Soirée tardive ... [ Anima ]

Anima avait cru remarqué qu’elle était associable. C’était finalement le cas. La demoiselle n’aimait pas le monde et cela ce voyait sur son visage. Maintenant qu’elle est seule, juste le Terranide pour compagnie, elle souriait, bien qu’elle était entrain de dévoiler son passé à un parfaite inconnu. N’avait-elle pas conscience de ce qu’elle disait ? Ou bien avait-elle confiance en Anima ? Il n’en savait rien. A vrai dire, ce dernier n’avait pas l’air de saisir le comportement d’Erwane. Ce qui l’inquiétait tout de même, lui qui arrivait très facilement à percevoir les sentiments des autres.

Elle arriva au sujet qui complexait Anima : celui des Terranide. En étant lui-même un des leurs, aborder le sujet de sa race l’énervait. Il s’accroupit à son tour, regardant maintenant le mur en face de lui.

"C’est étrange, une humaine qui ressent la même chose qu’un Terranide… Pour te dire, je déteste ma race. Alors que nous sommes dotés de capacités supérieures à vous, nous nous réduisons en esclave de toute sorte. Ces idiots n’ont jamais pensé à se rebeller contre leurs maîtres alors qu’ils en avaient largement les moyens… C’est pour ça que je côtoie souvent les autres races…"

Une lueur de tristesse apparut dans l’unique œil du Terranide. Chose nouvelle pour lui…

Erwane se mordit la lèvre inférieure avec une certaine violence, ce qui arracha une goutte de sang qui colla le long de son menton. Du revers de la main, elle essuya le liquide rougeoyant, sans perdre une seule miette des dires d'Anima. Ils étaient deux, à parler, accroupi contre un mur, les relents de la musique arrivant à leurs oreilles - ce qui énerva la jeune fille - et les rires et paroles des gens. Sa robe tachée lui donnait froid, tout à coup. Ici, il n'y avait pas la même atmosphère, ni la même chaleur. En bas, elle crevait de chaud. Ici, elle mourrait de froid.

Elle se mordit la langue en sentant qu'il se laissait gagner par la tristesse. Un geste nommé réflexe apparut subitement, et elle plongea sa main au niveau de la naissance des cheveux, en haut de la nuque, réflexe que subissaient tout les gens qui venait à aller mal à ses côtés.

- Et moi, je déteste les êtres vivants ayant une capacité à dialoguer. Les animaux ne font pas de politique, ils n'essayent pas de vendre la terre au plus offrant. Ils suivent la loi de la nature, alors que l'homme ne suit rien du tout ... Ce n'est même pas de l'instinct ... Tant que nous serons dotés de paroles, ce sera la merde intense. Aucun de nous n'est potable.

Tandis qu'elle parlait, ses doigts remuaient dans les cheveux du terranide, au rythme de ses paroles, comme si elle essayait de dialoguer grâce à ses mains. Elle ne cherchait pas compliqué,elle avait ses théories sur l'espèce et son évolution. Elle ne cherchait plus qu'à trouver des choses qui lui faisait plaisir, et n'avait pas envie de retourner en bas, même si elle avait froid, même si la radio en bas diffusait "Song to say Goodbye ", sa favorite ...

( Sans rire, je fais ça à tout le monde x) " Viens là que j'mette ma main dans tes cheveux parce que tu déprimes " haha )

Étrangement, Erwane pensait comme lui à propos de la débilité profonde des humains. Bien qu’il soit Terranide, cet état était commun à tous. Les siens, comme les humains. Il sentit quelque chose dans ses cheveux. Il risqua un regard sur le côté et aperçut le bras de la demoiselle se diriger vers sa tête qu’elle caressa doucement. Un silence se posa une nouvelle fois. Cependant, Anima fit quelque chose qu’il n’avait pas répéter depuis de nombreuses années : il ronronna. Chose qui arrivait uniquement lorsqu’il était bien ou heureux. Mais comment pouvait-il l’être alors que tout ce qu’il cherchait à faire, c’était passé la nuit avec elle et repartir le lendemain comme il l’a toujours fait ?

