Madoka fulmine, ouvrant ses placard un à un, fouillant tout ses tiroirs durant de longues minutes, avant de finalement se rendre à la triste et implacable évidence…
Elle n’a plus de sauce soja putain!! Faire un repas sans sauce soja ? Tout simplement impensable pour l’Oni. Oui, c’était trivial pour elle, il y’avait sans doute plus important, mais elle était très à cheval sur la qualité de ses plats et leur assaisonnement. Et évidemment, il fallait qu’elle ait un problème de réseau précisément ce soir là, impossible de se faire livrer… Tant pis, pas le choix, ce soir elle sortira faire ses courses à son combini habituel.
Comme à chaque sortie, elle se vêtue façon salope impudique et usa de sa magie pour dématérialiser ses cornes et changer l’apparence de ses oreilles, puis sortit. L’air frais sur ça peau lui fit du bien mine de rien, et elle marcha tranquillement à travers bois jusqu’à rejoindre la ville. Être aussi peu vêtue dans les rues lui était égal et la jeune fille ne prêtait aucunement attention aux réactions qu’elle suscitait chez les quelques badauds qu’elle croisait. Le magasin vers lequel elle se dirigeait n’était pas qu’un simple combini de quartier, mais plutôt une épicerie qui s’était certes modernisée, mais proposait toujours des produits non industriels issus de la grande distribution et au goût insipide. Cerise sur le gâteau, elle était tenue par des Shintoïste pratiquants. C’est à dire des gens qui croyaient encore aux Yokaï et Kami.
Lorsque Madoka franchit le seuil, son accoutrement ne surpris nullement la commerçante a l’intérieur. C’était une habituée, à tel point qu’elle repris son apparence normale. Elle pu d’ailleurs voir du coin de l’œil une
Kappa, qui avait quittée son marais pour venir chercher le poisson qu’il n’y avait plus dans son habitat. C’était là le problème de l’ère moderne par rapport à l’ancien temps. Il y’avait moins de terres naturelles et de gibier au profit de l’urbanisation. Et ceux qui en pâtissaient le plus étaient les créatures du folklore.
- Bonsoir Madoka… qu’est ce qui t’amène en cette soirée ?
- Bonsoir Me Koyabe. Je n’ai plus de sauce soja. Il vous reste de la Shodoshima ?
- Oui, tu as de la chance, il me reste deux ou trois flacons. Attend un instant.Elle s’en alla dans la réserve, pendant que la Kappa rejoignit l’Oni à la caisse. Quelques instants plus tard, la femme revint avec le précieux flacon. Madoka fit apparaître sa carte bleu et paya la précieuse sauce, la marque la plus réputée du pays, mais aussi la plus chère. Elle pris ensuite congé en les saluant, son précieux trésors dans son sac de course, qu’elle envoya dans la même dimension de poche que sa carte. Sur le chemin du retour, elle décida de couper par le parc pour en profiter un peu, et économiser un peu sa magie. Se pensant seule, elle refit apparaître ses cornes et déambula tranquillement.
En vérité, elle pensait s’amuser un moment avec la Kappa, qui vivait probablement ici. Mais alors qu’elle approchait d’une fontaine, Madoka sentit du mouvement derrière elle et se retourna vivement. Mais tout ce dont elle eu droit, ce fut un homme avec des oreilles éfilées et le teint blafard… qui se foutait ouvertement d’elle en riant aux éclats. Elle sentit la colère empourpré son visage.
- Je savais que des originaux se réunissaient ici le soir venu, mais je n’aurais pas cru tomber sur quelqu’un comme toi. À qui ai-je l’honneur ?
- J’t’en pose des questions moi ? Déjà de un, ça s’fait pas de se foutre du mode de vie des gens qu’tu connais pas, et de deux, la galanterie, c’est pour les gueux ? Présente toi d’abord et je daignerais peut être te répondre !Oh oui, elle était toute rouge de colère là p’tite Oni. Les bras croisés sous sa poitrine quasi inexistante, elle lui lançait un regard furieux, mais il y avait de quoi non ? Est-ce qu’elle se moquait de son teint de cadavre ? Non ! Bon alors ? En revanche elle devait bien admettre qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’il était, hormis le fait qu’il n’était clairement pas humain.
- T’es quoi comme Yokai toi ? Un Hotoke ? Le cimetière c’est pas ici. Ou alors tu viens de mourir peut être ?C’était qu’avec ces bêtises, elle risquait de manquer la Kappa…