Je n’ai pas avancé de la journée sur ma thèse. Fort heureusement, mon tuteur avait lui aussi la tête dans ces projets. Dans ces moments là, il me laisse assez tranquille. J’ai analysé mon sang, ma salive, mon urine, je ne détecte rien d’anormal. Je n’ai pas perdu ni pris de poids, et je ne vois aucune trace du parasite sur moi. Il faudrait que je me fasse une électroencéphalographie, le problème c’est que je n’ai pas le matériel pour ça, et que j’en ai jamais fait.
Bon, je verrais ça demain. Là, ce soir, j’ai encore une expérience à mené.
« Allons nous encore crapauter dans ce misérable terrier a chercher des insectes à écraser ? »
Grumpf. Mon invité cérébral est pénible, en général. Mais là, il est TRES pénible. Il n’a pas mis longtemps avant de remettre sa salle voix résonner dans ma tête.
« C’est que cette activité est humiliante ! Nous devons trouver un autre endroit pour former un nid, et ainsi... »
Ouuuui, je sais, créer une nouvelle horde pour la fourmilière, et je sais plus quoi ! Mais tant que tu es dans ma tête et que je ne suis pas plus avancé que ça sur qui tu es, on va devoirs se contenter de ça. Sitôt rentré chez moi, je prend l’escalier pour aller sur les toits de l’immeuble. La vue n’est pas terrible, car bon, on a que cinq étages et on est entouré de buildings. Mais ça a l’avantage d’être assez tranquille, au fond d’une ruelle et caché des regards indiscrets.
La nuit est douce et silencieuse. Parfait. Je sors mon enregistreur vocal, et après avoir démarré par mon nom et le jour, je continue.
« Il est minuit, le ciel est dégagé, et il fait 24 degrés. C’est le test numéro quinze de mes sorties nocturnes. J’apprends un peu mieux à maîtriser mes gestes et mouvements lorsque je suis transformé. Nous avons pu tester aussi la résistance de l’armure formienne la dernière nuit alors que j’ai reçu une balle de 9mm. Je n’ai sentit aucun dégât, ce qui est très positif ! Enfin, un peu de dégât d’un point de vue...euh...émotionnel. En tout cas, l’armure résiste à un impact de cinq cent joules, ce qui est incroyable ! »
« A quoi bon toutes ces pitreries d’enregistrements, l’humain ? Assez tergiversé ! Qu’importe la méthode que tu as choisi pour développer ma puissance. J’ai déjà fait de gros efforts en acceptant ta requête de partager ma puissance dans ce genre d’entreprise. »
Je coupe l’enregistreur, interrompu par Buibl’zobhr. Qu’il peut être agaçant avec le temps ! Le suivi de mes performances est une nécessité vital pour mieux analyser ces pouvoirs !
« Qu’importe ! Allons directement chasser ces nuisibles. J’ai aussi besoin de développé ma puissance. Ce corps si frêle est si inefficace... »
Bon, je n’ai pas l’énergie de continuer à débattre sur ce terrain. Alors, du coup, cher Buibl’zobhr, pourrais-tu…
Ah, voilà, je me transforme. C’est une étrange sensation, c’est comme si un voile m’enveloppait progressivement depuis l’arrière de mon crâne jusqu’a mes orteils. Fait étrange, c’est comme si cette deuxième peau...fusionnait ? Oui, se liait avec mes vêtements. Je me demande si les liaisons moléculaires se lient différemment entre les textiles. Je devrais…
« Raaah ! Mais silence ! Que hôte désagréable tu fais ! »
Mais c’est super important de…
« Silence ! Allons de suite nous entraîner ! Je ne prête pas ma force pour t’écouter dans tes simagrées ! »
Humpf...je penserais à tout ça plus tard. Bon, notre mission, cette nuit, c’est de nous rendre au QG d’un petit groupe de petite frappe, qui vivent de larcins, de vente de drogue et de combats de rues. J’ai eu l’info par un dealer que j’ai arrêté, la dernière fois. Il m’a donné l’adresse facilement après quelque menace de le laisser au flic, et il semble avoir une dent contre leur boss. Enfin, une dent...Pour être plus précis, il s’est fait cassé trois dents dans un combat de rue contre un certain « Billy », un des membres du gang. Ah, mais je m’en rend compte maintenant, c’est pour ça qu’il zozotait !
La nuit, il m’est devenu assez aisé de me déplacer discrètement et avec grâce sur les toits des immeubles. Ma combinaison est bien discrète et ma tenue amortie les bruits à l’atterrissage. J’arrive plutôt bien à planer avec mes ailes, un peu moins à prendre de la hauteur. Je vais devoir m’améliorer. Ma cible se trouvent dans un vieux bourg du quartier des Toussaint. Dans un garage désaffecté récemment squatté par cette bande. J’ignore si c’est leur quartier général ou si il s’agit d’un lieu provisoire qu’ils ont trouvés. Je m’installe en hauteur, et observe un peu les environs. Ils ont trouvé un bon spot, dans le fond d’une ruelle, à l’abris des regards. Je vois quelques voitures et des motos, ainsi que trois jeunes fumer et picoler en s’échangeant des blagues.
