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La méchante reine | Wilgerin

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Gerd:
Depuis que Gerd avait posé le pied dans les environs, les rumeurs n'avaient cessé de gonfler. Il y avait cette légende, ce patchwork de récits alambiqués parfois contradictoires, mais toujours d'accord sur la même affaire de reine elfique démoniaque dirigeant une horde de monstres au plus profond d'un bois maléfique. Aujourd'hui encore, elle envoyait parfois ses sbires enlever des enfants pour les dévorer.
Les rois locaux refusaient d'en parler mais avaient placé des poteaux frontaliers pour faire savoir que nul ne pouvait franchir la limite de ce bois. La menace était donc, semble-t-il, bien réelle. Gerd avait même pu constater les traces du passage d'un monstre il y a plusieurs années sur le puits d'un petit village isolé et terrifié.
Et si les rois refusaient d'affronter la réalité, les paysans s'étaient cotisé, au mépris des frontières, au mépris des lois. Ils avaient constitué une belle bourse et étaient prêts à négocier : esclaves, virginités, terres... Tout pour être débarrassés de l'odieuse reine !

Le sorceleur s'était senti forcé de pénétrer le bois afin de constater lui-même l'étendue de la corruption des lieux. Une telle menace n'était pas commune à ce niveau des contrées du chaos. Souvent, on n'avait pas de rapports si inquiétants en termes de monstres avant d'avoir approché des landes dévastées au point de pouvoir sentir un fond de soufre dans l'air.
Ici, l'air été pur.
Mais, en approchant du bois, le médaillon du sorceleur s'était mis à trembler et ses poils s'étaient dressés dans sa nuque.
Il y avait de la magie à l'œuvre ici.
Il allait falloir être prudent.
Il ne savait pas s'il trouverait une vilaine reine elfique ici, mais il était certain d'une chose : un sort puissant avait changé cet endroit radicalement et il était effectivement dangereux d'y pénétrer.

Fort heureusement, le danger et lui faisaient une bonne paire.
C'est pourquoi il s'aventura à l'intérieur, à la recherche de la vérité.

Wilwarin:
Cela faisait quoi?... des mois que les Rois des pays voisins essayaient de se débarrasser d’elle. La reine qui se retrouvait victime des enfantillages des rois ce nommait Wilwarin. Elle n’était pas réellement une méchante reine. Elle prenait soin de son peuple, les protégeaient et faisait son devoir. Mais malgré cela des rumeurs couraient. Elle n’était qu’une vile créature affreuse, terrible et sanguinaire. Cela la faisait rire parfois les ragots que les paysans des pays voisins racontaient à son sujet. Personne ne l’avait réellement vue et pourtant tout le monde croyait à la laideur de sa personne.

Elle n'avait pas de corne... pas de langue fourchue...pas de queue de démon. De verrues et autres mochetés que les vilains, selon les paysans, possédaient.  Wil avait les trait de son peuple avec une peau plus foncée, plus noire que les autres.  Elle n’était pas si horrible que cela. Si elle agissait ainsi c’est qu’ils l’y obligeaient. Ils ne voyaient en elle qu’une diabolique méchante reine. Donc... Pour avoir la paix autant jouer ce rôle.


Elle n’enlevait personnes mais les intrus mal intentionnés qui osaient s’aventurer dans ses bois... le regrettaient toujours à la fin.Les pancartes avec les règlements... n’étaient pas placer un peu partout à l’entrée de la forêt. Les villageois les avaient posé la pour prévenir les imbéciles qui se tenteraient a les franchir. Elle avait bien penser qu’ils finiraient par abandonner... et les laisseraient tranquille son peuple et elle. Mais non. Jours après jours. Les plus courageux, ou les plus idiots, pénétraient les bois pour y mourir bêtement. Que ce soit des gens normaux, de simple curieux ou des assassins envoyer par les rois.. personne ne franchissait les bois pour arriver jusqu’à elle.

La belle reine regardait pas l’une des fenêtres de la salle du trône. L’air semblait curieusement lourd... Comme s’il y avait un danger que allait bientôt la menacer.

-Ma Reine! Nous avons repéré un intrus dans la forêt.

Wilwarin regardait le soldat qui venait d’entrer en trombe dans la salle du trône. Elle soupira et alla s’asseoir sur le trône.

-Allez le capturer.  Soyez prudent. Forcez le a quitter nos terres... et s’il résiste amenez le aux cachots...

Le soldat compris et fit une révérence avant d’aller avec sa troupe à la recherche de l’intrus. Pendant ce temps la belle reine demanda à l’une des servantes de préparer son bain extérieur. Elle avait envie de profiter de l’air doux, mais lourd, du dehors alors qu’elle s’y prélasserait. La servante s’executa et alla rapidement préparer le bain de sa reine. Wilwarin se leva et regardait encore dehors... quelque chose lui disait qu’elle allait être surprise dans si peu de temps.


