Le problème quand on a atteint un certain stade de puissance, c'est qu'on ne se méfie plus de rien. Belial avait finit depuis longtemps de se soucier de sa vie quand il se trouvait sur Terre. Il faut dire que les choses capables de menacer une démon majeur sont quasi inexistantes sur un monde ne recelant à la base pas la moindre magie.
Et puis, soyons honnêtes, quand Belial a devant lui une proie, il a tendance à oublier les détails du genre tout le reste du monde. Et les événements récents venaient de lui montrer qu'il avait eu tort. Il en avait donc été quitte pour un véritable choc et une immense surprise quand l'ours en peluche "inoffensif" l'envoya littéralement valdinguer à travers le mur du gymnase!
Pendant tout le long de son vol plané, Belial resta un instant à se demander comment ce qui venait de se passer pouvait être possible. Il se posait d'ailleurs toujours la question quand le bodyguard de la princesse tenta d'en finir avec lui mais le rata de peu quand le démon eut enfin le reflexe d'esquiver. Le cratère que creusa l'impact du coup de la peluche finit de convaincre Belial que quelque chose ne tournait pas rond. Puis le cours de ses pensées trouva enfin la solution à tout ce micmac.
Pas possible pour une jeune femme terrienne d'avoir un tel truc anormal avec elle. Seule solution, elle maîtrisait une sorte de magie. Hors, les seuls humains dotés de pouvoirs qu'avait rencontré le démon étaient ceux qui vivaient sur ce nouveau monde parallèle. Conclusion, cette Perona provenait de là, et si il faut était vraiment princesse là bas, qui sait? Cela expliquerait sa conviction intime d'en être une. Et puis après tout, il avait lui même remarqué disséminés en certains endroits des sortes de communications entre les deux mondes permettant à n'importe qui d'aller d'une dimension à l'autre.
Bon, toutes ces explications avaient le mérite de le rassurer sur une chose, le monde tournait toujours rond depuis son absence. Ensuite, maintenant qu'il était prévenu, il devrait éviter ce genre de surprises. Ne manquait plus alors qu'a s'occuper de la résistance de la princesse.
Le corps d'emprunt de Belial était en tout cas convenablement abimé! Traverser une cloison de fer après avoir prit un coup titanesque à bout portant, les humains supportent mal, en général. Le plus simple aurait été de se débarrasser de cette enveloppe contraignante....mais lui voulait garder sa vrai nature secrète, et continuer à s'amuser de sa position. Car malgré ce premier set honteux pour lui, il ne pouvait s'empêcher de s'amuser beaucoup de la situation.
Lui, Belial, démon des Enfers, affronter un énorme ours en peluche! Lucifer lui même en aurait rit aux éclats!
Se fut donc avec un large sourire amusé que Belial se mit à agir. Première chose, retaper ce corps un poil trop fragile. Ce fut fait quand le pouvoir démoniaque déclencha une onde de choc à l'intérieur même du corps, replaçant assez brutalement les os à leur place, les ressoudant par de l'énergie pure. Là, il put enfin se mouvoir correctement. Un flot de souffrance avait naturellement envahit ses sens, mais Belial avait depuis longtemps apprivoisé la souffrance, la considérant comme une autre source de plaisir particulier. Il put donc tranquillement se redresser et faire face au garde du corps de la jeune femme, arborant un sourire crispé sous le coup de cette douleur enivrante, se délectant de ce flot de plaisir douloureux. Il riva ensuite son regard sur son adversaire, puis passa à l'attaque, une lueur inquiétante, d'un violet électrique, au fond du regard.
Le démon du vice n'aimait pas utiliser la force brute pour résoudre ses problèmes. Si il n'avait vraiment pas le choix, ou un désir soudain de violence brutale, soit, mais dans la plupart du temps, il préférait la subtilité, même au coeur d'un combat! Seulement voila, là se trouvait une situation particulière. Il devait bien montrer à cette princesse qu'on ne se débarrasse de lui. Hors, le mieux pour bien faire comprendre quelque chose aux gens est de les battre sur leur propre terrain. Il allait donc tacher de battre cet ours au moyen de la force.
Ce qui expliqua que les poings de Belial, toujours sous son apparence humaine, se mirent brusquement à déborder d'énergie démoniaque, soudainement auréolés d'arcs d'énergie violette? Le démon condensait simplement une part de ses pouvoirs en énergie démoniaque pure. Aussi, quand il s'élança à une vitesse fulgurante sur la peluche, c'est un véritable coup de tonnerre qu'il déchaina contre son adversaire par la grande droite qu'il envoya dans sa figure d'ursidé. La puissance fut telle qu'elle surpassait d'au moins le double le coup précédant du garde de Perona. Cela eut pour effet d'écraser littéralement la peluche au sol avec fracas.
Se désintéressant ensuite du sort de l'ours en peluche géant, Belial se tourna vers l'endroit d'où il venait, le gymnase. Il y re-rentra alors d'un pas ferme et décidé, passant par la trouée peu naturelle qu'il venait de former lui même par son éjection peu glorieuse précédant, afin de revenir devant la princesse qui décidément ne cessait jamais de le surprendre. Mais il ne baissait pas pour autant sa garde, à présent. Le prochain assaillant, quel que soit son moyen d'attaque, risquait de recevoir un flot détonant de pouvoir magique destructeur à but pourtant, ce qui n'est plaisant pour personne.
C'est par contre avec un visage rieur, des yeux étincelants de malice et de plaisir, des vêtements en lambeaux et une aura inquiétante autour de lui que le corps d'emprunt de Belial refit surface devant Perona.