Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Et l'Infini terrible éffara ton oeil bleu ! { Orphéo.

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Chasseur

Invité

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  • [Le vent baise ses seins et déploie en corolle
    Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;
    Rimbaud.]


    Durant la soirée, les eaux de la rivière ainsi que ses habitants aquatiques avaient été troublés par un corps à la dérive. Ce dernier avait tout de même fini par s’échouer sur la rive sablonneuse, au milieu des herbes et des roseaux. Un corps blême, qui luisait sous le clair de lune. Un cadavre.

    Enfin, pas tout à fait. Ou alors un cadavre dont la poitrine se soulevait à intervalles irréguliers. Disons plutôt une moribonde. Qui avait l’air bien mal en point. Certes, ce n’était pas très étonnant. Qui aurait l’air frais et fringuant tout en gisant inconscient dans l’eau ? N’est pas Ophélia qui veut. Chasseur était une Ophélia moderne, par conséquent à l'apparence désastreuse. Les cheveux flottant autour de son beau visage comme autant d’algues noirâtres et visqueuses, une joue tuméfiée, dont la couleur bleue contrastait violemment avec la peau rendue diaphane par la fraîcheur de la nuit et de l’eau, la lèvre inférieure ensanglantée. 

    Mais surtout, elle était presque nue. Seule sa cape la recouvrait plus ou moins efficacement, tel un obscure voile mortuaire. La cape noire s'était entortillée autour de son cou et de son corps, de sorte qu’elle se trouvait à moitié étranglée, que ses seins nus aux tétons parés de bijoux étaient offerts à la clarté de la lune — et à d’éventuels regards vicieux —, mais que son intimité était dissimulée.

    Cela représentait un tableau tout à fait charmant. Grisant. Invitant au crime.

    En parlant de crime, qu’avait-il bien pu arriver à cette pauvre jeune femme pour se retrouver dans une telle situation ? Peut-être Chasseur avait-elle trop bu, et était tombée à la rivière par accident. Peut-être qu’elle avait décidé de prendre un bain de minuit et qu’elle avait été emportée par le courant, s’était cognée la tête contre un rocher et s’était évanouie. Peut-être qu’elle avait fait une mauvaise rencontre, qu’elle s’était faite agressée pour son argent, ou bien pour son corps. Peut-être qu’on l’avait jetée à l’eau inconsciente en espérant qu’elle se noierait. En plus, elle avait été délestée de ses armes. A moins que celles-ci ne se soient perdues au cours de la course dans l’onde pure. Et un chasseur sans arme est un chasseur de mauvaise humeur. Tout cela était fâcheux, et intriguant. Mais nous n’aurons pas le fin mot de l’histoire tant que Chasseur ne se sera pas réveillée.
    Ce qui ne semblait pas prêt d’arriver puisqu’il n’y avait généralement personne la nuit près de cette rivière. Ni même dans ces lieux plus ou moins sauvages. Il faut dire que la chasseresse avait probablement dérivé sur plusieurs kilomètres avant que sa cape ne s’accroche à un rocher près de la rive. Bien heureusement, le courant n’était pas très fort, et la température ambiante plutôt douce. Une jolie nuit d’été, paisible et raisonnant par intermittence des stridulations sourdes des grillons. Le cadre parfait pour des amoureux qui souhaiteraient passer la nuit à faire des cochonneries. Pas le cadre parfait pour retrouver une moribonde !   

    Bien que ce soit mieux si l’on pouvait la retrouver rapidement, tout compte fait. Elle allait vraiment finir par rendre l’âme, cette pauvre ère, alors qu’elle n’avait pas encore trente-deux ans, ni eu le temps de goûter à tous les plaisirs et joies que la vie avait à lui offrir.

    Un grognement s’échappa de la gorge de la mourante. Une sorte de gargouillis mouillé et rauque. Un signe de vie.

Orphéo

Humain(e)

Re : Et l'Infini terrible éffara ton oeil bleu ! { Orphéo.

