Les arbres chantaient la mélodie des branches tandis que leurs douces feuilles dansèrent, allant de gauche à droite, se détachaient, s'envolant au loin. Le souffle du vent froid parcourait le parc ainsi que son sous-bois, cherchant la moindre trace de vie, regardant dans chaque recoin comme si il avait perdu quelque chose, parcourant ce large territoire à la vitesse du son, ne se laissant pas rattraper par la moindre forme de vies ou immatériels. Le soleil commençait à se coucher tandis que la lune se leva de l'autre côté pour saluer une ville prête au sommeil. Le souffle doublait d'effort, la planète grise montait dans le ciel. Les insectes nocturnes commencèrent à briller, certains s'envolaient, d'autres restaient sur les arbres, il y en avait même qui rampaient sur le sol. Cette douce lumière faisait plus croire à des esprits qu'à des insectes, une lumière d'un vert réparateur, limite guérisseur, un spectacle à couper le souffle qui rejoignit celui du vent qui soufflait dans les arbres. Pour quelles raisons des insectes aussi moches le jour puissent être aussi beau le soir ? Les lumières des réverbères apparurent, illuminant un point précis pour éviter d'être trop dans la pénombre de la nuit. La lune, par contre, atteignit son paroxysme, il devait être au alentour de minuit.
Sur une branche d'un arbre proche du réverbère était suspendu une épée attachée par le poignet. L'épée était tellement attachée qu'il ne pourrait tomber à aucun moment hormis celle où l'arbre tombait de lui-même. Tout proche, à quelques branches au dessus, un jeune garçon, jambe gauche pendouillant dans le vide et sa jambe droite repliée vers lui pour soutenir un livre, ne fit pas attention au vent, encore moins de ces insectes. Il était là, à lire tranquillement son livre à la couverture rose et à la reliure ficelée, il ne put s'empêcher de lire quelques lignes à voix haute :
Lorsque la guerre des bêtes mènera le monde à sa perte, le déesse descendra des cieux.
Le souffle continua à souffler du mieux qu'il pouvait, faisant un méchant bruit dans les arbres, les faisant crier de souffrance parmi les fracas des branches. Refermant son livre et le remettant dans sa sacoche, le jeune homme descendit de son arbre pour, ensuite, prendre son épée qu'il remit derrière son dos, dans un fourreau spécial avant de regarder la place illuminée. Marchant pour s'éloigner de sa position, les lumières s'éteignirent au fur et à mesure de ces pas. Plus vite il marchait, plus vite les lampes s'éteignirent, plus lentement il marchait, plus lentement les lampes s'éteignirent. les insectes s'envolèrent, montrant un amas de points fluorescents montant vers les cieux, comme si des âmes y étaient guidé pour retrouver la déesse.
Se retrouvant dans un endroit dégagé du parc, le jeune homme prit son épée pour l'extirper du fourreau et dire en regardant la pénombre de la nuit aussi sombre que le fond marin, ce qui était plutôt étonnant pour une pleine lune. Mettant son épée en avant, il la souleva pour, ensuite, la faire tournoyer en l'air, comme si il voulait faire changer la direction du vent pour, ensuite, terminer par la mettre derrière lui, faisant voler quelques éclats du bitume. Il dit, ensuite, d'une voix assez calme :
L'heure de la mission approche, c'est bien de prendre du bon temps, mais, le boulot est le boulot et il ne veut pas patienter librement.
Il y avait des choses informes dans la pénombre, des choses effrayantes comme des choses irréelles, qu'on ne peut rêver même dans ses pires cauchemars. Reprenant son livre rose en main, il l'ouvrit pour, avant de commencer, dire ces quelques mots.
Les ailes de lumière et d’ombre se déploieront au loin et Elle nous guidera vers la félicité de son don éternel.
Il leva légèrement son épée, rangea le livre et regarda la pénombre avant d'y foncer à corps perdu, ayant, de temps à autres, quelques éclaircissements. Une bataille commençait, mais, serait-il seul à faire cette bataille ?