Ce fut comme si il retombait en enfance. Les ronronnements du Terranide couvraient le son de la musique qui passait dans la salle, en bas. Il sentit soudain que la main d’Erwane était froide, glacée. Il la regarda.

"Tu as froid…"

Lui avait toujours chaud. Caractéristique habituelle des Terranide. Ses mains prirent celle de la demoiselle, en silence. Il ne fit rien d’autre, si ce n’est les ronronnements qui se stoppèrent dès que la main glacée quitta ses cheveux. Son œil regarda les quatre mains entrelacées, essayant du mieux qu’il le pouvait de les réchauffer.

(C'est étrange x) mais je trouve ça mignon ^^)

Erwane reçut comme une décharge, et sentit ses joues rougir tellement violemment qu'elle étouffa un hoquet. Oui, elle était gelée, et ses mains d'une blancheur éclatante reflétait un certain de manque de chaleur. Elle sentit son cœur battre dans sa poitrine, et baissa les yeux vers leurs mains entrelacées. Oh, que c'était étrange ... Elle avait l'impression que son cœur allait faire un bond hors d'elle, et que l'air qu'elle aspirait était brûlant. Que se passait-il au juste ? Elle cligna des yeux rapidement.

Ce n'était pas normal. Dans son éducation, avoir de telles relations avec un Terranide dépassait l'entendement. Dans son éducation ... Elle n'entendait plus la musique. Elle n'entendait plus que ... rien. Elle sentit sa peau se crisper, c'était désagréable. Elle n'en revenait pas. Brr. Gr.Arf. Réflexion sur pause. Imagination sur play.

- Je ... je sais ... osa t'elle doucement.

Ses mains frigorifiées se réchauffaient doucement, tandis qu'elle cherchait des yeux le regard du Terranide, face à elle. Mais non, il stagnait, le regard perçant sur leurs mains. Elle pencha un peu la tête, essayant de capter son œil. On disait souvent que les yeux étaient la fenêtre de l'âme ... Peut-être, mais pour Erwane, c'était une déduction d'un romantique mélancolique. Elle approcha un peu plus son visage et lui adressa un tendre sourire, tandis que ses joues ne cessaient de rosir à vue d'oeil.

Pourquoi ? Mais pourquoi avait-il ce genre de sentiment ? Pourquoi maintenant ? Il a toujours apprécié les conquêtes d’une nuit. Pourquoi avait-elle peur qu’elle disparaisse ? C’était étrange, trop étrange pour quelqu’un comme Anima. Pourtant, ce n’est pas quelque chose qu’il rejetait particulièrement, au contraire, il aimait ça. Il aimait ce sentiment d’être proche avec quelqu’un. Lui qui n’avait jamais ressentit ça, c’était tout nouveau pour lui. Le Terranide continuait de fixer les mains quand il la sentit bouger. Lorsqu’il se redressa, le visage Erwane n’était qu’a une vingtaine de centimètre de siens. Il ne bougea pas, laissant sa pupille rouge s’enfoncer dans le regard de la demoiselle.

Il la voyait rougir. Chose normal me dirait vous. Mais pour Anima, la voir ainsi lui procurait une joie différente. Pas celle qu’il éprouvait lors de tout ces soirs passé avec une fille, celle qu’il appréciait parce que son plan avait fonctionner. Avec Erwane, c’était autre chose : il était heureux pour elle, sans aucunes raisons compréhensible pour lui. Instinctivement, sa longue queue de chat d’environ soixante-dix centimètres vint s’enrouler autour des bras de la demoiselle, essayant de la réchauffer du mieux qu’il pouvait. Lui qui, d’habitude aurait sauter sur l’occasion pour l’embrasser, cette fois il ne fit rien, profitant du regard de l’humaine, lui rendant son sourire. Sourire qui, pour une fois, était vrai.

