Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Une nuit, un bar, une enveloppe. [Miya]

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Miya Diablo

Dieu

Re : Une nuit, un bar, une enveloppe. [Miya]

Réponse 15 mercredi 10 février 2010, 00:21:49

Mais Miya ne le tuera pas. (parce que la joueuse adore le perso de Jones XD) Parce qu'après tout, elle ne voit pas quelle fierté elle pourrait en tirer. Après tout, il ne lui a pas fait "tant" de mal que ça, avec du recul. Elle ne décolle pas son regard du sien, et elle l'écoute à peine.

- Je ne me voile pas la face, Jones-san. Je ne suis qu'une amante désespérée qui attend un signe de l'homme de sa vie. Des tas de gens n'ont cessé de me dire d'abandonner tout espoir de le revoir en vie. Pourtant, l'espoir est la seule chose qu'il me reste.

Elle baisse les yeux, sa voix s'est légèrement éteinte. Au contraire de son interlocuteur, elle est honnête sur ce point. Après avoir suivi des yeux les lignes de la lame, elle finit par poser la dague à côté d'elle, et rallume une cigarette. Une longue minute s'écoule avant qu'elle ne se retourne vers Jones pour plonger dans son regard dans le sien. Un filet de fumée plus tard, elle s'autorise un sourire.

- Je n'ai pas l'intention de vous tuer. Il n'y a aucun intérêt dans un simple meurtre.

Comprend ce que tu veux, Jones, si c'est là ton véritable nom. Mais si tu continues à m'agacer c'est toi qui finira par me supplier de te tuer. Ce n'est pas parce que je fais joujou avec une dague que je vais simplement te trancher la gorge ou te l'enfoncer dans le coeur. C'est trop rapide. Je te ferai goûter la souffrance, la même que celle dans laquelle tu m'as fait mijoter en me parlant de Ryuga.

- Je ne pense pas que sauver Ryuga dépende une seule seconde de vous. Cessez donc de vous donner tant d'importance. Je ne vais pas non plus changer mes habitudes parce que... (elle hésite quelques secondes sur le mot à employer.) disons, un fou, a décidé que je devais soudain me sentir aussi traquée qu'il pouvait croire l'être. (Elle écrase sa cigarette à moitié consumée et reprend sa dague pour la ranger dans son fourreau.) ... Allez-vous enfin me dire ce que vous voulez, ou bien nous disons-nous adieu ?

Elle pose une main sur la poignée pour ouvrir la porte, un sourcil légèrement arqué. Elle a une ébauche de sourire et murmure :

- A moins que vous n'ayez l'amabilité de me déposer... ?

C'est ta dernière chance. Ne la gâche pas en continuant à me parler de Ryuga. Je pourrais non pas avoir envie de te tuer, mais te faire passer l'envie de revenir me tourmenter... Et personne ne te croira, quand tu diras à qui veut l'entendre que je suis un monstre.

Érogène Jones

Humain(e)

Re : Une nuit, un bar, une enveloppe. [Miya]

Réponse 16 mercredi 10 février 2010, 02:05:19

-Miya, vous êtes ridicule.

Il a dit cela d'un ton cinglant, incisif. Pendant qu'elle le tournait en dérision, il l'a observé, sans bouger le moindre cil. Les muscles de sont visage se sont raidit, et son regard s'est injecté d'une hargne teinté d'indignation. Le déni n'excuse pas tout, disent à présent ses yeux accusateurs. Il y a des choses dont on ne rit pas. Ryuga et moi avons risqué nos vie, et il a peut-être même fait plus que cela. Personne n'a le droit de se moquer. Pas même toi, Miya.

Ils se fixent en silence, comme deux dangereux serpents qui se préparent à frapper. Jones ne baisse pas les yeux, malgré tous les anneaux dorés de la terre. Et même si elle ne peut pas le savoir, son dos est trempé d'une sueur glacée.

Mais soudain, il semble se souvenir d'où il est, et avec qui. La colère quitte lentement son visage.

-Je... je suis désolé. Ce n'est pas votre faute.

Le jeune homme détourne enfin la tête. Il semble triste, honteux de s'être emporté. Lorsqu'il revient enfin à elle, son regard est chargé d'une pitié sans borne pour cette pauvre fille qui refuse de voir la vérité, au point de s'inventer toute sorte de choses. Mais qui es-t-il pour la juger? Pour lui en vouloir? Je regrette réellement de vous faire subir tout ça, Miya. Je n'aurais peut-être pas du venir...

Jones est totalement prit par son propre jeu. L'idée de céder, de dévoiler sa main à Miya pour s'entendre entre personnes civilisées ne lui a même pas traversée l'esprit. Cette fille est folle, et il ne pourra pas négocier avec elle. Qu'est-ce qu'elle a dit? "Il n'y a aucun intérêt dans le simple meurtre." . Il a mal fait son travail, il l'a mal jugée. Cette proie ne correspond pas aux critères... A présent les seules options sont de retirer ses billes, et de faire le maximum pour trouver une lanterne rose dans les deux jours qui lui restent, ou bien de s'accrocher au plan, et de sortir d'ici avec un ascendant sur elle. Elle est trop sure d'elle. Il est convaincu que son histoire est  suffisamment délirante pour être crédible, et que la grande certitude de Miya ne repose que sur un infime détail, auquel elle se raccroche de toutes ses forces. S'il parvient à trouver lequel, il pourra peut-être le tordre, faire rentrer cette pièce tordue dans le puzzle. Et alors, la partie sera gagnée...

Tout à son personnage, il poursuit sur le même ton éteint.

-Je ne peux pas vous raccompagner, désolé. Mais vous devriez prendre la boîte. Si un jour vous décidez d'accepter la vérité, vous pourrez toujours faire analyser le sang. Ou vérifier s'il y avait bien un Jones dans la promotion de Ryuga...

Du pur bluff. Même si le sang correspond au groupe sanguin de Ryuga, pour rallonger toute analyse de ce genre, et qu'il peut passer quelques coups de fils pour bidouiller les archives de l'école de police, il sait bien que sa couverture est pleine de trou, et que si Miya s'y met sérieusement, il lui faudra moins d'une semaine pour la démonter entièrement.

Pour l'instant le jeune homme la regarde d'un air inquiet.

-Mais même si vous ne me croyez pas, promettez moi de faire ces recherches avec la plus grande discrétion. Et de ne pas crier sur tous les toits que cette conversation a eut lieu. Ces gens sont dangereux. Vraiment dangereux, vous n'avez pas idée.

Il ne fait pas un geste pour la retenir. Malgré son inquiètude, il paraît même quelque peu soulagé qu'elle le libère de sa douloureuse mission.

Jones compte sur l'irritation de Miya. Il espère la pousser à bout au point de lui faire lâcher sa version de l'histoire juste pour lui rabattre le caquet... Mais si elle ne le fait pas, il espère tout de même prolonger cet entretient grâce à sa curiosité, son besoin de réponses. Quelque chose t'empêche de croire à mon histoire. Soit. Mais tu me vois sûr de moi, avec des objets ayant peut-être appartenu à ton amant. Tu vas vraiment partir sans essayer d'en apprendre davantage? Sans t'assurer qu'une partie de mon "mensonge", de ma "folie" n'est pas teintée de vérité? Es-tu vraiment si sure de toi que tu veuille fermer sa porte pour toujours? Je me suis donné du mal pour toi, Miya. Ne me déçois pas, ne choisit pas la voie de la lâcheté...

(merci pour le compliment :-[)
« Modifié: mercredi 10 février 2010, 02:14:46 par Érogène Jones »

Miya Diablo

Dieu

Re : Une nuit, un bar, une enveloppe. [Miya]

Réponse 17 mercredi 10 février 2010, 22:04:21

Les mains de Miya se resserrent si fort sur le manche de sa dague que les articulations en deviennent blanches. Elle écoute ce qu'il a à dire. La colère monte, et parfois, il lui arrive même de grogner... Elle ne comprend pourquoi il fait ça, et lui n'a pas l'air d'avoir saisi à quel point elle pouvait être dangereuse. Sa respiration s'accélère légèrement, et ce qui devait arriver arriva.

