J'attendais ce weekend dans la nature avec impatiente. Une manière de me couper du tumulte de la ville et de la pression du quotidien. J'avais quitté la ville aux aurores, vêtu d'un pantalon de randonnée moulant et d'un haut proche du corps, emportant dans mon coffre mon sac à dos. Après m'être garé sur le parking absolument vide de la forêt, je chercha ce nouveau chemin que je voulais inaugurer. Il me fallut presque 20 minutes rien que pour en dénicher le départ. Il n'était manifestement pas souvent utilisé, la nature ayant largement repris ses droits. La destination était toutefois prometteuse car j'étais censé arriver après 7 heures de marches au bord d'un lac immaculé.
Après 10 heures de marche, je compris que quelque chose clochait: aucune trace d'un lac ni même d'une rivière. Au loin, de la fumée s'échappait de la cime des arbres. Peut-être un autre randonneur qui pourrait me renseigner. J'accéléra le pas pour finalement découvrir que ce n'était pas un feu de camps mais la cheminée d'un large manoir. Tant pis, j'allais quand même tenter ma chance.
Alors que le soleil s'apprêtait à se coucher, j'arriva enfin face aux lourdes portes de la belle bâtisse baroque. A l'entrée, une inscription: "Café Kôsho ". Ca alors! Un café dans la forêt et de surcroit dans un manoir ce n'était pas courant. Mais c'était une très bonne nouvelle, avec un peu de chance je pourrais même y passer la nuit avant de faire le chemin du retour le lendemain matin.
En rentrant, je m'arrêta net et me demande si ce n'était pas un mirage. L'endroit était tamisé, joliment décoré et accueillant mais un détail le rendait très original. Les quelques serveuses que je pouvais apercevoir était vraiment très légèrement vêtues. A cette heure là, il n'y avait pas d'autres clients de sorte que j'attira immédiatement l'attention.
Gêné, je pris place dans un coin. Je ne parvins pas à trouver un menu et fit un signe à la jeune femme la plus proche pour qu'elle puisse m'aider.
Je suis navré de me présenter dans cette tenue... je suis un randonneur perdu.
Face à moi, le corps dénudé de la serveuse était tout droit sorti de ses rêves les plus fous. Seuls quelques éléments de latex venait sauver in extremis sa pudeur. Je tenta toutefois de faire comme si de rien n'était. Après tout, c'était peut-être simplement une communauté écolo ou naturiste.
Je ne veux surtout pas abuser de votre gentillesse, je souhaiterais simplement me restaurer un peu et éventuellement passer la nuit dans votre belle auberge. J'ai de l'argent évidemment, ce n'est pas un problème.
Il fallait quand même éviter qu'elle pense que j'étais là pour profiter de leur hospitalité sans aucune contrepartie.