Pfiou ! Sa Konoka, et bien, elle n'avait pas l'air d'être très sympa. Une personne que Naoya éviterait à l'avenir, du moins, tant qu'elle le pourrait. Pourquoi ? Elle semblait très autoritaire et sûrement aussi qu'elle devait aimer donner des ordres. Un truc que Naoya supportait très peu mais comme elle était infirmière, elle se devait de suivrel es ordres, surtout s'ils venaient des médecins. Mais d'autres personnes, là, ça pouvait poser problème. Enfin, le principal, c'était que le jeune Tatsumi ne semblait pas plus s'en plaindre que cela. Peut-être qu'il évitait sous peine de se retrouver entre quatre planches. Konoka devait lui fichtre la trouille, et sûrement pas qu'un peu.
"Et bien, c'est une chance que j'ai été là. Sinon, vous auriez probablement dû retourner aux urgences."
Sauf que, cette fois-ci, ce n'aurait pas été Naoya qui l'aurait soigné, mais certainement quelqu'un d'autre. Et même, dans ce cas là, il aurait dû attendre pendant des heures et des heures, attendant qu'un médecin veuille bien venir le voir. Donc, l'infirmière avait bien fait d'accepter ce verre, et ce même si la fatigue avait pris le dessus pendant un long moment. D'ailleurs, en parlant de ladite fatigue, elle semblait s'être évaporée. Une chance. Boire de l'alcool et être ko, bin, c'était pas génial du tout et ça vous mettait encore plus knock out qu'autre chose. Donc hein, une chance qu'elle allait bien mieux. Y'avait pas à dire.
Tatsumi lui expliqua aussi qu'il squattait l'appartement de Konoka, que tout le bâtiment lui appartenait, pour ainsi dire, et que de ce fait, elle avait le droit de tout se permettre. Oui, mais quand même. Quand Naoya vivait encore avec sa mère, celle-ci évitait toute incursion dans sa chambre parce qu'elle savait que la petite avait besoin d'espace et que si jamais elle s'amusait à fouiner, et bin ... Et bin, elle péterait un câble. Violente ? Non, juste que, après le drame familial, et bin, elle avait fini par se renfermer sur elle-même et avait, de temps en temps, quelques sautes d'humeurs. Ca arrivait à tout le monde, non ? Enfin, passons. Ils n'allaient pas parler de Konoka toute la soirée, non ? Ca serait barbant dans ce cas-là.
Tout comme Naoya, Tatsumi avait bu son saké cul sec. Lui aussi avait été surpris par le goût peu commun et sûrement que c'était en train de lui picoter la langue, voir la gorge. Un bon cru, y'avait pas à dire. D'ailleurs, l'infirmière en vint à se demander à combien un verre de ce genre pourrait se vendre dans le commerce. Une petite fortune, sans aucun doute. Mais du fait que les étiquettes étaient quelque peu déchirées, et bin, Tatsumi n'avait pas pu trouver d'informations sur le saké.
"Rien de marquer non plus sur la caisse ? Dommage ... Ca aurait été bien de savoir."
Mais ça les empêcherait pas de vider la bouteille. Enfin, ils n'iraient peut-être pas jusque là. Ils verraient bien. Hop, voilà que Tatsumi leur servait un deuxième verre. Si lui préférait le boire lentement, Naoya l'avait bu, à nouveau, cul sec. Son nez la chatouilla à nouveau. C'était pas rien n'empêche ce saké. D'une grande valeur, d'un bon cru, y'avait pas à dire n'empêche. Une chance que Tatsumi soit tombé dessus au moment opportun et qu'il ait ramené la caisse chez lui.
"Ca fera un petit trou dans leurs recettes."
Clair, car ce saké était divin et très certainement que y'en a qui payerait cher pour en boire rien qu'une gorgée. Mais comme le disait Tatsumi, c'était une chance indéniable pour eux. Hop, faisant glisser la conversation, voilà que l'adolescent lui aurait proposé, s'il avait été plus présentable, d'aller dîner quelque part. Etait-ce une bonne idée ? Naoya se le demandait. Surtout, que, généralement, le réglement hospitalier interdisait le personnel médical de sortir avec les patients. Mais après tout, Tatsumi n'était pas un véritable patient puisque Naoya ne l'avait pas inscrit au tableau des urgences et qu'elle n'avait pas rempli le dossier. Non, le dossier qu'elle avait commencé à remplir avait fini dans la poche de sa blouse et quand elle avait rejoint son casier, elle l'avait enlevé de sa blouse pour le mettre à la poubelle. Donc, pas de trace comme quoi Tatsumi était passé par les urgences. Enfin, passons.
"On peut toujours commander un truc dans le pire des cas. Mais le râmen, c'est bon pour moi."
Enfin, elle ne voulait pas non plus que le pauvre Tatsumi vide ses réserves pour elle. Et puis, Naoya ne savait pas encore si elle allait vraiment rester, ou pas. Après tout, elle pourrait très bien couper court à cette rencontre et rentrer chez elle. Mais abandonner un si bon saké, c'était cruel aussi. Et puis, Konoka pouvait toujours décider de venir voir Tatsumi et de lui mettre la tête au carré. Et hop, voilà qu'il leur servait un troisième verre. Tatsumi lui parla alors de l'endroit où il vivait, le fait que c'était un peu bruyant, parfois, quand il faisait ses devoir. Pour ça, y'avait quelque chose de simple pour régler le problème. Il pouvait toujours très bien étudier à la bibliothèque, non ?
"Tant que vous gardez l'armoire devant le trou, je pense que vous ne risquerez rien."
Mais bon, fallait pas non plus qu'il s'amuse à la déplacer sinon, comme il le disait si bien, couic. Naoya porta sa main au verre, se demandant si elle devait le boire. Ca serait son troisième et au bout d'un moment, comme l'alcool était plutôt fort, et bin, elle finirait complètement ivre. Quoi que ... Il en faudrait encore bien plus. Rho, et puis allez ... C'était pas comme si elle s'attablait tous les soirs sur son canapé, avec une bouteille de saké ou de bière à la main. Et hop, à nouveau, le liquide termina dans la bouche de la jeune femme. De toute manière, comme on le dit si bien, jamais deux sans trois. Donc hein, elle ne pouvait pas y couper, non ?