Ces gens sont dangereux. Vraiment dangereux, vous n'avez pas idée.

Sa main droite ressort la dague tandis que la gauche vient saisir Jones par la gorge, et dans son élan, elle cogne sa tête contre la vitre. La lame tremble autant que la main qui la tient, si près, peut-être un peu trop, de l'oeil d'EJ.

- Et toi, pauvre fou ! hurle-t-elle.

Une larme roule sur sa joue. Elle serre les dents quelques secondes, à peine de quoi se calmer, que son œil lui fasse moins mal. Sa voix est un peu plus posée, teintée de cette rage à présent non contenue :

- Sais-tu seulement à quel point je peux être bien plus dangereuse que tes gus ?! Depuis tout à l'heure, tu ne cesses de torturer mes sentiments, d'essayer de réduire tous mes espoirs à néant...

Miya resserre un peu l'étreinte autour de la gorge de Jones, pas suffisamment pour qu'il manque d'être, mais avec assez de poigne pour lui prouver qu'elle peut le faire n'importe quand. Elle a légèrement avancé pour dominer l'homme de sa hauteur, autant que le permet l'espace restreint et doucement, la pointe de son arme se pose sur la joue de Jones. Son œil droit est à présent entièrement doré, il brille d'une folie meurtrière dans la nuit. Aucun intérêt dans le simple meurtre, lui a-t-elle dit. Vraiment. Pourquoi le tuer ? Les cadavres ne parlent pas.

- Parle, Jones. Tant qu'il en est encore temps.

La lame dessine un sillon carmin tandis qu'elle descend, comme si elle suivait le trait d'une larme. Elle ne le quitte pas des yeux une seule seconde.

Que vois-tu là, Jones ? Tu me pensais si fragile, si vulnérable, n'est-ce pas ? Tu croyais que j'étais une veuve éplorée sans défense ?

Miya détache la dague de la joue de Jones et pose le plat de sa lame sur son front. Elle sourit :

- Heureusement que tu n'as pas peur de la mort. Maintenant, je veux que tu me dises la vérité, rien que la vérité.

La pointe de son poignard se fait menaçante sur sa tempe droite. Nouvelle ligne rouge qui traverse son front. Au fond de son esprit, l'espoir n'est pas mort, elle veut s'accrocher au fait qu'il peut avoir connu Ryuga, au moins ça. Qu'il pourrait la mener à lui. Mais pourquoi ne pas lui présenter les choses ainsi ? Pourquoi il n'est pas venue la voir pour lui dire seulement : "Je peux vous mener à lui, mais j'ignore s'il est encore vivant." ? Pourquoi tout ce bazar, dans cette boîte, pourquoi...

- Pourquoi avoir prétendu que Ryuga voulait absolument me préserver de tout danger ? Il savait que je ne craignais rien, ni personne. Lui, si protecteur, est tombé amoureux de la seule femme qui n'a absolument pas besoin d'être protégée.

De nouvelles larmes coulent de ses yeux si froids, sans expression, et le sang qui tombe devant les yeux de Jones doit commencer à lui brouiller la vue. Mais il ne dit rien, accentuant un peu plus la rage de la demi déesse. Sans crier gare, elle enfonce à la verticale sa lame dans l'épaule du jeune homme - mais HURLE, bon sang ! et appuie davantage sa main contre sa gorge.

- Dis-moi la vérité, gamin ! Je te tuerai des centaines de fois s'il le faut, et je te ramènerai autant de fois à la vie, mais arrête les mensonges, pour ton propre bien ! As-tu réellement vu Ryuga une seule fois dans ta misérable vie de mortel ? Mais qu'attends-tu de moi !

Et elle tourne le couteau dans l'épaule.

Érogène Jones

Humain(e)

Re : Une nuit, un bar, une enveloppe. [Miya]

Réponse 18 jeudi 11 février 2010, 17:08:10

Cette fois, le jeune homme ne peut réprimer un cris de douleur. Il soutient son regard d'un œil injecté de sang, et lâche entre ses dents serrées :

-Vous êtes folle. Vous êtes complètement folle.

Pour la première fois depuis le début de leur entretient, il pense avoir dit la vérité.

Jones a été entrainé à résister à la torture. Répéter toujours la même chose, son nom, son matricule, sa date de naissance... Il se souvient de la fois où du "personnel de sécurité" de Monsanto l'a capturé dans un de leurs laboratoires. Le sol humide, la lumière crue lorsque le gardien ouvre la porte. Ils l'ont laissé croupir pendant deux jours avant de venir le chercher, et se souvient avoir mit ce temps à profits pour ériger des barrières, des défenses mentales contre l'interrogatoire qui, il le savait, ne manquerait pas d'arriver. Comme un oignon, Jones. Il faut que tu sépare la vérité en couches, et que les donnes en pâture à tes interrogateurs. Il souvient de son plan, d'abord s'accrocher à sa couverture, je fais partie du personnel de maintenance, on m'a appelé pour l'ascenseur du bâtiment 7. Ensuite, il reconnaitrait avoir été payé par un homme louche pour aller poser un micro, rien de plus monsieur, je vous le promet. Je ne suis qu'un lycéen qui voulait se faire de la thune... Ensuite, il avouerait avoir déjà travaillé pour Hosaka. Mais rien qu'une fois ou deux... Et ainsi de suite, puis ils s'arrêterait, en espérant les avoir convaincu d'avoir pelé la dernière couche, et peut-être avoir une chance de sauver le noyaux, la pépite qu'ils allaient chercher à lui arracher... Mushida, Karenson, De Silsky... Toutes les taupes placées par Hosaka, et dont la vie ne tenait qu'à un fil. Le fil de son silence. Quoi qu'ils lui fassent il devait tout faire pour ne pas les trahir.

Ils étaient venu, et ils l'avaient trainés dans cette pièce aux murs verts pâles. Lumière électrique qui lui brûlait les yeux. Et ils avaient commencé à le frapper, sans lui poser la moindre question. Il lui avait fallu du temps pour réaliser qu'ils savaient déjà tout. Que Mushida et Karenson étaient morts, que De Silsky les avait tous vendus.

Ils l'avaient réduit en miettes. Consciencieusement, doigt par doigt, membre par membre. Ce type, un russe, qui passait parfois sa main sur son menton avant de le frapper... Il a vécu la pire semaine de sa vie, jusqu'à ce que les arrangements d'Effy parviennent enfin à le faire libérer. Ses tortionnaires lui ont donné une tape amicale dans le dos avant de le laisser monter dans la voiture.

Mon dieu, une dague dans son épaule. Et qui tourne. Il grogne, et essaye de toute ses forces de retrouver le contrôle de sa respiration.

Elle est folle à lier. Mais il est aux anges, car il a sentit le doute dans sa voix. C'est une occasion de racheter sa souffrance, dans ces cellules humides. Les coups, les insultes. Cet interrogatoire, il sait qu'il peut le tourner à son avantage... D'un autre côté, cette fille est encore pire qu'il ne l'imaginait. Une folle dangereuse à l'ego démesuré qui s'imagine trop intouchable pour avoir besoin d'être protéger. Dans le monde d'où vient Jones, ce raisonnement n'a tout simplement pas de sens... Il faut en apprendre plus. Titiller ce nerf sensible.

-Alors c'est ça? Vous êtes vexée parce que votre copain vous a jugée trop fragile?

Il tente un rire, qui se termine en plainte déchirante, alors que Miya retourne encore une fois la lame dans sa chair. Une larme de pure douleur coule le long de sa joue.

-Miya... Je vous l'ai dit... Je... Je ne sais pas tout... Je ne peux pas vous dire quel danger exactement Ryuga croyait vous épargner... Mais vous ne comprenez pas... Ce n'est pas ce que vous craignez, qui compte... Ce qui compte c'est qu'il savait ce qu'il faisait...

La main de Jones se referme sur celle de sa tortionnaire, dans une tentative désespérée de l'empêcher de tourner de nouveau la lame dans sa chair..

-Il avait peur... Peur de vous mêler au meurtre de son père... Peur que vous de fassiez quelque chose d'insensé qui vous mènerait à votre perte... et maintenant je comprends très bien pourquoi... Arrh!...