Réponse 1 mercredi 23 mai 2012, 22:39:11

Oui, c'était une belle nuit d'été. Paisible et douce, parfaite pour les amoureux.
Ou pour dormir à la belle étoile en solitaire, comme s'apprêtait à le faire un gamin aux grands yeux bruns ! Orphéo avait parcouru la lande dans le but de se rendre à Nexus mais s'était perdu en chemin. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, le jeune aventurier avait choisi de profiter du paysage tout au long de la journée et avait été content de trouver les lignes douces et acceuillantes de la rivière qui serpentait à travers les terres. Un des coudes aux berges verdoyantes lui avait semblé offrir un cadre tranquille et sûr pour passer la soirée et la nuit qui la suivrait de près et l'ado au manteau jaune s'était finalement établi tout contre le saule pleureur qui embrassait la rive à l'ondée calme. Là, à dix pas à peine de l'eau, il avait dressé un camp de fortune. Un petit feu, une assise confortable contre le large tronc, son épée fichée en terre tout à côté et le contenu de son inséparable sac répandu un peu partout pour en effectuer l'inventaire consciencieux en vue de l'escapade du lendemain.

Pour se mettre à l'aise, Orphéo s'était dévêtu après sa fructueuse chasse au lapin qui lui avait apporté son dîner du soir dont les restes encore généreux gisaient toujours embrochés au-dessus des flammes maintenant paresseuses. Torse et pieds nus, l'aventurier avait préparé son manteau et sa tunique bleue trop grande pour lui afin qu'ils lui servent de lit sommaire et se trouvait à présent assis en tailleur à côté du feu, consignant quelques petites notes dans son carnet fatigué, grattant les feuilles de la pointe du crayon mordillé qu'il traînait depuis pas mal de temps déjà.
Considérant finalement qu'il était temps d'aller dormir, il se releva pour aller soulager sa vessie dans la rivière, purement et simplement. Sifflotant dans l'air doux du soir, Orphéo se pointa au bord de l'eau en regardant les étoiles et en sortant son petit oiseau de la cage, avant qu'un drôle de bruit ne lui fasse baisser les yeux.

Complètement ailleurs, Oro découvrit la forme dénudée les yeux grands ouverts et la main sur les joyeuses. Gêné -sans trop savoir pourquoi, la demoiselle semblant aussi morte qu'on pouvait l'être- il remballa son modeste matériel et se mit à rougir tout en se penchant sur le corps qui semblait presque noyé dans une tâche d'encre gracile où se mêlaient ses cheveux et le tissu qui cachait encore au regard les formes délicates qui faisaient d'elle une femme.
Si Orphéo s'arrêta sur la poitrine aux agréables monts, ce ne fût pas pour assouvir un quelconque penchant mais simplement pour vérifier si elle répondait à une respiration. Il fût soulagé de voir que c'était le cas, bien que ce fût faible. Mince ! Il ne pouvait pas la laisser comme ça, dans l'eau, à mourir en silence ! Non, bien sûr que non. Alors le gosse se saisit de la jeune femme, le feu aux joues. Ses bras passèrent sous ses jambes et ses bras et ce fût avec toute la délicatesse du monde qu'il l'arracha aux flots un peu agités de la rivière, après avoir veillé à couvrir sa poitrine.
Ca aurait été mal de profiter de la faiblesse de cette inconnue sortie de l'onde fraîche, même si l'idée le rendait tout chaud de l'intérieur. Après tout, c'était bien la première fois qu'il voyait les fruits fermes d'une demoiselle et sa réaction - bien que légitime et naturelle - le mit mal à l'aise, lui donnant l'impression d'être une mauvaise personne.

L'inconnue fût choyée. Et souillée en aucune façon, puisque Orphéo s'évertua à ne jamais poser les yeux sur ses seins ou sa fleur, pas plus que sur ses fesses. L'opération fût délicate, puisqu'il la dévêtit pour faire sécher sa cape sur une des branches du saule avant de lui passer son manteau sans manches pour l'en couvrir chastement et de la déposer contre le tronc, presque sèche. L'aventurier en herbe avait en effet usé de sa tunique informe pour frictionner patiemment la jeune femme, prenant même le temps d'appliquer un onguent sur sa joue bleuie et sa lèvre blessée.
Les soins avaient été très rudimentaires, mais normalement suffisants. Un peu de repos ferait le reste, ainsi qu'un bon feu qu'Oro avait veillé à alimenter par un sort magique, augmentant la taille et la chaleur des flammes afin que la belle puisse jouir de la chaleur rassurante et protectrice.

