Plan de Terra > Les contrées du Chaos

La sorcière et la Putain {ft.}

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Olympe Polyxena:
Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)la tenue de Olympe : https://www.pinterest.ch/pin/300052393935278775/
Olympe ferme la lourde porte de Chez Mère sur les bruits de La Ville. Le bâtiment est si bien construit que l’on n’entend plus rien, une fois entre ses murs. S'adossant contre le bois épais, elle soupir et ferme les yeux, tenant contre sa poitrine une tenue emballée.

« Tout va bien ? »

Le Gnoll qui sert de gardien du bordel en ce moment, la regarde de son poste. Il s’approche et l’aide à se remettre sur pied correctement, prenant le paquet d’entre les mains de la prostituée.

« Merci beaucoup. »

Même une créature aussi peu encline à la douceur que Galanard devient presque délicat lorsqu’il s’occupe de Olympe. Son regard a ce don. Vous apaiser au point où vous en oubliez si vous étiez énervé ou non…

« Vous pouvez déposer ça dans ma chambre ? Je vais aller saluer Mère et… »

Olympe ne termine pas sa phrase. Elle faut souvent ça. Parle et s’arrête lorsqu’elle se rend compte qu’elle bascule dans les futilités. Pour que ça ne devienne pas inconfortable, elle sourit, l’air de s’excuser, puis tourne le dos et s’en va.



« Mère. Des nouvelles de ces recrues ? »
« Ah Olympe. »

La vieille femme déposa ses binocles sur le bureau devant elle et se leva pour aller embrasser son « aînée » (statut de prostituée la plus élevée dans la hiérarchie. Cela n’a rien à voir avec son âge) sur les deux joues. Avec chaleur et une pointe de reproche dans la voix, elle soumis Olympe à un questionnaire en bonne et due forme.

« Alors ? Tu m’as manqué mon petit. Comment était-ce ? Les clients ont-ils été corrects avec toi ? N’en ont-ils pas voulu plus que ce qu’ils pouvaient payer ? Olympe…tu as l’air fatiguée. »

La main en peau de parchemin lui effleure le visage et disparaît dans les replis des vêtements de Mère. Elle tend une petite bourse à Olympe.

« Tiens. Et dis moi tout. »

Olympe prit la bourse sans vérifier le contenu. Cela serait vexant pour Mère, qui verse l’argent de poche avec une rigueur toute militaire. Hors de question de donner moins ou plus sans prévenir l’employé au préalable. La putain enfoui donc la bourse dans les replis de sa tenue et remercie Mère, avant de se laisser tomber fond un fauteuil.

« C’est aller. Ils en ont beaucoup demandés, mais ils ont payés. »

Olympe tend à Mère une sorte de petite boîte remplie de papiers colorés. (Des billets de banque. Toute monnaie est accepter, mais Mère est encore perturbée lorsque ça ne brille pas.) Mère l’accepte et la range, non sans un regard gourmand sur l’argent que contient la boîte.

« Je pense qu’ils sont fidélisé. »
« Bien. De mon côté, les recrues vont arriver d’ici quelques jours. Deux semaines maximum. Ce sont des esclaves qui se sont échappés d’un harem. Si j’ai tout compris. Notre contact m’a dit qu’il va essayer de ne pas se faire repérer. Ce serait con que nous nous retrouvions avec le propriétaire sur le dos… »

Olympe sourit. Oui, ce serait bête. Dangereux surtout. La Ville ne peut pas commencer à se mettre à dos des seigneurs. Mais Mère refuse de laisser des personnes dans la misère. Seulement, peu de recrue restait au bordel. Certaines préféraient sortir et trouver un autre travail. Ce qui était compréhensible. Après avoir écouter patiemment Mère radoter quelque peu sur les événements qui se sont produits durant l’absence de Olympe, cette dernière prend congé.

De retour à ses quartiers, Olympe est bien heureuse d’être de retour. Quitter la maison pendant des jours est contraignant. Habituée à son confort, les voyages ont tendances à la fatiguer. Pourtant, il y a quelques années, elle était au contraire heureuse de partir de temps en temps de la ville. Mais avec le temps, peut-être l’âge ou les habitudes et les attachements auprès des employés et de Mère, rendent les séjours en dehors de La Ville presque pénible. Ce sera amusant les vingt-quatre premiers heures…

Lasse, Olympe se laisse laver par Alice, une de ses protégée. Son minois et ses oreilles pointues en font une prostituée attendue malgré sa petite taille.

« Alice, je vais me reposer un peu. Prépare la nouvelle tenue pour mon réveil. »

La jeune créature acquiesce et termine de préparer Olympe, la laissant ensuite se mettre au lit.

