"Minuit. Tandis que des rues moites de Manhattan montent les relents salins d'immondices océanes, dans les arrière-cours de ces gargotes que ne fréquentent point les honnêtes gens, les inquiétantes silhouettes des serviteurs de la nuit s'assemblent pour chuchoter les détails de leurs mauvais coups à venir. C'est le monde obscur du crime, l'engeance maudite des mauvais garçons. Mais tandis que l'ignominie se trame sous le voile complice de la brume marine, il est un groupe de jeunes gens courageux, qui, malgré l'heure avancée, veillent au grain. Tremblez, larrons et assassins ! Les X-Men sont là !"
- Rogue : Horreur ! C'est Magneto !
- Magneto : Oui, c'est bien moi, et toute ma Confrérie des Mauvais Mutants ! Vous croyiez donc m'avoir vaincu la dernière fois ?
- Cyclops : Malédiction !
- Magneto : Eh non, un puits de lave radioactive n'est pas assez pour venir à bout du Maître du Magnétisme !
- Storm : Mais pourquoi, enfin ? Pourquoi toute cette installation ?
- Magneto : Vous avez vu mon démodulateur de protons ? Alors, avec votre esprit supérieur, vous avez sans doute déjà compris ce que j'ai prévu. Eh oui, en envoyant un satellite-relais en orbite géostationnaire, je pourrais dévier la course d'un astéroïde qui s'écroulera sur le barrage de Los Perdidones, ce qui causera l'inondation de la centrale atomique de San Miguelito, qui explosera alors, contaminant toute la région, et ainsi, je me vengerai de vous tous, du gouvernement et des X-Men !
- Rogue : Vil fourbe !
- Magneto : Et maintenant, pitoyables insectes, vous allez périr...
Confortablement installée sur un canapé, Zynarys lisait un numéro des X-Men. Il était tard et la nuit était tombée depuis plusieurs heures. Le temps était doux et la jandarienne avait laissé la fenêtre de son appartement ouverte ; la rue était silencieuse et la rumeur lointaine de la ville était à peine perceptible.
Soudain un cri, aussi bref qu'intense, déchira l'air et Zynarys sursauta car c'était un cri d'horreur, le hurlement d'une personne confrontée à l'indicible, l'innommable, à quelque chose de tellement affreux, surgi de la nuit des temps, que l'esprit humain ne peut que trembler d'effroi devant cette manifestation de l'au-delà... Ce qui était également frappant, c'est que c'était un enfant qui avait poussé ce cri. Cela était venu d'une des maisons qui se trouvait en face de son appartement.
Pensant que c'était un gosse qui avait fait un cauchemar, la jeune femme replongea dans sa lecture. Ces enfants terriens sont un peu trop trouillards à mon goût... pensa-t-elle.
Puis elle entendit à nouveau un cri mais provenant d'une gorge adulte cette fois. C'était le cri déchirant et poignant d'une mère découvrant qu'on avait enlevé ou assassiné son petit et là Zynarys fut debout en un clin d'oeil, jetant le comics sur le canapé.
Elle alla à la fenêtre et vit les lumières d'une maison allumées, un homme affolé se dirigeant vers le téléphone - le père de toute évidence. C'est là que le drame a dû se jouer... Le sang de Zynarys ne fit qu'un tour : faisant apparaître en un éclair sa tenue de Green Lantern, à laquelle était assortie une paire de Ray-Ban intégrale, aux verres couleur émeraude, elle s'envola, à la recherche de celui ou celle qui venait de mettre fin à une vie innocente...
Elle sentit, grâce à sa Bague, une signature énergétique des plus étranges, qu'elle n'avait jamais vue auparavant ; elle venait d'une maison qui se trouvait non loin de celle où avait eu lieu le meurtre.
Intriguée, la jandarienne s'y rendit et, utilisant son pouvoir, passa à travers les murs comme un fantôme. Elle déboucha dans une chambre d'enfant faiblement éclairée par la lumière des lampadaires, révélant un lit où dormait paisiblement un petit d'homme âgé d'environ 8 ans ; mais ce n'était pas ce spectacle qui retint l'attention de Zynarys : au pied du lit se tenait une forme humanoïde auréolée d'une aura blanchâtre ; il émanait d'elle un froid glacial et sa respiration évoquait un rabot raclant du bois.
A bout d'un moment, elle sembla se rendre compte de la présence de la jandarienne et tourna la tête vers elle... La jeune femme vit un beau visage comme taillé dans de la porcelaine blanche, semblable à ces poupées du début du XXème siècle ; puis le beau visage se mua en un masque hideux, découvrant une bouche garnie de crocs effilés et dont les mains se terminaient par des griffes à l'aspect menaçant...
Elle se jeta sur elle et la Green Lantern n'eut que le temps de matérialiser une aura protectrice verte fluorescente sur laquelle vint buter la créature qui s'acharna malgré tout sur cette barrière inattendue à coups de griffes.
Au bout d'un moment, elle parvint à la briser sous l'oeil stupéfait de Zynarys qui esquiva au dernier moment un coup de griffe qui faillit lui trancher la gorge. Elle porta un violent coup de genou dans le ventre du monstre et l'envoya bouler de l'autre côté de la pièce, contre un mur ; elle se releva d'un seul coup, sans avoir l'air de souffrir le moins du monde et se prépara à bondir de nouveau sur Zynarys.
A ce moment là une douce lumière blanche éclaira la pièce et la chose poussa un véritable hurlement de souffrance tandis que sa peau se couvrait de cloques et qu'une atroce odeur de chair grillée emplit la chambre. Elle s'envola par la fenêtre entrebâillée, continuant à crier de douleur.
Réveillé par le vacarme, le gamin avait allumé sa lampe de chevet. Il porta un regard endormi sur la Green Lantern auréolée de verte et balbutia :
Qu'est ce que...
Mais avant qu'il eut pu terminer sa phrase, Zynarys sortit de la maison en passant à travers le mur. Le gamin se demanda s'il n'avait pas trop mangé de boeuf la veille...
Volant dans les airs, Zynarys suivit la créature à la trace, se fiant à sa Bague pour repérer sa signature énergétique. Elle aboutit finalement au quartier mal famé de la Toussaint...