Lui s'était décidé à veiller sur elle, pour la rassurer à son réveil. Installé non loin de sa drôle de protégée, Orphéo scrutait le brasier, attentif aux bruits de cette nuit tranquille et à toute les réactions de la Vénus sortie de l'encre. Hors de question de la laisser tomber.

Mais tout de même... Elle était drôlement bizarre avec ses bijoux dans la peau et ses tatouages curieux. Et très jolie, aussi.

Chasseur

Invité

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Re : Et l'Infini terrible éffara ton oeil bleu ! { Orphéo.

Réponse 2 vendredi 25 mai 2012, 16:54:00

  • On peut, on doit abuser de la confiance d'une femme, mais jamais de sa méfiance ...
    C’est dangereux
    . » M Donnay.]


    Les paupières papillonnèrent doucement, prête à révéler le regard grave de Chasseur. Ses iris semblaient s’être délavés au contact de l’eau dans laquelle ils avaient baigné. Les deux yeux gris se plongèrent dans le regard brun et profond du garçon. Pour y trouver l’espace d’un instant le réconfort et la chaleur. Ce fut d’abord apaisant, parce qu’ils étaient deux êtres flottant dans un espace-temps indéfini, seuls tous les deux. Puis la réalité reprit sa place habituelle et cela devint gênant. Chasseur baissa le regard sur son corps étendu. Était-ce bien le sien ? Ainsi recouvert d’une tunique d’un jaune criard ? Quelle faute de goût. Elle se demandait ce qui lui était passé par la tête au moment où elle avait décidé de se vêtir de cette façon. Et que faisait-elle en compagnie de cet homme ? Sûrement une de ses conquêtes d’un jour.

    Elle décida que tout ceci méritait des éclaircissements.

    Chasseur redressa le buste brusquement, ce qui eut pour effet de découvrir sa poitrine. Elle laissa échapper un petit cri de surprise mêlée de pudeur. Et rosit légèrement. Cette réaction plutôt inattendue pour une femme de son âge et de son envergure la rendait tout à fait adorable. Toutefois, elle reprit rapidement contenance, arbora un air calme et remonta le tissus sur ses seins. Avoir l’air d’une jeune fille en fleur n’était pas dans les aspirations d’une guerrière de sa condition.

    Enfin, il lui vint à l’esprit de détailler le garçon assit non-loin d’elle. Il n’avait pas l’air immense, mais il semblait de solide complexion, plutôt bien bâti, et avait le visage un peu rond, qui tendait sûrement à s’affiner car il semblait être en pleine croissance. Un adolescent. Il n’avait pas l’air dangereux. Sans-doute pas une de ses conquêtes. Mais alors, que faisaient-ils ici, tous les deux ? L’air mécontente, la chasseresse s’adressa à son sauveur - mais ça elle ne le savait pas encore - sur un ton de reproche :

    « Est-ce toi qui m’as amenée ici ? J’espère pour toi qu’il ne m’est rien arrivé de fâcheux. »

    A ce moment, elle passa la langue sur ses lèvres pour les humecter, d’une façon plutôt sexy d’ailleurs, mais grimaça en y ressentant une douleur. Elle porta sa main à la bouche puis regarda le bout de ses doigts. Il y avait un peu de sang séché et une substance visqueuse qu’elle trouva suspecte. Puis ses doigts effleurèrent sa joue meurtrie. Un étrange scénario commençait à se dessiner dans son esprit. Des coïncidences qui, mises bout à bout, formaient une hypothèse vraisemblable et cohérente.

    L’avait-il violentée ?

    Elle lui jeta un regard noir. Qu’était-ce donc que cette chose liquide sur sa bouche ? Elle savait que les adolescents étaient souvent travaillés par leurs hormones. Elle se demandait s’il ne s’était pas servie d’elle pour se soulager. Alors qu’elle était inconsciente, sans défense. Cette idée la faisait bouillonner de rage. Et puis elle ne parvenait plus à se souvenir de la raison pour laquelle elle se trouvait dans ce lieu isolé. Le décor était vraiment superbe en cette nuit claire, et elle, son dernier souvenir la situait dans une gargote puante, de laquelle elle avait voulu sortir. Chasseur y avait beaucoup bu, avait accepté les verres offerts par de parfaits inconnus, et avait bu en toute imprudence. Elle s’était sentie mal et avait voulu sortir. Ensuite, elle se souvenait vaguement d’ombres menaçantes, effrayantes, qui la suivaient et lui voulaient sûrement du mal. Puis, plus rien. Le noir, le néant, le vide complet.

