L'entre-deux Mondes > L'Enfer
The Whims of Fate [Sarandielle]
(1/1)
Stephen Connor:
***
Sarandielle:
Il n’existe aucune raison valable qui expliquerait mon arrivée jusqu’à ce domaine intemporel. Je n’aime pas les livres mais j’ai ouvert celui-ci. La lecture m’horripile mais sa voix m’a envoûtée. J’ai abandonné mes occupations pour être invité dans l’inconnu. J’ai connu des voyages moins mouvementés ! Quand le sol s’est mis à trembler, je me suis accrochée à une table, terrifiée. Je n’ai jamais connu de tremblements de terre aussi puissants. Il n’a affecté que moi, un domestique courait en ma direction quand tout à coup, j’ai disparu de la surface de la terre sous ses yeux.
Si j’avais su… Je recommencerais sans hésiter ! C’est vraiment drôle comme expérience ! Comme des montagnes russes uniques. Mais à mon arrivée, je souffre encore de quelques vertiges. Ma tête tourne mais mes pieds sont bien ancrés au sol. Il me faut quelques secondes pour percevoir la voix qui m’interpelle. Mes doigts se faufilent entre deux mèches et ma paume se presse contre mon front. Ah… Respire ! Une expiration plus tard, mes grands yeux découvrent le nouvel environnement. Mais je ne perçois pas mon interlocuteur jusqu’à descendre mon regard. Je m’accroupis pour me mettre à sa hauteur. Il est si mignon que je meurs d’envie de lui tirer les joues.
“C’est la première fois que je vois un petit bonhomme comme toi !”
Pendant que je m'extasie sur la petite créature, j’en oublie de l’écouter. Je finis seulement percevoir la fin de ses paroles et son invitation à le suivre. Dans cet endroit inconnu, il me semble raisonnable d’accepter sa proposition. J’ai peur de ce que je pourrais découvrir si je me mettais à ouvrir des portes au hasard !
“Bien sûr ! Je te suis, petit bonhomme.”
Je me relève. Je garde le livre plaqué contre ma poitrine pendant que je le suis. Ce n’est que maintenant que je remarque qu’il porte un adorable costume à sa taille ! J’en oublie d’apprécier la décoration luxueuse ou de me questionner sur le propriétaire des lieux. Je devrais m’affoler d’être prisonnière d’une dimension inconnue mais mes grandes iris clairs ne se détachent pas du majordome jusqu’à notre arrivée.
L’immense porte est intimidante. La voix soudaine qui résonne m’arrache un sursaut. Je déglutis, prends mon courage et me faufile dans l’ouverture. Le regard tourné en arrière, je fais un signe d’au revoir au gobelin avant de faire face à mon hôte.
“Dans ce cas, qu’aime le manoir ? Demande-je naïvement.”
Tout de suite, mon attention tombe sur le maître des lieux. Je peine à comprendre sa nature. La vie m’a toujours épargné leur rencontre bien que je me suis toujours fait curieuse de leur existence. Mais mon instinct y réagit de lui-même. Je le dévisage avec curiosité. Les autres ne m'ont pas menti : Les démons sont diablement séduisants !
Comment suis-je arrivée dans sa demeure ? A l’écouter, c’est la faute du livre ! Quel petit vicelard. Il me met dans une sacrée galère celui-là. Je parviens, au fil des secondes, à me délier de la peur que m’inspire l’inconnu. J’en reste intimidé par sa stature et bouleversée de multiples émotions. Tout ça, c’est tout nouveau pour moi ! Mais je ne vais pas me défiler. Un grand sourire se suspend à mes lèvres, je lui tends son livre.
“Je vous le rends !”
Son souffle s’écrase contre ma peau laiteuse. Mes joues se vêtissent d’un vif rouge. Il est beaucoup trop proche ! Je sens mon coeur s’emballer. Mes jambes tremblent sous le coup de l’émotion. Le masque de l’assurance se brise en milles morceaux et je tente d’articuler, d’une voix poltronne.
“Les anges déchus ne courent pas les rues pourtant…”
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