Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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William Dolan

E.S.P.er

Re : Comment on fait? (Privé)

Réponse 15 lundi 14 juin 2010, 13:00:12

       William croqua dans son sandwich et feuilleta une fois de plus son dossier. C'était le rapport de police et les charges qui pesaient sur mademoiselle Addams. Et non, il ne travaillait pas gratuitement, il ne faisait que s'informer par pure curiosité. Ce n'est pas parce qu'on se tient au courant et que les automatismes juridiques surgissent tout seuls pour résoudre l'affaire comme s'il était encore l'avocat de la jeune fille, que l'on doit croire qu'il travaille par charité. De toute façon, William Dolan n'a pas à se justifier auprès du lecteur. Il fait ce qu'il veut pendant sa pause du midi.

       Quoiqu'il en soit, le procès n'aura jamais lieu puisque la jeune fille ne viendra pas. Le juriste imaginait déjà l'odieux scandale que cela allait provoquer. Mais qui donc à bien put payer la caution d'une meurtrière? Il faut être irresponsable. Qui sait combien d'autres victimes innocentes cette tueuse allait faire?
       Les journalistes n'auraient pas à chercher très longtemps d'où vient l'argent de la caution. Dolan se ferait une joie de leur dire lui-même. Un peu de pub pour le cabinet ne ferait pas de mal. Juste au cas où il y aurait encore des imbéciles qui douteraient que William est une ordure irrécupérable.
Tout est bien qui fini bien non? Le méchant Dolan a libéré une criminelle du joug de la justice ; Quel panache! Pourtant, cette histoire avait un arrière goût d'inachèvement dont William n'arrivait pas à se débarrasser. Mademoiselle Addams allait être en cavale pendant toute sa vie, alors qu'il serait si facile de la faire disculper. Même au-delà de ça, il y avait encore beaucoup de mystères qui entouraient la jeune fille. Les marques sur son cou et son obstination à ne pas vouloir raconter ce qu'il s'est passé. William essaya de chercher d'autres raisons professionnelles qui le pousseraient à reprendre l'affaire en main mais il avisa qu'il avait déjà pris sa décision.

* * *

       -Vous voulez qu'on vous accompagne monsieur Dolan? Demanda une voix dur et grave.

       Appuyé contre sa berline noir, William regardait la zone industrielle désaffectée. Un paradis pour les gangsters en tout genre qui venaient faire leurs transactions à l'abri des regards indiscret. De l'avis de Dolan, il s'agissait d'un endroit relativement calme par rapport au quartier de la Toussaint, car ici, c'était le domaine du crime organisé. Bien sûr, ça n'empêchait pas les malfrats d'y trouver refuge pour commettre les exactions où squatter les bâtiments. Alyn en faisait partie.

       -Je ne veux pas vous vexer messieurs, mais vous risqueriez de lui faire peur, rétorqua le juriste à ses hommes de main.

       Les mires émeraudes glissèrent sur les gorilles qui l'avaient accompagnés. Ils étaient tellement baraqués qu'on se demande comment le tailleur avait pu leur faire un costume. Lunettes de soleil bien entendu, petites moustaches ou cheveux tirés en arrière. Ils étaient une parfaite caricature d'agent de sécurité. Il ne leur manquait que l'oreillette. Sauf que ces gaillards de faisaient pas vraiment les 35 heures et ne cotisaient pas à la caisse des retraites. Ils avaient tous un casier judiciaire. Certains étaient des Yakusa, les autres, de simple gros bras de banlieue.
       Les gorilles se regardèrent un instant et admirent qu'une escorte n'était pas franchement une bonne idée lorsque l'on cherche quelqu'un qui risque de nous trouvez avant. L'avocat partit donc seul en direction des usines, de son habituelle démarche qui donnait l'impression que où qu'il aille, tout lui appartenait. Il n'était absolument pas anxieux de faire une mauvaise rencontre. La raison? Simplement à cause du petit objet circulaire qu'il triture au fond de sa poche.

Sam

Invité

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Re : Comment on fait? (Privé)

Réponse 16 lundi 14 juin 2010, 16:24:00

Regagner son chez elle avait été d’un réconfort sans nom pour Sam, et sans même devoir expliquer ce qui s’était passé ! C’était, en fait, un carton plein pour la jeune femme. A relever qu’elle n’avait pas eu même à sortir un rond de sa poche. Toutes ses habitudes allaient donc reprendre. Elle continuerait à voler ici et là, à corriger ceux qui s’en prendraient à elle, à faire du skate et du roller sans s’occuper de ce qu’on pourrait penser d’elle et à faire de la danse exotique pour s’offrir quelques petits extras qu’elle ne pouvait voler. Les glaces par exemple. Celles des stands dans les galeries marchandes. Elle en était, plus que friande, addicted. Certains, que Dolan croiserait peut-être au coin d’une usine, étaient plus volontiers accros à l’héro, la coke ou toutes ces saloperies du même genre. Sauf que Sam non. Elle n’avait jamais consommé que du cannabis et de l’ecsta, une fois, mais elle n’aimait pas perdre tout contrôle. C’était même vital pour elle que de rester maîtresse de ses réactions. Dieu seul savait ce qu’elle serait susceptible de dire droguée… Et puis il fallait avouer qu’elle était très contente de casser tous les clichés. C’est vrai qu’en la voyant, on ne peut penser qu’une chose. En regardant ses bras, on ne peut que chercher les marques rouges, témoins implacables de ses plaisirs coupables. Sauf qu’il n’en était rien. Certes, elle était marquée et avait des bleus. Mais rien qui ne laissait croire qu’elle versait dans ce genre de délires. C’était très contradictoire, elle prouvait ainsi qu’elle n’allait pas au bout de la spirale autodestructrice comme on le lui avait dit. Mais elle s’en carrait l’oignon. De toutes façons, une vie entière de psychanalyse ne serait d’aucune utilité à la jeune femme, qui avait bien d’autres choses à faire que de s’épancher, larmoyante, sur une épaule feignant la compassion.

Bref, fin de cet aparté. Quand Sam avait franchit le seuil de sa chambre, de pacha, ni une ni deux, elle quitta ses rollers, laissa ses vêtements et bijoux sur le sol et fila prendre une douche. Une loooooongue douche pour la laver des heures pénibles qu’elle avait passées dans sa crade cellule. Elle n’avait ensuite même pas pris le temps de manger qu’elle était allée s’écrouler dans son lit. Autant vous dire qu’elle ne vit pas la pendule faire un tour. L’après-midi était déjà bien avancé quand elle émergea, difficilement, du cocon de chaleur et de douceur que constituaient ses draps et oreillers. Seulement, elle n’était pas du genre paresseuse. Au contraire, elle était proche de l’hyper-activité. Aussi rejeta-t-elle ses couverture et passa rapidement un pantalon de toile délavé, craqué en divers endroits (cuisses, genoux, mollets) qui finalement découvrait la peau de Sam autant qu’il la cachait, assortit avec un tee shirt aux manches longues en résille, manches retenues par des bagues passées à ses majeurs, sous lequel elle arborait un simple soutient-gorge. Elle releva ses cheveux en queue de cheval, passa ses rollers et sortit.

L’air frais de la nuit tombante lui fit du bien, et le bruit régulier et monotone de ses roues sur le macadam était on ne peut plus rassurant. L’air ailleurs, elle rêvassait, regardant le ciel qui prenait peu à peu des teintes orangées à bleutées puis violacées. Elle profita de sa tranquillité pour se faire plaisir et rider sur les rampes, tenter des choses plus audacieuses que les autres… Mais point trop n’en faut, elle se dépensa à peine. Sa dernière gamelle n’ayant pas encore finit de cicatriser.

Nonchalante et prête à rentrer chez elle, elle arrivait aux abords de l’entrée de la zone industrielle quand, un peu plus loin, Sam aperçu une voiture, une berline hors de prix, gardée par deux gorilles. Elle ne savait pas pourquoi, mais ça ne lui disait rien qui vaille. Les mafieux passaient souvent par ici, ça n’était pas ça qui la dérangeait. Mais d’habitude, ils restaient enfermés dans leur voiture et se contentaient soit de jeter des corps, soit des mourants, soit des gens presque morts de trouilles car leur devant du blé. Quoiqu’ils en soit, ils ne restaient jamais à un endroit où ils pouvaient être vus. Prudente, Sam entra dans l’usine la plus proche et monta sur le toit. Cet endroit, c’était chez elle. Elle connaissait les moindres recoins, savait parfaitement comment s’en sortir le cas échéant. Passant de toit en toit, elle chercha quelque chose dans le décor qui n’aurait pas été habituel. Et elle ne tarda pas à trouver.