Le souffle court, il s'emploie une fois encore à soutenir son regard, ce terrifiant cercle doré.

-Qui êtes vous pour douter de lui? Pour vous croire hors d'atteinte? Réveillez-vous, Miya, Personne n'est hors d'atteinte!

Si tu gobes mon histoire, il Sera temps de passer à l'étape suivante... Celle où tu me pose les vrais question, et où tu finis par me manger dans la main. Celle tu me supplies sans le savoir de te laisser devenir ma marionnette.
« Modifié: jeudi 11 février 2010, 21:20:30 par Érogène Jones »

Miya Diablo

Dieu

Re : Une nuit, un bar, une enveloppe. [Miya]

Réponse 19 vendredi 12 février 2010, 00:50:25

Folle ? Folle d'amour, folle de chagrin, mais non, Miya n'est pas folle au sens où Jones l'entend : "rancunière" serait sans doute un peu plus approprié... Tu t'es joué de moi, tu m'as fait mal à un tel point que je veux te voir souffrir.

Cette haine, c'est la troisième fois qu'elle l'éprouve au point que sa tête lui fait un mal de chien. La première fois, elle l'a oubliée, mais elle a vu la dépouille du cheval qui a piétiné à mort ses parents. Elle avait neuf ans, et la pauvre bête n'était même plus en état pour la boucherie.

Et puis, la seconde fois, si claire dans sa tête. Il y avait ce monstre qui souriait - peut-être n'est-ce que son imagination... Ou les deux joues tranchées dans une grimace de sourire éternel... -, et la voix du fantôme de son frère jumeau qui lui ordonnait d'arrêter. Pourtant, Miya se souvient parfaitement de la façon dont elle a crucifié sa victime - c'est quand même bien pratique, ces pistolets à piques qui servaient à planter le chapiteau du cirque... - et puis, le sang, partout. Le cœur qu'elle tient dans sa main, qui bat si fort, et qu'elle écrase sans le moindre effort... et qui se reforme dans la poitrine ouverte, ramenant par magie le clown à la vie. Le rire démentiel de Miya tandis qu'elle tranche dans la chair, qu'elle s'amuse à lui griller les entrailles. Elle l'aura torturée cinq longues heures, sous le regard terrifié de ses compagnons de voyage - Elle, Miya, l'acrobate toujours de bonne humeur, qui se bat avec une panoplie de yoyos... qui torture quelqu'un ? L'assassin de son frère, certes, mais... La torture ? Ce n'est que lorsqu'elle se rendra compte que son frère ne la supplie plus d'arrêter, qu'elle ne l'entend plus, et qu'en fait, il a tout simplement disparu, qu'elle vient de le perdre une seconde fois, qu'elle donnera le coup de grâce.

Mais là, il n'y aura personne pour m'arrêter. Ni Jhun. Ni Ryuga.

La dague tourne une nouvelle fois dans l'épaule. Comment ose-t-il ? De nouvelles larmes brouillent ses yeux, et elle gémit comme si elle souffrait autant que Jones. La main du jeune homme se referme sur son poignet meurtrier, et la pression de la main sur sa gorge se relâche peut-être légèrement. Miya baisse la tête. Et s'il avait raison ? La dague s'enfonce légèrement avant qu'elle ne la retire d'un coup sec. Elle essuie sa dague sur sa robe, et replonge les yeux dans ceux de sa victime. Un coup il prononce les mots qui manquent de la faire flancher, et tout de suite après, il ravive la flamme de la haine qu'elle a pour lui. Et puis, une idée folle lui traverse l'esprit : et si lui, là, ce Jones... avait tué son Ryuga ? Son œil droit devient entièrement doré, et la brule au point qu'elle plaque sa main et la manche du dague tout contre son visage, et à un râle de douleur. Pourtant, lorsque la brulure cesse dans son œil, il n'a pas changé de teinte, et reste de ce doré si froid. Ses larmes ont fait tombé la lentille de couleur. Regarde-moi, et dis-moi que ce regard d'or ne te fait pas peur.

Personne n'est hors d'atteinte, hein ? Tu ne pourras jamais me blesser physiquement, Jones, mais tu es en train de me détruire mentalement.

Et sans réfléchir davantage, Miya enfonce son poignard dans la cage thoracique de l'homme, jusqu'à la garde. Elle reprend le petit mot qu'il avait glissé dans ce détestable bouquet de fleurs, regarde les mots inscrits. Ah, mon amour, j'aimerai tant le croire, être sure qu'il t'ait vraiment envoyé... Miya reprend le manche de son arme, la baisse pour ouvrir entre les côtes de sa victime -regard gelé, léger sourire de plaisir- et elle retire la lame pour s'entailler jusqu'à l'ongle le bout du doigt, sans même sursauter de douleur -et pourtant, elle est douillette... Consciencieusement, et avant que la plaie ne se referme, Miya dessine un étrange symbole sur le carton et murmure :

- Je te l'ai dit, tu ne mourras pas. Ce n'est pas drôle, comme ça...

Elle le regarde, toujours avec ce sourire en coin. Et elle agit rapidement. Sa main droite plonge dans le trou qu'elle a taillé dans la chair pour saisir le cœur battant de Jones ; la main gauche colle le papier sur sa gorge. Lentement, ses blessures se referment dans un fourmillement qui pourrait soulager le jeune homme... S'il n'y avait pas cette main dans sa poitrine. Et il peut sentir ses ongles autour de son cœur. Miya semble satisfaite, et se penche vers le visage d'EJ.

- Continue à parler. Si ce que tu dis ne me plait pas, j'écrase ton cœur, et on recommencera.

Ce qu'elle fait déjà. La douleur est telle qu'il s'évanouit, et Miya lui envoie une gifle magistrale pour le réveiller.

- Tu vois ? Ça marche comme ça.

Miya va même pousser le vice à lui tendre sa dague  :

- Veux-tu vérifier à quel point je me moque du danger ? N'oublie pas que j'ai ton cœur dans la main. (Elle fait une pause, et peut-être que l'éclat de ses yeux d'or se ternisse légèrement.) Je ne doute pas de Ryuga. Pas un seul instant. Je suis t'interdis de le prétendre. Quoi qu'il arrive, il savait qu'il aurait pu m'en parler, et que jamais je ne l'aurai trahi. Trouve autre chose, Jones.

Sa main se serre sur la lame qu'elle tient, et un mince filet de sang coule entre ses doigts. Pourtant, si Jones prend l'arme, il n'y aura aucune plaie ouverte, ni même la moindre trace d'une cicatrice.
Sans doute n'aurait-elle jamais trahi l'homme qu'elle aimait... Mais la situation présente prouvait bien qu'elle était parfaitement incapable d'avoir des idées censées dans ce genre de situation, et... Miya tremble. Dieu, elle se rend compte que ce qu'à dit Jones pourrait se tenir, et elle baisse les yeux. Et puis, peut-être que Ryuga l'a tenue à l'écart parce qu'elle était sa faiblesse ? Allons, Jones, je t'ai suffisamment fait mal pour voir si ta version des faits est vraie... Si la douleur ne va pas te faire changer ton mensonge... Parce que c'est un mensonge, je t'en supplie, ne me dis pas que ma bêtise est en train de nous faire perdre un temps si précieux...

Érogène Jones

Humain(e)

Re : Une nuit, un bar, une enveloppe. [Miya]

Réponse 20 samedi 20 février 2010, 13:01:08

Une douleur insupportable qui le traverse de part en part. Jones contemple, incrédule, ce bras plongé dans sa poitrine. Il peut ressentir chaque doigt de Miya posé sur son coeur, et chaque battement le met au supplice... Jones a suivit des cours d'anatomie, de vulgarisation médicale. Et il est raisonnablement sûr qu'à l'heure actuelle, il devrait être mort ou au moins dans les vapes. Cette souffrance... Le russe et sa clique peuvent aller ce rhabiller...