    Toujours prostrée, la jeune femme arborait une expression d’extrême méfiance à l’encontre du jeune garçon. Elle voulut se saisir d’une arme, se rendit compte qu’elle était nue et qu’elle n’avait rien pour se défendre, ce qui insuffla en elle une petite vague de panique qu’elle tenta tant bien que mal de contrôler. Elle était prête à agir, au moindre geste suspect, elle lui sauterait à la gorge. Ou fuirait. C’est d’une voix qu’elle voulait assurée, et avec un air de défi, qu’elle lança :

    « Qui es-tu ? »

    Trop d’inconnues dans cette équation.

Orphéo

Humain(e)

Re : Et l'Infini terrible éffara ton oeil bleu ! { Orphéo.

Réponse 3 vendredi 25 mai 2012, 17:41:16

Le môme ne l'avait pas quittée des yeux un seul instant, mais avait progressivement senti son ventre se nouer tandis qu'il se mettait en alerte sans comprendre pourquoi. La nuit était belle et l'endroit plutôt tranquille - ce n'était finalement qu'un coin de campagne reculée - mais Orphéo se sentait menacé, oppressé. Peut-être était-ce la faute de l'inconnue ? Oui... Oui, sûrement. Quel que fût son état de faiblesse et d'inconscience, la pseudo-noyée gravitait clairement dans un monde bien éloigné de celui du gamin. Ses ornements de peau la rendaient belle et attiraient agréablement l'oeil, ses tatouages lui donnaient un air un peu sauvage. Son visage était délicat et son corps était sans nul doute une des plus jolies choses qu'il avait jamais été donné de voir à Oro', mais quelque chose chez elle le mettait profondément mal à l'aise.
L'étrangère était inquiétante. L'aventurier en herbe ne connaissait que bien peu de choses à propos de la vie en général et des femmes en particulier mais n'était pas assez bête pour ne pas saisir qu'elle était dangereuse. Ces décorations de métal sur la pointe de ses seins, son nombril et son dos... Il fallait aimer avoir mal pour se faire poser ce genre de choses, non ? Et puis, ces tatouages qu'elle arborait avaient dans leurs arabesques quelque chose de sinistre. Son corps était taillé avec soin (Orphéo était peut-être pur mais n'en restait pas moins un homme et ses yeux avaient "malencontreusement" glissé quand il la séchait) mais lui évoquait furieusement celui d'Eydonna, la guerrière héroïne d'une série de romans qu'il avait dévoré plusieurs fois.
Et surtout, surtout... Elle lui était apparue nimbée de ténèbres, drapée dans un tissu aussi sombre que la nuit. L'image ne le quitterait jamais. Parce qu'elle lui avait évoqué la Mort en personne, aussi désirable que définitive.
De telles dames n'avaient jamais fait partie de l'univers d'Oro, sinon en tant que personnages imaginaires. Pourtant, l'inconnue était réelle, tangible.
Attirante.

Quand elle s'éveilla, le modeste gardien déglutit avec difficulté et tourna la tête quand elle dévoila sa poitrine. Rougissant, Orphéo garda le nez en l'air mais se mit à sourire doucement à la petite exclamation qu'elle poussa avant de jouer avec le tissu qu'elle réajusta certainement sur sa poitrine délicate.
Le gamin ne ramena sa tête vers elle que lorsqu'elle l'apostropha, veillant à bien regarder ses yeux tandis qu'il lui répondait après quelques bafouillements.

- O-oui, c'est moi qui vous ai ram'née ici, ma dame. Vous êtiez mal en point dans la rivière alors je m'suis dis que je n'allais pas vous laisser dans l'eau, alors je vous ai sortie puis j'vous ai séchée, pis j'vous ai couverte, pis j'ai attendu maintenant qu' vous vous réveilliez.