C’est avec une surprise teintée d’amertume qu’elle reconnu la silhouette de son ancien avocat se découper dans l’une des « rues » de la zone. Elle le suivit un moment des yeux, son air assuré ne lui échappa pas, pas plus que la petite brise qui faisait onduler ses cheveux. Elle s’interrogeait. Qu’est-ce qu’il venait faire ici ?
La tête de Sam se secoua ensuite négativement, alors qu’elle sautait sur une gouttière, en sautait et  se réceptionnait avec souplesse, fléchissant les genoux pour ne rien se casser, à quelques centimètres devant l’avocat.


-Bonsoir Maître Dolan. Si je peux me permettre, ce n’est pas un lieu adéquat pour une personne de votre condition, si vous me permettez cette remarque… Vous cherchez quelque chose peut-être ?

Ne restant pas à sa place, elle se mit à rouler, tournant lentement autour du jeune homme, sans le quitter des yeux et guettant sa réponse. Elle se doutait que son lieu de vie approximatif avait été indiqué dans son dossier, mais il aurait dû lui être retiré. Même, elle l’avait renvoyé. De ce fait, la curiosité de Sam était intacte. Que faisait-il ici ? Il défendait sûrement quelqu’un d’autre, en fait.

William Dolan

E.S.P.er

Re : Comment on fait? (Privé)

Réponse 17 mardi 15 juin 2010, 12:56:23

      La nuit commençait à tomber. Le soleil déclinant zébrait le sol de béton d'ombres obliques. Les sinistres bâtiments laissés à l'abandon semblaient poser un regard mauvais sur l'homme qui contrastait tant avec la pauvreté des lieux. Le vent quand à lui, se faufilait entre les édifices dans un grondement hostile, faisant onduler les mèches noirs de l'avocat. A ce décor lugubre s'ajoutait les pousses d'herbe qui perçaient le sol goudronné par endroit, en une promesse solennelle que la nature avait encore un droit de regard sur cette zone abandonné. Il y avait également des tags sur presque tout les murs, signe que des tributs indigènes, friand de diverses substances à sniffer ou à s'injecter, avaient pris possession des lieux.

       Seul le vent perçait le silence. L'avocat n'entendait absolument rien d'autre, comme s'il n'y avait pas âme qui vive à plus de 5 km. Cette atmosphère commençait à devenir non pas angoissante, mais énervante. William s'était peut-être bercé d'illusions en pensant pouvoir trouver Alyn dans ce labyrinthe de bâtisses chancelantes. A peine présenta-t-il les premiers signes de découragement, qu'un bruit de roulement le fit s'arrêter. Ça ressemblait à un skateboard et ça se rapprochait. Lorsque la jeune fille lui atterrit sous le nez, dire que Dolan avait été surpris aurait été un doux euphémisme. Il fit un pas en arrière, bien sur ses appuis et sa main glissa toute seule vers sa poche de pantalon. Un mouvement d'autodéfense qui fut aussitôt interrompu lorsque William reconnut celle qu'il cherchait. Il se rembrunit et s'en voulut d'avoir eu une réaction aussi vive – qui sera sans doute puni par un sourire triomphant de la jeune fille -, mais William était toujours sur le qui-vive lorsqu'il se baladait dans les endroits malfamés. De plus, la plupart du temps il était encadré par ses hommes de main.

       Alyn lui demanda se qu'il pouvait bien faire ici. Et, à vrai dire, William se le demandait aussi. Ce dernier restait droit et ne se donna pas la peine de suivre des yeux, la jeune fille qui lui tournait autour – au sens propre bien entendu -. Lorsqu'elle passait devant lui, il croisait l'espace d'un instant ses deux mires d'un bleu-gris sous le crépuscule. Très joli.

       -C'est vous que je cherchais, lui révéla-t-il. On m'a dit que vous habitiez ici – le regard incisif du juriste balaya le paysage délabré une nouvelle fois – C'est très coquet... Auriez-vous une minute à m'accorder? Voir plus si affinité.

       Aucun sourire en coin, ni de regard amusé ne vint appuyer cette supposée plaisanterie. Son ton était toujours égal et parsemé de quelques accents toniques qui feignaient un manque d'intérêt pour ce qu'il disait. En résumé, William Dolan incarnait l'apologie de la désinvolture.
« Modifié: mardi 15 juin 2010, 15:27:40 par William Dolan »

Sam

Invité

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Re : Comment on fait? (Privé)

Réponse 18 mardi 15 juin 2010, 13:54:42

Ainsi, elle était parvenue à surprendre le juriste. Intéressant. Moins que son mouvement de recul, qui était une conséquence, Sam releva le fait que William Dolan, malgré son air assuré et bravache, ne prévoyait pas tout et pouvait encore être mis devant le fait accompli. Il ne semblait pas aussi blasé dans la surprise, certaines choses lui faisaient encore de l’effet. Quant au mouvement dans sa poche, sans doute y avait-il là-dedans une arme capable de le défendre contre un quelconque agresseur ? Sam le supposait. Sans être suicidaire, une personne réellement désinvolte n’aurait même pas fait attention à l’arrivée de la jeune femme. Ou une personne habituée à ce genre de « farce » du moins. Que de petits gestes qui en disaient pourtant long sur l’avocat. Et plus encore sur ce que Sam supposait être dans sa poche. Aussi, plutôt que de fêter sa victoire, son visage se rembrunit. Voulait-il terminer ce que les flics avaient commencé ? Voulait-il réussir là où ils avaient échoué ? La poche de sa veste n’était pourtant pas déformée, ce qui laissait supposer que la chose qui se trouvait à l’intérieur n’était pas lourde. Quant à esquisser la forme d’une arme… Peut-être une toute petite arme à feu ? Un canif ? Un papillon ? Une fiole de poison ? Du chloroforme ? Quoique ce fut qui se trouvait dans cette poche, Sam n’avait pas confiance. Si faire des surprises aux autres était dans ses cordes, elle-même détestait être surprise. Elle aimait anticiper, prévoir, être prête à toute éventualité, et se faire prendre en défaut lui était insupportable.

Sa bouche n’esquissa qu’un maigre sourire, le premier depuis qu’elle était apparue devant lui. Il lui avait échappé lorsqu’il avait qualifié la zone industrielle de « coquette ». Si elle ne s’était pas retenue, elle lui aurait rit au nez. Ainsi ça ne le choquait pas qu’elle vive dans cet endroit ? Admettons. C’était pourtant on ne peut plus différent de son vrai chez elle. Chez elle, où elle se sentait obligée de l’inviter après une requête comme la sienne. En effet, s’ils devaient discuter de son affaire, elle ne tenait pas à ce que tous les junkies du coin soient au courant de ses petits problèmes…


-Je vous en prie, assez d’ironie. Cet endroit est immonde… Appelons un chat, un chat.

Immonde, crasseux, dégueulasse… La planque idéale. Personne ne mettait plus les pieds ici, à part ceux qui trempaient dans des affaires louches, quelques ados qui voulaient se faire des frayeurs, et les habitués du « Club » de Sam ; c’est-à-dire ses « potes », disons plutôt ses sous-fifres, et tous ceux qui aimaient faire du skate board et autres sports de glisse, sur fond de musique bien forte à ruiner les tympans, c’est à dire très peu de monde. Et ce peu de monde là, Sam savait très bien qu’ils tenaient trop à la planque sûre et gratos qu’elle leur offrait pour qu’ils la balancent. C’était comme un havre de paix. Pas de condés, pas de règles si ce ne sont celles de Sam qui étaient relativement légères, pas de prise de tête. Mais là, c’était fermé. Et oui, la patronne était passée par la case « prison » entre temps. Elle pensait rouvrir à d’ici quelques heures.

Cessant de tourner autour du juriste, Sam resta à quelques pas de lui, trop loin pour qu’il puisse tenter quoique ce soit sans qu’elle n’ait le temps de s’en rendre compte et de contrer, le cas échéant, mais suffisamment près pour qu’ils puissent parler sans hausser la voix.


-Venez avec moi. J’espère que marcher ne vous pose pas de problèmes.

