Le soir tombait. L'astre solaire avait largement entamé sa chute vers l'horizon, rougoieyant vivement dans ses derniers instants sur cette terre, teintant le ciel et le paysage environant d'une charmante couleur orangée, chaude et douce. Ces ultimes rayons semblerent refleter d'autant plus l'eclat de la structure domainant tout les environs de par sa presence...le palais. Les murs de celui ci s'impregnerent ainsi de la fugitive lumiere, éphémere et pourtant si belle. Tout semblait si paisible à la vue de ce spectacle, comme si une sorte de quietude en decoulait naturellement. Rien ne semblait pourvoir intterompre ce moment de douceur et de beauté. Et certainement pas son tardif visiteur!
En effet, gravisant tranquillement le chemin menant au palais, Belial semblait rayonner sous les ultimes feux de l'astre! Ayant revetu sa forme semi-demoniaque, le serviteur des enfers arborait une peau violette ; de minces yeux sans pupilles ni iris habités seulement par une fugitive lueur blanchâtre ; une chevelure noire comme l'onyx flottant dans son sillage ; de delicats tatouages soulignants les traits d'un corps gracieux et harmonieux, à la beauté enivrante, empreint d'une séduction palpable et d'une touche feminine indeniable sur son visage souriant. Son être était empreint d'une perfection inhumaine, degageant une beauté frapante par sa finition. C'était comme si chaque nervure de son corps, chaque parcelle de peau avait été scultée dans la pierre la plus pure avec un detail et une attention maladive, comme si on avait cherché à atteindre un paragon de beauté à travers l'oeuvre de l'homme en y laissant le moins de marque possible d'humanité, cherchant deliberement à s'eloigner de l'oeuvre originelle de Dieu pour atteindre son propre ideal. Un monument vivant à tout ce que l'homme pouvait imaginer concernant le sujet.
Belial progressait ainsi, calmement, marchant droit devant lui avec une tranquilitée consommée, dégageant l'impression de savoir parfaitement où il allait. Comme un rêve, il apparut aux gardes aprés quelques foulées prestement consommées. Ceux ci furent frappés, sous le choc, devant l'être qui se revela ainsi à eux. La beauté démoniaque qui émanait de cet inconnu les stupefia sur place, les plongeant dans un bouleversement interieur total. Qui n'est pas prevenu qu'il va croiser le prince demon du vice est toujours marqué profondement par son apparition. Tellement marquant était le fait pour ces simples mortels exposés sans limites à la beauté infernale, qu'il n'y eut besoin que d'un petit coup de pouce de la part des pouvoirs du demon pour que les soldats en oublient instantanement la presence du visiteur et le laisserent entrer, une sorte d'hébétitude inscrite dans leurs esprits bouleversés. Ils ne se souviendraient jamais de cette visite, Belial venait d'en prendre soin.
Affichant alors un large sourire amusé, Belial se mit ainsi à se promener dans l'enceinte du chateau, comme un simple visiteur. Mais etant alors en presence de beaucoup plus de monde à la fois, il prit soin de dissimuler son apparance, revetant aux yeux d'autrui l'aspect ordinaire d'un pâge. Il put ainsi librement déambuler sans qu'on ne lui dise rien, s'abrevant de tout ce qu'il croisait et observait dans ce château, comme fasciné. Cela faisait en effet un trés long moment qu'il n'était pas retourné sur Terre, et n'avait jamais eu l'occasion d'aller sur Terra. Il profitait alors pleinement de son escursion d'aujourd'hui. On lui avait dit que ce palais était le plus beau du continent, et il devait avouer que ce batment avait de quoi ravir les sens. Surtout ceux exacerbés d'un demon majeur passé maitre dans l'art du vice. Ainsi, prenant plaisir à la simple vue de tout cette structure, Belial se dirigea peu à peu vers la salle du trône.
Quand il fut finalement devant les larges portes qui en barraient l'entrée, il s'approcha avec grâce de l'obstacle. Marchant avec élégance, comme si il se trouvait à un defilé, le prince demon finit par tendre gracieusement sa main devant lui, à quelques centimetres du bois epais, et dépliant avec délicatesse son majeur, efleura du doigt les batants. Qui s'ouvrirent en grands comme par magie, sans aucun bruit, avant de se refermer derriere lui tout aussi silencieusement. Conservant sa mine ravie, Belial s'avança jusqu'au trône sans se préocuper le moindre du monde, arborant même à present un air rejoui et espiegle. Il s'affala alors subitement dans le siege royal avec nonchalance, mais une sorte de nonchalance etudiée, voulue, qui ne perdit pas à un seul moment sa grâce delicate. Faisant cesser l'illusion et retrouvant pour tous l'apparance de l'humain trop parfait à la peau violine et vetu d'un seul pagne, il resta alors avachi sur le trône, dans une posture séductrice et gracieuse, une jambe passée par dessus l'accoudoir, une main soutenant son visage et appuyéé sur son ventre, un fin sourire subtil et vicieux ourlant ses levres, son regard fixé devant lui dans le vide avec douceur. Le tableau était en lui même assez sulfureux, mais c'était tout simplement la façon de se conduire de Belial, d'ordinaire.
De plus, il avait sentit une autre existance semblable à la sienne, non loin de lui, et la pensée de croiser un demon içi, sur Terra, était des plus enthousiasmante pour le Prince du Feu.....