Une mise à disposition collective [Pv.]

La vie était belle pour Daisuke. Le garçon avait tout pour être heureux. A 17 ans, peu de jeunes de son âge étaient aussi épanouis. Il accumulait des résultats excellents au campus de Seikusu où il était scolarisé, était le leader de l'équipe de volleyball du club du même campus, enchainait les conquêtes féminines et faisait à peu près ce qu'il voulait grâce à la situation confortable de ses parents. On pourrait croire qu'il lui serait facile de se laisser vivre ainsi. Son Qi très élevé lui permettait d'assimiler rapidement tout ce qu'il lisait et de le comprendre.

Mais Daisuke n'était pas ainsi. Il lui fallait frôler l'inconvenance, vivre à la limite de l'acceptable voire même souvent de le transgresser. Sortir avec une fille n'était pas tout. Outre la tirer dans son lit, il aimait en profiter et surtout l'initier à des pratiques considérées au Japon comme honteuses. Il avait dans ses contacts quantité d'étudiantes ou même de femmes matures qui tremblaient dès qu'il les appelait ou leur demandait "un service".

Daisuke n'avait pas besoin d'argent plus qu'il n'en avait. Mais d'en gagner comme il le faisait le réjouissait. En vérité, il était un mauvais garçon sans morale. Il jouait de son physique avantageux pour piéger ses victimes puis ensuite les faire chanter. Jusqu'à présent, ses petits jeux ne s'étaient jamais retournés contre lui.

Ce soir là, il était de sortie. Pas n'importe où ... Le bar où il se rendait attirait les personnes en quête de discrétion pour des rencontres d'un soir. De l'extérieur, on pouvait se tromper et le prendre pour un bar cozy mais à l'intérieur, c'était un véritable terrain de chasse. Il y était arrivé tôt et s'était installé au comptoir, perché sur un tabouret. Vêtu d'un jean et d'une chemise élégante, il sirotait un cocktail sans alcool. il aurait pu prendre une bière car le barman était devenu un ami qu'il fréquentait lors d'orgies, mais si un contrôle survenait, il serait embêté. Le comble de cet établissement, c'est qu'il était situé juste en face du grand campus de Seikusu, dans l'une des rues festives les plus actives de la ville.

Daisuke tournait le regard vers l'entrée à chaque ouverture. Jusqu'à présent, il y avait principalement des hommes et seulement quelques femmes déjà prises. Le garçon avait envie de baiser salement, une femme mature ou en tout cas plus âgée que lui. Les jeunettes, il en avait sa claque car il devait se coltiner tout l'apprentissage au passage.

Aussi, quand ELLE entra, il sut aussitôt qu'il devait attaquer avant qu'un autre ne commence. Par chance, le tabouret à côté du sien était le seul libre. Il put tout à loisir mater cette magnifique brunette quand elle s'y installa. Un cul pareil ne se trouvait pas tous les jours et cette paire de seins comblerait n'importe quel pervers en manque de boobs. Bon, elle tirait un peu la gueule mais il se tourna vers elle pour ...

"Salut poupée! Je vois que t'es seule, tu permets que je t'offre un verre?"

Putain! Celui-là, il ne l'avait pas vu venir. Un type quelconque sortant de nul part l'avait devancé. Seul point pour lui, il était costaud ... maintenant il avait une gueule de raton laveur qui ne l'aidait pas. Daisuke fronça les sourcils et se tourna vers l'abruti, prêt à l'envoyer chier. Après tout, le type s'était inséré entre eux deux et avait son fion contre la jambe du garçon.

Kelly s'etait disputée une énième fois avec Alex. Oh, ce n'etait pas exceptionnel et c'etait là tout le problème. Leur couple, leur vie ensemble prenait une tournure de plus en plus cauchemardesque. Une part d'elle même espérait toujours que son mari change mais elle devait biens e rendre compte que plus le temps passait, plus il semblait ne pas vouloir faire d'efforts . Pourtant, elle en faisait elle. Mais c'etait comme si au fond, il ne se souciait  que de son intérêt. Pire, autant il semblait prendre de plus en plus al mesure de son rôle de père, plus il s 'éloignait d'elle . Elle était heureuse pour Liam, mais ce qui aurait dû les rapprocher les eloigner et c'etait finalement l'inverse de ce qu'elle esperait. 