Elle n’ajouta rien de plus et prit la tête de la marche, guidant William à travers les «rues» et les usines. Elles se ressemblaient toutes, c’était à se demander comment Sam s’y retrouvait. La force de l’habitude, tout simplement. Elle s’était fait des repères simples et discrets. Et puis, pour une fille, elle avait un super sens de l’orientation. Ca lui permit de faire tourner William en rond pendant un temps appréciable, uniquement pour le perdre et qu’il ne puisse retrouver le chemin de sa propre usine désaffectée. Pour ceux qui ne connaissaient pas, le moyen d’y aller était pourtant très simple. Chaque mur était couvert d’une flèche qui indiquait sa direction. La seule chose, c’était que c’était de la peinture qui ne se révélait qu’à la lumière U.V. Indétectable pour les non initiés donc.

Quoiqu’il en soit, ils finirent par arriver devant l’usine de Sam. Elle entra et referma la porte derrière elle, la claquant au nez de l’avocat en laissant filer un -Attendez moi là. Quelques instants plus tard, du bruit fut audible au-dessus de la tête de William.


-Faîtes attention !

Et, devant lui fût déplié l’escalier de secours, inaccessible pour qui n’est pas déjà monté à l’intérieur. Trajet connu de Sam seule. C’était plus ou moins s’enfermer dans une tour d’ivoire, mais… Justement, c’était le but.

-Ca grince mais ça ne craint rien. Montez.

Après ces quelques encouragements, la tête de Sam disparu à l’intérieur de l’usine afin de lui permettre de délacer ses rollers. Elle les laisserait près de « l’entrée », comme toujours. Après tout, elle était la seule à squatter ici. Tout était nickel, très bien entretenu et propre. Un long couloir garnit de quelques portes s’étendait devant eux. Les anciens quartiers de l’administrations, réaménagés en lieu à vivre par Sam. Ils avaient tout laissé, par tout elle voulait dire micro-onde, réfrigérateur et matériel électroménager, de la salle de repos à l’entretient. Sam n’avait dû voler, ou acheter quand elle ne pouvait pas voler, que peu de choses finalement.

William Dolan

E.S.P.er

Re : Comment on fait? (Privé)

Réponse 19 mardi 15 juin 2010, 17:33:36

       Dolan acquiesça simplement lorsque Alyn convint que la zone industrielle était immonde. Un endroit parfait pour ceux qui veulent fuir les humains ou leur loi. Cependant, ces lieux rares étaient épargnés car le monde les ignorait, tout simplement. Il suffisait que l'on se rappelle de leur existence ou qu'ils nous le rappellent d'eux-même, pour qu'ils soient rasés et remis au service de la société. Triste? Non, pas vraiment.

       William ne se rendait même pas compte que la jeune fille avait mise une distance de sécurité entre eux. L'avocat n'avait pas pour habitude qu'on le craigne physiquement, et lorsqu'il était contraint d'intimider une personne trop stupide pour ne redouter que la violence, il faisait appelle à ses molosses. En d'autres termes, Dolan n'est pas le genre d'homme qui se salit les mains. Il est blanc comme l'agneau qui vient de naitre.
       L'honnête juriste suivit donc la jeune fille à son rythme. Elle devait sans doute l'emmener dans son repère ou un coin tranquille. Sauf que des coins tranquilles, il y en a partout ici, alors ça ne servait à rien d'aller aussi loin. L'homme de loi conclut donc qu'elle l'emmenait chez elle. D'ailleurs, il ne fit aucun commentaire lorsqu'il avisa qu'elle lui faisait faire des tours pour rien. Elle voulait sans doute le perdre et l'empêcher de prendre des points de repère... Ça marchait. William s'était perdu après le septième tournant mais vu qu'il n'avait aucune envie de retourner chez Alyn dans le futur, ça ne le dérangeait pas plus que ça. Il était d'ailleurs surpris qu'elle l'emmène chez elle, il imaginait plutôt des marches d'escalier ou un pneu en guise de salle de conférence. Enfin, c'était peut-être ce que la jeune fille appelait "chez elle".
       Tiens? Apparemment, on est arrivé. Alyn ouvrit la porte et... non... il ne rentre pas. Les mèches de cheveux secouées par la bourrasque de la porte qui se referme sur son nez, fut la seul chose qui bougea chez William. Il attendit donc, comme on lui avait si gentiment conseillé, et leva la tête lorsque la frimousse de la jeune fille se dessina au bord de la fenêtre qui le surplombait. Un escalier en fer se déplia devant lui dans un ramdam de cliquetis.

       William jaugea l'escalier du regard, mit sa main sur la rampe et appuya légèrement avant de vérifier l'état de sa paume. Il ne testait pas la solidité de l'escalier mais s'assurait que celui-ci ne suinte pas trop la rouille. Rouille qui pourrait salir son costard ; ce qui serait très regrettable sur le moment. L'avocat se décida enfin à monter l'escalier qui émit des grincements de protestations à chacun de ses pas, et se fut avec un soulagement non dissimulé qu'il mit le pied dans l'antre de Sam.
       L'avocat ne prit pas la peine de masquer sa surprise, qui se traduisait ici par un haussement de sourcil. C'était propre et bien entretenu par rapport au reste du quartier. William n'avait pas vraiment pris la peine de s'imaginer l'endroit où vivait Alyn mais s'il l'avait fait, l'image d'un squatte dégueulasse remplit de seringue et de dopés, serait la première chose qui lui serait venu à l'esprit. Comme quoi l'apparente anarchie qui semblait régir Alyn Addams avait ses limites.

       Ce qu'il voyait confortait Dolan sur les raisons qui l'avaient poussé à venir ici. Un endroit aussi douillet, on a pas envie de le quitter si facilement. Ce que la jeune fille sera obligé de faire si elle ne se pointe pas au procès. Bien sûr, la police ne sait pas où elle habite mais comme elle connait au moins la zone où elle sévit, Sam se fera coincer un jour ou l'autre. Même avec ça, la convaincre ne sera pas aisé.

       -Moi qui pensait que vous vouliez rester en cellule parce que c'était plus confortable que chez vous, fit-il remarquer. Je vais devoir revoir mes théories.

       William esquissa son premier sourire de la journée. Il regardait autour de lui avait un air mi-rassuré, mi-fasciné. Puis, il braqua de nouveau son regard vert sur Sam. Celui-ci avait changé depuis leur première rencontre au commissariat, mais rien de très notable. Il y avait seulement un peu moins de dégout au fond des orbites émeraudes du jeune juriste.

       -J'ai appris que quelqu'un avait payé votre caution, commença-t-il. Une très mauvaise idée si vous voulez mon avis, puisque vous ne viendrez pas au procès. Et, ça aussi c'est une mauvaise idée.

       Il n'y avait pas de reproche dans la voix de Dolan et il ne prit pas la peine de lui décocher un regard réprobateur en agitant le doigt comme un pédagogue mécontent. Il parlait toujours comme si ses propos n'avaient absolument rien à voir avec lui.

Sam

Invité

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Re : Comment on fait? (Privé)

Réponse 20 mercredi 16 juin 2010, 10:57:54

  Appuyée d’une main contre un mur, l’autre baissée sur ses pieds, Sam finissait de défaire ses rollers quand William prit pied sur le linoléum du couloir. La paire de patins trouva sa place appuyée contre le mur, Sam n’arobrant plus qu’une paire de chaussettes noires toutes simples, sans fioritures d’aucune sorte. Elles étaient usées, mais pas trouées. C’était déjà ça.
La jeune fille se redressa et fit volte face pour que William et elle soient face à face. Quand bien même elle l’aurait voulu, l’expression de surprise trahie par un haussement de sourcils sur le visage du jeune homme n’échappa pas à la délinquante, dont les yeux étaient fixés sur la bouille du juriste. Elle se doutait bien qu’il devait être surpris. Après tout, qui ne le serait pas ? L’aspect physique de Sam était plus que négligé, ses vêtements n’avaient rien de propret, ses cheveux étaient coiffés d’une façon anarchique… Cependant, quelques détails montraient qu’elle n’était pas aussi trash qu’elle en avait l’air. En effet, son maquillage était toujours impeccable, elle ne lui laissait jamais le temps de baver, ses dents parfaitement blanches et entretenues, ses cheveux toujours démêlés et elle était toujours propre. Jamais d’odeur corporelles nauséabondes ne venaient contredire ce tableau, non. Sam était toujours nickel derrière ses vêtements difformes et déchirés. Et finalement, plus que ce que tout le monde voit, ça aurait dû être ces détails qui auraient dû taper dans l’œil du juriste et le prévaloir de la surprise qu’il eut en mettant le pied chez elle.