"Ça… Ça va mieux ?"

Voila, il fallait que ça arrive. Anima commençait tout juste à bégayer. Mais pourquoi ? Il eut de la chance qu’il cachait parfaitement ses sentiments, ainsi, elle ne le vit rougir. Pourtant, c’était bizarre, étrange ou tout ce que vous voulez pour le Terranide…

Erwane se pinça la lèvre inférieure. Oh oh ... Depuis combien de temps n'avait-elle pas eu ça dans le cœur ? Quelque chose qui vous ronge, un acide ... Elle sentit la queue de chat chatouiller son bras et ne put s'empêcher de rire, laissant son rire d'enfant passer les barrières de ses lèvres. Elle ne cessait de plonger son regard dans le sien, sentant la musique en bas qui revenait à ses oreilles. Non, non, elle ne voulait plus entendre cette musique. Elle voulait à nouveau sentir sa tête tourner, se retourner, se tromper et recommencer. Des pas de danses inachevés et incomplets ... Elle sentit qu'il bégayait autant qu'elle, qui sentait son cœur qui battait de plus en plus vite, et la musique qui devenait de plus en plus forte. " Je ne veux plus l'entendre "hurla t'elle intérieurement.

Réflexion  : sur stop. Elle ne pouvait maintenant que réagir grâce à son impulsivité. Un de ses fins bras se leva doucement, son bracelet en argent tintant légérement, et se posa sur l'épaule d'Anima, sa main s'accrochant à sa nuque, comme auparavant. Elle se servit de l'autre main pour serrer fortement dans la main du Terranide. "Pas de réaction violente, sinon le papillon s'envolera. Il faut avancer lentement, et là, le spectacle s'offre à toi.". Alors, avec une exquise douceur, elle rapprocha son visage froid de celui du Terranide. Juste pour l'embrasser doucement, ne serait-ce qu'effleurer ses lèvres. Puis elle se mordit à nouveau la lèvre inférieure, sans reculer, sans retirer ses mains, elle se contenta de ne pas aller plus loin pour le moment.

Tout ce chamboulait dans l’esprit du Terranide. Tout ce qui l’entourait disparaissait, excepté celle qui était en face de lui. Il n’y avait qu’eux, dans un espace infiniment vide. Tout était gris, plus aucun son ne l’atteignait, si ce n’est sa respiration et celle de Erwane, étrangement plus rapide que la normal. Il la fixait toujours quand ce qu’il pensait faire lui, se fit faire par elle.

Anima ne bougea pas. Il regarda l’humaine s’approcher de lui, dans un mouvement beaucoup plus lent qu’il ne l’était réellement. Les douces lèvres d’Erwane effleurèrent les siennes. Ce contact le fit frissonner – les mains froides ne firent qu’accentuer ses frissonnement - et, à nouveau, des ronronnements s’échappèrent de sa gorge. Elle ne bougea plus. Avait-elle peur de sa réaction ? C’est fort possible. Après tout, ils venaient à peine de se rencontrer et pourtant, quelque chose d’étrange se déroulait entre eux.

La queue du Terranide délaissa ses bras, venant s’enrouler autour de la taille de l’humaine. Cela aussi, il le fit instinctivement. A son tour, il effleura les lèvres d’Erwane. Un mouvement simple, de gauche à droite. Il ne pouvait pas résister. Mais pourquoi ? Jamais il n’avait ressentit pareille sensation avec toutes les filles qu’il avait pu rencontrer. Mais, lui non plus ne voulait aller plus loin. Enfin, il ne pouvait aller plus loin. Quelque chose le bloquait. Etait-ce la même chose qu’elle ? Dieu seul le savait et surtout pas Anima...

