Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre > Centre-ville de Seikusu

De tortue à torture, il n'y a qu'une lettre [Pv]

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Hayao Tachibana:
Le rêve avait été et je n’avais pas envahi les siens les jours suivants. Chaque chose en son temps, chaque chose à sa mesure. A trop la rejoindre dans ses rêves, j’aurai sans doute eu du mal à lui inspirer davantage confiance. Sans doute. Mais j’avais très envie de la revoir. Parce qu’elle m’intriguait et sa malédiction me plaisait beaucoup. Je me demandais la portée de celle-ci, et à quel point cela pouvait la handicaper… et aussi, je voulais voire commet je pourrai m’en servir.
Mais retrouver quelqu’un à partir de ses rêves était compliqué, d’autant que ses rêves étaient extrêmement limités et extrêmement similaires, me donnant peu d’information. J’avais eu peu d’indices, et du coup hormis le quartier, toujours le même, je n’en savais pas grand-chose.

Il allait falloir choisir intelligemment comment la trouver.
Une semaine sans info. Une autre sans info.
Et une semaine qui donna quelques informations intéressantes. Par le biais d’une élève un peu dissipée qui regardait son téléphone pendant que nous travaillions ses mathématiques. Une influenceuse qu’elle suivait et dont elle mentionna la coupe quand elle me la montra. Un peu en mode de pseudo séductrice d’avantage dans la provocation stupide. Mais sur la photo, je reconnaissais.
La voilà !

Je retenais le nom de la star et j’essayais de cherche davantage. L’information état noyée dans les photographies sans intérêt d’une bimbo pétasse comme une autre. Enfin, je trouvais. Elle mentionnait le nom d’un salon de coiffure et à plusieurs reprises, je venais vérifier si c’était bien ce que je pensais.
Les avis étaient mitigés, notamment, a priori, car une des coiffeuses avait un comportement facilement déplacé… rien de bien surprenant, san doute…  si sa malédiction n’était pas un rêve. Alors je me décidais. Juste pour voir.
Je prenais un rendez-vous de coiffure.
J’allais voir ce qu’elle valait « en vrai ».

Le jour J, j’arrivais devant le salon de coiffure et j’ouvrais la porte, faisant le pas de plus pour entrer.

« Bonjour. J’ai rendez-vous à 18h30…Tachibana… »

Oui, tard. Le dernier créneau que je pouvais trouver. Ainsi, espérais-je pouvoir un peu parler avec elle après, peut-être.
Se souvenait-elle du rêve ? Savait-elle que c’était un rêve ?  Au fond, j’espérai que non.

Claire:
Mon traintrain quotidien ne change pas. A mes nuits agitées succèdent de longues journées où je vois défiler devant ma paire de ciseaux tellement de têtes que j'en oublie les visages. Après si j'en ai la force, je rentre chez moi pour tenter de cuisiner un truc, sinon, je m'arrête manger un bol de nouilles dans l'un des innombrables bouibouis de la ville. Après seulement, douche et au lit. Je suis fatiguée en ce moment. Mes pilules à sommeil ne fonctionnent pas vraiment (c'est une arnaque), et mes rêves sont perturbés, ils ne se déroulent pas normalement. Les mêmes éléments reviennent les peupler sans que je puisse les définir, comme si on voulait m'orienter sur un chemin que je ne veux pas prendre. Alors je résiste et je me réveille, en sueur, et toujours avec cette impression de déjà-vu.

Cet état joue un peu sur mon humeur générale et c'est vrai que j'ai envoyé bouler deux clients qui se montraient un peu trop entreprenants. Ça a fait du bruit mais j'ai été défendue par des témoins qui m'ont soutenue. Les types se sont venger en m'incendiant avec des commentaires désagréables sur la notation du salon et l'émoji que j'ai envoyé en retour n'a pas calmé les choses. La patronne du salon, Suki, a ensuite répondu avec des mots intelligents et depuis, le cours des choses a repris sa normalité. J'ai juste interdiction de répondre aux clients.

Aujourd'hui, j'ai eu pas mal de monde dont une femme qui m'a donné du fil à retordre avec une couleur spéciale. J'ai galéré avec ses mèches mais le résultat final est satisfaisant. Le café que je m'accorde à 18H15 est bien mérité. Je le savoure dans l'arrière salle en attendant mon dernier client. 15 minutes plus tard, Suki vient me chercher, il est arrivé. Je soupire. Allez, un dernier effort et ta soirée est pour toi! Mon compteur sexuel est à 50 pour cent à peu près.  Il me reste trois jours avant ma  ... prochaine dose. Donc, je compte bien ne rien faire d'autre ce soir que de me poser devant la télé et regarder un truc tout à fait quelconque. Un coup d'œil dans une glace pour constater que ma journée n'a pas trop marqué mon visage et me voilà de retour, presque pimpante avec un grand sourire pour accueillir mon client.