La réflexion à laquelle eut droit une fois que l’avocat eut trouvé de quoi se remettre d’aplomb la conforta dans ses réflexions. Il l’avait vraiment prise pour une dégueulasse, toxicos et insane. Sauf que c’était loin d’être le cas. Elle se contenta de pouffer, très brièvement, un éclat étouffé en fait, à la remarque du jeune homme et lui tourna le dos, le guidant dans le couloir pour lui ouvrir une porte sur la droite. Elle alluma la lumière et il se retrouva dans une salle toute simple, avec une table et des chaises, qui avait dû servir pour certaines réunions dans le temps. Elle ne répondit pas tout de suite aux paroles de l’avocat, trouvant stupide d’aborder ce sujet dans un couloir alors qu’ils auraient pu le faire assis et au calme.


-Je vous en prie, asseyez-vous Maître Dolan.

Suivant sa propre invitation, Sam gagna une des chaises et s’y assit. Elle ne lui proposerait rien à boire ni rien à manger, pour la simple et bonne raison que son frigo était vide. Dommage non ? Prenant le temps de réfléchir à ce qu’il venait de lui dire, elle dû s’avouer plus intriguée de l’avoir vu faire un tel déplacement pour lui dire ça, alors qu’il n’était plus en charge de l’affaire, plutôt que de la laisser assumer ses actes. Perplexe, elle glissa, c’était un tic, ses doigts dans ses cheveux et défit l’élastique qui les retenait. Ses yeux quittèrent le visage du Juriste dans le même temps, rejoignant plutôt le lien de plastique qu’elle venait de récupérer, alors que ses cheveux tombaient sur ses épaules comme une cascade d’encre. Elle resta à fixer ses doigts jouer avec.

-Pourquoi êtes-vous là Monsieur Dolan ? Votre visite me distrait, vous n’êtes à proprement parler pas désagréable, mais j’avoue que vous m’intriguez. Vous avez été démuni de mon dossier non ? Alors pourquoi prendre la peine de venir encore tenter de m’orienter vers la route la plus sûre pour moi ? Quel est votre intérêt là-dedans ?

Après sa pluie de questions, elle avait relevé ses yeux de glace grisée pour dévisager l’avocat. Elle n’était pas stupide. Elle savait que rien de tout ça ne serait arrivé si elle avait dit d’emblée ce qui s’était passé pour elle au moment des faits. Sauf qu’elle n’en avait pas la moindre envie. Pourquoi ? Ca la regardait. Tout comme les raisons de Dolan le regardaient lui. Sauf que Sam était curieuse.

Sans le quitter des yeux, elle finit par reposer son élastique sur la table et sa tête s’inclina légèrement sur le côté, avant d’être secouée.


-Ne répondez pas. Ca ne serait pas équitable. Nous allons jouer si vous le voulez bien. Vous allez me poser une question. J’y répondrai. Et ensuite, ça sera à mon tour de poser une question. Bien sûr, ça n’a d’intérêt que si on ne répond que la vérité. Comme ça nous serons sur un pied d’égalité. Ca vous va ?

William Dolan

E.S.P.er

Re : Comment on fait? (Privé)

Réponse 21 mercredi 16 juin 2010, 13:41:45

       La première chose qu'avait pensé Dolan en voyant la jeune fille? Un rebut de plus. Une droguée qui s'est encore plongée dans quelque chose de plus gros qu'elle et qui perdra sa morgue après 20 ans de prison. Une jeune fille perdue avec un passé tragique qui a provoqué sa descente aux enfers, négligée et abandonnée par une société qui se moque bien des faibles. Voilà un petit résumé de ce qu'avait traversé l'esprit du juriste lorsqu'il avait croisé le regard iridescent d'Alyn Addams. Ensuite, il y a différentes manières de réagir à ce constat. William s'était arrêté la-dessus par manque d'intérêt, d'une part, et par manque d'utilité. Ce qu'il voyait, c'était ce que tout le monde voyait et ça ne servait à rien de creuser. Efficacité optimale. William ne voulait pas savoir qui était Alyn, car ce qu'elle dégageait était plus exploitable au tribunal que ce qu'elle est vraiment ; alors pourquoi se fatiguer?... Toutefois, La situation avait quelque peu changée maintenant. La relation qu'entretenait William avec Alyn n'était plus professionnel. Il allait falloir s'y habituer.

       William suivit la jeune fille à travers le couloir, fixant son regard déviant sur les cheveux noir comme la nuit qui le précédait. Ils arrivèrent dans une salle de réunion et un petit détail tout bête attira l'attention du juriste. Alyn actionna l'interrupteur... et la lumière fut. Son squatte avait même l'électricité, il était encore mieux que William ne l'imaginait. Bien sûr, il ne lui demandera pas où sont les factures.
       Il prit place sur une chaise suite à l'invitation de son hôte et posa une main sur la table. Dolan n'avait même pas remarqué qu'elle ne lui avait pas proposée à boire. En fait, il ne s'attendait pas à un tel niveau d'hospitalité et était agréablement surpris, encore une fois. William la regarda défaire ses cheveux qui se répandirent sur ses épaules. En effet, ça changeait sa physionomie du tout au tout.
       Dolan encaissa la cascade de question qu'elle déversa sur lui sans sourciller. Il se doutait bien qu'elle allait lui poser ces questions un jour ou l'autre et il ne tombait pas vraiment des nues. Pourtant, ces questions étaient autant de cactus qui entravaient sa route. Il allait devoir être prudent s'il ne voulait pas se piquer.
       Cependant, un sourire illumina le visage de Dolan lorsqu'elle lui proposa son jeu. Il l'adorait avant même d'y avoir joué et il va de soi que le juriste respecterait strictement les règles établies. De toute façon, il avait beau faire le tour des questions qu'elle pouvait lui poser, il n'y en avait pas beaucoup de dangereuses. C'est donc avec un certain enthousiasme que William accepta le challenge.

       -Un jeu très intelligent, Sam, concéda-t-il. Je l'aime déjà. Si j'ai bien compris, je crois que c'est à moi de commencer.

       Les mires vertes s'ancrèrent dans le bleu des iris de sa partenaire.

       -J'aimerais savoir qui vous a fait les seules marques que vous ne m'avez pas montré lorsque je vous ai demandé si vous aviez été violentée.

       Du doigt, il pointa son cou, sans la lâcher des yeux. En effet, William avait une petite idée sur l'identité de l'agresseur mais ce qui l'intéressait par dessus tout, c'était l'expression qu'allait adopter Alyn lorsqu'elle entendrait sa question et lorsqu'elle y répondra. La réponse en elle-même n'avait pas autant d'intérêt que ce que dirait son jolie visage.

Sam

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Re : Comment on fait? (Privé)

Réponse 22 mercredi 16 juin 2010, 15:03:21

Apparemment, son idée de jeu à double sens plaisait à l’avocat. Sam ne parvenait pas à distinguer d’hypocrisie, de mensonge (quoique l’hypocrisie est une forme de mensonge) ou encore d’ironie dans la réponse que lui fournit William et le sourire auquel elle eut droit. Si les cheveux de Sam changeaient sa physionomie, chez l’avocat, c’était son sourire qui s’en chargeait. Armé d’un sourire, son visage n’avait tout simplement plus du tout le même rendu. Ca n’était pas plus ou moins agréable que lorsqu’il ne souriait pas, Sam devait concéder au Maître qu’il était un bel homme (d’où la boutade de la jeune fille lorsqu’elle l’avait vu pour la première fois), c’était juste différent. Comme elle avec ses cheveux. Attachés, elle paraissait bien plus dangereuse, comme une plante empoisonnée, et Sam aimait à se dire qu’elle était effrayante. Détachés, ils lui donnaient bien plus l’air d’une inoffensive poupée de porcelaine. C’était chacun son truc après tout.