Cette pensée lui arrache presque un petit sourire. Cette situation est tout simplement impossible, et son cerveau est saturé de douleur, incapable de penser. Mais Jones, comme tous les grands acteurs a son rôle greffé à ses tripes. Comme tous ceux qui ont été entraînés à la torture, il sait s'y raccrocher même lorsqu'il ne peux plus y penser, même au delà des limites de la raison...

-Qu'est-ce... qu'est-ce que vous êtes?

Il la contemple, et son regard n'est qu'incrédulité mêlée de souffrance pure. Naturellement, Miya ne répond pas et se contente d'accentuer la pression sur son cœur. Elle est obligée de le gifler de nouveau pour le ranimer. Pas une seule seconde il n'envisage d'attraper cette dague qu'elle lui tend. Ce que cette femme lui fait n'est pas naturel, et le papier qu'elle a collé sur sa gorge le terrifie encore plus que son terrible regard... Des larmes de douleurs roulent le long de ses joues, alors qu'il la sent trembler. Sa platine, sa merveilleuse platine qui bondit en avant et prend le relais. En s'entendant parler, il réalise qu'au fond de lui, il sait avoir une chance. Une chance infime de sauver sa peau. Comme s'il en avait quelque chose à faire à présent...

-Vous... vous êtes une idiote...

Il ne sait pas s'il lutte pour sa survie, ou si c'est son orgueil de professionnel qui parle pour lui. Probablement un peu des deux. Probablement. Ce genre de pensée le détache du regard doré et de la main dans sa poitrine, et l'incite à continuer. Sa merveilleuse platine...

-La loyauté... La trahison... Mais ça n'a rien à voir là dedans!... Vous ne comprenez donc pas?... Vous vous moquez du danger, vous êtes prête à tout sacrifier, à souffrir pour Ryuga... Je... je sais que vous pouvez souffrir, Miya...

Oh oui, tu peux souffrir... Je le vois dans chaque parcelle de ton visage. Cette souffrance absolue qui vaut bien la mienne, et que j'attise sans le moindre scrupule. Et tu l'as bien mérité.

-Je ne sais pas ce que vous êtes... Probablement très dangereuse... Mais si Ryuga savait pour vous, alors il a jugé ses ennemis plus dangereux encore... Comment est-ce qu'il faut que je vous le dise, Merde!

Sa voix s'éraille avec un art consommé. Il hurle presque.

-Arrrh!... C'était... C'était sa mission... Sa responsabilité... le meurtre de son père... Il ne voulait pas... Il pensait... Il ne se donnait pas le droit de vous mettre en danger, bordel! Comment pouvez-vous connaître Ryuga et ne pas comprendre ça!

Cette fois, il hurle complètement.

-Vous n'êtes qu'une malade hystérique! Je... qu'est-ce que je dois vous dire, encore? Laissez moi crever, qu'on en finisse! Laissez-moi crever!

Dans son regard, la hargne et la résignation, déchirées par la douleur. Il pleure, et plus seulement à cause de sa blessure. Je suis Jones le loyal inspecteur, et cette colère est celle de celui qui va mourir pour rien. Je ne vous pardonnerai jamais, Miya.

Miya Diablo

Dieu

Re : Une nuit, un bar, une enveloppe. [Miya]

Réponse 21 lundi 22 février 2010, 22:42:47

Et Jones ne peut pas savoir à quel point Miya souffre, du moins le croit-elle. Pas de ce qu'elle lui fait, ça non ! Bien au contraire, il est une sorte de défouloir qu'elle a bien l'intention de laisser en tous petits morceaux. Non, je parle de cette souffrance qui lui tord le coeur, qui la rend ivre de chagrin... Comme un deuil qu'elle n'arrive pas à faire. Oh oui, elle souffre chaque minute qui la tient si éloignée de son amant, dans cette incertitude de le savoir mort ou vif. Et comme à son époque, Miya n'arrive pas à passer à autre chose, et pire : elle entretient et se complait dans sa souffrance. Tout comme son oeil gauche doré est la punition, sans doute inconsciente, qu'elle s'inflige, comme si elle s'interdisait d'oublier ce qu'elle avait fait à celle qui a tué son frère jumeau... Pour Ryuga, ce n'est rien d'autre que la dague dont elle tient la lame dans sa main gauche, qui lui écorche les doigts, et qui chaque soir, trouve fourreau dans sa poitrine, dans un espoir vain et insensé d'assourdir la douleur de son coeur.

- Je ne sais pas ce que vous êtes... Probablement très dangereuse... Mais si Ryuga savait pour vous...

Miya entend à peine la suite. Son regard doré perd de l'éclat, et son coeur meurtri fait un bond dans sa poitrine. Les hurlements de Jones n'arrivent même pas à la satisfaire pour le coup. Elle baisse la tête, les yeux équarquillés sous la douleur, et de nouvelles larmes envahissent son champ de vision.

Mais si Ryuga savait pour vous...

Elle n'a jamais eu le moindre secret pour Ryuga... Sauf, justement... Elle a toujours cherché à le préserver de ce côté sombre de sa personne. Elle n'a jamais eu le courage de lui avouer qu'elle avait été, deux fois par le passé, le genre de monstre qu'il chassait. Comment aurait-il pu imaginer, une seule seconde, que sa demi déesse, si amoureuse, si douce, puisse être si cruelle ?

Mais si Ryuga savait pour vous...

Miya arrache d'un coup sec sa main de la poitrine de Jones. Une main tremblante. Jones s'évanouit à nouveau, la plaie se referme lentement. Pourtant, cette fois, elle ne le réveillera pas. Petite boule de douleur pure qui se roule en boule sur son siège.

Mais si Ryuga savait pour vous...
Et je viens de détruire la seule personne qui pouvait m'aider à le retrouver. Le seul qui partait pour le sauver, et...

Elle hurle, elle pleure, son corps secoué par de violents spasmes. Son oeil droit retrouve son éclat azur, la dague se plante dans le sol de la voiture. Miya entoure ses jambes repliées de ses bras, et telle une gamine, se balance d'avant en arrière, et récite comme une litanie "Mais qu'est-ce que j'ai fait..?"

Lorsque Jones se réveillera, il pourra se demander si tout ceci n'était pas un rêve, tant il se sent étrangement bien, particulièrement en forme... Mais tout le sang qui macule les restes de sa chemise, et les mains de Miya, ne tromperont pas. Pourtant, aucune cicatrice -même celles qu'il avait avant auront disparues... Et devant lui, le triste spectacle de la demi déesse dévastée par l'énormité de ses actes envers le seul homme qui, elle en est à présent persuadée, peut l'amener jusqu'à son amant pour le sauver.

Érogène Jones

Humain(e)

Re : Une nuit, un bar, une enveloppe. [Miya]

Réponse 22 vendredi 26 février 2010, 23:49:07

Le sommeil de Jones est sans lumières, sans rêves, sans consistance. Son esprit a lâché prise et s'est décroché de son corps. Il plane au dessus de sa tête, juste le temps de se convaincre qu'elle est de nouveau habitable et que cette douleur fulgurante qui lui a déchiré la poitrine s'est décidé à s'en aller. Chaire arrachée, sternum perforé, une bonne dizaine de côtes brisés... Avec un détachement artificiel, le jeune homme songe que son esprit manque de lucidité : Il n'est pas concevable de survivre à une blessure pareille, pas sans soins d'urgence. Et selon les circonstances de son évanouissement, déclare le fin analyste, des soins sont plus qu'improbable.

Mais il réalise soudain que s'il est capable de penser, et manifestement de raisonner. Et si c'est le cas, indéniablement, alors il n'est pas inconscient du tout. Merde. Son esprit se tend vers ses sens, près à se rétracter (en vain, il le sait) au moindre signe de douleur. Doucement, Jones, tu n'as aucune raison rationnelle de brusquer les choses. D'ailleurs, dans ton état mental actuel, le temps est une abstraction. Hochement de tête collégial.

Mais rien. Pas de douleur.

Seulement sa respiration régulière, le contact de sa joue sur une surface lisse et froide. Une vitre de la voiture. Un goût de métal dans la bouche, et, bien plus tard, le bruit de la pluie qui s'abat sur le toit. Un bruit en partie couvert par un autre qu'il ne comprend pas. Ah, si. La voix d'une jeune fille.