Son phrasé était inélégant, découpé par un peu de peur. Lui était persuadé d'avoir bien fait, mais la demoiselle n'en avait pas l'air convaincue et semblait méfiante. Comme prête à bondir sur lui au premier faux pas, comme si elle n'avait attendu qu'une excuse pour lui trancher la gorge. Orphéo considérait donc marcher sur des oeufs et l'observait avec prudence, regrettant que Béatrice soit plantée à une distance tout à fait égale entre eux deux. Si il cherchait à s'en saisir maintenant, il était certain que l'inconnue se sentirait agressée.... Mais il était aussi certain qu'elle pourrait la retourner contre lui si elle se montrait plus vive.
C'était une drôle de sensation que de se sentir comme une petite souris face à un si joli chat.

- J'suis Orphéo, ma dame. Je passais juste la nuit ici... Je ne vous veux pas de mal, vraiment. Il la regarda et passa volontairement deux doigts sur une de ses joues. Ce... C'est de l'onguent de Kamz que je vous ai mis. C'est à base d'orange et ça sent bon... Ca évite les bleus et r'ferme les petites plaies.

Lui offrant un sourire gêné, Oro' se massa la nuque. La situation était lourde de tension et il ne savait pas comment gérer tout ça, alors il décida de le faire simplement : en parlant. Peut-être que l'inconnue avait juste besoin qu'on lui prouve qu'elle n'était pas en danger ? La nuit serait longue si tout les deux devaient la passer à se regarder en chiens de faïence, après tout.

- Je viens d'un petit village d'pêcheur et je suis un explorateur... Je...euh...cherche des trésors et tout. Là en fait, j'me suis perdu en voulant aller à Nexus et du coup, j'ai fais une halte pour la nuit ! Y'a pas trop trop de monstres dans le coin alors j'pensais dormir tranquille mais z'êtes arrivée et... Badaboum ! J'crois qu'on va plus trop dormir, là.

La fin de sa phrase aurait pû être pétrie de sous-entendus graveleux, mais Orphéo ne maîtrisait pas ce genre d'allusion - pas plus qu'il ne les comprenait. Et son sourire était désarmant de sincérité, d'innocence. Il sembla plus détendu jusqu'à ce qu'il recommence à la fixer, se penchant un peu dans sa direction comme pour lui livrer un secret.

- Dites...euh...vous êtes la Mort, ma dame ?

A ses yeux, la belle avait tout de la Faucheuse, l'ustensile tranchant en moins. Et la question lui paraissait donc tout à fait justifiée, d'autant qu'il avait prononcé les mots d'une voix mêlant la crainte, le respect et l'excitation. Le tout en parts égales.
Orphéo prenait l'interrogation très au sérieux et le regard qu'il lui assénait achevait de le certifier.

Chasseur

Invité

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Re : Et l'Infini terrible éffara ton oeil bleu ! { Orphéo.

Réponse 4 lundi 28 mai 2012, 21:50:56

  • [C'est quelquefois moi,
    C'est quelquefois vous.]



    La méfiance de Chasseur s’endormit en grande partie à la suite des explications du garçon. Il s’était présenté et n’avait pas l’air d’un mauvais bougre. Cependant, elle demeurait vigilante, par mesure de précaution. Une petite partie de son attention restait rivée à la garde de l’épée. Elle regrettait de ne pas avoir ses armes avec elle, elle se sentait démunie. La faucheuse avait perdu sa grande faux. Mais la question du garçon lui fit oublier cette histoire d’arme. Elle était amusée. Chasseur esquissa un sourire, et se passa la langue sur les lèvres — il est vrai que cet onguent sentait bon. Puis elle s’approcha un peu plus de lui, doucement, lentement, comme pour laisser planer le doute sur ses intentions, et par ce fait, rendre ses gestes plus menaçants. Il était vrai qu’elle se sentait peu fatiguée. Elle avait déjà trop dormi, sans-doute. Elle se rapprochait à genoux, tout en maintenant sa poitrine couverte. Son visage se trouva bientôt à une dizaine de centimètres des grands yeux expressifs d’Orphéo.

    « Hm, tu as sauvé la Mort de la mort, peut-être devrais-je être clémente ? »

    Elle laissa planer un silence, comme si elle prenait le temps de se demander si elle devait appliquer ou non une sentence. Comme si elle était vraiment la Mort. Mais ce silence lui sembla soudainement pesant, et cette phrase lancée sur un coup de tête finit par mettre Chasseur mal à l’aise. Cela lui donnait l’impression d’abuser de la confiance de ce garçon aux intentions bienveillantes. Elle afficha un demi-sourire qui se voulait rassurant et qui signifiait qu’elle s’excusait pour cette blague idiote. Elle revint alors à une position plus adéquate et surtout moins provocante.

