit miroir de sa trousse de maquillage, utilisa du crayon noir, du fard à paupières et du fond de teint, ainsi qu'un peu de rouge à lèvres. Le résultat était assez convainquant, pour preuve la charmante frimousse de la demoiselle n’était plus aussi attirante qu’auparavant. Voilà qui calmerait sûrement les ardeurs de Barclay, se dit Lolita, tout en se demandant confusément si la fessée était réellement quelque chose d’érotique comme elle l’avait vu une fois dans un film. Et en se demandant pourquoi elle trouvait attractive l'idée que la main du Docteur Barclay puisse atterrir sur son postérieur dans un mouvement de colère.

En tout cas, Lolita était fin prête à jouer les Sherlock Holmes en compagnie du Docteur (Watson), se tenant près de la porte, une lueur de défi dans le regard.
« Modifié: mardi 12 juin 2012, 19:43:16 par Lolita »

Nigel Barclay

Humain(e)

Re : Sombre lumière [ PV : Lolita Besolie ]

Réponse 12 mardi 12 juin 2012, 21:01:56

Lolita portait bien son nom : dans le registre de l'allumeuse ingénue, elle battait des records. Dommage que ce soit une gamine, et que l'heure ne soit pas à ce genre d'amusement. Nigel observa d'un oeil distrait Lolita se grimer en japonaise, et estima le résultat passable, à condition qu'on n'y regarde pas de trop près. Et maintenant … ? La soeur de Lolita pourrait éventuellement écrire un article à sa place, même si elle n'était pas au courant de grand chose pour l'instant. Lolita recevrait probablement une sévère correction de la part de sa famille, mais elle la méritait, et au besoin, Nigel pensait pouvoir négocier le scoop contre l'impunité de la jeune fille pour ses frasques avec sa soeur. Dans l'article lui-même, les documents trouvés chez le Dr. Noriaki, l'enregistrement et le témoignage éventuel de Lolita … Avec toutes les irrégularités dont Lolita et lui s'étaient rendus coupable, ça promettait des années de batailles juridiques, dont il ne sortirait pas indemne.

Il lui restait peut-être un fantastique coup de poker à tenter : Masaru Okura. Le jeune homme qui avait été interné abusivement suite aux agissements de sa belle-mère pourrait éventuellement avoir accès à des ressources dont Nigel ne disposait pas. S'il le faisait sortir d'ici, faisait paraître une interview du jeune homme avec Sarah Besolie … Il aurait assez d'argent et d'influence, à condition que des psychiatres le déclarent sain d'esprit. Il le ferait, bien sûr, et il lui faudrait l'aide de quelques collègues. Par chance, il avait dans ses relations quelques rares membres de la profession qui lui vouaient une amitié solide, voire un culte. Il pourrait appeler Dylan E.Ellison, déjà … La jeune femme, contrairement à lui, était populaire dans leur profession, et serait ravie de l'aider. Bon, tout ce plan restait très incertain, mais c'était mieux que d'attendre sagement que son univers s'effondre sans rien faire.

L'étape suivante consistait à sortir Masaru Okura de sa chambre, qui se situait non loin de celle qu'avait quitté précipitamment Lolita après avoir faussé compagnie aux infirmiers. Nigel exposa la situation et son idée à Lolita, ne lui cachant pas les risques de l'entreprise : faire sortir un patient dans des conditions pareilles relèverait du miracle, à plus forte raison s'il était dans le même bloc duquel s'était enfuie Lolita. Lolita n'était pas rassurée à l'idée de retourner à l'endroit même dont elle s'était enfuie à grand peine, mais se déclara néanmoins d'accord avec son exubérance coutumière. Pour faire sortir Okura, Nigel ne vit qu'une solution, y aller au culot en prétendant que le Dr. Noriaki lui-même exigeait la présence du patient dans son bureau, sur le champ ; les accès de colère du petit Führer local étaient suffisamment connus du petit personnel de l'asile pour que cet ordre, si aberrant soit-il, semble réellement émaner de Noriaki.

Lolita et Nigel sortirent, la jeune fille restant autant que possible derrière l'analyste, qui la dépassait de toute façon d'une bonne tête et devait être deux fois plus imposant qu'elle. Autour d'eux résonnaient encore des bruits de cavalcade dans les couloirs, des appels et des cris ; visiblement, personne n'avait encore eu l'esprit de coordonner les efforts des infirmiers pour retrouver Lolita.