-Mais qu'est-ce que j'ai fait?...

Alors il se réveille, mais ne bouge pas. D'après Effy, le réveil est un moment très dangereux. C'est le moment où le masque n'est pas ajusté, où les menteurs se trahissent. Un esprit embrumé qui a connu trop d'identités et ne sait plus laquelle vêtir alors qu'il se hisse à la conscience, sous le regard attentif de la proie de la veille. Voilà ce qui causera un jour ta perte, Jones, si tu ne fais pas ce que je dis. Oui, Effy.

Alors il suit sa leçon, et ne remue pas d'un cil. Attention à la respiration, Jones, pas d'accoup, pas de changement de rythme avant d'avoir fait le point et retrouvé tes repaires. Ne lutte pas, laisse simplement tes souvenirs remonter à la surface et se ranger par ordre chronologique. Ton cerveau fais cela très bien tout seul, Jones... Le bar... Une chanson, Ando... Une voiture, une enveloppe avec dedans un plan annoté qui est suivit par d'autres, accompagné de fiches, de rapports concernant Ryuga... Lumière du jour sur son visage, alors qu'il se rase tranquillement, en pensant à Miya. Miya. Miya qui est assise dans la voiture, et qui gémit avec douleur. Miya sa proie qui ne l'est pas vraiment. Miya la lanterne rose... Mais surtout Miya le monstre, et le bras planté dans sa poitrine. Paroles décousues, déchirantes... Larmes de douleur alors que sa main tremble et que son regard se dérobe. Alors qu'elle commence enfin à croire à son histoire...

Lentement, Jones ouvre les yeux. Miya n'est plus que la petite fille recroquevillée sur la banquette arrière. Il se refuse à faire l'erreur de la trouver moins dangereuse. Mais au fond, cela ne change absolument rien.

-Vous allez me laisser partir?

Rien que du très naturel. Après tout, quoi qu'il décide de faire cette question se doit d'être posée. Cependant, il sait déjà qu'il ne partira pas. Pas s'il découvre, comme il le soupçonne, qu'il a dompté le monstre et l'a mit sous sa coupe. Pas si, contre toute attente, la partie est gagnée... Son esprit embué se rend compte de sa propre irrationalité. Peut-être est-elle due au souvenir de la douleur, qui tranche avec son corps si... vivant. Si étrangement débordant d'énergie. Mais encore une fois, cela n'a pas d'importance.

Le regard de Jones le policier, l'ami de Ryuga. Un beau jeune homme courageux qui ne sait pas ce qu'il doit croire, ni s'il est finalement sortit d'affaire. Répondez-moi, Miya.

Miya Diablo

Dieu

Re : Une nuit, un bar, une enveloppe. [Miya]

Réponse 23 dimanche 28 février 2010, 00:26:21

Miya s'est enfermée dans sa bulle de douleur. Le monde autour d'elle n'existe plus. Car au-delà de l'image qu'elle pouvait donner, de la demi-déesse à la confiance en elle démesurée, elle reste avant tout une jeune femme qui a un besoin obsessionnel d'affection. Et ce désir permanent avait été plus que comblé par l'inspecteur de son cœur, puis si brusquement arraché qu'elle était à présent complètement perdue, au point qu'il ne lui restait réellement que l'espoir de le revoir, la mascarade qu'elle jouait au bar, et qu'elle s'y accrochait de toutes ses forces.

Et parce qu'elle avait les nerfs à fleur de peau, parce qu'elle était facilement irritable, et que par-dessus tout, elle ne supportait pas qu'on se moque d'elle, Miya avait perdu la tête. Elle avait laissé la colère l'envahir, elle avait laissé les voix du passé la convaincre... Et elle avait torturé le seul homme qui avait la possibilité de la mener à Ryuga. De mettre un point final à la tourmente infernale dont elle ne sortait pas depuis sa disparition. A force de crier, de pleurer, sa voix finie même par être enrouée.

Tout ceci cesse lorsqu'elle entend Jones. Plus de pleurs. Plus de cris, plus le moindre son ne provient de la petite fille qui vient de faire la plus grosse erreur de sa très longue vie. Les larmes ne cessent pas, sa bouche, tour à tour, est hermétiquement fermée, ou sa mâchoire s'ouvre sur un hurlement silencieux. Elle ne bouge même plus. Les minutes défilent, longues, silencieuses, et Miya voudrait relever la tête, fuir cet homme - ah, ça la fuite, elle connait, elle a lutté contre cet instinct vicieux pour rester avec Ryuga... Elle n'a pas non plus l'intention de présenter des excuses à Jones, il est tellement trop facile de demander un pardon qu'elle ne méritera jamais.

Alors Miya garde les bras autour de ses jambes, la tête sur ses genoux cachée par sa crinière désordonnée. Elle se racle la gorge, et un léger murmure se fait à peine entendre. Elle s'éclaircit à nouveau la voix, consciente de ne pas avoir été entendue la première fois.

- Laissez moi une chance de me racheter. Emmenez-moi.

Elle lève un visage misérable et défait vers Jones. Si son œil droit à retrouvé une couleur humaine, le gauche est toujours de ce doré froid et inexpressif - pourtant, Jones peut avoir l'intuition que c'est le vestige d'une colère et d'une haine qui ne datent pas d'hier, que cet œil n'est plus jaune pour lui. Miya se recroqueville un peu plus sur elle-même, l'image même du désespoir personnifié. Elle se sent si misérable qu'elle en vient même demander :

- Je vous en supplie. Je me ferai toute petite, je vous gênerai pas, je... ferai ce que vous voudrez. Emmenez-moi, je sais que je vous serai utile. (et elle rajoute en baissant les yeux) Je ne vous ferai plus aucun mal, je vous le jure.

Miya la fière, l'arrogante, qui se montre désespérée au point d'en implorer un homme de la prendre avec lui ? Elle en entendrait presque son frère jumeau en rire dans l'au-delà... Pourtant, elle est effectivement prête à beaucoup de chose pour le seul espoir de revoir Ryuga.
« Modifié: dimanche 28 février 2010, 10:32:14 par Miya Diablo »

Érogène Jones

Humain(e)

Re : Une nuit, un bar, une enveloppe. [Miya]

Réponse 24 vendredi 03 décembre 2010, 18:21:12

La jeune fille au cheveux roses calcule mentalement la trajectoire de la boule, fait coulisser la queue de billard une fois, deux fois, entre ses petits doigts vernis, et frappe de toute ses forces. Choc élastique entre la boule et la suivante, les autres rebonds étant couverts par les exclamations de ses amis autour de la table. Elle sourit timidement et viens se blottir dans les bras du jeune homme à lunette en s'excusant d'avoir manqué son coup.

Erogène Jones, assis un peu plus loin, détourne le regard. Derrière la vitre du bar, la pluie continue de tomber.

-Vous devriez retirer ce manteau, Miya. Il est complètement trempé.

Il a parlé d'un ton faussement détaché, sans oser faire face à son interlocutrice. Sa voix ne la fait même pas tressaillir. Recroquevillée sur la chaise en face de lui, elle ressemble toujours à une petite fille abandonnée sur le bord de la route, avec ses cheveux dégoulinant de pluie et les trainées de mascara qui embrument son regard lointain, plein d'une tristesse sans limites. Un petit démon malsain continue d'y danser son cercle de feu. Le manteau dont il parle est le sien. un imperméable terne qu'il a glissé sur ses frêles épaules lorsqu'il l'a fait sortir par la portière, une main fermée sur son bras. Ferme, mais sans violence, comme plus tôt dans la nuit. Une fois sortie de l'habitacle, elle s'est arrêté un instant, comme si elle n'était pas sûre que ses jambes puisse la porter. Puis elle a levé la tête et regardé le ciel et ses nuages ténèbreux.

Ca aurait pu se passer plus mal...

A vrai dire, ça aurait DU se passer plus mal. Même s'il ne comprends toujours pas la nature de Miya, un instinct primaire, reptilien le lui souffle à l'oreille... tout comme il lui soufflait de prendre ses jambes à son cou, tout à l'heure, sous la pluie. Dans le silence irréel de cette impasse, alors qu'elle le contemplait désespérément derrière le part-brise embué.