C'était bizarre. Comme si une bulle de savon énorme venait se créer autour d'eux. Rien, plus rien ne pouvait les atteindre. Même pas les cris, les rires, la musique qui beuglait ... Tout ça n'existait plus. Il n'y avait plus qu'eux. Juste eux deux. Une sensation pas désagréable pour un sou, une sensation juste frénétiquement douce. Elle sentit sa peau frissonner quand la queue de chat entoura sa taille, mais ne la repoussa pas pour autant. Au contraire, ça la rassurait. C'était comme une protection. Ils ne pouvait pas être séparés. Pas pour le moment. Sa seconde main lâcha cette d'Anima, pour se poser sur le torse du Terranide, au niveau du cœur. Elle sentait les pulsation traverser son bras, comme si les battements de son cœur étaient reliés au sien. La main resta doucement contre lui.

C'était unique. Juste unique. Elle lui rendit un autre baiser, ses lèvres effleurant les siennes avec plus de fermeté, sans pour autant devenir violent. Elle savourait l'instant, juste ce doux instant. Juste ça. Juste les battements de leurs cœurs, et le contact qu'ils entretenaient en ce moment, où plus rien d'autre n'existait, sinon eux. Juste eux. Pas de violence, non, pitié. De l'instinct, de l'attirance, mais pas de choses mal faites et rapides. Sa seconde main recommença à caresser sa nuque, doucement, trés doucement ...

Tous les gestes d’Erwane sur le corps du Terranide ne faisaient qu’accentuer ses frissonnements et ses ronronnements devenaient de plus en plus bruyants, tout en restant doux à l’écoute. Comme un chat, Anima appréciait les caresses, aussi douce qu’elles soient. Et celle de l’humaine faisait partie des plus doux jamais eu. Il sentit la main de la demoiselle se poser sur son torse, au niveau du cœur. Les battements ne firent que s’accélérer.

Il sentait le souffle chaud d’Erwane sur son visage, ce dernier si proche du sien. Ses lèvres frôlaient toujours celle de la demoiselle, ne faisant rien de plus, si ce n’est rester immobile et savourer chaque seconde de ce moment si unique. Il n’arrivait pas à s’écarter. Il y avait un mur qui l’empêchait de bouger. Et pour rien au monde, il aurait voulut le détruire. Il voulait être prisonnier de cette pièce.

Lentement, il s’approcha de quelque millimètre de plus du visage de l’humaine. Ses lèvres se collèrent d’avantage aux siennes, toujours dans une douceur qui lui était nouvelle. Il ne voulait pas la blesser ou lui faire peur. Il voulait la rendre heureuse et ce, par tout les moyens qu’il trouverait.

"Niap". C'était atrocement agréable, cette scène. Erwane ne pouvait pas le quitter. Elle ne pouvait pas bouger. Elle n'imaginait pas un seul instant s'écarter et repartir. Même quand son portable sonna, elle ne répondit pas, laissant la vague sonnerie retentir pendant une bonne minute. Ce n'était pas normal, cette affaire. D'habitude, elle tombait sur un "tombeur", ça durait un quart d'heure et il partait le lendemain, la laissant sur un matelas, le ventre et le cœur déchiré. Mais là non ... Elle tendit son bras en arrière, poussant une porte afin qu'elle s'ouvre, non sans quitter les lèvres du Terranide. De même, ses baisers s'accentuaient de secondes en secondes, tandis que son corps frémissait doucement.

Doucement, elle enlaça Anima.
Doucement, elle l'entraîna un peu plus à l'écart de la pièce où la musique retentissait trop violemment.
Doucement, ils glissèrent le long du sol sans pour autant se lever, pour atteindre l'autre pièce.

C'était tendre. Juste ces deux mots : doux et tendre. Fragile, même, trop fragile. Tandis que les baisers de la jeune fille s'accentuaient , attrapant avec douceur les lèvres d'Anima, touchant doucement son dos, pour le maintenir prés d'elle, comme s'il était en verre. Elle ne voulait pas le lâcher. Elle ne voulait pas le casser. Effleurer, caresser, comme un objet rare et précieux. La moins timide de ses mains froides se glissa sous son tee-shirt pour sentir la peau tiéde de son dos, se posant juste là, tandis que l'autre remontait vers la nuque pour reprendre sa place initiale.