Sexuellement aussi cela devenait compliqué . Autant à ce niveau, pendant un temps, cela fonctionnait relativement bien, autant depuis un moment il ne semblait même plus intéressé par son corps . Ce qui en soi était le pire des affronts pour elle . Car Kelly avait une haute estime d'elle même et donc de son corps .  Cela avait été son outil de travail et bon nombre d'hommes la desiraient . Et son époux, lui, faisait la fine bouche . De toute façon il était entrain de se taper une autre . Elle les avait et c'etait la raison du clash. Il avait nié mais il y avait quelque chose  et le ton était monté. Lui la traitait de parano et disait ne rien avoir à justifier . Elle estimait méritait respect et un minimum de considération surtout que visiblement il se tapait une gamine . Bref, c'etait la goutte de trop .

Alors Kelly avait pris la voiture et roulait, le laissant dans sa putain de villa avec leur fils . Où aller? Peu importe, elle avait choisi d'aller dans ce bar  branché qu'on disait ideal pour des rencontres et s'amuser. Pour être franche, elle ne cherchait pas forcement cela,  elle avait surtout envie de se vider la tête et d'être seul dans un lieu avec du monde, ce qui pouvait paraitre paradoxal . Et puis Si Alex voulait la retrouver, la savoir cii stimulerait peut être sa fierté .

Le temps de s'asseoir au bar et de commander un martini blanc qu'un boulet venait déjà l'accoster . Jetant un oeil sur lui, son égo ne savait pas si il devait se flatter d'attirer si rapidement les regards ou être vexé de la qualité du regard posé sur elle .  Le devisageant le temps de comander son verre et de le recevoir, elle sirota deux grandes gorgées et dit

Désolée mais je cherche pas de compagnie et comme tu le vois à mon doigt , je suis mariée à un sacré numéro  . Alex Sanderson tu connais ? J'ai même un gosse de quasi trois ans si tu veux tout savoir . Alors tu peux rester à me payer des verres si tu le souhaites, mais jamais tu poseras ne serait-ce qu'un de tes doigts sur moi.

Le pauvre ne meritait pas cela mais il prenait pour Alex et cela faisait du bien. Et sans vraiment penser qu'au fond être mariée et mère pouvait attirer  plus de convoitises encore, elle but une autre gorgée, son martini etant maintenant entamé de moitié . Ses longs cheveux noirs qu'elle avait attaché avec une pince croco noir par gain de temps, elle avait aux oreilles deux boucles en formes d'anneaux . portant aux pieds des chaussures à talons noires ouvertes  sur le devant, laissant deviner ses ongles vernis en rouge, comme ceux de ses mains, elle avait un pantalon noir plutot habillé , avec une ceinture blanche à la taille . Son sac à main posée devant elle sur le bar , elle avait comme haut un chemisier blanc avec dessous un top noir . Le tout couplé à des sous vetements mauves en dentelles, elle avait comme bijoux sa montre , son alliance , un bracelet au poignet droit et un pendentif autour du cou, avec le nom de son fils gravé derrière le médaillon qui contenait une photo  de famille aussi touchante que fake au fond. Leslunettes de soleil relevées sur le haut du crane, elle n'avait pas cherché à paraitre desirable ou provocatrice.

Oups, finalement, ce qui était arrivé était une bonne chose. Le type s'était fait rembarré comme une merde et était reparti la queue entre les jambes sans broncher. La nénette était super canon mais elle mordait ... pas le genre de fille à s'emballer pour grand chose alors ...

Daisuke avait fait marche arrière et restait face au comptoir, le nez devant son cocktail. A ce stade précoce, il ne prenait pas le risque ni de la dévisager, ni d'engager la discussion. Il était évident que la fille en avait gros sur la patate et qu'elle venait ici pour décompresser après un évènement personnel. La corde était sensible et Daisuke n'avait ni envie de prendre un râteau ni de se prendre la gueule avec elle si elle lui parlait comme elle l'avait fait avec le type. Aussi il ruminait, un peu maussade, les coudes sur le comptoir.

Tama connaissait Daisuke depuis un moment. Le barman avait capté l'intérêt du garçon pour la femme et avait été aussi surpris que lui de sa réaction brutale. D'ailleurs, à peu près tout le monde ici avait vu l'idiot prendre son tir direct. Tama s'adressa donc à son pote, sachant très bien qu'ils allaient jouer tous les deux.