Oui. Lorsqu'elle lui a parlé de cette toute petite voix, son premier réflexe a été de sortir de la voiture. A crai dire, il a même bondit comme s'il avait le diable à ses trousse... Pour ce qu'il en sait, c'était peut-être le cas. Mais est-ce que le Diable aurait sursauté de cette façon lorsqu'il a claqué la portière avec tant de violence? Elle l'a fixé avec cet air si humble, si suppliant pendant qu'il marchait de longs en large sous la pluie, ses mains serrées sur ses tempes, prit de la frénésie de celui qui devient fou et qui songe à s'ouvrir le crâne pour que les vents mauvais des temps anciens s'en échappent, retournent se perdre quelque part dans la nuit...

Une main dans sa poitrine, qui perfore ses os et ses chairs. Il la sent encore à présent et ne peut retenir un frisson.

Assis sur sa chaise, Jones prend une profonde inspiration, comme il l'a fait alors, debout dans cette allée. Et comme il l'a fait alors, il lève les yeux vers Miya. Qu'est-ce qu'il a bien pu penser? Il se rappel s'être arrêté, l'avoir fixée, immobile, pendant d'interminables minutes. Son souffle était d'abord court, dangereusement court, puis, peu à peu... Peut-être qu'Erogène Jones s'est souvenu qu'il était Erogène Jones... Peut-être qu'il s'est souvenu qu'il avait déjà connu le danger, sentit la lourdeur de la mort passer au dessus de sa tête, faire frissonner son échine. Qu'il s'est souvenu qu'il convient de l'ignorer, de l'oublier pour se concentrer sur l'instant présent. Une bonne idée, vraiment? Ou peut-être qu'il s'est souvenu qu'il savait lire les gens, leurs émotions, et aussi qu'il pouvait faire bien plus que les lire... Alors il a compris que cette petite chose dans la voiture, les épaules secouées de sanglots était folle et très dangereuse... mais qu'elle avait encore plus peur que lui. Plus peur de le perdre qu'il n'avait peur de se perdre lui même.

A ce moment, il croit avoir réprimé un sourire. Quelque part derrière son épaule, le fantôme d'Effy l'a traité de cinglé.

Mais il l'a laissé a la porte, avec tout le reste de ces folies. Non? Ils ont marché en silence, et elle s'accrochait à lui car elle avait peur qu'il s'enfuie comme un possédé. Elle était revenue à un état trop primitif pour savoir marcher avec des talons aiguilles, et il l'a empêchée de tomber plus d'une fois. Pas un mot échangé, juste ces petits doigts crispés sur sa manche...

Puis ils sont entré dans le premier endroit ouvert, avec de la lumière et de la chaleur. Un lieu calme, fond sonore de boules de billards qui s'entrechoquent, de rires discrets et d'une petite musique insipide qui meuble le silence de banalité en conserve. Tranquille, rassurant. Un parfait compromis pour s'assoir, respirer, et peut-être discuter.

Vraiment?

Il est assis droit sur sa chaise, ses mèches ténébreuses collées sur son beau visage. Croiser son regard n'était pas si difficile, n'est-ce pas, Jones?... Alors le jeune policier, l'ami de Ryuga qu'il n'a jamais cessé d'être, pose les mains sur la table et se penche en avant.

-Miya... Il faut tout me dire, maintenant.

De l'autre côté de la table, il la regarde sortir doucement du brouillard. Bien. Un homme au comptoir paye pour sa bière, et à la jeune fille aux cheveux roses choisit une nouvelle boule. Erogène Jones, lui, attend une réponse.
« Modifié: vendredi 03 décembre 2010, 18:39:36 par Érogène Jones »

Miya Diablo

Dieu

Re : Une nuit, un bar, une enveloppe. [Miya]

Réponse 25 samedi 04 décembre 2010, 18:37:00

Un bar. Qu'elle ne connait pas. Miya est presque soulagée que Jones ne l'ait pas ramenée "chez elle", en un endroit où elle était connue et où elle serait apparue, pour la première fois depuis toujours, misérable aux yeux de tous. Ce n'était pas tant les apparences qui la tracassaient, mais les conséquences... Si elle avait été ramenée chez Pablo, la demi déesse serait sans doute montée dans sa chambre, se serait réfugiée sous sa couette, et y aurait pleuré pour le restant de l'éternité, roulée en un petit tas de misère et de détresse pure...

Tout ce qui l'entoure lui semble... Irréel. Jones n'aurait pas du réagir comme ça. Il aurait du s'enfuir loin d'elle, ou la tuer. Il n'aurait pas du la garder, même si techniquement, il aurait fini par ne plus avoir le choix... Miya l'aurait supplié, et jusqu'à son dernier souffle s'il l'avait fallu, pour qu'il la garde avec lui. Pour revoir Ryuga... Mais il ne l'avait pas abandonnée dans cette voiture garée dans une ruelle sombre, alors qu'elle n'a fait que l'implorer en silence, d'un regard misérable et défait - il aurait pu, il aurait du... Mais Miya n'avait pas à dire comment Jones devait agir ou non... Le principal est qu'il allait... Tolérer sa présence. Et qu'elle avait enfin un espoir réellement tangible de revoir Ryuga - du moins en était-elle persuadée, maintenant... Fermement accrochée au bras de cet homme qui a sans doute cru rêver tout ce qui lui était arrivée, Miya le suit, les jambes très peu sures et le regard dans le vide.

Une erreur, tout cela avait été une terrible méprise. Miya savait se montrer patiente, normalement. Elle ne se laissait pas aller ainsi, pas aussi rapidement en tout cas. La demi déesse se rend compte pour la première fois de l'état dans lequel elle est réellement. Sa propre faiblesse pitoyable la fait se mépriser elle-même. Mais elle n'arrive pas à lutter - le veut-elle seulement... - et elle suit Jones, l'adorable Jones, jusqu'au bar chaleureux encore ouvert ; et dès qu'il la lâche à l'intérieur, il lui faut de longues minutes pénibles avant que son cerveau n'arrive à lui envoyer la suggestion qu'elle pourrait s'asseoir par elle-même. Elle est loin, la superbe créature qui fait chavirer les coeurs, au bar de Pablo... Elle a terriblement froid, dans sa longue robe mouillée, et il faut que le jeune homme, assis en face d'elle, lui dise d'enlever le manteau pour qu'elle ne se rende compte que c'est une bonne idée. Lever simplement les mains au niveau des épaules pour faire glisser l'imperméable sur le dossier de la chaise lui semble déjà un effort immense. Elle aurait besoin d'un immense café fort et brulant pour se réveiller et reprendre un semblant de force... Mais même cela, la demi déesse en est tout bonnement incapable. Son regard se lève vers Erogène, et il prend la parole :

- Miya... Il faut tout me dire, maintenant.

Regard misérable, elle secoue légèrement la tête et renifle. Non, elle n'a rien à dire, elle ne peut rien dire... Elle ouvre la bouche et essaye de parler avant d'arrêter dans un soupir à fendre l'âme. Miya reprend la contemplation des lignes dans la table vernie pendant de longues secondes, avant qu'un détail ne lui revienne en mémoire. Elle sursaute, et son regard reprend vie alors qu'elle fixe à nouveau Jones. Elle tend la main vers lui, et se lève même à moitié pour toucher son cou. Elle semble le griffer légèrement mais en réalité, elle enlève le morceau de papier qu'elle avait collé plus tôt, et seulement visible d'elle. Une fois retiré, il tombe en cendres grises sur l'épaule du jeune homme, et peut-être ne sent-il plus la douce chaleur que cette immortalité temporaire lui a conféré.

- Vous n'êtes plus... Je... ... Café.

Miya ramène ses jambes contre sa poitrine, et les entoure de ses bras, posant son menton sur ses genoux joints. Son regard se fait à nouveau lointain, et ne retrouvera d'éclat qu'une fois la tasse de café devant elle. Elle la saisit timidement, s'imprègne de sa chaleur bienfaitrice et en boit une gorgée qui lui brule la langue. Elle finira sa tasse d'un trait, d'une seconde gorgée, qui la revigore un peu plus. Pourtant, Miya repassera ses bras autour de ses jambes toujours repliées, cachées dans les plis de sa longue robe trempée, avant de parler d'une voix terriblement basse.