….

A son réveil, Olympe a chassé de son corps les dernières fatigues du voyage. Celles que le bain n’est pas parvenu à décrasser. Elle se frotte les yeux et va enfiler la Robe qu’elle a rapporter de son voyage, laissant le tissu fin caresser son corps frissonnant. Le métal de l’or était froid sur sa peau encore chaude de la chaleur du lit. Mais fidèle à elle-même , jusque dans la solitude, elle ne laisse rien paraître, sa peau seule réagit par un frisson.
Une fois habillée, pieds nus comme la plupart des employés du sexe de la maison, elle sort de ses appartements après avoir tout juste pris la peine de brosser ses cheveux ou de mettre un peu de rouge sur ses lèvres.

Ses pas la dirigent à l’entrée, où elle salue les employés qui attendent les clients et le Gnoll à l’entrée.

« Merci d’avoir déposé mon colis hier. »
« Oh ..c’est rien. »

Le Gnoll ne sait pas accueillir la gratitude. Olympe lui sourit simplement et va voir la loge des recrues. Actuellement, elle en avait 4 sous son aile. Alice, mais également des jumelles de race  inconnue, adepte de magie noire, Marie et Ange. Puis la plus ancienne qui va bientôt passer prostituée si elle le désire, Astrid. Ancienne princesse ayant fuit son royaume pour éviter un mariage forcé. Olympe l’aime beaucoup, mais sent que la jeune femme ne restera pas ici. Mère pense l’envoyer chez Père, où elle aurait plus sa place.

« Olympe ! Tu viens nous expliquer de nouvelles choses ? »
« Oui. Installez-vous et en silence. On va lire un peu. Il n’y a pas beaucoup de client, autant en profiter. »

La pièce où se trouve le petit groupe se trouve près de l’entrée de derrière. Une entrée pour les vendeurs au porte à porte et les commis. La porte principale étant réservée à la clientèle et aux prostituées. Des panneaux l’indiquent dans la rue (si on sait lire dans une des trois langues qui sont chacune de plusieurs royaumes.), mais il y a également une personne devant la cathédrale qui saura vous guider.

Baignée dans la pénombre d’un lustre auquel il manque quelques ampoules, les recrues sont dos à la porte ouverte, toutes dans leur tenue de recrue, une petite robe sobre de couleur sombre, à écouter les histoires libertines qui sortent des lèvres gourmandes de Olympe. Face à la porte, elle lève de temps en temps ses yeux pour savourer les expressions de son public, mais également pour s’assurer qu’on n’a pas besoin d’elle. Car à l’accueil, ce soir, il n’y a pas grand monde, si ce n’est quelques employés, qui seront potentiellement pris à un moment ou un autre, par un client.

« …les cuisses de la pucelle était ouverte devant la jeune femme. C’était la première fois qu’elle avait loisir d’observer le con d’une semblable. Quelles jolies lèvres rosés…humides….une fleur qui s’ouvre. Ce fût l’image qu’en eu l’héroïne…. »

La voix est basse. Un chuchotement parfois, durant le récit qui raconte l'histoire de deux femmes. Il est également important pour que les recrues se familiarisent totalement avec la différence entre les physiques et les sexes. Olympe continue, bien que son regard se lève de plus en plus vers la porte, tandis que quelqu'un approche.

Olympe Polyxena:
Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)(On sent que c'est la reprise ? )
Olympe parcoure les mots des yeux, les laissent s'échapper de ses lèvres avec facilité. De temps à autre, son regard passe sur son public et elle en profite, entre deux paragraphes, pour corriger la posture ou les manières d'une jeune femme. Tandis qu'elle termine de réprimander Alice, une voix se lève, hésitante. Tous les visages se tournent vers la source.

“Excusez-moi… Je… Je suis vendeuse ! Je… Voudrais savoir à qui m’adresser pour proposer mes produits ?”

"Elle est belle ! "
"Shhhh"
"On ne t'a rien demandé toi..."
"Elle a des gros seins."

Olympe soupir avec un air de "veuillez pardonner mes filles...elles sont idiotes parfois." Et pose le livre sur les genoux de Alice.

"Bonjour, normalement, c'est mère qui s'occupe des achats pour la maison, mais..."
"Vous vendez quoi ?!"

Les filles se ruent sur la rousse, l'assaillant de questions sans même prendre la peine d'écouter les réponses. Un brouhaha sans nom qui aurait effrayé le plus aguerris des guerriers. Olympe se contente de les regarder, secouant la tête devant leur manque de délicatesse parfois, mais souriant, attendrie par leur comportement enfantin. Elle tape doucement dans ses mains, n'ayant pas besoin de hausser le ton pour se faire entendre.