Elle eut même droit à un compliment houhou ! Aurait-elle été plus expansive en matière se sentiments, elle aurait dansé sur la table. Mais… Ca n’était évidemment pas le cas, et la seule marque visible de son plaisir à voir son idée flattée fut un petit sourire en coin. Visiblement, William allait de découvertes en surprises avec Sam et elle ignorait si les surprises étaient plutôt agréables ou s’il se montrerait plus taciturne et renfrogné en voyant le nombre d’erreurs de jugement qu’il avait fait concernant Sam. Jusque là, point d’agressivité. Elle pouvait donc sans trop s’avancer supposer que le Sieur Dolan semblait plus ouvert que ce qu’elle avait pensé au premier abord. Et puisqu’il était partant pour jouer, il n’y avait plus qu’à… Elle lui fit un petit signe de main pour l’inviter à commencer, et attendit sa question en soutenant son regard intensément vert.

Et puis, telle une épée de Damoclès, la question tomba. D’abord, Sam ne réagit pas. Elle ne cilla pas, rien. Et puis, un petit sourire fendit ses lèvres couleur lit de vin.


-Ah… Vous les aviez remarquées donc…

La tête de Sam se pencha légèrement en avant, alors que ses doigts s’attelaient à détacher la multitude de colliers qui les masquaient. Tous finirent sur la table qui servait de bureau, et c’est avec une expression tristement blasée qu’elle tourna la tête, légèrement rejetée en arrière afin qu’il puisse observer plus en détail et à loisir les marques dans son cou. Ce qu’il fallait noter bien que ce ne soit absolument pas flagrant, c’était que cette marque était en fait deux marques. L’une superposée à l’autre et donc à peine visible.
D’abord, il y avait des marques de mains. Des mains d’hommes, larges, qui prenaient presque tout son cou, de sa mâchoire à ses épaules. Ces mains avaient imprimée dans sa peau pale une large ecchymose violette. Et par dessus, moins visible mais plus à la fois, une autre marque. Elle détonait en fait un peu plus sur le fond violine de l’autre, car encore un peu rouge et marbrée de quelques traces de légères griffures.


-Deux hommes. Le mari de la femme tuée et votre ami l’Inspecteur.

Elle aurait aimé ajouter un commentaire comme « sous les rires gras et pervers de ses suppléants » mais ça aurait été déborder de la question, et ça n’était pas l’objectif. Elle gardait un air tranquille, serein. On avait essayé de la tuer, assurément ces marques n’étaient pas là pour faire joli, et elle réussissait à garder son calme et à gérer ça aussi bien que si on lui avait proposé d’aller manger un grecque. A partir de là, deux options. Soit elle intériorisait tous ses sentiments, quels qu’ils soient, soit elle s’en fichait royalement. Dans un cas, on prenait le risque de la voir craquer un jour sous le trop plein et entreprendre des actes désespérés, dans l’autre ça ferait d’elle une créature sans conscience ni soucis, des autres comme d’elle-même. Quelle option serait la plus terrible ? Difficile à dire. Et Sam ne le dirait probablement pas.

Les doigts de la jeune femme filèrent jusqu’à ses colliers pour jouer doucement avec, alors que son regard cherchait à nouveau celui de l’avocat.


-Pourquoi avez-vous payé ma caution ?

Sam ignorait que c’était William qui avait payé, mais elle faisait ce qu’on appelle prêcher le faux pour avoir le vrai. Et puis ça ne servait à rien de lui demander si c’était lui pour lui demander pourquoi après. Sam aurait ainsi deux réponses en une. Ou la confirmation que ça n’était pas lui, et peut-être si l’avocat était généreux, le nom de la personne qui l’a fait.

William Dolan

E.S.P.er

Re : Comment on fait? (Privé)

Réponse 23 mercredi 16 juin 2010, 19:08:47

       Les mires vertes de l'avocat glissèrent sur le cou gracile de la demoiselle. Maintenant qu'elle avait retirée ses bijoux, il put discerner un détail qui était invisible la dernière fois, masqué par les colliers et l'éclairage tamisé de la salle d'interrogatoire. Il n'y avait pas une marque de strangulation mais bien deux. Une marque de main facilement reconnaissable, et une autre... une corde. La première marque avait pour but de tuer. La deuxième par contre, il en doutait franchement. Pourquoi l'officier de police aurait voulu la tuer? Non, il voulait sans doute l'immobiliser pour faire... ce qu'il avait à faire. Alyn est une très jolie femme. Ça ne le surprenait pas qu'un inspecteur lubrique et gras pense avoir tout pouvoir sur une délinquante comme elle. De toute façon, elle avait tuée et serait exécuté, donc il n'y avait pas de mal à profiter d'elle. Agir autrement serait du gâchis, non? Répugnant personnage!

       -Mon "ami" l'inspecteur et moi auront quelques mots à échanger la prochaine fois que nos routes se croiseront, promit William.

       William était peut-être ouvert. Et si on croit en dieu, on pourrait même subodorer qu'il est tolérant, mais pour croire à cette dernière affirmation, il fallait vraiment avoir la foi. Cependant, William détestait les hommes qui ne partagent pas ses valeurs morales, aussi restreintes soient-elles. L'officier risquait d'être le sujet d'une polémique ces prochains jours, car William croyait à ça théorie même si Alyn ne lui avait pas ouvertement avouée. Il ne s'autoproclamait pas chevalier vengeur de la jeune fille. Non. La justice qu'il représente ne se venge pas ; elle corrige. Quoique le juriste risquait de ressentir un plaisir inconvenant à rouler cet homme dans la boue. Mais c'est si jouissif! Comment en vouloir à Dolan?

       Maintenant, c'était à son tour de répondre à une question. Il l'attendait avec autant d'impatience que la réponse à sa dernière question. Décidément, ce jeu était un régal et l'homme de loi s'amusait comme un petit fou. Il attendit donc... La question fut posée... et il éclata de rire. Un rire assez pur pour quelqu'un de sa trempe et qui laissait, pour une fois, transparaitre son jeune âge. Il opina du chef avec un réel plaisir et tapota brièvement dans ses mains en guise d'applaudissement.

       -Je vois que vous n'avez pas choisi ce jeu pour rien. Vous savez y jouer, affirma-t-il, tout sourire, empreint d'une bonne humeur rare.

       Voilà. Elle avait déjà la première réponse à sa question "2 en 1". Quand à la deuxième, elle était un peu plus compliquée et il prit son temps pour y répondre. Son sourire ne quittait toujours pas son visage et il se mit à pianoter sur la table en fer alors qu'il cherchait la réponse la plus adéquat.

       -J'ai fait mon métier en payant la caution. C'est à dire, libérer les criminelles. Je vous ai ainsi donné l'opportunité de fuir la justice qui vous aurait probablement condamnée. Pourquoi l'ai-je fait alors que vous m'aviez renvoyé et que je n'en tirais aucuns bénéfices? Il y a plusieurs raisons. Tout d'abord, je ne suis pas rancunier. Ensuite, j'avais besoin de retrouver votre confiance perdue pour la suite. Je l'ai aussi fais un petit peu pour embêter notre ami commun l'inspecteur. Et enfin, parce que vous m'êtes précieuse.

       William accompagna sa dernière phrase d'un sourire louche. Celui de l'homme d'affaire froid, calculateur et sournois. Il en avait besoin pour instaurer une ambiguïté à cette phrase qui était noyée parmi les autres, car c'était ça la réponse, tout simplement. Le reste ne servait qu'à masquer sa force, tandis que le sourire masquait sa signification. Alyn savait jouer à son propre jeu? Lui aussi.

       -Qu'est-ce que vous ne vouliez pas dire aux policiers? Demanda Dolan.

       Le juriste ne souriait plus. Si elle acceptait de répondre, ce qui n'était pas acquis, un sourire ferait tache. Il s'amusait bien avec Alyn mais il ne perdait pas ses objectifs de vue. Il voulait partir d'ici avec tous les éléments qui lui permettraient de gagner son procès et il devait ensuite la convaincre de ne pas fuir le jugement.

