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Le bois du stupre, de la salacité et de la soif. [PV : Madoka]

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Izar Myrrhe

Créature

Il se faisait tard, à l’aube d’un crépuscule qui jetait sur cette ville une noirceur ineffable, à une heure où la majorité des mortels roupillait d’un air paisible ou abîmait leur pathétique enveloppe corporelle dans un cocktail de produits alcooliques pulvérisant leurs entrailles éphémères. Loin de moi l’idée de condamner ceux et celles qui cèdent aux appels éthyliques mais le bon sens m’indiquait plutôt de préserver ma santé le cas échéant – cette extrapolation achevée, j’escaladais le portail dudit parc qui ouvrait vers un éventail de végétaux denses et variés qui donnaient à cette ville un cache-misère de jade, un exutoire peut-être à la pollution exubérante.

Je m’installais tranquillement sur un banc, l’œil vissé sur un étang où croassaient des grenouilles trop heureuses de réciter un cantique dont j’ignorais la teneur. Rien de glamour dans l’immédiat, je crains fort, mais on m’avait rapporté que cet endroit était le théâtre de transhumances à cette heure-ci, un vivier d’opportunités faciles pour me nourrir se présentait donc à mes yeux animés d’une lueur prédatrice. Ce n’était par ailleurs un secret pour personne dans le milieu de la pègre locale que j’étais pour ma part une saleté de vampire animé par une soif de sang qui ne se tarit jamais complètement ; immortel de mon état, j’étais également libre de voguer à toutes sortes de distractions futiles et repousser la cruelle loi de la nécessité quand bon me semblait. À quoi bon s’imposer discipline et rigueur existentiel lorsque vous naissez, au demeurant, béni par une jouvence éternelle et une capacité à jouir sans entraves des plaisirs simples de l’existence, on se le demande. Toutefois, je dus le reconnaître, cet état de fait m’empêchait de conserver mes affections sur la longueur… Odieuse tête à claques, à honnir de coups de poings je dirais même !, ma conduite avec mon entourage créait fréquemment une distance, interdisant à la fois toute chaleur palpable et toute possibilité d’échange véritable. Peut-être aurais-je dû faire preuve de plus de diplomatie avec mes congénères et rejoindre une confrérie vampirique, cela m’éviterait de la jouer cavalier seul dans cette ville pour me nourrir.

Soudain, un bruit retentit, une feuille qui se froisse sous le poids d’un pied par trop indélicat. Mes oreilles se dressent, je fulmine, voici une proie, j’affûte mes crocs, elle s’approche de ma position, je me lève de mon banc, je me rapproche, puis je bondis sur elle, avant de repérer quelque chose qui… clochait dans cet individu. D’abord, c’était une femme à deviner la taille de ses seins, mais une énergie peu commune animait son être, une énergie qui la classait aussitôt parmi les non-humains et peut-être parmi les non-mortels… Mais surtout, bon sang, elle était nue comme Eve ! Je m’arrêtais aussitôt avant de me fendre la gueule, quoi.

« Je savais que des originaux se réunissaient ici le soir venu, mais je n’aurais pas cru tomber sur quelqu’un comme toi. À qui ai-je l’honneur ? » demandai-je, sourire madré, plutôt matois tout bien considéré, la voix franchement cavalière alors que je regardais de la tête au pied mon interlocutrice qui était assez sexy dans son genre avec ses cornes qui excitaient déjà mon membre viril pour d’obscures raisons.

Madoka Yukimizu

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Madoka fulmine, ouvrant ses placard un à un, fouillant tout ses tiroirs durant de longues minutes, avant de finalement se rendre à la triste et implacable évidence… Elle n’a plus de sauce soja putain!! Faire un repas sans sauce soja ? Tout simplement impensable pour l’Oni. Oui, c’était trivial pour elle, il y’avait sans doute plus important, mais elle était très à cheval sur la qualité de ses plats et leur assaisonnement. Et évidemment, il fallait qu’elle ait un problème de réseau précisément ce soir là, impossible de se faire livrer… Tant pis, pas le choix, ce soir elle sortira faire ses courses à son combini habituel.