"Ca n'a pas l'air d'aller jeune homme?"

Daisuke leva les yeux sur son ami et ne mit qu'une seconde à comprendre ce qu'il faisait.

"En effet, ça ne va pas. Ma copine me plaque et se met avec mon meilleur ami."

"Ah! Je suis navré pour vous! Et désolé de remuer les choses qui blessent."

"Non non, vous inquiétez pas. J'aurai dû le voir venir. Pourtant ce n'est pas faute d'avoir tout fait pour qu'elle soit heureuse. Enfin ... je pense. J'ai beau réfléchir, je vois pas ce que j'aurai pu faire de mal pour qu'elle me lâche comme une merde."

"Parfois, la vie nous dirige sur d'autres chemins que ceux qu'on attendrait. Faut s'y faire, c'est l'occasion de faire de nouvelles rencontres."

"Oui peut être. Vous devez en voir des tas comme moi."

Le barman rit joyeusement.

"Oui en effet, et comme je suis quelqu'un de sympa et compatissant, je vous offre le prochain verre. Et à vous aussi madame, car je vois bien que vous êtes ici car quelque chose ne va pas."

Tama prépara ses boissons, les posa devant ses clients et s'éloigna en leur interdisant de le remercier. Daisuke rit doucement, parfais comédien, cachant derrière un masque un peu défaitiste son amusement. C'est seulement à ce moment-là qu'il se tourna vers la femme. Elle était sapée comme une businesswoman et en dégageait d'ailleurs l'impression.

 Le garçon leva son verre.

"Je ne sais pas si effectivement quelque chose ne va pas mais en tout cas, je vous souhaite que tout aille bien. Ce barman est sympa mais j'adorerais que tout soit comme il le dit."

Il se replongea aussitôt après dans la contemplation de son cocktail.

Elle avait ecouté d'une oreille, perdue dans ses pensées. A vrai dire , elle se foutait royalement de ce qui était arrivé au jeune à côté .  Captant néanmoins le contenu, puisqu'il fallait être sourde pour ne pas pouvoir le faire, elle avait compris qu'il s 'était fait plaqué  et trahi en même temps. Bref le combo parfait et elle avait envie de lui dire que ce ne serait sans doute que la première fois d'une longue série tant les rapports humains la minaient. Elle repensait souvent à son couple avec Nicolas. Son premier amour , celui qu'elle avait trahi . Sans doute qu'elle avait raté le coche mais en même temps, si alex avait su la séduire, c'etait aussi parce que au fond, c'est qu'avec Nicolas quelque chose n'allait pas. De toute façon tout cela paraissait si loin .  Elle n'avait plus vraiment le temps de s'apitoyer et voulait assumer ses décisions , bonnes comme mauvaises

Merci

Dit-elle, en prenant son verre , fixant le serveur . Elle n'allait pas refuser, surtout si c'etait gratuit . Consultant son smartphone , en quête d'un message d'alex , elle leva la tête et la tourna vers le jeune homme qui avait entamé la conversation. la mère de famille de 27 ans le fixa et le détailla . Il etait jeune, faisait jeune et ne put s'empêcher de se dire que s'il presentait bien, il allait devoir s'endurcir un peu

cela ne va jamais parfaitement quand on est seule dans un bar à boire . Mais bon je ne me plains pas, d'aucun trouverait ma vie plutôt agréable . Et si ca peut vous rassurer , des ruptures vous en aurez encore .

Buvant une autre gorgée, elle avait répondu mais de manière assez courte et sans trop en dévoiler sur elle . De la pure politesse . Et s'il la prenait pour une businesswoman, elle ne l'etait  pas. Simplement, en effet, c'etait un look qu'elle aimait adopter depuis qu'elle était avec Alex, pour se montrer en quelque sorte digne du rang qu'elle occupait . Ce qui montrait encore une fois son envie de lui plaire . Mais tout ceci au fond, ce soir encore plus, est-ce que cela avait encore du sens ?