    Elle avait l’impression que le Destin avait agencé des faits, des évènements sans se soucier de la cohérence du processus, afin que leur rencontre se produise. C’était comme si Chasseur et Orphéo provenaient de deux réalités différentes qui avaient été amenées à se croiser durant un court instant. Et maintenant, ils étaient assit l’un en face de l’autre, à s’interroger sur la signification de cette rencontre, à son étrangeté et à ce que cela induirait. Parce qu’il était différent d’elle, ce jeune homme l’intriguait. Après tout, il s’était bien occupé d’elle, il l’avait vraiment sauvée de la mort, sans exiger quoi que ce soit en échange, sans avoir abusé de la situation. Et pour cela, elle avait une dette envers lui. Elle pourrait lui témoigner sa reconnaissance en l’aidant dans sa quête de trésor. Elle-même aimait l’argent, l’or, les bijoux, ce qui brille en général, ce ne serait pas déplaisant. Et puis elle s’acquittait toujours de ses dettes.
     
    Il était à présent grand temps de se présenter. Elle lui dit s’appeler Chasseur. Elle lui expliqua brièvement qu’elle était au service de l’Ordre Immaculé et que parfois, elle vendait ses services en tant que garde du corps ou chasseresse contre de l’argent.

    Et maintenant ? Qu’allaient-ils faire ? Quand plus rien ne va, que tout ne va, quand plus rien n’est droit, que tout est de guingois … Que faire ? Ainsi, Chasseur choisit de faire les choses dans l’ordre.

    Il fallait qu’elle sache ce qu’il lui était arrivé. Il fallait qu’elle se souvienne. Au levé du jour, elle remonterait le cours de la rivière jusqu’à ce qu’elle trouve ce qu’elle cherchait. Mais en attendant, elle avait besoin de calme, autant pour son corps que pour réfléchir. Et de l’aide ne serait pas de trop. Son regard se noya une nouvelle fois dans celui d’Orphéo. Elle s’y plongea sans réellement se soucier de la gêne que cela pourrait occasionner chez le garçon, simplement parce que les yeux étaient le miroir de l’âme. Elle voulait voir son âme. Tâche difficile. Chasseur, l’air grave, hésita un peu avant de formuler sa question implicite :

    « Je dois retrouver la mémoire sur les évènements qui m’ont conduite au point où je suis. Et je crois que ton aide pourrait m’être précieuse. »
     
    Accepterais-tu … ?

    « Je ne peux pas te dire dans quoi tout ça pourrait nous mener. Peut-être que cette expérience nous sera bénéfique à tous les deux. »

    Mais peut-être pas. 

    Orphéo. Vas-tu jeter les dés ?


Orphéo

Humain(e)

Re : Et l'Infini terrible éffara ton oeil bleu ! { Orphéo.

Réponse 5 lundi 04 juin 2012, 15:12:48

Si Orphéo ne quittait pas le corps de la jeune femme des yeux, ce n'était pas parce qu'il en savourait chaque courbe, chaque parcelle de peau, chaque galbe. Si il ne la quittait pas des yeux, c'était purement et simplement parce qu'il était sur la défensive, prêt à se défendre de son mieux tout en sachant qu'il n'aurait pas grande chance de venir à bout de cette représentation de la Faucheuse. Qui pouvait lutter contre la Mort, après tout ? Orphéo n'aurait pas eu cette prétention, mais refusait simplement de mourir sans combattre. Le rêveur s'imaginait volontiers périr face à un monstre retors, ou en sauvant de son corps une autre personne. C'était tout à fait dans son caractère et dans sa définition de l'héroïsme, sa plus grande parcelle d'orgueuil étant l'idée de devenir un héros acclamé. Et puis... Etre occis pour avoir sauvé quelqu'un, voilà qui aurait été détestable.