Sam

Invité

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Re : Comment on fait? (Privé)

Réponse 24 jeudi 17 juin 2010, 10:00:19

Une petite discussion avec son ami l’inspecteur ? Ainsi il avait deviné ? Pour l’inspecteur tout du moins, parce qu’en ce qui concernait l’autre trace, celles des mains, il était impossible, aussi perspicace fut-il, que William Dolan trouve le fin mot de l’histoire avec aussi peu de renseignements. Trop de scénarii étaient envisageables avec trop de protagonistes. Sur les devants de la scène, nous avions évidemment Sam et la mère décédée. Et, en rôles secondaires méconnus du grand publique, il y avait évidemment le mari de la femme, dont Sam venait d’avouer qu’il avait essayé de la tuer, et ses fils. Disparus dans la nature. Que pouvaient bien avoir en commun des cinq personnes qui aurait eu pour macabre dénouement le meurtre de la mère de famille ? Sam le savait. Sam savait tout. Elle connaissait les preuves avancées contre elle, et si elle refusait en partie de dire ce qu’elle savait, c’est parce qu’elle était persuadée qu’ils verraient dans les marques de strangulation une autre preuve de sa culpabilité. Elle voyait ça d’ici. « Le mari vous a surprise en train de tuer sa femme et il a tout de suite essayé de vous tuer pour vous en empêcher ! » Sauf que sa femme était déjà raide depuis plusieurs heures quand il avait essayé de l’étrangler.

Quoiqu’il en soit, la délinquante n’était pas contre à ce que quelqu’un fasse au moins payer sa perversité à l’inspecteur de police. Contrairement à ce que pensait Dolan, ça n’avait pas été jusqu’au viol, ils n’en avaient pas eu le temps, mais c’était passé rasibus et les pervers agents de police avaient tout de même eu le temps de bien la tripoter. Elle en frémit d’ailleurs de dégoût à cette pensée. Sam n’était ni timorée ni pudique, mais elle aimait choisir ses partenaires et détestait qu’on lui impose quelque chose. Or là, elle n’avait pas eu le choix, ni pour l’un ni pour l’autre. Ce qui s’était passé dans cette voiture était dégoûtant, bien plus que tout ce qu’avait pu faire Sam auparavant, puisque, aussi méchante soit-elle, elle n’avait jamais été jusque là avec qui que ce soit elle. Elle n’était pas perverse, loin s’en faut. Ni même nymphomane. Elle aimait juste jouer. C’est tout. Il y a différents jeux, différents gains qui motivent plus ou moins à participer au jeu… Mais toute joueuse qu’elle était, il y avait encore énormément de limites qu’elle n’avait pas franchies. Massacrer des hommes dans un bar, leur refaire le portrait, oui. Allez assez loin pour les tuer, forcer quelqu’un… Non.

En tous cas, William semblait prendre beaucoup de plaisir à ce jeu, et Sam s’enorgueillit de dérider un avocat comme lui au point de le faire rire. Et en plus, elle avait vu juste sans le savoir ! C’était bien Maître Dolan qui avait payé sa caution. Et bien, que de chance pour cette petite dinde vivant dans une usine désaffectée… Le rire de Dolan fit s’élargir quelque peu le sourire de Sam, alors qu’elle inclinait légèrement la tête en signe d’appréciation. Proposer un jeu auquel elle n’aurait pas su jouer aurait été bête non ?

Vint ensuite la réponse que Sam n’était pas certaine d’apprécier à sa juste valeur. Les premières raisons trouvèrent plus ou moins leur sens, sans qu’elles ne représentent un grand intérêt. Par contre, elle comprit aisément que la dernière des raisons que cita le Maître était la plus importante. Elle ne saisit cependant pas la moindre ambiguïté. Pour elle, il n’y avait pas lieu d’être. A part un intérêt professionnel, ou juste curieux, Sam ne pouvait en avoir aucun. Aussi, il était évident pour elle que William s’attendait à ce qu’elle fasse quelque chose pour lui, ce qui ne sembla pas ravir la jeune femme. Ses doigts se refermèrent sur ses colliers alors que son sourire disparaissait et qu’elle les renfilait. Elle détestait qu’on la prenne pour une conne, ce qu’elle ressentait à l’instant avec William. Mais c’était à son tour de poser une question, et Sam se reconstitua un masque d’impassibilité alors qu’elle relevait la tête et croisait calmement l’une de ses jambes sur l’autre.

Attentive à la nouvelle question, le sourire de Sam revint, joint à un petit soubresaut de poitrine. Elle allait jouer sur les mots et gagner des questions. Aller droit au but n’était pas à proprement parler pour Sam savoir jouer à ce jeu, puisque les détournements étaient aisés, surtout quand, comme elle, on ne voulait pas répondre. Peut-être que si l’avocat avait continuer à gagner doucement mais sûrement sa sympathie, elle lui aurait révélé le fin de mot de l’histoire. Néanmoins, la désagréable impression de n’être considérée par lui que comme un objet dont il se débarrasserait une fois ses petites affaires terminées n’allait pas du tout dans son sens.


-La vérité, tout simplement.

Elle répondait à la question sans y répondre, sachant pertinemment que Dolan devrait être plus précis s’il voulait des réponses plus précises. Elle respectait les règles, ne mentait pas, n’éludait pas et n’esquivait pas la question. Elle restait juste volontairement vague. Et son sourire, un peu mesquin un peu satisfait, resta sur ses lèvres.

-Jusqu’à quel point comptez-vous vous servir de moi pour atteindre votre but Monsieur Dolan ?

Plus de complaisance dans les yeux de Sam. Son sourire était toujours là mais une fois encore, des petits signes de déception trahissait son apparente sérénité. Ainsi, même pour quelqu’un qui bravait le quartier mal famé de l’ancienne zone industrielle, il n’y avait rien à espérer. Une fois que l’avocat serait parti, il ne ferait aucun doute que la jeune fille s’enfoncerait encore d’avantage dans l’apathie, l’amertume et la désillusion.

William Dolan

E.S.P.er

Re : Comment on fait? (Privé)

Réponse 25 jeudi 17 juin 2010, 12:41:08

       Et bien on dirait que ça marche. Vu l'évolution du sourire d'Alyn, on pouvait dire qu'elle n'avait pas prise dans le bon sens sa déclaration. Il avait d'ailleurs tout fait pour. Cependant, cette réussite n'arrangeait pas vraiment ses affaires. Dolan devait absolument gagner sa confiance et cette question avait été un point négatif, mais sur le moment il ne voyait pas trop comment s'en sortir avec moins de casse. Ce petit impondérable ne l'empêchait pas de toujours aimer ce petit jeu, et ça même lorsqu'elle décida de ne pas répondre à sa question. Évidement, le jeu avait une faille et on pouvait agir de la sorte avec presque toutes les questions, en les éludant sans réel effort.
       Dolan se remit à sourire devant cette pirouette. C'était de bonne guerre, et de toute façon, ce jeu n'était profitable qu'à lui seul. En effet, William n'avait pas de secret pour Alyn. En tout cas, pas de secret qu'il ne serait dangereux pour lui de révéler. Les vrais secrets de Dolan ne concernaient pas l'affaire et ne viendront jamais sur la table. Toutes les questions qu'elle lui a posé, elle aurait pu le faire sans l'aide de ce jeu. Par contre, le contraire n'était pas aussi sûr, et pour cette raison, ce jeu est une bénédiction. La preuve : même avec le jeu, il peinait à lui arracher les informations.

       La question d'Alyn était si simple à contourner que ça ne devenait même plus drôle. D'ailleurs, elle ne voulait rien dire, ça ressemblait plutôt à une remarque, une façon d'exprimer sa déception. Quoiqu'il en soit, le jeu tournait toujours et il fallait bien donner une réponse, non?
       William n'avait pas besoin de se débarrasser de la question. Ce n'était pas le but du jeu. Cependant, pour répondre à une question aussi vague il fallait s'attarder sur chaque détail de cette dernière, car la question impliquait une affirmation fausse: Dolan ne se servait pas d'elle pour arriver à ses fins. Mais admettons... Finalement, tout le monde se sert de tout le monde. Donc admettons que cette conversation ne soit qu'une manipulation pour faire cracher le morceau à la jeune fille. Dans cette optique, le but serait donc d'obtenir les éléments nécessaires à sa libération, et dans une vision plus générale: la libérer. La question ainsi reformulée serait donc: A quel point William compte manipuler Sam pour lui faire cracher le morceau?

       -La question est imprécise jeune fille, avertit Dolan. La réponse ne fera que vous embrouillez... comme la précédente d'ailleurs. - Il fixa son regard intense et froid dans les yeux de son interlocutrice – Aucune limite.

       C'était sa réponse. Pas de limites, il n'y en a jamais avec Dolan. Maintenant, il fallait voir si Alyn avait prise en compte son avertissement, car dans le cas contraire la conversation risquait de s'arrêter là. Au cas où la jeune fille ne se levait pas pour lui demander, avec courtoisie, de foutre le camp d'ici, William posa sa question.

