- Sincèrement Wellan, je crois que je vais rester un peu. Tu sais je n'ai pas l'impression que mon père veuille que je le retrouve alors... plutôt que de perdre mon temps à lui courir après, je préfère nettement profiter de ta compagnie. Enfin... si tu veux toujours de moi.
Wellan ouvrit des yeux ronds. Avait-il bien entendu ? Avait-elle réellement exprimé la possibilité de rester auprès de lui ? Il n'en était pas sûr, parce que cela correspondait tellement à ce qu'elle aurait dit dans ses plus beaux rêves qu'il n'était pas certain que ce qu'il avait entendu était la réalité pure et simple. Il la regarda, alors. Et il comprit que c'était bel et bien ce qu'elle avait dit. Il sourit nerveusement, ayant toujours peur d'une quelconque mauvaise blague. Puis en la voyant rougir, il réalisa enfin la portée de ce qu'elle avait dit. Il s'approcha d'elle et l'étreignit, au bord des larmes, chancelant. Il resta ainsi longtemps, et lorsqu'il la relâcha, ce fut seulement par peur de l'ennuyer elle. Lui, il aurait pu rester dans cette position pour toute l'éternité. Il s'éloigna légèrement, la fixant, tout sourire.
C'est à peu près à ce moment-là qu'il remarqua à quel point elle était mignonne. Il eut soudainement la furieuse envie de l'embrasser, de goûter à ces lèvres rouges, une envie décuplée par la proximité de leurs visages respectifs. Il détourna le regard. Sinon, il risquait de ne pas pouvoir se contrôler, et alors elle le giflerait certainement, avant de repartir à la recherche de son père. Il ne voulait pas tout gâcher une seconde fois. Il se battrait contre ses pulsions animales pour qu'elle ait une bonne opinion de lui.
« Et bien... Ça... Ça me fait très plaisir, Louane. Mais tu sais, si tu veux partir je ne t'en empêcherai pas. Je n'en ai pas le droit. Je ne veux pas que tu te forces à vivre ici simplement pour répondre au caprice d'un mec qui se sent seul. »
Il n'essayait pas de la faire culpabiliser, il était parfaitement sincère. Mais le fait qu'elle accepte de rester avec lui le touchait beaucoup, et il n'aurait pas pu lui dire, car les mots n'auraient pu suffire.
Il regarda alors par la fenêtre et remarqua que la luminosité avait grandement baissé. La nuit tombait. Il lui sourit et décida qu'il était temps de mettre un terme à cette conversation. Elle dormirait ici ce soir, et il serait toujours temps d'en reparler le lendemain, au besoin.
« Au moins tu n'as plus besoin de cacher tes attributs, maintenant... Ça doit être épuisant de toujours devoir les cacher, partout où tu vas... Comment fais-tu pour tenir le coup ? »
Il espérait ainsi remettre un peu de bonne humeur, ne serait-ce que pour la fin du repas.