- Ce que je vais vous dire, Jones, vous ne devrez le répéter à personne. Si vous en parlez à qui que ce soit, surtout à Pablo... Ce qui s'est passé dans la voiture vous semblera avoir été le Club Med.

Mais rien dans sa voix n'est menaçant, même si Miya le pense vraiment. Elle baisse le regard, et le murmure n'est plus qu'un souffle.

- Je suis immortelle. Ryuga le sait. Il savait que je n'aurai pas été en danger... Pourquoi il m'a abandonnée, Jones-san... Quelle est la véritable raison derrière tout cela ?

Érogène Jones

Humain(e)

Re : Une nuit, un bar, une enveloppe. [Miya]

Réponse 26 mardi 07 décembre 2010, 00:02:11

Jones la contemple, pensif. Il laisse s'engrainer les secondes.

Lorsque le serveur est passé, il lui a fait signe qu'il ne voulait rien. Il songe qu'en d'autres circonstances, il aurait prit un remontant, ou peut-être qu'il aurait dit "la même chose" avec un petit sourire pour créer le début d'un sentiment d'intimité avec son interlocuteur... Mais il ne veut pas d'intimité. Au contraire, il veut marquer sa retenue, lui faire comprendre que même s'il ne s'est pas enfui, elle a encore beaucoup à faire pour gagner sa confiance. Et c'est exactement ce qu'exprime son beau visage à cet instant : une retenue instinctive, presque involontaire. Surtout depuis qu'elle lui a arraché cette... chose qu'il avait collé à son cou.

Elle aurait du le prévenir, prévenir qu'elle allait le toucher encore car il a bien faillit bloquer sa main par pur réflexe, ce qui aurait pu aurait pu avoir des conséquences tragiques. Qui sait? Un cœur qui fait un bond dans sa poitrine, une nuque qui se couvre de chair de poule, l'angoisse qui lui grimpe le long de l'échine...  Elle a plus peur que lui. Peut-être. Mais durant cet instant il a eut très peur tout de même.

Miya aurait aussi du le prévenir pour ce qui s'est passé ensuite, une fois le "charme" brisé. Une prise qu'on débranche... Un poids qui revient se poser sur ses épaules, une boule qui gonfle à nouveau dans sa poitrine. Cette sensation que toute la lumière, la couleur vient de couler le long du décors, et se rassemble au sol dans un mélange boueux, sans joie, terne à lui faire monter les larmes aux yeux.

Sans le répit que Miya lui a offert en buvant son café, il n'aurait peut-être pas le courage de lui répondre.

Long soupir.

-Je ne suis plus tout à fait sûr, Miya. Je suis plus sûr de rien. Et même si je l'étais, je ne vous dirais rien. Pas tant que je ne saurais pas qui vous êtes.

Le jeune homme secoue la tête, mystifié et inquiet à la fois. Il serre les dents, et se force à chasser l'apathie qui le guète, à remettre son cerveau, sa platine en marche. Du tonus, Jones!

-Je veux dire... Tant que je n'aurais pas compris ce que vous êtes. Si je vous parle, je dois pouvoir vous faire confiance sur ma vie, vous comprenez?... Au moins, je dois pouvoir essayer.

Même s'il garde une touche de peur primaire qui n'est pas entièrement simulée, son regard devient presque suppliant, l'espace d'un instant. Miya n'a qu'à regarder ses mains crispées pour se rendre compte qu'il est à bout, et son beau visage, si juvénile en cet instant,pour se souvenir d'une chose qu'elle avait presque oublié : ce Jones n'est qu'un homme. Un homme exténué qui est manifestement seul contre tous, et qui prend énormément sur lui pour ne pas flancher, car les conséquences pourrait être terribles pour son ami Ryuga. Vulnérable mais courageux, probablement le meilleur moyen de lui faire baisser sa garde, Jones, pour peu qu'elle ait encore une garde à baisser.

Naturellement, l'instant d'après le beau jeune homme a puisé dans ses réserves et a reprit (douloureusement, sans aucun doute) le visage impassible de celui qui ne veut pas se laisser brusquer. Érogène le maître des masques, qui en sourirait presque.

-Vous en étiez à "Immortelle".

Immobile, alors qu'il se prépare à retenir chacune de ses paroles.
« Modifié: mardi 07 décembre 2010, 00:10:11 par Érogène Jones »

Miya Diablo

Dieu

Re : Une nuit, un bar, une enveloppe. [Miya]

Réponse 27 mardi 07 décembre 2010, 23:49:13

- Immortelle, oui...

Elle répète ce dernier mot dans un murmure. Les événements lui font l'effet d'être de retour à une bien triste époque. Miya se sent terriblement vide, terriblement lasse, et, pire que tout, terriblement seule. Elle ferme ses yeux vairons, et amène des doigts tremblants masser ses tempes, d'un geste nonchalant.

Jones était un sacré chanceux. Si on pouvait dire les choses ainsi... Il ne lui avait fallu qu'une toute petite soirée pour voir Miya l'arrogante, Miya la désespérée, Miya l'amoureuse de la torture, et Miya la toute petite chose fragile. Même Ryuga n'avait pas tout vu d'elle, et pourtant, ils en ont passé, du temps ensemble... La, recroquevillée en un petit tas de misère sur la banquette usée, Miya n'arrive plus à parler. Elle en a sans doute déjà trop dit, de toute façon.  Nouveau long moment de silence. Elle tente désespérément de recoller ensembles les poussières de sa confiance en elle, mais n'arrive pas à grand chose pour être honnête. Elle frissonne, de froid et de peur. Son regard bleu et or apparait à nouveau pour fixer Jones ; pas la moindre animosité, juste... Rien. Comme elle doit inspirer la pitié, cette pauvre demoiselle qui, il y a seulement quelques heures, brillaient sur la scène de son bar...

- Oui. Immortelle." répète-t-elle un peu pathétiquement. "Vous savez pas ce que ça veut dire ?"

Elle hausse les épaules : elle se fiche de la réponse, en fait... Fermant à nouveau les yeux, posant le front sur ses genoux repliés, elle murmure, et tant pis s'il n'entend rien.

- Je ne vieillis pas. Je ne peux pas mourir. On ne peut ni me droguer, ni m'empoisonner, me noyer, ou que sais-je encore. Je ne crains pas les balles. Et je guéris très vite.

C'était ce qu'elle avait dit à Ryuga, aussi. Miya n'avait pas la force d'expliquer tout dans les détails au beau brun devant elle - ça lui aurait servi à quoi, de toute façon ? Elle se contenta seulement de préciser :

- Mon monde a été détruit il y a longtemps. Ryuga est le seul - avec vous, maintenant - à connaître ce secret. Je m'étais promis de ne pas trop m'attacher aux gens ; et je suis tombée amoureuse d'un mortel. Ryuga est...

Miya étouffe un sanglot, alors que ses doigts jouent avec l'anneau à son annulaire gauche. C'était une bague qu'ils s'étaient échangés sans la moindre promesse, et c'était tout ce qui lui restait de lui...

- ... Il est tout ce que j'ai. Je dois le retrouver, Jones-san, vous comprenez mieux ?

Non, il ne pouvait pas comprendre. La notion d'éternité était difficile à cerner pour ceux qui ne pouvaient goûter qu'à une seule vie. Miya réussit l'effort surhumain de saisir sa tasse, et de la vider d'un trait. Son regard vairon se fait suppliant :

- Vous êtes mon seul espoir de le revoir. Le seul espoir jamais tangible que j'ai jamais eu, Jones-san. Je ne serai pas un poids mort, je vous promets. Je sais me battre, et je ne crains pas de mourir, et encore moins la torture. Laissez-moi venir. S'il vous plaît.

Érogène Jones

Humain(e)

Re : Une nuit, un bar, une enveloppe. [Miya]

Réponse 28 jeudi 09 décembre 2010, 22:20:32

C'est au tour de Jones de se perdre dans les méandres du bois. Il assimile, phrase par phrase, mot par mot les nouvelles informations de la petite Miya. Chanteuse. Bohémienne. Lanterne Rose en recrutement. Immortelle aux pouvoirs surnaturels.

