Bastien venait de rentrer chez lui après une journée épuisante au travail. Il laissa tomber ses vêtements dans le salon et entra nu dans la salle de bain, se glissant sous l'eau brulante de la douche à l'italienne. C'est à ce moment là que son téléphone dédié aux urgences sonna.
-Mais c'est pas possible!
Furieux, Bastien sortit de la douche et attrapa le smartphone la main dégoulinante.
-Maître Hachimato, excusez-nous de vous déranger. C'est le commissariat central. Nous avons une jeune femme en garde à vue. Elle ne veut pas dire son nom mais elle dit vous connaître. Elle vous veut comme avocat.
Cela faisait bien longtemps que Bastien ne prenait plus de nouveaux clients et il était certain de ne défendre aucune jeune femme en matière criminelle. Cela l'intriguait quand même. Et si elle l'avait fait appeler, c'est que normalement elle avait de quoi s'offrir ses honoraires exorbitants.
-Très bien, je serai là dans 30 minutes.
Bastien termina rapidement sa douche et enfila un nouveau costume, bleu sombre. Il attrapa son attaché case et téléphona à son chauffeur qui pensait à tort sa journée terminée.
Une trentaine de minutes plus tard, Bastien poussa les portes du commissariat. Certains policiers le détestaient car il avait l'art de faire libérer les prévenus sur des nullités de procédure. D'autres l'admiraient secrètement. De son côté, Bastien s'en fichait totalement: seul lui importait de faire libérer son client, à tout prix. Il salua la policière en charge de l'enquête de sa cliente inconnue et parcouru un dédale de souterrains pour arriver dans une petite salle sans fenêtre avec en son centre une table et deux chaises. Il s'installa en attendant sa cliente: il avait droit à une heure en tête à tête avec elle loin des oreilles des policiers afin de la préparer à l'interrogatoire qui allait suivre.
La porte s'ouvrit finalement et il aperçut sa cliente. C'était certain, il ne la connaissait pas. Elle avait donc menti à la police. Surtout, il fut surpris par son jeune âge. Elle n'avait probablement même pas 20 ans. Il fallait reconnaitre toutefois que son physique était loin des femmes qui fréquentaient d'habitudes les cellules du commissariat et qui ressemblaient souvent à des joueurs de rugby. La jeune femme était de petite taille avec de longues nattes et surtout des formes à rendre fou n'importe quel homme.
-On ne se connait pas.. Et vu votre âge je doute que vous soyez en mesure de régler mes honoraires, je suis navré. Je vous invite à demander un avocat commis d'office. Et d'ailleurs, que vous est-il reproché?