Son unique œil suivait les faits et gestes d’Erwane du mieux qu’il pouvait. Tandis que leurs lèvres étaient toujours soudés l’une à l’autre, son bras s’étendit afin d’ouvrir l’une des portes qui menaient aux chambres. Ils s’y glissèrent, en restant collé l’un à l’autre comme si rien ne pouvait les séparer. Rien, si ce n’est un geste irréfléchie que, ni l’un, ni l’autre pensait faire. Ils étaient trop bien, trop heureux pour le faire. Quelque chose les en empêchait. Quelque chose de si fort qu’Anima ne chercha même pas à comprendre.

Collé contre l’humaine, Anima avança ses mains contre elle. Ce contact provoqua chez lui comme une décharge électrique et son cœur se mit à battre plus rapidement. Pourtant, c’était une sensation agréable, il en voulait encore. Sa queue fit de même, s’enroulant autour d’Erwane, la forçant gentiment à se coller contre le Terranide. Sa main gauche monta dans le dos, lui procurant de douces caresses comme il avait rarement l’habitude de faire, tandis que l’autre resta posé sur sa taille.

C’était si doux, si tendre… Lui qui était toujours brutal, c’était la première fois qu’il était aussi doux avec une fille. C’était totalement différent. Les gestes brutaux, les plaquages aux sols laissèrent place à des caresses et des baisers savoureux. Pourquoi n’avait-il pas pu avoir ça dès le début ? Pourquoi avait-il dut endurer toutes ses peines avant d’en arriver la ?

( Wow, je sors de 2012 )

Evidemment, l'époque des actes brutaux était révolue, laissant place à des gestes doux, réfléchit. Une envie de rester au calme, à deux, dans un silence quasi-religieux. Chaque respiration résonnait, chaque geste était unique et gracieux. Une sorte de danse. Elle sentit la queue d'Anima qui l'enserrait, la rapprochant de lui, au point que sa main dans le dos du Terranide se rétracta doucement, et commença à caresser le milieu et bas du dos avec une douceur incongrue. Elle lança un baiser plus osé, le capturant, l'emmenant avec elle dans un autre monde.

Il était clair et net qu'il était pas comme les autres. Elle ne voulait pas qu'il parte, qu'il plaque tout, qu'il abandonne la partie et disparaisse. Comme pour l'en empêcher , elle se serra davantage à lui, sentant son odeur l'envahir. Une sensation immense et généreuse s'empara d'elle, tandis qu'avec une de ses mains, elle ôtait le ruban dans sa chevelure, afin de laisser ses longs cheveux couler le long de son dos. Elle fit doucement glisser sa bouche dans le cou du Terranide, s'amusant avec cette partie de son anatomie, y déposant baisers et caresses. Elle était comme soudée à lui, et un instant ses lèvres quittèrent la peau d'Anima pour prononcer quelques précieux mots :

- Je ne veux pas t'effrayer ...

C'était de simples mots, assemblés. Qui exprimaient ce qu'elle ressentait. Son ventre qui se tordait délicieusement, la peur de lui faire peur, d'en faire trop ... Elle ne voulait rien gâcher.

Il prenait tellement de goût aux lèvres d’Erwane qu’il s’étonnait lui-même de ne pas y être devenu indépendant. Cette texture si douce, si chaude, qui ne demandait qu’à être embrassé tendrement, une simple embrassade remplit d’amour. Lorsqu’elle quitta les siennes, le Terranide fut prit d’un pincement. Voulait-elle arrêter ? Maintenant ? Il voulait la retenir et en reprendre possession. Mais ce fut bien futile lorsqu’il les sentit à nouveau dans son cou. Un frisson de plaisir parcoura son corps et, à nouveau, des ronronnements sortirent à nouveau de sa gorge.