Soit.

Enregistrement effectué, perspective modifiée. Froidement, par dessus son envie de vomir, EJ pèse et analyse.

Et une fois de plus, il secoue la tête.

-Je ne vous crois pas.

Déglutir avec difficulté... parfait.

-Je veux dire... Je crois que vous êtes immortelle, mais ce n'est pas tout, c'est-ce pas? Tout à l'heure, vous étiez convaincue que personne ne pouvait vous faire de mal. Absolument personne, je me trompe? D'après ce que vous me dîtes, rien n'empèche un fils de pute comme Larsen...

Il ferme les yeux, comme frappé de sa propre stupidité. Laisser échapper un nom aussi important... Il dois vraiment être à bout. Effort de concentration, rassembler ses esprits pour pouvoir continuer. Hé hé hé.

-N'importe quel fils de pute avec des moyens... Rien ne l'empêche de vous couper en une dizaine de morceaux et de les enterrer aux quatre coins du Japon. Ou a la limite, de vous couler dans le plomb et vous balancer dans une faille océanique. C'est ce que je ferais, moi.

Il secoue la tête, incrédule. Raconte, Miya. Vide ton sac, révèle-moi tes faiblesses...

Effy sur le rebord d'un toit, ses yeux passionnés braqués sur les étoiles. Jones ne peut pas la regarder, car ses jumelles sont braqués sur l'appartement, de l'autre côté de la rue. Un transfuge en attente, rien de bien mémorable.

Hey, Jones. Imagine que des extraterrestres arrivent en orbite, et jettent un coup d'œil à la Terre. Ils veulent trouver l'espèce la plus évoluée, pour pouvoir discuter avec elle. Tu penses qu'ils choisiraient qui? Les fourmis? Les humains? Jones ne répond pas, car il voudrait qu'elle se concentre sur la mission en cours. Et parce-qu'il a sentit dans son ton qu'elle ne fait que le provoquer, qu'elle a déjà sa réponse. Comme prévu, son ton est cinglant. Tu aurait tord, Jones. Ils choisiraient les zaibatsus... Eux et leurs semblables, amas compact d'argent, d'actions et d'esclaves. Créés et mus par l'avidité la plus brute, ils grandissent, fusionnent, se divisent et s'entre-déchire dans un balais tellement complexe que l'esprit humain peut à peine le concevoir. Un chef d'œuvre de l'évolution.

Effy les trouvait beaux, et Jones la trouvait cinglée. Mais il pensait qu'elle avait raison, et cette idée l'avait emplie d'une peur irrationnelle.

Miya est effrayante, mais est-elle plus effrayante qu'un zaibatsu? Est-elle la forme de vie la plus évoluée de la terre? A la voir hésitante, épaules voutées sur sa chaise, il lui semble entendre le fantôme d'Effy éclater de rire à cette idée. Vas-t-en, ma belle. Tu obscurcit mon jugement.

J'ai créé ton jugement.

Pas le jugement dont j'ai besoin aujourd'hui. Dans ton infinie arrogance, tu pensais connaître le monde mieux que personne. Avoir vu son côté sombre, vulgaire, pervertit par l'argent. Le bourdonnement des ruches, le zonzon du marché, grand temple du Dieu Profit. Un monde d'esclaves, à tous les niveaux. D'esclaves et de types comme nous.

Tu pensais et tu avais tord. Peut-être.

Il pèse et analyse, calé dans le dossier de la chaise. Retenue, toujours gravée dans ses beaux yeux noirs.

-Miya... Il faut tout me dire. D'où vous venez, ce que vous m'avez fait dans la voiture. Tout.

Il a faillit ajouter "c'est ma seule condition", mais il ne la croit pas assez idiote pour gober un mensonge aussi éhonté.

Miya Diablo

Dieu

Re : Une nuit, un bar, une enveloppe. [Miya]

Réponse 29 mardi 14 décembre 2010, 12:16:01

Larsen. Le nom s'imprime au fer rouge dans l'esprit de Miya, et y brule longtemps de ses lettres de feu. Elle tombe bêtement dans le piège de la mise en scène incroyable que lui offre Jones, persuadée qu'elle peut lire dans ses expressions aussi facilement qu'il peut lire en elle en ce moment. Ce Larsen, qu'elle accuse déjà de lui avoir volé son Ryuga, va payer. Dans son regard vairon, un éclair de folie. Et quand Jones  lui demande de tout lui dire, sa folie éclate, un bref instant.

Elle rit. D'un rire démentiel, déserté de toute raison. Son visage toujours enfoui dans ses bras, sa voix ne porte pas assez pour être entendue partout, mais pourtant, la folie reflue très vite, pour redevenir ce désespoir poignant, cette faiblesse que Miya déteste tant. Larsen... Cela suffit juste à lui redonner les forces qui lui faisaient défaut jusqu'à maintenant. D'un geste brusque, Miya se redresse, vide d'un trait la tasse de café devant elle et se lève. Très vite, peut-être trop.

- Pas ici, Jones. Retournons dans la voiture.

Un simple murmure, d'une voix rendue rauque. Miya remet l'imperméable froid et humide de l'homme sur ses propres épaules, et d'un pas lent et trainant, elle repart vers l'extérieur. Et la demi déesse déboussolée ne reconnait pas l'endroit où ils sont, et doit suivre le jeune homme jusqu'à la voiture. Elle se remet sur le siège passager, ramène les jambes contre sa poitrine, et elle les entoure de ses bras. Comme une petite fille, encore une fois. Miya aurait pu en profiter pour se poser des questions, se demander pourquoi Jones voulait absolument tout savoir, et trouver ça louche. Pourquoi il réagissait aussi bien au fait qu'elle soit immortelle. Non, non. Pour Miya, il fallait juste qu'il soit en confiance - après tout, elle avait failli lui arracher le coeur il y a moins d'une heure... Alors non, pour l'instant, elle ne se pose aucune question, et si elle est hyper réticente à l'idée de se confier ainsi, on ne lui laisse pas vraiment le choix. Si elle doit tout dire à Jones pour qu'il ne l'abandonne pas sur le bord de la route et qu'elle renonce ainsi à sa seule chance de revoir Ryuga.

- Il était une fois...", commença-t-elle.

Et elle lui parla de tout : du stupide dieu Gitan Harumiya qui se fit couper en deux, et qu'elle était son immortalité incarnée. Que son monde avait été détruit. Qu'elle avait survécu au vide de l'espace, jusqu'à se retrouver ici, où sa régénération avait prit du temps. Elle explique à demi mot qu'elle cesse de vieillir et que chacune de ses blessures se régénère, qu'elle qu'en soit la gravité. Et si Miya ne parlera pas de sa faiblesse face à l'électricité, elle avouera tout le reste : qu'il la découpe autant qu'il veut, elle finirait toujours par se régénérer autour du "plus gros morceau", les autres tombant en poussière.

- Je ne peux pas mourir noyée, mais ça ne veut pas pour autant dire que je ne souffre pas. Quoi qu'il arrive, je reste consciente. Et je peux rendre les gens immortels, en inscrivant des symboles sur un bout de papier avec mon sang. Ce... Que je vous ai fait tout à l'heure.

Nouvel instant de silence. Ce qu'elle va dire ensuite, c'est ce qu'elle n'a même jamais dit à Ryuga. Dans un murmure à peine audible, Miya avoue aimer torturer les gens - ou du moins, ceux qui lui font du mal... Rancunière et revancharde, cela lui a souvent couté cher, par le passé... Pouvoir rendre ses proies immortelles lui permet juste de prolonger le jeu plus longtemps, tant que le "talisman" - le morceau de papier - reste intact... La demi déesse frissonne, presque dégoutée d'elle même en cet instant. Mais on ne peut se renier, n'est-ce pas ?

- Je vous fait peur, Jones ? Vous n'allez pas m'abandonner pour autant, hein ? Je vous en supplie. Ce Larsen... Je le veux.


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