Puis elle alla vers la sortie par la droite. Il y avait un jardin aux fleurs magnifiques, et caché entre elles un immense bain. La servante avait rempli le bain avec de l’eau chaude. On pouvait voir la vapeur s’élever lentement.  La reine, avec l’aide de sa servante se dévêtit avant d’y entrer. Elle poussa un soupire de bien-être. Une fois dans l’eau la servante lui attacha ses longs cheveux en un chignon pour reste au sec.  Elle se trouvait de dos aux bordures de la forêt et donna congé à sa servante.  Curieusement elle se sentait observé. L’intrus était-il déjà arrivé jusqu’ici? Et ses soldats? Les avaient-il tous déjouer? L’elfe resta silencieuse, feignant l’insouciance. Elle était entourer de fleur... elle allait pouvoir se défendre au besoin. Elle ferma les yeux et écoutait en silence... Qu'allait-il se passer maintenant?

Gerd:
La forêt semblait ancienne, pourtant le sorceleur, connaisseur de bien des plantes, pouvait reconnaître leur relative nouveauté. Bien des arbres et des buissons ici étaient plus jeunes que lui, mais ils lui donnaient pourtant l'impression de faire deux fois son âge. La magie était puissante ici et le lien entre le sort et la croissance végétale était évident.
Gerd commençait à douter qu'il finisse par trouver des monstres de chair et de sang ici. La véritable menace était la forêt elle-même. Il était donc très prudent, si prudent que la petite troupe envoyée pour le capturer ne le prit pas par surprise. Les Elfes étaient des êtres légers et gracieux, mais ses sens étaient aux aguets et les repérèrent bien avant qu'eux le repèrent, lui. Et, d'ici à ce qu'eux le repèrent, il avait déjà consommé la potion appropriée.

Gerd se laissa envelopper par leur embuscade et entendit les cordes des arcs se tendre et le bois plier. Il s'arrêta alors et, après un bref silence, il laissa échapper une bombe fumigène. L'explosion de fumée blanche lui permit de se déplacer hors du champ de tir avant que les archers, surpris, décochent leurs flèches, qui sifflèrent sans atteindre leur objectif.
Le sorceleur avait tiré son glaive d'acier et utilisa la végétation avec non moins de panache que les Elfes, apparaissant pour frapper et disparaissant aussi sec. Il était bruyant lorsqu'il passait à l'attaque, mais rapide et léger lorsqu'il se faisait invisible. Les hommes de Wilwarin formèrent un cercle défensif pour se retirer en bon ordre, mais le mutant tomba des frondaisons en son centre, et sa lame eut tôt fait de réduire les rangs. Il était rapide, réactif, fort ; il domina les combattants elfes et les défit.

Si la victoire l'avait amusée, la rencontre avec les Elfes tirait à Gerd de nouvelles interrogations. Clairement, les histoires des vilains limitrophes étaient grandement exagérées et inventées. Il n'avait trouvé ici que la trace d'une puissante magie végétale et d'une armée professionnelle. Jusque là, rien ne corroborait les histoires de monstres et de reine maléfique.
Pourtant, il ne pouvait totalement ignorer les disparitions ; ou la récompense. C'est pourquoi il poursuivit et finit par arriver au palais de la reine, usant de ses Signes pour duper et distraire la garde et s'y infiltrer sans donner l'alerte.
Il n'était pas encore entré, mais les jardins étaient déjà là, sans murs ni barrières. Les Elfes se sentaient si bien protégés qu'ils en dépréciaient la valeur d'une bonne vieille muraille de pierre ou d'une simple délimitation barrée. Le passage de la forêt aux jardins était si subtile qu'il faillit être pris par surprise, et seule la fumée s'échappant d'un point d'eau chauffé l'alerta à temps.
Caché, immobile, il observait une Elfe, dos tourné à la forêt, se prélassant dans l'eau chaude tandis qu'une autre quittait son service en silence. Le calme régnait et de grands massifs floraux isolaient cet endroit.

Gerd aurait probablement dû se méfier de la magie, mais il avait fini par faire abstraction de son médaillon qui gigotait à son cou sans arrêt.
Il s'approcha de l'Elfe immobile en faisant le moins de bruit possible, pensant l'attraper par surprise, mais il comprit qu'il tombait dans un piège seulement lorsque son sixième sens lui aboya de filer.
Il était déjà trop tard pour ça.

Wilwarin:
La belle reine ne savait pas comment ses gardes se débrouillaient avec l’intrus. Elle espérait simplement qu’ils ne seraient pas tous morts. Elle trouverait cela triste de perdre des membres de son peuple. Elle en avait tellement déjà perdue... C’était pour cela la foret gigantesque qui entourait son royaume. Les arbres... la flore et la faune qui devait paraître si effrayante vue de l’extérieur.  Wil pouvait comprendre qu’elle faisait peur aux gens qui ne connaissaient pas la vérité. Mais si personne ne cherchaient à la connaitre... Ces rumeurs continueraient de se propager.