Ainsi donc, il ne perdit pas un seul mouvement lorsque la Dame se déplaça vers lui, ne comprenant pas le coup de chaleur qu'il senti lui monter à la tête alors qu'il scrutait l'inconnue, féline et mortelle. Orphéo avait du mal à envisager qu'un corps de femme puisse se mouvoir ainsi, devenant presque involontairement objet de désir. Mais le fait était là : la Mort le rendait tout chose. "Tout chaud dedans", aurait il confié en balbutiant et en rougissant furieusement.
Cette situation aurait pût amener le garçon à réaliser qu'une certaine partie creuse de son anatomie s'était soudainement gorgée de sang pour tendre assez visiblement son pantalon si la Faucheuse n'avait pas coupé court à ses pseudos fantasmes naissants en prenant la parole d'une voix presque suave mais aux mots pleins de menaces - du moins l'estima t'il.
En guise d'amorce à sa réponse, le petit aventurier hocha la tête rapidement en serrant fortement la bouche dans une moue indéfinissable.

- Si vous f'siez ça, ça serait drôlement gentil, m'dame la Mort.

Orphéo ne pipa plus mot, attendant que la dame énonce sa sentence. Courageux, le jeune homme n'en baissa pas les yeux un moment et continuait de la fixer avec intensité. Ce n'était nullement là un défi, mais plutôt une façon de dire "Je suis prêt, tu vas voir !", une façon pour lui de se comporter en adulte.
Mais la Mort eut une réaction surprenante. Elle se mit tout simplement à sourire avant de s'asseoir, perdant par là même tout comportement suggestif. Orphéo se rendit intérieurement compte que la voir adopter une posture plus sage le décevait, parce qu'il appréciait voir onduler sa chute de reins et s'était malgré lui prit au jeu de tenter d'apercevoir un de ses jolis seins.
La reflexion le gêna et l'enfant l'exprima en se mordant la lèvre inférieure, évitant de dévisager durant quelques minutes celle qui lui révéla s'appeller Chasseur.

- Mais c'est pas un prénom, ça ! ....Si ?

La remarque avait fusé le plus naturellement du monde et en y repensant, Orphéo se cacha la bouche d'un rapide mouvement de main. C'était mal de critiquer comme ça ! Son regard était rempli d'excuses à l'encontre de la jeune femme et l'explorateur en devenir décida de s'abstenir de parler tant que Chasseur ne l'aurait pas invité à le faire. Dommage pour lui, le môme avait une volée de question à lui poser. Qu'était cet Ordre Immaculé dont elle parlait ? Et pourquoi une fille faisait un travail de garçon ? Et qu'est ce qu'elle chassait comme gibier ? Se maudissant de sa langue trop prompte, Orphéo l'écouta faire sa proposition et prit la parole quand il estima que c'était le bon moment.

- Si vous avez b'soin d'aide, j'veux bien vous donner la mienne.

Pas de fioritures, pas de faux-semblants ou de paroles inutiles. Il était comme ça, Orphéo : simple et entier. Chasseur l'ignorait encore, mais elle venait de s'octroyer la compagnie d'un parfait inconnu qui la suivrait jusque en Enfer si elle le lui demandait. Juste parce qu'il n'avait qu'une parole et qu'il la portait toujours au bout.
Le gosse fronça les sourcils.

- Mais pas ce soir. Vous avez b'soin de repos et d'habits un peu plus... euh... couverts. Et puis de dormir, aussi. Et d'manger, sûrement.

Levant le menton fièrement, Oro' essayait de faire comprendre qu'il ne reviendrait pas là-dessus et que sa parole était absolue. Il espérait qu'elle ne bronche pas, car il se connaissait ! Si elle décidait de partir dans la minute, il lui emboîterait le pas sans hésiter. Par contre, il y avait quelque chose qu'il devait lui dire, qui le travaillait un peu trop pour le laisser en paix.
Ce fût tout honteux et rouge qu'il reprit la parole, le regard fuyant bien plus qu'à l'habitude.

- ....Vous êtes... vous êtes drôlement belle... très... très...

Attirante ? Excitante ? Ces mots là ne faisaient pas partie de son vocabulaire et Orphéo ne les prononça pas. C'était son attitude qui se montra plus parlante, bien que Chasseur aurait plutôt dû prendre cette dernière phrases et ces petites mimiques non pas comme des propositions maladroites et malhonnêtes mais comme ce qu'elles étaient, au fond : des compliments.
De simples et gentils compliments.


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