       -Qui as tué la victime dont on vous accuse le meurtre?

       Si Sam voulait qu'il y aille par petit bout, ainsi soit-il. Malheureusement, elle risquait d'être à court de questions avant lui, s'il optait pour cette méthode. Mais, il était bien obligé puisqu'Alyn esquivait les questions vagues.

Sam

Invité

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Re : Comment on fait? (Privé)

Réponse 26 jeudi 17 juin 2010, 14:42:01

Un large sourire, quoique pour le coup vraiment ambigu, vint orner les lèvres de la jeune femme. Pourquoi souriait-elle ainsi ? Avec des airs satisfaits, amusés, mais également emprunts d’une malice complètement inappropriée dans une telle situation ? A question simple, réponse simple comme le montrait leur jeu. Et la réponse à son sourire n’était autre que celle que William venait de lui fournir.

-Réponse idéale…

Commenta-t-elle alors qu’elle souriait de plus belle. Il n’y avait rien de pire, ou presque, que les gens qui ne prenaient pas la peine d’aller jusqu’au bout des choses. Et si William avouait qu’il n’avait pas de limites, Sam pouvait en conclure qu’il ne se laisserait pas décourager au premier obstacle, et donc qu’elle pourrait s’amuser à lui mettre autant de bâtons dans les roues qu’elle le voudrait. Oui, voilà qui était excellent et très prometteur. La jeune femme acceptait de se prêter aux tests de Dolan, mais ils ne pourrait les faire sans lui-même accepter de se soumettre à ceux de Sam. Et le jeu promettait d’être on ne peut plus divertissant.

Alors que l’éclat des yeux grisés de Sam faisaient échos à ceux émeraudes de William Dolan qui ne semblait pas décidé à vouloir détourner le regard le premier, la tête portant les yeux de glace s’inclina légèrement sur le côté. Elle se mit à comparer les deux parties prises du jeu en cours. Dans sa tête résonnait la voix d’un présentateur de match de catch ainsi que les hurlements d’une foule fictive. « Ding ding ding ! A ma gauche, William Dolan, Avocat verreux de son état, toujours propre sur lui et à l’air impénétrable d’un serpent endormi! Mais gare à l’eau qui dort ou il pourrait vous en cuire ! A ma droite, Sam la Grunge ! Sulfureuse et scandaleuse, attention à ne pas marcher sur la queue de cette tigresse, ou sur les lacets dépassant de ses chaussures, ou vous finirez en charpie ! Ces deux titans vont à prés… »

Le film mental qui défilait devant les yeux de la jeune femme prit soudainement fin, interrompu par la voix du Juriste qui posait une nouvelle question. Comme semblant sortir d’un lac après une longue séance d’apnée, Sam inspira un grand coup et cligna des yeux rapidement plusieurs fois, se redressant et secouant légèrement la tête.


-Pardon ?

Elle ferma les yeux et inspira un grand coup, avant de lever son index, signe visant à demander à Dolan de patienter quelques instants.

-Le vrai coupable… Oui.

Calmée et réintégrée dans l’ambiance du jeu, ses yeux se rouvrirent d’un coup, retournant s’ancrer dans ceux de l’avocat.

-Celui dont mon cou porte la marque.

Un petit sourire, retenu cependant, revint se hisser sur la bouche de la délinquante. Ils étaient deux à avoir imposé leur marque dans le cou de la jeune fille. Le mari, authentique meurtrier, et l’inspecteur. Partant de là, si on se disait que l’homme de loi était blanc comme neige dans cette affaire, le choix du coupable était vite fait. Sauf… Sauf que l’inspecteur n’était pas blanc comme neige. William le soupçonnait déjà d’avoir violé Sam, du reste c’était lui qui l’avait arrêtée et lui encore qui manifestait un désir très vif de la voir condamnée à mort. Elle faisait donc pour lui un bouc émissaire de premier choix. Alors que le mari n’était même pas venu porter plainte contre elle. Néanmoins se posait la question des mobiles. Et là… Que ça soit de l’inspecteur ou du mari, avec les éléments qu’avait Dolan, la question restait entière…

On notera aussi l’utilisation de la formule directe « dont mon cou porte la marque », en supposant que Sam calcule suffisamment bien son coup et ses paroles, on peut voir ça comme un indice supplémentaire à savoir que les mains de l’authentique meurtrier sont directement visibles, donc que le cou de Sam porte directement ses empruntes, alors que l’inspecteur lui avait utilisé une corde et que c’était cet objet qui avait laissé sa marque. Effectivement, c’était le but de Sam. Mais c’était plutôt tordu, et sans douter des capacités intellectuelles de l’avocat, Sam resterait très impressionnée s’il déchiffrait cet indice comme tel du premier coup. Ou alors, peut-être qu’il était comme elle, on ne peut plus friand d’énigmes et de jeux d’esprits, ce qui était loin d’être impossible.

Sam se décida à baisser les yeux alors que son sourire s’élargissait de nouveau. A elle de poser une question.


-Pourquoi mon dossier et pas celui d’une autre personne ?

Pas de piège cette fois, juste de la curiosité.

William Dolan

E.S.P.er

Re : Comment on fait? (Privé)

Réponse 27 jeudi 17 juin 2010, 15:56:10

       William soupira alors qu'Alyn lui donnait sa réponse. Pas qu'il n'en était pas satisfait, mais parce que notre pauvre avocat n'est pas Sherlock Holmes. Et à l'instar de ce personnage il n'allait pas analyser la réponse de Sam à la loupe pour déceler dans la syntaxe un indice qui lui donnerait l'identité du meurtrier. L'erreur est humain, et la jeune fille aurait très bien pu aller un peu vite dans sa prononciation sans vouloir laisser d'indice. Non, William ne s'arrêta pas sur ce genre de petit détail, à part quand il regard un bon film policier où chaque indices comptent. "Mmmmh, nous avons trouvé dans le building de monsieur Dolan de la rouille provenant de cages ainsi que des poils d'animaux. Il fait donc du trafic de bêtes sauvages prohibées. Élémentaire mon cher Watson" "C'est cela, oui. C'est cela...". Dans la vraie vie, c'est un peu différent, il y a tellement d'explications pour toutes choses... Donc en résumé, l'avocat ne tirait rien du petit indice que Sam lui avait laissé; En revanche, il doutait franchement à la base, que le policier puisse tuer quelqu'un. C'était une chose de faire passer ses pulsions sur une fille sans défense, mais de là à tuer... D'ailleurs, quand on y pense, l'inspecteur avait insister pour faire la déposition de Sam. Un comportement qui aurait été stupide s'il avait été le meurtrier. En générale, l'attitude de l'inspecteur ne collait pas avec le fait qu'il soit l'assassin. C'était donc le mari.

       L'avocat avait l'impression que le stock de questions s'amenuisait du côté d'Alyn. Ou alors, elle suivait un schéma qui lui échappait. Pourquoi son dossier? Cette question était très proche de : Pourquoi avoir payez sa caution? Or, s'il lui donnait la même réponse ça n'allait peut-être pas lui plaire. Un peu d'originalité, que diable!

       -Je n'aime pas abandonner une affaire même lorsqu'elle m'a été imposée. Au début, c'est la publicité qui m'intéressait mais seulement parce que je pouvais perdre de la crédibilité si je ne gagnais pas. Maintenant, que vous m'avez libérez de mes obligations, cette motivation n'a plus lieu d'être. Pourquoi pas un autre dossier? Par ce que je me fous éperdument des autres, tout simplement.

       Pour plus de précision, elle n'avait qu'à se référer à la réponse de sa première question. Quoiqu'il en soit, William ne voyait pas trop l'intérêt de cette question. Il espérait ne rien avoir raté dans sa signification, mais il lui semblait bien qu'elle s'approchait trop de sa première question. Le juriste haussa les épaules et réfléchit à sa propre question. Le plus difficile était de faire des questions qui ne fassent pas de ramifications comme la précédente. Une question qui l'éclaire au lieu de le faire douter. Une question qui limite les hypothèses au lieu de les multiplier.

       -Pourquoi celui qui a laissé les marques de main sur votre cou, a essayé de vous tuer?

