Que de chemin parcouru… J’ai quitté ma chrysalide d’ado perdu et frustré, pour prendre mon envol en tant qu’homme d’affaires. L’éclosion ne fut pas facile, on monte un petit bordel, puis on l’agrandit, puis on créer un site internet, on rachète une boite de nuit… Et on se retrouve bien vite à la tête de plusieurs établissements, certains légaux, pour permettre de blanchir l’argent sale des autres.
J’ai acquis tout ça par ce qui fut d’abord une malédiction pour moi, ce qui me rendait physiquement différent des autres… Pas un être humain c’est sûr, et rien de magique là-dedans. Un jour J’ai consulté un expert du milieu, à la fois médecin et spécialiste de l’occulte, qui m’a certifié que ma différence physique, ainsi que mon don, venaient directement de mon métabolisme.
Bref… Etrangement plus mon empire prospère, moins je suis occupé, je délègue de plus en plus, j’ai formé certains de mes lieutenants à manipuler et faire chanter les jeunes femmes candides ou affaiblis par les péripéties de leurs vies. Du coup, ma dernière victime remonte à… A quand déjà ? L’été dernier je crois… A moins que ce ne soit au début de l’année… Bref, je pense que je me suis… Assagie ? Non je n’irai pas jusque-là, mais sans doute que ma haine envers les humains s’est atténuée au fil des années. Si autrefois ce qui me motivait c’était de faire souffrir les humains, les femmes, maintenant je cherche avant toute choses le profit, et peut être même qu’un jour je me déciderai à arrêter mes activités mafieuses si les légales m’assurent une belle vie.
?? : « Un petit show privé patron ? »
La voix suave d’une femme courtement vêtu me sort de mes pensées, et me rappelle que je suis dans un de mes bars dans les quartiers sud de Seikusu. Si le rez-de-chaussée est tout ce qu’il y a de plus légal et classique, avec un bar, des tables, et une petite scène où se produit un groupe de pop/jazz local, à l’étage c’est une autre histoire. Les serveuses y sont bien plus légèrement vêtues que celle du bas, et proposent des services plus… personnalisés. C’est généralement dans ce genre de cadre que j’aime recevoir des collaborateurs ou négocier des contrats, ça rend tout de suite les gens plus… détendus. Depuis quelques années j’arbore un corps d’humain que j’ai modelé à partir de ma forme originale, gommant les aspérités inhumaines, pour devenir un beau trentenaire, le teint pâle, les cheveux bruns, une barbe naissante, la musculature parfaitement sculptée, bien sûr tout ce qu’il faut dans le pantalon pour ravir même les plus exigeantes. Après tout, quitte à construire ce corps soit même, autant en profiter… Bref, j’ai bâtit l’archétype des bruns ténébreux qui en général plaisent à bons nombres de femmes, et au fil des années je me sens si bien dans ce corps, que je ne reprends ma forme originelle que dans de rares occasions.
Passant une main sous la mini-jupe de mon employée, si courte qu’elle laissait voir la naissance de ses fesses, je lui lance un sourire en allant chercher mon paquet de cigarettes de ma main libre.
Franz : « Pas ce soir Taki. Je suis satisfait de ta journée, va donc voir si le monsieur là-bas n’a pas envie d’une de tes… spécialités. Et puis tu pourras rentrer chez toi. »
Après une petite tape affectueuse sur la fesse droite de la "serveuse", je la regarde partir en direction de la table du client, alors que je porte à ma bouche une cigarette, que j’allume aussitôt. Tout en expulsant un nuage de fumée je balaye l’ensemble du bar du regard, la position de la table qui m’est réservée me permettant d’avoir une vue d’ensemble de l’établissement.