"Les filles, je pense que vous avez à faire dans la maison. Allez voir si l'on n'a pas besoin de vous. Nous sommes peu en ce moment."
"Mais elle vend des trucs !!!"
"Je m'occupe de ça et si c'est intéressant, je suis certaine que notre invitée ici présente sera ravie de vous montrer."

Olympe n'a jamais besoin de s'énerver pour se faire obéir. D'ailleurs, les recrues, après avoir quelques instants pesés le pour et le contre, laissent traîner leurs yeux envieux sur la poitrine de la vendeuse, et se dispersent dans des chuchotements excités.

"Je suis navrée. Elles sont...si imprévisibles parfois."

D'un sourire, Olympe invite la jeune femme à la suivre dans les couloirs aux plafonds drapés de couleurs, donnant au lieu une atmosphère bohème.

"Mère est partie, mais...Peut-être pourrions nous nous entretenir ensemble ? Mais pas ici..."

Olympe la conduit jusqu'à ses appartements personnels. Elle lui fait traverser les couloirs dans le froufroutement de leurs vêtements. Ses pi3ds nus, moins bruyants que les souliers de la rousse, qui claquent et résonnent sur les pierres. Silencieuse comme souvent, Olympe sourit ou soupir lorsquun bruit émane d'une porte close. La prostituée ouvre de grandes portes en bois et pénètre son petit royaume.

Une vaste chambre encombrée d'oreiller, aux tapis persan et meubles de bois précieux. Une coiffeuse, un boudoir et un secrétaire fermé. Des miroirs, des décorations de cuivre et d'or. Comme dans le reste du bordel, au plafond, des pans de tissus sont accrochés, formant un ciel coloré et satiné. Chaleur et confort, une odeur musc et santal flotte dans les airs. L'odeur de Olympe que viens troublé le parfum de la rousse. La brune ne prend pas la peine de s'excuser des vêtements éparpillés sur l'Ottoman au pied du lit, ni semble s'inquiéter du désordre de sa couche.

" Installez vous seulement"

Olympe lui indique deux fauteuils face à face, près de la seule fenêtre de la pièce pourtant grande. Mais c'est une fenêtre haute, du sol au plafond, camouflée par un rideau de lin Safran. La lumière de la ville qui passe au travers donne une impression de constant coucher de Soleil.

"Je manque à toutes les politesse. Je suis Olympe Polyxena, de la maison de Mère. Je suis ici l'aînée, celle qui gère la maison en cas de l'absence de notre maquerelle. Et vous êtes ? Petite vendeuse ?"

Olympe sourit, tout en déposant sur la petite table ronde entre les fauteuils, un plateau avec deux petites tasses de thé aux plantes et un bol remplit de fruits secs. Elle s'installe dans un des fauteuil, soulagée de pouvoir enfin goûter au confort.

Les yeux de Olympe, ce regard constamment endormi, semble-t-il, détaillent le feu de la chevelure, les rondeurs qui serait certainement un avantage ici et remonte sur le visage, s'attardent sur les lèvres qui délivrent l'identité de leur détentrice. Cette jeune femme plairait à Mère, c'est certain...

Olympe Polyxena:
A-t-elle peur ? Mélusine ne semble pas sereine et Olympe le voit. Le sent. Aux gestes de la demoiselle, mais aussi à sa respiration. Ses balbutiements, ses hésitations dans les réponses. Peut-être n’est-ce pas de la peur, mais de l’appréhension ? Peu de gens aiment venir dans un bordel s’ils n’en sont pas clients. La crainte de se faire happer par leur propre désir pu de se laisser tenter par une des diablesse, un des diable qui sévit dans le coin. Le péché de chaire selon certains est en réalité celui que l’on est le plus prompt à consommer. D’où vient ce désarroi jeune fille ? Se demande Olympe. Mais elle l’écoute après avoir tant parler, du moins en a-t-elle l’impression.

«  Juste Olympe. Peut-être que vous devriez vous détendre un peu. »

La putain sourit, s’enfonce dans son siège tout en croquant une noix, quelle fait descendre lentement à l’aide de son breuvage. Elle étire son bras décorés de bracelets dorés qui sonnent à chacun de ses mouvements. Les bruits accompagnent ses gestes qu’elle exécuté de manière calculée, habile et sensuelle. Elle connaît son métier.