Buvant une autre gorgée, elle etait de nouveau centrée sur son smartphone, pas vraiment désireuse de discuter davantage avec le jeune homme . Consultant des photos de son fils , elle semblait avoir besoin de se booster un peu le moral . Au fond, quand elle y pensait, sa vie n'etait pas si mal . Il lui manquait juste le sentiment de compter un peu pour Alex. De se dire qu'elle n'avait pas sacrifié certaines autres relations pour rien . Buvant une autre gorgée, elle avait commencé à taper un message  qu'elle avait effacé plusieurs fois . Kelly n'avait pas envie de s'excuser auprès d'Alex ou de faire le premier pas . Elle lui en voulait trop . Alors, machinalement, elle avait commencé à jouer avec son alliance qu'elle touchait, comme si au fond , elle la brulait .

Ok elle n’était vraiment pas d’humeur. Sans être désagréable non plus, elle marquait la distance avec Daisuke et l’idée de la fourguer le soir même dans son lit paraissait plus être une utopie qu’autre chose pour le jeune homme. Dommage, elle semblait avoir un certain potentiel et il était sûr qu’elle devait envoyer du lourd. Avec un corps pareil, elle devait surement en avoir vu passer un paquet, de mecs furieux et incapables de lui résister. Entre eux, le pont était coupé … d’ailleurs il n’avait jamais été établi. Aussi Daisuke laissa tomber le plan qu’il envisageait et se renfrogna dans son coin. Le barman s’aperçut de cet abandon de dossier et haussa les épaules. Pas grave, il y en avait d’autres à lever. Cette femme était bonne mais Daisuke avait raison : éviter de se prendre la tête était une évidence surtout quand il s’agissait d’histoires de cul.

Cependant, il avait l’œil. La brune pianotait sur son portable, ressassait sur sa messagerie, et matait des photos d’un gamin. Elle cogitait et il en déduisit qu’inconsciemment, elle n’était peut-être pas venue pour rien. Elle restait focalisée sur sa bague qu’elle manipulait comme si elle la blessait. Elle souffrait sans aucun doute d’une déception sentimentale. Avec tous ces éléments, le barman changea d’avis. Pour qu’elle devienne une chienne avide en manque de sentimentalité, il fallait juste qu’une étincelle vienne l’allumer. Daisuke mon pote ! Tout n’était peut-être pas perdu ! Tama attendit que son ami se lève pour aller pisser pour le rejoindre brièvement.

"Hey mon pote, lâche rien, tu peux te la faire."

"Non c’est mort, elle est aussi froide qu’un glaçon, j’ai pas envie de me prendre la tête."

"Tu veux un coup de main ?"

Dire et ne pas dire. Dans certains cas, il fallait savoir être discret et éviter de préciser ce que l’on pensait, surtout quand on plongeait dans l’illégalité. Par coup de main, Tama proposait tout simplement de diluer une substance dans le verre de la brune qui la rendrait plus qu’entreprenante. L’avantage de cette poudre d’origine synthétique et produite en laboratoires clandestins était qu’au bout d’une heure, elle disparaissait totalement de l’organisme. Ses effets en revanche étaient fulgurants et duraient au-delà des espoirs de bien des hommes. Physiquement, les consommateurs éprouvaient un besoin irrépressible de forniquer et la volonté d’y résister était complètement annihilée. Le fantasme se mêlait à une impression de braver des interdits et de cette consommation résultait bien souvent des situations abracadabrantes, souvent mises à tort sur l’alcool généralement usé de pair. Daisuke saisit aussitôt l’allusion.

"Quel prix ?"

"Le même que d’habitude mon pote."

Tama restait prudent et ne s’amusait pas à vendre ce produit dans son bar d’habitude. Mais là, connaissant Daisuke et les bénéfices qu’ils pourraient en tirer, il était prêt à le faire.

"Ça me va, on le fait."

"Ok, laisse-moi faire."

Petit à petit, l’ambiance chauffait et la réputation du bar se dévoilait. Des couples d’opportunité se formaient et dansaient langoureusement en s’échauffant mutuellement. Comme toujours, il y eut bien à un moment quelqu’un de plus euphorique que les autres qui fit teinter la cloche du bar. Tournée générale ! C’est à ce moment-là que Tama posa devant la fille sa boisson trafiquée. Daisuke suivait des yeux son manège et profita d’un mouvement des clients au bar pour se rapprocher d’elle sans être pour autant envahissant. Il se tourna et lui présenta son profil avenant en regardant les danseurs se déhancher. Il ne restait plus qu’à attendre.