"Bonj..."

Mon bug est relevé par l'ensemble des personnes présentes qui me dévisagent curieusement. Je me rattrape heureusement sans bégayer, ou presque."

"Bonjour, je suis Claire! Bienvenue au Pearl Concept!"

C'est lui. Ce ne peut être que lui. D'habitude, mes partenaires ne font pas l'objet d'un souvenir bien précis sauf pour quelque uns. Et celui-là fait partie du nombre restreint de ces élus. J'ai pensé à lui, bien souvent. Enfin ... pas à lui, mais au type dont j'ai rêvé. Je me souviens de chaque détail, de son toucher et de son odeur, de la douceur de ses cheveux aussi... Mais, ce n'était qu'un rêve alors d'où sort-il lui? J'ai un mal fou à le regarder dans les yeux d'autant plus que je suis vêtue un peu comme dans mon rêve. Mon top est rikiki et mon short en denim l'est tout autant. Et je crois que j'avais les mêmes Converse aux pieds ...

Mon fauteuil, c'est par là! Et après l'avoir installer, je claque une serviette derrière lui avant de le préparer. C'est le claquement qui impose le silence le temps que je réfléchisse à la suite, ce qui , sommes toutes, est assez simple. Hissée sur mon tabouret à côté de lui, je demande ce que toutes les coiffeuses du monde demandent.

"Alors, de quoi avez-vous envie?"

Sans que je puisse m'en empêcher, mes doigts sont déjà dans ses cheveux. Oui, pas de doutes, c'est mon inconnu. Je déglutis car c'est peut être la dernière chose que j'ai faite lors de notre rencontre nocturne ... mais là, je n'ai rien à avaler. Est-ce qu'on s'est déjà croisé dans le monde réel et mon esprit aurait vrillé? Aucune idée ...

Hayao Tachibana:
Est-ce que j’avais l’air fatigué ? probablement. Est-ce que mes cernes étaient plus marqués que ceux que j’avais d’habitude ? Pas nécessairement. Non, mon taux de fatigue était foxé à épuisé/20. Même quand je me nourrissais. Au mieux l’état s’améliorait, mais sans forcément que cela pousse les choses plus loin dans la régénération et dans la revitalisation du corps. Je n’avais jamais trouvé de rêve assez nourrissant pour me remettre complètement d’aplomb. Ce n’était pas une mauvaise chose en soi, mais c’était…
Merde oui, autant le re-re-re-re-re-dire, c’était fatiguant de vivre.
Heureusement que les rêves m’amusaient autant, sinon, quel plaisir aurai-je à la vie ? Et pour le coup, cette histoire de malédiction testudienne était intriguant. Quelle était la réalité de cette malédiction ? étant donné son comportement, j’étais plus ou moins sûr qu’elle était persuadée d’avoir cette malédiction. Le reste.
Eh bien les données n’avaient été qu’onirique, et dans un rêve, on peut se persuader que l’on est bien des choses…

Je fus accueilli avec un grand sourire qui sembla se fêler un peu, en même temps que ses mots s’éteignirent avant d’être prononcés. Elle bogua, mais je me contentais de lui faire un sourire et la saluer poliment. Toujours aussi mignonne, il fallait bien l’avouer. Le souvenir vivace du rêve se transposais et je reconnaissais qu’elle était toujours aussi jolie. Elle n’avait pas magnifié ses traits dans ses rêves, preuve d’une forme d’harmonie corps et esprit, sans doute. Même ses vêtements étaient similaires. Petit top qui aurait suffi d’un saut pour se lever trop haut, joli petit short moulant… pour ma part… eh bien j’avais choisi de ressembler au rêve, avec la chemise, le jean, les chaussures de ville…
Vu comme ça, ça faisait vraiment redite dans un meilleur cadre, non ?
Elle me guida vers son emplacement et à son invitation, je m’asseyais et la laissais gérer un peu à sa sauce, et m’s’installer, comme il fallait s’y attendre. J’attendais qu’elle se mette en place, et enfin, la question rituelle.

« Hum… j’aime bien cette longueur, mais je n’ai pas fait couper les pointes ni désépaissi depuis un moment, alors tant que vous ne coupez pas trop court, je suppose que je peux vous faire confiance, vous me connaissez un peu, après tout. »

Elle avait déjà sa main dans mes cheveux. Je sentais ses doigts se crisper, un instant ; son dernier geste du rêve. En même temps, vu son métier, je supposais que son rapport avec les cheveux et les chevelures devait être spécial, non ? Pas un kink, non, mais plus, juste, une agréable sensation, ou autre.

