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Coeur brisé ? Appelez le 36 60 et dites "Innana"

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Valentina Sorabella

Coeur brisé ? Appelez le 36 60 et dites "Innana"

vendredi 02 décembre 2011, 14:45:41

Hôtel Particulier des Sorabella, Seikusu.

Un cadavre. Vivant. Marchant. Mangeant à peine. Voici ce qu'était devenue Valentina Sorabella depuis quelques temps. Elle passait tout son temps à se morfondre, incapable de surmonter ce choc. Elle maudissait ses visions. A quoi bon savoir ce qui pourrait être, ce qui sera, si on ne peut l'empêcher ? C'était un peu comme Cassandre. Sauf qu'elle, on la croyait. Mais ça ne changeait pas grand chose car, quoi qu'elle eut tenté de faire pour empêcher un tragique évènement d'arriver, ça le précipitait au contraire.

Le teint cadavérique, les cheveux ayant fort besoin d'être lavés et soignés, la Signorina se leva se son lit de mauvaise grâce. Il était huit heures, mais elle ne pouvait plus dormir. Le sommeil se refusait à elle. Ou alors il était peuplé de cauchemars.  La culpabilité est une chose terrible. Son cœur saignait en permanence. Elle regrettait de n'avoir pu empêcher l'accident de voiture dont ont été victime ses parents. Les yeux rouges, elle s'observa dans le miroir. Elle avait maigri. Trop peut-être. Mais elle voulait presque mourir. Presque. Une part d'elle s'attachait encore à la vie, la faisait manger, boire, se bouger. Une toute petite part d'elle. La part optimiste.

Secouant la tête, elle alla à la cuisine, deux étages plus bas. Heureusement qu'il y avait l'ascenseur. Elle n'avait plus beaucoup de forces. Elle toucha à peine au somptueux petit déjeuner préparé par la cuisinière, se contentant de boire un chocolat chaud et de grignoter les tartines de pain beurrées. Elle resta ensuite une bonne heure dans la cuisine, à observer le remue-ménage. Puis se leva et retourna dans sa chambre, se roulant en boule sur son lit. Elle n'en bougerait pas de la journée, pour sûr.

Innana

Re : Coeur brisé ? Appelez le 36 60 et dites "Innana"

Réponse 1 vendredi 02 décembre 2011, 22:54:47

Notre déesse consultait les archives de la clientèle du casino « Joker d’or ». Tous les plus riches familles de la ville y étaient inscrites, toutes sauf une, la famille Sorabella. Et c’était bien une injustice que de voir que celle-ci n’avait plus aucune relation avec personne. D’une ou deux petites pressions de stylet, sur sa tabletPC, la jeune femme put apercevoir un bref résumé de la situation publique de celle-ci. Personne ne voyait plus la dirigeante actuelle sortir de chez elle. Ce serait un défi pour la faire sortir, et qui sait, il y aurait peut-être des affaires à faire !

Savoir dans quelles conditions dramatiques la jeune femme s’était retrouvée à la tête de l’héritage familial n’était pas dur, non, cela avait été des plus faciles. Et quand elle avait appris tout ça, elle avait eu pitié de la jeune femme, on avait beau dire ce que l’on voulait, c’était toujours ce qui vivaient le plus longtemps qui se souvenaient le mieux des pires horreurs, et elle comprenait que la jeune femme avait de quoi être choquée après tant d’épreuves. Mis la vie continuait, Innana était bien placée pour le savoir.

S’y prenant à l’avance, elle avait bien préparé son entrée en scène, prenant rendez-vous très rapidement, avec la jeune femme par l’intermédiaire du chef de son personnel, lui faisant comprendre avec des mots simples qu’il y avait une nécessité marquée de commencer un suivi psychologique pour la demoiselle, pour son propre bien. Elle avait été très persuasive et avait obtenu un rendez-vous de toute urgence.

Habillée en tailleurs, pour une fois, elle n’aimait pas cela mais bon, cela faisait plus professionnel, un tailleur anthracite avec chemisier blanc, ses cheveux laissés libres sur ses épaules. C’est ainsi qu’elle allait se présenter dans quelques minutes, elle avait même mis…des lunettes !  Oui, des lunettes sans correction de vue, mais bon, ça donnait un certain style, même beaucoup de style, peut-être qu’elle en porterait plus souvent !

La voiture s’arrêta et elle descendit du taxi, le réglant au passage comme le gratifiant d’un magnifique sourire émaille diamant. Puis elle sonna à l’interphone vidéo intégré au système de surveillance de l’hôtel particulier. Après avoir été détaillée et après avoir pu nprouver son identité, elle fut invitée à entrer et on la reçut à la porte d’entrée d’où on la conduisit vers le chef du personnel. Le majordome grosso modo.

Bien vite, il lui fit comprendre que le rendez-vous devait être annulé, sa maitresse n’était pas en état de voir qui que ce soit. Raison de plus pour qu’une psychiatre la voit, aux risques de voir cette jeune femme décéder, tout d’abord, et ensuite, parce qu’aucune fortune n’est définitivement acquise, les actionnaires des entreprises, car à n’en pas douter, pour avoir une telle fortune, il faut que les entreprises fonctionnent et donc que des gens, les actionnaires, investissent dedans, et pour cela il faut être sûr que la personne responsable de ces entreprises, soit apte à protéger leurs intérêts. Si la deuxième le laissa sceptique, la première hypothèse, elle, sembla suffire à celui-ci qui la fit entrer dans la chambre de la jeune femme, non sans avoir prévenu, mais il avait compris qu’un refus ne serait pas bon pour elle. Aussi espérait-il qu’elle ne ferait pas de vagues juste pour ça….

« Laissez-nous seules je vous prie. »

La jeune femme se tourna  vers sa patiente. Elle avait du travail, beaucoup de travail ! A voir l’état de la jeune femme, elle arrivait à la limite à partir de laquelle on finit par tomber dans une forme de folie. Avec douceur et discrétion, elle s’approcha de la jeune malade, car oui, elle souffrait d’une pathologie temporaire résultant d’un traumatisme psychologique important.

« Bonjourno siniorina. »

Ce faisant, elle effleura l’épaule de la jeune femme du bout des doigts. Elle s’assit ensuite dans le premier fauteuil ou la première chaise qui vint. Elle ne forçait pas la discussion, elle n’était pas là pour ça. Elle avait fait le premier pas, son interlocutrice devait faire le prochain. Prenant son travail très au sérieux, Innana avait sorti de son sac à main un petit calepin, sur lequel elle prenait tout en compte. Etrangement, elle ne put s’empêcher d’adresser une prière sincère à toutes les incarnations de la grande déesse, du féminin sacré, notre jeune déesse en était une parmi d’autres, la principale, et celle que l’on célébrait selon les rites de la grande déesse, puisque dernière incarnation de celle-ci avant Gaïa. Prière bien inutile, mais personne ne pourrait dédaigner le fait qu’elle soit pétrie de bonnes intentions.

Elle était la pour lui ouvrir les yeux sur le grand point commun entre l’amour et la guerre :  la préservation de la beauté de la vie, elle voulait lui offrir le plaisir d’aimer la vie.


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