La main qu’elle faisait parcourir dans son dos ne fit qu’accentuer ses ronronnements de bonheurs. L’une des sienne alla se loger dans la longue chevelure maintenant détachée de l’humaine, lui procurant caresse et plaisir. Il se laissa aller, tellement qu’il pouvait fléchir et tomber à tout moment. Jamais il n’avait ressentit pareille sensation… Puis lorsqu’il sentit les lèvres d’Erwane se détacher de son cou afin de murmurer une seule et unique phrase, il s’éloigna doucement d’elle, sans pour autant retirer ses main ou sa queue.

"Tu ne m’effrayes pas du tout…" Dit-il avec une voix si douce qu’il ne se reconnaissait pas.

Son œil rouge, d’habitude si froid et distant, brillait d’une lueur inexplicable dès qu’il croisait le regard de la demoiselle. Cette fois, ce fut lui qui prit les devant. Il alla l’embrasser aussi tendrement qu’avant. Il se fit doux, aussi doux qu’il le pouvait. Puis ses baisers continuèrent sur sa joue gauche, joignit l’oreille, laquelle il mordit affectueusement, à la façon d’un chat. Puis, comme elle, il vint déposer ses lèvres dans son cou, où de petites léchouilles accompagnèrent ses baisers multiples…

Erwane eut un petit sourire en entendant sa réponse, rassurée. Elle avait nettement peur de passer pour une nymphomane, ou pour une fille facile - comme se plaisait à dire certaines personnes . Elle ne voulait que le garder prés de lui, et ne pas le perdre. Surtout pas le laisser s'envoler. Elle eut un petit soupir en le sentant prendre certains devants, et  si elle avait pu, elle aurait ronronné, autant que lui. Sa main remonta pour venir se nicher dans le cou du Terranide, pour se perdre à nouveau dans ses cheveux tandis qu'elle souriait de plaisir, collée à lui à tel point qu'on les auraient crus collés l'un à l'autre.

Elle sentait son coeur se détacher, et couler en son for intérieur. Elle rattrapa les lèvres d'Anima, comme si elle ne voulait plus les quitter, l'entrainant dans un élan d'une sorte de passion relativement violente. Elle ressentait tellement de frissons le long de son épiderme qu'on l'aurait crue presque atteinte de Parkinson, frissons qu'elle refoulait afin de ne pas passer pour une folle.

- Tant mieux ... répondit-elle avec un sourire.

Elle passa une de ses mains, lentement le long de son visage, le caressant du bout de ses doigts, sans quitter son regard, se contentant de lui adresser des sourires en lui caressant la nuque et la joue.

Lentement, ses lèvres remontèrent vers celle d’Erwane. Il les frôla uniquement sans l’embrasser. C’était les petits supplices que faisait habituellement Anima à ses conquêtes. Mais cette fois, ils se firent beaucoup plus exquis, beaucoup plus sensuels. Même lui en pouvait ressentir les effets. Le Terranide ne se gêna pas pour le refaire plusieurs fois, rien que pour voir les réactions apparaître sur son visage angélique. Il prit ensuite le temps de l’embrasser, comme il ne l’avais jamais fais avec elle.

Redoublant d’intensité, ses lèvres s’emparèrent de celles de la demoiselle. Ce baiser fut savoureux, les lèvres d’Erwane était d’un goût si sucrée qu’Anima aurait put y rester toute sa vie. Ses mains parcouraient toujours le dos de l’humaine, lui procurant caresses et douceurs, tandis qu’il sentait ses frissonnements sur son corps. C’était si agréable de la voir ainsi, collée contre lui, comme si elle ne voulait pas qu’il parte. D’ailleurs, lui non plus, ne voulait pas la laisser partir…

Il abandonna ses lèvres pour venir se loger à nouveau dans le cou, où il murmura entre deux baisers.

"Je suis à toi pour ce soir… Et pour toute la vie, si tel est ton désir…"