       Avec cette question il confirmait sa théorie, ou pas, et avançait à petit pas. Mais, William n'était pas sorti de l'auberge. Ses théories étaient plutôt timides et sujettes à beaucoup de "si". En effet, William étant d'un naturel méfiant, il ne disait pas amen à tout ce que lui racontait Alyn. Il y avait fort à parier qu'elle lui disait la vérité maintenant, mais pour ce qu'elle lui a révélée au commissariat, rien n'était moins sûr. Elle avait tendance à provoquer les gens et les pousser à bout. Mais de la à mentir? William ne la connaissait pas assez bien pour prendre position sur ce sujet. Ou alors, plus que des doutes c'était peut-être un espoir. L'espoir qu'Alyn n'est pas véritablement couchée avec les deux fils de la victime. Étrange qu'il pense toujours à ce petit détail, non?

Sam

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Re : Comment on fait? (Privé)

Réponse 28 jeudi 17 juin 2010, 16:38:39

En effet, la question de Sam était proche de la précédente, mais William ne satisfaisait toujours pas la curiosité de la jeune femme. Elle voulait savoir ce qui rendait son dossier intéressant pour lui, en quoi elle était précieuse. Ce que ça pouvait bien lui faire qu’elle aille moisir en prison ou pas… C’était ça qu’il fallait comprendre à sa question, mais sans doute l’avait-elle mal formulée. Tant pis, elle changerait son fusil d’épaule et laisserait cette question sans réponse. C’était frustrant, mais qu’importe. Elle savait pertinemment que ça ne l’empêcherait pas de trouver le sommeil.

Avec une lenteur qui entrait en parfaite contradiction avec la contrariété qui assaillait Sam, la jeune femme croisa les bras sur sa poitrine, se laissant aller dans le dossier de son fauteuil. Soit, point la réponse qu’elle espérait mais en jouant à la plus maligne, ça n’avait rien d’étonnant que William joue au malin lui aussi.

S’en suit une autre question qui rappelle de pénibles souvenirs à Sam, qui pourtant ne tressaillit même pas. Elle ne cilla pas non plus alors que des flash passaient devant ses yeux. Elle, qui commence à manquer d’air. La poigne d’un homme mur autour de sa gorge, qui la maintient contre la tôle rouillée d’une vieille usine pas très loin… Elle n’est d’ailleurs pas encore retournée dans ce coin là, craintive à l’idée qu’il se reproduise la même chose. Elle n’avait dû son salut cette fois qu’à l’intervention de deux de ses « amis » qui étaient arrivés par derrière son agresseur et l’avaient assommé alors que le corps de Sam s’était affaissé, et qu’il s’apprêtait à terminer ce qu’il avait commencé. Ses amis l’avaient ensuite récupérée et emmenée chez elle, et avaient laissé son agresseur dans la zone indus. Sam ne savait pas ce qu’il était devenu, du reste elle s’en fichait. Tout ce qu’elle savait, c’était que quelques heures après, elle se vautrait en rollers et permettait ainsi à l’inspecteur de la tabasser avec sa matraque. Quant à ce qui s’était passé avant…


-Il voyait un danger en moi.

Toujours rien de très clair. Sam détourna la tête. C’était très humiliant de repenser à ce qui s’était passé ce soir là. Ca aurait dû être une soirée comme les autres. Sam aurait dû voir l’aîné des deux frères tant que leur mère n’était pas là. Elle n’avait jamais aimé Sam. Comme n’importe quel parent en fait. Elle se plaisait bien d’ailleurs pourtant avec ce petit fils de bourges. Ca devait être pour ça que leur relation devenait « régulière ». Ils avaient joué un peu aux jeux vidéos. Et puis tout s’était enchaîné. D’une façon horriblement glauque et malsaine.
Sam se secoua mentalement et chassa ces flash de ses yeux, où pourtant les images semblaient imprimées sur sa rétine. Elle afficha un petit sourire et ses bras et ses jambes se délièrent. Sa main trouva la table à laquelle elle s’agrippa quelque peu.


-Quels sont les grands criminels avérés desquels on vous doit la sortie de prison ?

Une question complètement hors sujet. Tout simplement parce que Sam s’était lassée et avait lâché le morceau, contrairement à Dolan qui avait encore beaucoup de choses à apprendre concernant cette affaire. Autant s’intéresser à l’avocat donc. Elle était patiente quand elle le voulait, et se disait naïvement qu’elle parviendrait peut-être à lui tirer les vers du nez s’ils venaient à se revoir.

William Dolan

E.S.P.er

Re : Comment on fait? (Privé)

Réponse 29 jeudi 17 juin 2010, 18:05:04

       Crache le morceaux bordel! Quoi ce n'est pas une question? Mince alors. C'est pourtant ce que l'avocat mourrait d'envie de lui dire en ajoutant une nouvelle marque à son cou. Heureusement, qu'il avait tout le temps nécessaire et qu'il n'était pas dérangé... Aussitôt dit, aussitôt fait. L'avocat sentit la poche intérieure de sa veste vibrer périodiquement. Le portable n'avait même pas eu le temps de sonner une troisième fois que William l'avait sorti de sa poche, avait regardé de qui il s'agissait et l'avait éteint sans autre forme de procès. Il mit le téléphone dans la poche de son pantalon, avec le petit objet circulaire dont il n'avait plus l'utilité. Puis, sans prendre en compte cette interruption, il écouta patiemment la question d'Alyn.

       Il avait vu juste, elle n'avait plus vraiment de question à lui poser sur l'affaire puisqu'elle dérivait sur un sujet plus personnel. Un terrain un peu plus dangereux pour William mais là, il semblerait qu'il soit passé à travers les mailles du filet. L'information qu'elle lui demandait n'était pas un secret. Tout le monde dans le domaine du droit connaissait la réponse à cette question. Cependant, William était un peu joueur. Il afficha un air feignant l'étonnement comme s'il ne comprenait pas ce qu'elle voulait dire.

       -Des criminels? S'offusqua-t-il. Tous mes clients sont d'une honnêteté irréprochable et c'est pour cela que la justice, dont je salue la clairvoyance, les a libérée.

       Une fois sa petite comédie terminée, il esquissa un sourire. William ne se le cachait pas, il était très fier de ce qu'il faisait et contourner la loi était pour lui un sport ludique et enorgueillissant. Enfin, ce qu'il venait de dire, c'est ce qu'il aurait répondu à des journalistes curieux, mais là, il s'agissait d'Alyn. Ce n'est pas qu'il lui faisait confiance, mais à qui irait-elle raconter ça?

       -Plus sérieusement, commença-t-il d'air un peu plus grave. Le tout premier était un Yakusa du nom d'Ajiro. C'est celui qui m'a permis d'étendre mon influence et qui a commencé ma réputation, bonne dans le milieu du crime et mauvaise selon l'opinion publique. Maintenant, mon cabinet réunit tout une batterie d'avocats et si tu veux une liste de toute la vermine qui a échappée à un juste châtiment, cela risque de prendre pas mal de temps.

       Avec nonchalance, William balança quelques noms au hasard. Ceux qui lui revenaient à l'esprit et qui faisaient partis des gros bonnets. Quand à sa propre question il y avait déjà réfléchit. Il fallait maintenant accélérer les choses, car il se doutait bien que Alyn, lassée, mette bientôt un terme au jeu. Il avait donc décidé de tenter quelque chose et tant pis si ça ne fonctionnait pas. De toute façon, il comptait bientôt passer à la phase deux du plan, quitte à revenir sur le sujet plus tard.

       -Et si vous me racontiez toute l'histoire depuis le début?

       "D'accord", "ok", "oui", "non", "va te faire voir". C'était un peu toutes les charmantes possibilités de réponses qui tendaient désespérément les bras à la jeune fille. Cependant, William est un avocat. Son boulot, c'est de feuilleter les grimoires de la très sainte institution, qu'est la justice, et de trouver des textes de loi ambigüe afin de libérer quelqu'un qui ne mérite pas de l'être. Trouver des preuves, c'est bon pour les flics, et tirer les vers du nez, c'est bon pour les tortionnaires. Même s'il avait quelques compétences dans ce domaine, il doutait franchement qu'Alyn soit ravie de les expérimenter. Si William voulait simplement une confession, il aurait assommé la petite peste et mise dans le coffre de sa voiture. Il en a les moyens bien entendu. Seulement, il voulait aussi qu'elle assiste au procès.


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