Je peux voir des personnes rentrer et sortir du bâtiment avec des regards blafards, sans vie. Des camés. Sur, ici, ça deale. Les seuls lampadaires allumés sont a l’entrée de la ruelle, pour qu’ils puissent facilement voir les voitures arrivé, mais eux restent dans la pénombre, éclairé uniquement de quelques ampoules à faible puissance. Les trois servent de guetteur, sans doute ont ils tout préparé pour quitter les lieux rapidement en cas de descente de police.C’est là que j’interviens, ils ne sont en général pas habitué de voir un individu tout de noir débarqué devant eux, et c’est souvent ainsi qu’ils baissent leurs gardes. Bon c’est l’heure de la bagarre.
« Enfin ! »
Je bondis et me met à planner discrètement dans la ruelle, en passant au dessus des lampadaires. Ils ne semblent pas m’avoir vu. Alors je m’approche de leur entrée et me tient a quelques mètres d’eux. Ils sont trop absorbé par leur blagues, ce qui me laissent l’occasion de prendre une pose badasse. Je bombe le torse et met mes mains sur mon bassin. Une vrais pose de héro !
« Ridicule... »
Et maintenant, une punchline qui tabassent.
« Ha...Halte bande de canaille ! Rendez vous, vous êtes devant le grand Scarab Knight ! »
Alerté par mon annonce, les trois sursautèrent en se tournant vers moi. Ils semblent plus interrogé qu’effrayé. Dans ma tête, un parasite semble aussi se questionner.
« Que...Scarab Knight ? N’avions nous pas fait le compromis de ne PAS opter pour ce nom RIDICULE ? »
Roooh, arrête il est trop bien ! Tu vas voir ça va foutre les jetons aux méchants ! Pas vrais ? Tu es là ? Pas de réponse. Bizarre, parfois son silence m’inquiète plus que sa présence. Bon, revenons à nos malfrats, ils continuent a siroter leur canette en me lorgnant.
« Euh...t’es qui toi ? Un catcheur ? »
« Billy prend pas de combat cette nuit ! Casse toi et reviens à la prochaine. »
« Ah ! » Je reprend. « Vous vous méprenez, bandit à la morale douteuse. Je suis venu pour mettre un terme à votre entreprise néfaste et nauséabonde ! Je vous conseille de poser vous arme et de vous rendre au commissariat le plus proche, ceci afin de... »
« Trop long ».
Je m’arrète subitement, interrompu par la voix dans ma tête, avant perdre mon assurance.
« Ah...euh, oui, trop long. Bref, rendez vous ! »
Les trois se relèvent en prenant leur batte, couteau et pied de biche en me menaçant du regard. Cette fois ça, il semble ne pas plaisanter.
« Bordel, mais tu te prend pour qui, pauvre merde ? Tu veux jouer les Batman ? »
Celui au couteau me dévisage, pensif.
« Hey, mais maintenant ça me reviens. On m’a parlé d’un freaks en tenue noir et violette qui parcours les rues à se prendre pour un justicier masqué. »
« Hein ? Lui ? »
« Ouais...parait qu’il a pété la gueule de Gueule d’Acier et sa bande de lopette. »
Celui au pied de biche se met à ricaner en jetant sa canette par terre et en s’avançant vers moi, en levant son arme.
« Ah ! Ces minables ? Peuh, je vais lui montrer à ce gamin, comment on la joue ici ! »
Je souris. Quel étrange sensation, cette adrénaline qui monte en moi à l’idée de me battre… Le gangster tente de me frapper, mais mes réflexes, aussi booster par mon parasite, me permet d’esquiver facilement. Je lui rend son coup en le frappant durement dans l’estomac, ce qui le fait projeter contre la fenêtre de leur QG et le fait s’étaler par terre. Je profite de hébétement des ses deux autres comparses pour leur foncer dessus et de les neutraliser en deux coups bien placé.
Visiblement, ils ne sont pas très forts. Soit c’est un gang de faiblards, soit ils ont mis les plus faibles à la surveillance. Je passe par la fenêtre alors pour entrer dans ce garage désaffecté. Je me sens dopé à l’adrénaline.
« Il s’agit de ma force. J’imagine bien que pour un individu si faiblard que toi, une faible part de mon énergie correspond à une abondance de pouvoir à ton échelle. »
Et voilà. Il faut toujours que tu vienne tout gâcher. Bon, je reprend ma respiration et me met à crier.
« Que le boss de ce minable gang se présente, je suis ici pour mettre un terme à vos sombres desseins, crapules ! »
Ah ! Je dois avoir l’air trop classe ainsi ! Pas vrais Buibil ? Je peux t’appeler Buibil, hein ? Tu es là ? Et voilà. Pas de réponse quand je le demande. Super.
