... l'orange du marchand ? ♫ ♪ ♫
L'après-midi était à peine entamé. Bientôt, il serait deux heures, et la majorité des lycéens, si ce n'était tous, se trouvait déjà en cours, assis sur une chaise inconfortable, à écouter les élucubrations aussi inutiles que soporifiques d'un de leur professeur. Loona soupira. Elle se disait qu'elle avait bien, de renoncer à cela, l'ennui l'aurait probablement tuée bien vite. Elle manquait certes un peu d'éducation, mais n'en restait pas moins vive d'esprit et intelligente, c'est d'ailleurs ce qui, en partie, lui a permis de se débrouiller et de survivre, malgré son mode de vie peu banal, ayant acquis au fil du temps l'expérience nécessaire pour vivre, et surtout pour se tirer des ennuis dans lesquels elle tombait invariablement. Ce n'était plus le lycée, mais la rue elle même, qui poursuivait son éducation.
Un gargouillement sonore la tira de ses pensées. Cela faisait près de six heures qu'elle n'avait rien consommé, son ventre n'hésitait désormais plus à crier famine, réclamant sa pitance, ne serait-ce qu'un malheureux bout de pain. Heureusement qu'il s'était manifesté, cet estomac ! Sans quoi, Loona aurait aisément pu oublier qu'il lui fallait manger pour vivre, trop occupée à flâner ici et là. Et avoir des gargouillis dans le ventre, en plus d'être gênant, c'était pas vraiment très agréable. Elle se leva du banc sur lequel elle s'était allongée, (ou plutôt avachie), et entreprit de trouver de quoi calmer son appétit.
Ses pas la dirigèrent dans une allée marchande, ou différentes étales vendaient des objets de toutes sortes, des vêtements, des couverts, des produits de beauté, des fruits et légumes. Des fruits, c'était parfait en attendant de trouver mieux ! Profitant du camouflage qu'offrait la foule, ou chacun farfouillait les étales pour y trouver ce qui comblerait leurs courses à faire, Loona s'empara prestement d'une orange, si discrètement que même son voisin n'avait rien remarqué, occupé à remplir un sac de quelques pommes de terre. Elle s'éloigna un peu, marchant d'un pas léger, avant d'éplucher son fruit et d'en extraire un juteux quartier, qu'elle porta à ses lèvres en jetant le reste des épluchures au sol. Elle en dégusta ensuite un second, tout aussi délicieux et sucré, et constata avec satisfaction que son appétit s'était un peu calmé. En attendant de se trouver un véritable déjeuner digne de ce nom.
