-Alors si je ne me trompe pas, c’est derrière cette rue et …
Je restais littéralement sans voie, il faut dire que le portail que je recherchais depuis maintenant plus de quatre mois n’avait pas du tout la forme que je pensais être la sienne. Ce dernier était subtil, délicat et presque impossible à détecter pour quelqu’un ne maîtrisent pas la magie et pour cause, visuellement, il n’y avait aucune indication, aucune imperfection montrant que si l’on faisait un pas de plus, on se retrouvait dans un autre monde, en effet, de mon côté il y avait une ruelle et de l’autre, une ruelle aussi. Les quelques indices visuels qui auraient pu donner une indication étaient gommées par une magie subtile et puissante, un grand art qui n’était pas à ma portée je dois le reconnaitre, surement l’œuvre d’un dieu. Il faut dire que même au niveau magique, le portail était dur à détecter, personnellement je ne l’avais ressentie que depuis quelques mètres, une vingtaine pour être précise alors oui, je pensais et je pense toujours que ce portail est l’œuvre d’un dieu. Mais reprenons, ce portail, je l’avais trouvé grâce à une rumeur qui disait que plusieurs personnes disparaissaient dans cette rue et que d’autres au contraire, annonçaient arriver ici sans aucune explication, autant dire que j’avais foncé vers cette rue en courant et maintenant, il ne me restait plus qu’à le traverser, cependant, curieuse, je restais un long moment à le regarder, l’étudier. Ceci ne m’appris qu’une chose, que le portail n’était pas permanent mais périodique, apparaissant et disparaissant selon une certaine fréquence qui me parut aléatoire.
C’est donc après cette conclusion que je me précipitais de l’autre côté, en effet, je ne voulais pas que ce dit portail se ferme devant mes yeux et que je dusse attendre une prochaine apparition. Ma traversée se fut donc sans aucun problème et je me retrouvais donc dans une ruelle d’un autre monde. La première chose qui me certifiât que j’étais bien dans un autre lieu fut une odeur bizarre, un peu désagréable mais pas gênante, ensuite l’architecture des bâtiments, bien différente de ce que j’avais déjà vu, et pour finir ce fut le bruit, beaucoup plus important que sur Terra, en effet des vrombissements et des conversations dans une langue que je comprenais arrivaient jusqu’à mes oreilles. Je pus voir au détour de la rue que ces conversations venaient d’une multitude de personnes habillées d’une multitude de façon et que les vrombissements venaient de taules de métal roulant à toutes vitesses sur une route faite d’un type des pierres qui m’était inconnues.
C’est donc un peu déboussolé que je commençais à arpenter les rues émerveillé par le nombre de choses que j’avais à apprendre ici. En premier comment se faisait-il que j’arrivais à comprendre, lire et parler, (j’avais dit bonjour à une personne) cette langue qui m’était jusque-là inconnu. Ensuite comment ces taules de métal faisaient-elles pour avancer, il n’y avait de magie en elles et je ne voyais pas d’animaux pour les tracter. Enfin bon, je ne vais pas vous énoncer le nombre de questions que j’avais en tête, il y avait de quoi à remplir un livre de deux-cent pages. Je commençais donc à interpeller des gens pour leur poser diverses questions, déjà il y avait peu de personnes qui s’arrêtaient, était-ce mon apparence qui les répugnaient ? Pourtant j’étais assez bien habillés, une simple robe rousse, une fourrure d’ours sur les épaules, deux trois feuilles d’arbres dans les cheveux que j’avais en queue de cheval. Ça ne pouvait pas être mon odeur, je m’étais lavée il y avait à peine trois jours, à moins que ce soit le fait que je sois une elfe, il faut dire qu’à part des humains, je n’avais pas vu d’autres races dites évoluées.
Enfin bon, il y avait quand même quelques personnes qui prenaient le temps de m’accorder leurs attentions et c’est à ces derniers que je posais mes questions et là encore, je fus surpris par leurs réactions. La plupart partait sans même me répondre ou s’excuser, faisant preuve d’une impolitesse énorme, d’autres me conseillaient de me faire soigner et là je ne comprenais pas, je n’étais pas malade. Enfin bon, je ne perdais pas espoir et continuais d'interpellais des gens, cherchant une âme assez patiente et polie pour me répondre. Je restais donc là en pleine rue, répétant sans cesse les mêmes mots.
-Excusez-moi, vous pouvez me renseigner s’il vous plaît ?
-Bonjour, pourriez-vous répondre à quelques-unes de mes questions s’il vous plaît ?
Les quelques personnes qui s’arrêtaient avez toujours les mêmes réactions que j’ai énoncé plus haut. Un cependant me dit carrément que j’étais folle, cela, on me le disait souvent mais pas simplement quand je posais des questions. Décidément, les choses n’étaient pas faciles ici.