« Vous avez de la chance, vous auriez pu finir sur un petit gros aux cheveux graisseux qui auraient huilé vos doigts plus surement que de l’huile de vidange. »

L’image, peu ragoutante, était toute fois drôle, trouvais-je. Quoiqu’il y ait probablement une vérité là-dedans. Je supposais que parfois les cheveux devaient un peu dégouter quand c’étaient les petits geeks qui faisaient leur sortir annuelle rarement calée sur leur douche bimensuelle…

« Et je me demandais, vous faites la barbe aussi ? »

J’avais tout au plus une barbe de trois jours, mais il fallait reconnaitre qu’après un bon rasage à l’ancienne, rasé de frais, on se sentait d’un coup revigoré. Même si ce n’était pas le but premier de ma visite.
Mes doigts vinrent doucement se poser sur sa main dans mes cheveux et je glissais mes doigts jusqu’à venir l’amener à une certaine longueur de mèche.

« Pas plus court, d’accord ? »

Je souris.

« Est-ce qu’on peut se tutoyer ? je crois qu’on se connait déjà un peu, et puis, nous sommes intimes… »

Intimes ?

« C’est intime de confier sa chevelure à une autre personne… »

Claire:
Même sa voix est tellement similaire à celle de mon souvenir; même timbre, même intonation, même accentuation ... Il est tellement là que je patine un peu avec ma routine professionnelle. Je réponds machinalement à sa demande, à la limite de la courtoisie. Je reste focalisée sur ses derniers mots. On se connait un peu? un long frisson me remonte la colonne vertébrale et j'ai soudainement froid. J'agis comme un robot et même si je le regarde, mes yeux fixent le vague. Mon rire sonne étrangement détaché à sa vanne et Suki me regarde bizarrement. Hein? Ah! Hem ... Je reviens.

"Oui oui, vous pouvez me faire confiance, ne vous inquiétez pas et pour les petits gros, c'est Suki qui les prend d'habitude."

Battle de regards vengeurs et provocation mais nous sommes bonnes copines et ma patronne grogne un truc inaudible au sujet de mon comportement avant de s'occuper de sa cliente.

"La barbe? Je ... oui, je fais tout."

C'est gros mais je ne parle que de mon domaine professionnel. Un certain nombre de messieurs ajouteraient de nombreuses autres qualités à celles que j'exerce dans ce salon mais chuuutt, c'est presque un secret! Et puis, il ne me laisse le temps de rien faire. Sa main sur la mienne provoque un électrochoc et je me souviens de ses caresses sur mon corps. Arggghh non! Pas maintenant! Je bégaye encore un truc nul en guise de réponse et n'arrive même pas à le recadrer quand il propose un tutoiement. On est pas potes et on ne le sera pas ... mais après tout, que ne connait-il pas de moi?

"Euh oui ... en effet c'est intime."

Là, je suis bonne pour remporter la médaille d'or de la platitude. Plus cruche, tu meurs. Et encore une fois, c'est le regard de Suki (celui qui pèse hyper lourd) qui me remet dans le droit chemin. Je me réveille! Claire est là! On arrête les conneries! Je saute de mon tabouret et décide de commencer par la barbe. D'habitude, je fais le contraire mais là, j'ai besoin de retrouver ma zone de confort ... hors de son regard.
Je fais basculer le fauteuil et plaque sur ses yeux une petite serviette pliée qui sent super bon. Ok! J'ai éliminé la menace de ses yeux mais comme je vois qu'il peut lorgner par un interstice, je me ravise et enlève la serviette.

"Vous avez l'air épuisé et comme je détesterais que vous vous endormiez à cause de moi, je vous offre ... un soin des yeux!!"

Plaf! Un jeté plus tard, il a un gros patch humide à l'aloe vera sur chaque œil et ça me va très bien! Je m'attaque à sa barbe et m'absorbe dans mon boulot.

Claire la salope: ce type t'a baisé dans une ruelle et dans une piaule d'hôtel sordide.
Claire la normale: c'était juste un rêve, ça peut arriver, j'étais pas bien.
Claire la salope: pourtant, tu n'as oublié aucun détail et là, tu es toute chose dans ta culotte.
Claire la normale: arrête ça tout de suite! Tu sais très bien quel est le problème!
Claire la salope: évidemment, le problème c'est toi! A force de te planquer derrière ta malédiction, tu es devenue une nympho incontrôlable!
Claire la normale: quoi?? Non mais ça va pas! tu t'entends parler connasse?
Claire la salope: y'a que la vérité qui blesse. D'ailleurs, t'as envie de le sucer.
Claire la normale: mais ...N'importe quoi! Fous-moi la paix charogne!

"Tout va bien? C'est bientôt terminé pour la barbe."