«  - En avant pour ton premier scoop, grande journaliste ! »

Lolita

Humain(e)

Re : Sombre lumière [ PV : Lolita Besolie ]

Réponse 13 mercredi 13 juin 2012, 21:01:45

♫ ♫ ♫

Lolita se demanda si le psychiatre ironisait avec son « grande journaliste ». Maintenant qu’il savait qu’elle n’avait que seize ans, peut-être se sentait-il autorisé à la traiter avec arrogance. A cette idée le visage de la jeune fille s'assombrit, mais elle mit rapidement un frein à ce pessimisme naissant pour se concentrer sur le problème en cours. Apparemment, Masaru Okura était le plan de secours. Il s’agissait de le récupérer et puis de sortir vivant de cet endroit sordide.

Elle suivait le Docteur qui connaissait le bâtiment, profitant ainsi de la barrière protectrice que lui offrait son corps. Ils durent cependant s’arrêter pour un contrôle. Le garde de nuit leur demanda leur badge, et ce qu’ils venaient faire là tous les deux. Lolita fut tentée d’adresser un clin d’œil fripon à l’infirmier mais s’abstint. Nigel Barclay expliquait qu’ils venaient chercher un patient pour le Dr. Noriaki, tout en sous-entendant que ce dernier n’aimait pas vraiment attendre. Il les laissa finalement passer. Lolita s'appliquait à garder le visage incliné vers le sol, comme le voulait la politesse, mais surtout parce qu’elle ne tenait pas à ce qu’on la reconnaisse.
Lorsqu’ils pénétrèrent dans le couloir, Lolita ne put réprimer un frisson de dégoût. Elle se demandait s’il y avait encore du sang dans les draps du lit de sa chambre. Et si l’infirmier s’était fait soigner. Elle espérait qu’il perdrait définitivement son œil. Après tout, elle n’y était pas allée de main morte. Elle avait enfoncé profondément la tige de métal dans l’iris, ça avait fait un petit « blop » comme dans les dessins-animés. Elle sourit à cette idée.

Barclay inséra son badge dans le système magnétique de la porte de la chambre de Masaru, et ils entrèrent. Lolita ne put s’empêcher de sursauter. La vision que lui offrait cette cellule faisait froid dans le dos. Certes, ce n’était pas digne d’un film d’horreur, mais ce n'était pas non plus réjouissant. Masaru Okura, dans son lit, semblait ramassé sur lui-même. Lolita avait brièvement cru qu’un tas de chiffon avait été posé sur le lit. Puis que la revenante de The Grudge était dans cette pièce et que la malédiction pesait à présent sur eux. Enfin, elle avait compris que la chose était un être humain en chair et en os - mais surtout en os.

Elle allait se précipiter vers le Japonais quand elle sentit le bras du psychiatre se tendre devant elle afin de la freiner dans son élan. Il lui dit de rester tranquille, qu’il allait s’en occuper. Lolita le regarda alors parler au patient, tentant de lui faire comprendre la situation. Mais celui-ci était trop abruti par les médicaments pour comprendre, ou même pour entendre. Il ressemblait à un zombie. Au moins se levait-il lorsqu’on le tirait de son lit par le bras ou lorsqu’on le poussait dans le dos.

Ainsi, ils refirent le chemin en sens inverse, mais bien évidemment, au lieu d’emmener Masaru Okura dans le bureau de Noriaki, ils retournèrent dans celui de Barclay, sans oublier de s’arrêter au passage dans les vestiaires pour homme afin de récupérer une tenue d’infirmier.
Enfin, Lolita était soulagée d’être revenue saine et sauve au point de départ, mais si elle savait que ce soulagement serait de courte durée parce que le plus gros du travail était encore devant eux. Elle pressentait un cheminement difficile vers la liberté.


« - Maintenant que nous tenons notre pièce à conviction, il est temps de partir, non ? s’enquit-elle, avant d’ajouter : à moins que vous n’ayez autre chose à récupérer, des dossiers peut-être ? »

Si tel était le cas, elle lui dit qu’il serait sans doute préférable qu’elle reste ici avec Okura tandis que lui allait récupérer ses pièces à conviction. Ensuite, il passerait les chercher et ils partiraient tous les trois. Lolita trouvait son plan parfait mais se demanda toutefois si le psychiatre n’avait pas une autre idée derrière la tête, étant donné la moue qu’il affichait. A moins que ce ne soit là son expression habituelle en de telles circonstances. Difficile de deviner les pensées d’un psychiatre, pensa Lolita dont la curiosité naturelle était l’un des vilains et principaux défauts.