La jolie reine ne faisait que jouer le rôle qu’ils pensaient tous qu’elle était. Elle... Une vilaine et méchante reine? ... Bref... un intrus était dans la forêt et les gardes avaient repéré ses traces. La jolie reine ordonna donc de le trouver et de le mener jusqu’à elle. Cet intrus était sûrement un assassin... Ou encore un voleur? Ou  pire... un idiot ... C’était probablement un idiot... Il était ici malgré toutes ces rumeurs et ces avertissements? Personne de censé ne viendrait ici...  C’en était presque rigolo. Plus elle y pensait plus elle se disait qu’elle voulait voir de quoi avait l’air cet intrus.

Ses soldats avaient tout fait pour le retrouver et le capturer mais cela ne se passait pas comme prévu.  Cet intrus était bien plus dangereux qu’ils ne l’avaient cru. Ils se firent déjouer et battre l’un après l’autre. La reine ne savait pas encore que son peuple avait perdu. Le nombre de gardes avaient étaient redoublés et ils patrouillaient sans arrêt afin de trouver celui qui avait osé franchir la forêt. Ils devaient protéger leur reine adorée. La reine qui allait se prélassée dans un bain chaud en plein air dans son petit jardin secret.  Sa servante avait bien préparer le bain et l’aida à se dévêtir pour qu’elle puisse y prendre place avant de pouvoir partir. Wilwarin ne se sentait pas menacée.

Maintenant assise dans son bain, la reine pu se détendre un peu avant d’entendre du bruit derrière elle. Il semblerait qu’elle ne soit plus seule. La personne la regardait. Elle pouvait le sentir. Les yeux qui la détaillait. Enfin qui détaillait ce qu’il pouvait voir. La jolie elfe resta silencieuse, immobile en demandant mentalement aux plantes qui l’entouraient de lui venir en aide. Les racines de certaines se dirigeaient discrètement vers l’intrus. S’il se montrait hostile, il se ferait attraper.  L’Intrus se rapprochait. Les yeux fermés, Wil l’entendait. Il se montrait plutôt discret. Comment était-il parvenu jusqu’ici d’ailleurs?  Les racines des plantes se rapprochaient de plus en plus de lui, certaines commençaient même à s’enrouler autour de ses pieds, montant sur ses jambes.

-Je ne crois pas attendre un visiteur... et encore moins pendant l’heure de mon bain.

Wilwarin tourna la tête et le vit. Elle se tourna pour le regarder de face. Il était armé et semblait être l’un des assassins envoyés par ses charmant voisins. Elle posa les bras sur le rebord du bain et le détaillait. Elle finit par soupirer et se releva, lui montrant son corps nu, sans aucune gène. Elle resta debout dans la bain, son regard doré planté dans le sien, alors que les racines l’immobilisèrent peu à peu.

-Alors... Êtes-vous venu tuer la méchante reine vous aussi?


Il pouvait toujours se défendre, elle ne l’attaquait pas. Elle le retenait simplement, se montrant prudente.

-Ai-je réellement l’air d’un monstre?

Gerd:
Piégé, comme un bleu. C'était humiliant.
Gerd sentit trop tard la résistance que les plantes mouvantes lui opposaient après s'être enroulées autour de ses jambes. Il essaya de se débattre, évidemment, de se dégager, mais quelques ruées et le ton calme de l'Elfe lui confirmèrent vite qu'il ne s'en dégagerait pas comme ça. L'énergie magique qui les dirigeait les avait aussi nourri et fait croître. Elles étaient fortes et solides.

Évidemment, il avait plus d'un tour dans sa besace, mais son interlocutrice ne semblait pas vouloir lui nuire tout de suite et les plantes ne s'attaquaient pas à ses bras. Il resta donc passif, bien qu'à l'affût, prêt à bondir. Un signe d'Igni et un glaive en mains sauraient le dégager, mais il devait évaluer la menace et ses options.
L'Elfe, d'ailleurs, finit par lui faire face. En tenue d'Eve, elle exposait des formes d'une opulence rare pour sa race, des formes qui ne manquèrent pas de faire forte impression au mâle fort en testostérone qui lui retournait un regard bleu scrutateur.
Ses mots résumèrent ce qu'elle était, mais il l'avait déjà deviné.

"Vous êtes la reine elfe," observa-t-il, simplement pour confirmer qu'il avait bien saisi. "Et vous commandez aux plantes."

Il se dandina. La prise des plantes ralentissait son flux sanguin dans ses jambes. Le mouvement fit simplement serrer un peu plus la plante et il se résigna à ne pas bouger.

"La monstruosité n'est pas vraiment une affaire d'apparence. C'est une affaire d'esprit."

Il renifla en tournant la tête, avisant les alentours. Ils restaient seuls. Nul doute qu'une sorte d'alarme végétale pouvait avertir la garde au besoin. Soit elle ne se sentait pas menacée, soit elle voulait, elle aussi, le ménager pour le moment.
Il finit par revenir à la reine pour s'expliquer.

"Je suis Gerd, un sorceleur. On m'a promis un paiement substantiel pour enquêter ici, alors je suis venu enquêter. Et, oui, si mon enquête révèle une monstruosité ici, je serai contraint de l'éliminer." Ce n'était pas une menace, juste une simple explication quant à son domaine d'activité. "Pourquoi barricader votre peuple dans cette forêt dangereuse et m'envoyer vos soldats ?"

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