«
Ta glace te plaît, ma chérie ? -
Hum... Oui, Maman... J’aime beaucoup les glaces à la fraise ! »
Comme elle... Milwën eut un sourire en regardant Ève, son adorable fille. Elle tenait dans sa main un long cône, et savourait une délicieuse glace à la fraise et à la vanille qu’elle avait récupérée près du petit port, avant de se promener avec sa fille le long d’agréables sentiers au milieu de la jungle. Milwën et Ève se tenaient dans l’une des îles de Novac, une île touristique où on trouvait le « village des Terranides ». Des genres de voyages étaient organisés par les responsables, consistant en plusieurs tours de l’île le long de circuits, afin de voir des espèces de Terranides rares. On pouvait notamment voir des Dridders, des nekos en train de se baigner, des kitsunes, et bien d’autres animaux... Tous ces Terranides étaient des clones, des produits créés dans les laboratoires de Novac, des spécimens très réussis.
Il faisait beau, et Ève avait demandé à sortir du château pour pouvoir se promener dans l’île. Milwën, après quelques hésitations, avait décidé de la satisfaire. Refusant d’avoir des gardes du corps, n’en ayant après tout plus besoin depuis l’implantation des Gen-8 dans ses veines, Milwën en profitait pour se promener avec sa fille. Enjouée, cette dernière avait sur sa tête son petit chapeau de sorcière, et avançait rapidement, posant de nombreuses questions à chaque fois :
«
Quelle est cette plante, Maman ? »
Milwën n’était même pas sûre qu’Ève entendait les réponses, car elle continuait ensuite à gambader ici et là. La voir ainsi remplissait de joie le cœur bien meurtri de la scientifique. Elle resplendissait de joie, sans aucun effet secondaire. Aucun mal de tête, aucune maladie mentale, aucune dégénérescence cérébrale... Ève était un projet accompli, une réussite majeure dans le domaine de la nanotechnologie et de la génétique. Elle avait été conçue uniquement à l’aide de Milwën, de sa cyprine et de son sperme, depuis qu’elle avait subi une opération génétique consistant à lui greffer un sexe masculin. Ève n’avait donc pas de père. Sa naissance et son développement étaient probablement l’un des plus gros succès de Novac. Milwën l’aimait énormément.
Les deux femmes continuaient ainsi à marcher, s’enfonçant dans les terres, se rapprochant du village des Terranides, quand une altercation attira l’attention de Milwën et de sa fille. La Baronne, qui portait son élégante armure révélant de grandes parties de son corps, descendit un sentier en voyant deux gardes novaquiennes en uniforme aborder une femme.
«
Qu’est-ce qui se passe, Maman ? »
Les Novaquiennes étaient aisément reconnaissables avec leurs uniformes métalliques et leurs visières rouges. Elles avaient dans le dos d’énormes fusils, et ne les avaient pas sortis, et parlaient de vive voix à une femme.
Uniforme de garde novaquienne Milwën continua à s’avancer, jusqu’à pouvoir entendre des bruits.
«
Vous n’avez pas le droit de vous trouver ici sans une carte d’autorisation, Madame »
La Baronne s’avança jusqu’à ce qu’on puisse les remarquer, sa fille restant prudemment à côté d’elle. Les deux gardes avaient abordé une belle femme, qui était... Qui était quasiment nue, à vrai dire, à l’exception d’une culotte noire et d’une espèce de très fin soutien-gorge.
«
Elle est belle, la Madame... »
Milwën se rapprocha, et croisa les bras. En la voyant, les deux Novaquiennes se tournèrent, et firent un salut militaire.
«
Salutations, Madame la Baronne ! -
Repos, soldates ! Que se passe-t-il ici ? »
Les deux soldates se regardèrent brièvement entre elles, et l’une s’éclaircit la gorge, avant de s’expliquer :
«
Cette femme ne continuent aucune puce d’identification, ni aucun papier officiel. Elle est donc une clandestine, et, en tant que tel, nous comptons la ramener à Novac City, dans un centre de sécurité, le temps de la renvoyer vers Tekhos Metropolis. »
Ève, nota Milwën, regardait avec curiosité la femme, et, échappant à la surveillance de sa mère, se rapprocha de la femme.
«
Tu es jolie, toi ! Je m’appelle Ève, et je t’aime beaucoup ! »