« - Oh, heu … Excusez-moi de vous demander ça mais je ne tiens plus … » Lolita laissa planer un silence lourd de sous-entendu. « Je meurs de faim, est-ce que vous savez où je pourrais trouver à manger, s’il vous-plaît ? »

Lolita tenta un regard attendrissant et un sourire timide dans le but d’amadouer le gentil Docteur Barclay~ Pour peu, elle se serait serrée contre lui comme un chaton dans les bras de son maître.

Nigel Barclay

Humain(e)

Re : Sombre lumière [ PV : Lolita Besolie ]

Réponse 14 jeudi 14 juin 2012, 19:11:38

Sortir Masaru Okura en sus de Lolita Besolie s'annonçait difficile, tant le pauvre garçon avait été gavé de médicaments propres à faire de lui un vrai légume. Lolita avait suggéré qu'on lui trouve à lui aussi un costume d'infirmier, ce qui n'avait pas été trop difficile, mais Nigel se demandait si dans son état, il pourrait faire illusion en tentant de sortir. Peut-être en le faisant passer au bras de Lolita … ? La jeune fille serait sans doute capable d'y arriver, elle était bonne actrice et avait du cran. De toute façon, ils n'avaient pas beaucoup d'options …

Lolita lui demanda s'il avait besoin d'autre chose avant de partir, et le jeune analyste songea qu'il lui faudrait peut-être faire disparaître toute trace de l'admission d'Okura. Cela impliquait un nouveau passage dans le bureau de Noriaki …

«  - Je pense qu'on va passer prendre quelques papiers concernant l'admission d'Okura ici, ça pourra nous aider par la suite … Ca va être rapide, et ça m'évitera d'avoir des regrets plus tard pour un éventuel procès. »

Lolita lui dit alors qu'elle mourait de faim, et lui fit une mine tellement attendrissante qu'il se sentit fondre. Il lui offrit quelques barres chocolatées prélevées sur ses réserves personnelles, accompagna le tout d'un jus d'orange, et lui promit un crochet par les cuisines si possible.

« -Et quand on sera sortis, je t'inviterai à un restaurant, promis ! »

Suivis par un Okura qui tenait plus du zombie que de l'infirmier, au point que Nigel se sente un bref instant transporté dans 28 Jours plus tard, Lolita et lui franchirent les quelques mètres qui séparaient son bureau de celui de Noriaki. Ce fut à cet instant que les choses commencèrent à vraiment mal se passer – au fond, jusqu'ici, ils avaient bénéficié d'une certaine chance, compte tenu des risques encourus.

Nigel tourna la poignée de la porte, et se faufila dans le bureau, commençant à fouiller. Lolita regardait de son côté, guettant l'éventuelle arrivée d'un membre du personnel et surveillant Okura. Alors qu'il avait renversé le contenu d'un tiroir sur la table, Nigel vit soudain Noriaki entrer par la porte du fond, suivi d'une grande femme qui n'était clairement pas membre du personnel. Pourtant, Nigel reconnaissait vaguement son visage …

A sa vue, Noriaki se mit soudain à trembler de rage et d'indignation, avant de hurler et de se jeter sur lui. Nigel aurait presque trouvé cela comique, la charge du petit docteur quinquagénaire avait des allures de parodie. Il repoussa Noriaki sans effort, l'envoyant valser par-dessus la table, qui s'effondra sous son poids, au milieu d'une nuée de papiers qui volaient en tous sens. Ce fut hélas le moment que choisit la femme pour lui projeter un objet lourd à la tête, qu'il identifia par la suite comme étant une des abominables statuettes pour touristes que Noriaki tenait pour des oeuvres d'art et dont il ornait son bureau. Nigel tituba sous l'impact, et sentit ses jambes s'effondrer sous lui, soudain en coton.

Du coin de l'oeil, il regarda comment Lolita s'en sortait, espérant qu'elle faisait mieux que lui. Il avait vraiment besoin de quelques secondes pour récupérer du coup que lui avait infligé le lancer de la belle-mère d'Okura.


Répondre
Tags :