Le résultat sera impeccable. Il a un beau visage, il pourrait être mannequin. Et comme je m'aperçois que c'est entre ses cuisses que se porte mon attention quand j'en ai l'occasion, je trouve le moyen idéal de me venger. Sans demander, je lui fais les pommettes à la cire. J'applique l'onguent chaud et odorant qui sèche en moins de deux.

"Je ne rirai pas si tu couines ..."

Tu? Trop facile de m'y mettre. Sob!

D'un geste sec et un peu sadique, je me venge sur ce pauvre homme des pensées que j'ai pu avoir. La cire, ça fait mal quand on y est pas habitué. Et même ...

Hayao Tachibana:
Faire confiance. Oui, je faisais confiance. Et je ri doucement à sa plaisanterie qui faisait écho à la mienne nous riions un peu ensemble, même si, je n’étais pas stupide, il y avait surtout du rire à ses dépens. En même temps, elle semblait un peu aux fraises, n’est-ce pas ? je lui fis un air joueur, et j’attendais presque de voir la complicité dans le fond de l’œil. Nous nous connaissions un peu, pour avoir partagé un rêve. Je n’écoutais ni ne jetais un œil à sa patronne, nous étions, pour moi, dans une bulle qui n’englobais que la jeune femme et moi. parce que je me doutais que personne ne pourrait comprendre comme nous nous comprenions. Je ne parlais d’amour ou de connerie, non, juste parce qu’elle comme moi, nous savions. Et rien que pour ça, nous partagions beaucoup… même si je pariais que des anciens amants qui venaient ici dans l’espoir d’un deuxième round…

« Je sais bien que tu fais tout, mais je voulais juste m’assurer que ça comprenait la barbe. »

Je lui souris, et je la laissais alors gérer, me détendais un peu dans le fauteuil, et je souhaitais la laisser faire comme elle devait, d’abord. Un coup de ciseau ou un coup de coupe chou est si vite arrivé…
Je m’attendais presque qu’elle me coupe par accident, enfin, « accident », peut-être, juste pour m’avertir de ne pas aller trop loin… je lui fis un sourire et je la laissais mettre la serviette sur le visage, puis renoncer. Je ricanais.

« Chacun sa malédiction, et un soin du visage et des yeux n’y changera rien, Claire, tu t’en doutes… »

J’avais un peu baissé la voix, pour qu’elle puisse profiter de la conversation, et qu’elle soit bien la seule. Puis je me tus, la laissant gérer le travail comme elle devait, et je ne pouvais pas m’empêcher de trouver cela agréable. La mousse, la lame qui raclait la peau doucement, faisant partir la fine couche pileuse. L’odeur général de l’instant, et, de part sa proximité, la sienne. Même si à plusieurs reprises, je crus qu’elle m’avait coupé, frémissant alors, mais non. A croire qu’on frôlait le souci sans l’atteindre.
Par contre, le coup de ses patchs à la texture un peu dégueu sur les yeux, je ne trouvais pas ça top.

« Oui, oui, tout va bien. Mais j’espère juste que tu me feras cadeau du soin des yeux, parce que je n’avais rien demandé. Et ce n’est pas super agréable sur les yeux… et puis sincèrement, j’aime bien voir ce qu’on me fait, dans le miroir. Et puis tu es trop mignonne pour jouer à cache-cache, non ? »

Mais je ne les retirais pas, elle le ferait. Mais au lieu de ça, elle appliquait une cire tiède sur les joues. Un aftershave local, peut-être. Moi je m’attendais juste à une finition au coupe chou.
Par contre quand elle mentionna que je pouvais couiner, je sentis que j’avais été eu d’une manière ou d’une autre. Alors quand elle retira la cire d’un geste sec. Je couinais comme une fio… fillette.

« Mais ça fait mal ! C’est quoi cette connerie, j’ai parlé de rasage, pas d’épilation ! »

J’avais sursauté, ça avait décalé un des patchs d’œil, donc je pouvais voir un peu maintenant, et puisqu’elle jouait à faire mal, je me vengeais. Voyant qu’elle était à côté de moi, pour retirer la cire, le bras se détendit et je sentis qu’en effet, en envoyant un coup de bras, une tape, j’avais heurté un truc. Elle, c’était sûr. Où je ne savais pas. Mais c’était juste une vengeance légitime.
Je soupirai et je lançais alors.

« Je te jure que si j’ai encore mal plus tard, je te ferai venir pour me dorloter après un coup pareil ! Et j’exige mon bonbon si je ne pleure pas quand tu retireras l’autre ! »

Ben quoi ? même si je n’étais plus un enfant, j’aurai été courageux, ça méritait bien un bonbon.
Ou une pipe.
Mais je me contenterai du bonbon.

« C’est ton côté tortue qui ressort, attention ! »

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