Fille de bonne famille, Aya avait quitté le Royaume terranide à l’aube de ses dix-huit ans. Ses parents ne s’étaient pas montrés très enjoués face à cette décision spontanée de leur fille mais sous sa persévérance, ils furent obligés de l’accepter. Cependant, pour assurer sa sécurité, une seule condition fut posée à la lapine : emmener avec elle son ami d’enfance. Un terranide lion, un guerrier plutôt bien bâti, qui ferait pâlir lesquels que les gredins qui oseraient s’en prendre à la jolie demoiselle. Il avait plutôt une fonction de garde du corps alors que son amie gérait l’argent, les provisions et décidait des voyages et des routes à prendre.
Pour survivre, quand son ami se contentait du strict minimum, Aya dansait sur les places de petits villages. Elle divertissait les foules et recevait quelques pièces et invitations. Ainsi, elle assurait la bonne tenue de leur budget et leur permettait de s'approvisionner régulièrement. Par ce même biais, la lapine avait entendu parler de Nexus, la cité-état. Tout de suite, sa curiosité s’était éveillée à son égard. Pour elle qui rêvait de découvrir le monde, toutes les cultures qu’il renfermait, c’était devenu presque logique d’en faire la prochaine étape.
Après un voyage bien pénible, de nombreux dangers les avaient guettés au point que sa route fut séparée de celle de son compagnon d’infortune. Aya arrivait donc seule et un peu désemparée à Nexus. En fin de journée, après un bref tour, elle pouvait aisément remarquer que peu d’activités animaient les rues qu’elle avait été si impatiente de découvrir. Tous étaient rentrés chez eux auprès de leur famille ou peuplaient les tavernes de la ville : un lieu idéal pour faire des rencontres.
Ainsi, un peu par hasard, Aya entra dans la première trouvée pour s’installer au fond. Elle commanda un verre, trop cher pour la médiocre boisson. Elle se rendait d’ailleurs compte que sa bourse avait fondu comme neige au soleil et qu’il serait bien difficile de trouver une auberge sans ruiner ses dernières économies.
Mais la terranide avait toujours été débrouillarde et lui fallut peu de temps pour trouver une solution. Elle séduirait un homme, ainsi plus de problèmes pour se loger, n’est-ce pas ? Il fut encore plus rapide d’en trouver un à son goût.
Il semblait plutôt grognon cela dit. Mais cela n’arrêta pas la lapine qui s’assit juste à ses côtés. Armée de son plus beau sourire et décolleté, elle tenta une approche plutôt simple :
« Tu sembles contrarié ? Puis-je rendre ta soirée un peu gaie ? »