«  Est-ce que vous avez peur Mélusine ? Est-ce moi ? Ou le bordel ? Je n’ai jamais mordu personne à moins d’une demande particulière vous savez ? »

Même si elle ne rit pas, son sourire suffit à sous entendre qu’elle l’embête. Olympe ne prendrait pas ombrage si Mélusine la jugeait. C’est après tout le propre des gens. N’a-t-elle pas elle-même fait preuve de jugement en voyant la lourde poitrine ? La pauvre fille doit en voir tous les jours avec de tels attributs. En tant que femme, surtout en tant que catin, Olympe connaît toute les peines qu’une femme peut avoir dans un monde aussi cruel que le leur. Et au fil de ses rencontres, Olympe à acquis la certitude qu’être une femme reste difficile, quelles que soient les terres où elle vit.

Les bruits atténués de La Ville leur parvienne tout juste au travers de la fenêtre. De temps à autre, Olympe leur prête une oreille distraite. Les premiers temps de vie chez Mère ont été difficiles. La campagne n’a rien à voir avec La Ville. Et le village d’où vient Olympe est l’exacte opposé de son lieu de vie actuel. Et comme Mélusine, les bruits dans les couloirs de la maison l’avaient quelque peu déstabilisé, mais elle s’y est fait. Comme tout. Olympe s’est rendue compte que l’esprit est assez bien fait pour ça. Même les choses les plus inacceptables nous semble-t-il, finissent par devenir acceptables, voir banals passé un certains nombres d’heures, suivant quoi de jours ou d’années.

«  Mère est absente pour quelques jours malheureusement. Oh. Je me rends compte que je ne vous ai pas répondu avant de vous entraîner ici. » Olympe à penser au confort de sa chambre avant de faire preuve de politesse. « C’est ainsi que nous appelons la maquerelle de ce bordel. Père et Tatie ont aussi leur bordel respectifs à La Ville. Je ne sais pas si vous y êtes déjà passées.. » Olympe marque des pauses silencieuses entre deux phrases longues. « Enfin…elle n’est pas ma génitrice. Mais notre Mère a tous et toutes. »

Un sourire habille à nouveau ses lèvres. Le regard toujours comme endormi. Elle ne détaille plus avec autant de minutie que précédemment son interlocutrice, se contente de l’observer, attentive, sans en avoir l’air. Parfois vous pouvez avoir l’impression que Olympe est désintéressée, mais c’est uniquement ce que reflète son visage. La vérité est toute autre. En général, elle tourne tous ses sens dans votre direction.

« Je m’excuse de vous avoir entraînée si rapidement ici. Mais…je me dis que vous auriez pu être dérangée par les activités de la maison… » Olympe prend une gorgée de thé et repose la tasse sur la petite table. « Vous êtes plus jolie lorsque vous souriez. »

Ce ton sans appel, qui ne demande ni réaction, ni réponse. Encore lui. Toujours lui. Olympe l’écoute faire son petit exposé et lâche cette réflexion en douceur, mais avec une sorte de fermeté dans le ton. Ce n’est pas un compliment, mais un constat de sa part.

«  Comme je vous l’ai dit, je ne m’occupe pas des dépenses de la maison. Cependant, je sais que Mère cherche une représentante en produit cosmétique et soin pour hommes et femmes…et créatures. » Elle semble réfléchir, ses yeux deviennent comme vides et ses sourcils se froncent « oui. Il me semble que la personne qui s’occupait de ça l’a mise en colère et elle l’a renvoyé. » Envoyer chier serait le mot, mais Olympe préfère ne rien dire. « Comprenez que…si nous achetons, c’est en grande quantité et avec le désir de pouvoir commander régulièrement si les produits sont satisfaisants. Nous ne faisons pas dans les petits achats impulsifs…du moins durant les heures de travail. »

Les longs discours la fatiguent et elle baille derrière sa main. Mais ce n’est pas l’ennui d’être avec Mélusine, ni même leurs propos. Simplement que Olympe n’est pas payée pour parler et n’est pas connue pour être la plus loquace des créatures en temps normal. Seulement, lorsque Mère s’absente, elle est la seule qui puisse assurer ce genre d’échange et devient pour un temps, la Mère du bordel.

Olympe pioche de temps en temps des noix, parfois quelques fruits secs qu’elle fait disparaître entre ses lèvres. Elle semble songeuse. Comme si cette rousse lune lui est pas inconnue. Du moins…Mère lui en a peut-être parler. Mais c’est comme lorsque vous avez une impression de déjà vu. Une sensation plus qu’une impression en fait. Quelque chose de troublant. Une conversation lointaine ou des traits familiers que l’on arrive plus à nommer.

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