Comme à chaque sortie, elle se vêtue façon salope impudique et usa de sa magie pour dématérialiser ses cornes et changer l’apparence de ses oreilles, puis sortit. L’air frais sur ça peau lui fit du bien mine de rien, et elle marcha tranquillement à travers bois jusqu’à rejoindre la ville. Être aussi peu vêtue dans les rues lui était égal et la jeune fille ne prêtait aucunement attention aux réactions qu’elle suscitait chez les quelques badauds qu’elle croisait. Le magasin vers lequel elle se dirigeait n’était pas qu’un simple combini de quartier, mais plutôt une épicerie qui s’était certes modernisée, mais proposait toujours des produits non industriels issus de la grande distribution et au goût insipide. Cerise sur le gâteau, elle était tenue par des Shintoïste pratiquants. C’est à dire des gens qui croyaient encore aux Yokaï et Kami.

Lorsque Madoka franchit le seuil, son accoutrement ne surpris nullement la commerçante a l’intérieur. C’était une habituée, à tel point qu’elle repris son apparence normale. Elle pu d’ailleurs voir du coin de l’œil une Kappa, qui avait quittée son marais pour venir chercher le poisson qu’il n’y avait plus dans son habitat. C’était là le problème de l’ère moderne par rapport à l’ancien temps. Il y’avait moins de terres naturelles et de gibier au profit de l’urbanisation. Et ceux qui en pâtissaient le plus étaient les créatures du folklore.

- Bonsoir Madoka… qu’est ce qui t’amène en cette soirée ?

- Bonsoir Me Koyabe. Je n’ai plus de sauce soja. Il vous reste de la Shodoshima ?

- Oui, tu as de la chance, il me reste deux ou trois flacons. Attend un instant.


Elle s’en alla dans la réserve, pendant que la Kappa rejoignit l’Oni à la caisse. Quelques instants plus tard, la femme revint avec le précieux flacon. Madoka fit apparaître sa carte bleu et paya la précieuse sauce, la marque la plus réputée du pays, mais aussi la plus chère. Elle pris ensuite congé en les saluant, son précieux trésors dans son sac de course, qu’elle envoya dans la même dimension de poche que sa carte. Sur le chemin du retour, elle décida de couper par le parc pour en profiter un peu, et économiser un peu sa magie. Se pensant seule, elle refit apparaître ses cornes et déambula tranquillement.

En vérité, elle pensait s’amuser un moment avec la Kappa, qui vivait probablement ici. Mais alors qu’elle approchait d’une fontaine, Madoka sentit du mouvement derrière elle et se retourna vivement. Mais tout ce dont elle eu droit, ce fut un homme avec des oreilles éfilées et le teint blafard… qui se foutait ouvertement d’elle en riant aux éclats. Elle sentit la colère empourpré son visage.

- Je savais que des originaux se réunissaient ici le soir venu, mais je n’aurais pas cru tomber sur quelqu’un comme toi. À qui ai-je l’honneur ?

- J’t’en pose des questions moi ? Déjà de un, ça s’fait pas de se foutre du mode de vie des gens qu’tu connais pas, et de deux, la galanterie, c’est pour les gueux ? Présente toi d’abord et je daignerais peut être te répondre !


Oh oui, elle était toute rouge de colère là p’tite Oni. Les bras croisés sous sa poitrine quasi inexistante, elle lui lançait un regard furieux, mais il y avait de quoi non ? Est-ce qu’elle se moquait de son teint de cadavre ? Non ! Bon alors ? En revanche elle devait bien admettre qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’il était, hormis le fait qu’il n’était clairement pas humain.

- T’es quoi comme Yokai toi ? Un Hotoke ? Le cimetière c’est pas ici. Ou alors tu viens de mourir peut être ?

C’était qu’avec ces bêtises, elle risquait de manquer la Kappa…
« Modifié: lundi 14 novembre 2022, 12:49:28 par Madoka Yukimizu »

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Izar Myrrhe

Créature

Les crapauds croassèrent à l’unisson après cette savoureuse entrée en matière. En effet, la bougresse m’asséna sans férir en quelques secondes seulement… quatre questions. Ah ouais. Je m’attendais à une greluche, je découvrais une harpie volubile et susceptible. Elle se montra par ailleurs si virulente, si agressive de prime abord, si hargneuse, si ulcérée par mes gausseries qu’elle heurta si âprement ma tendre sensibilité de jouvenceau que je faillis bien… rire aux éclats. Oui, franchement, me parler de bonnes manières alors qu’on se balade vêtue de rien à la tombée de la nuit…  Disons que je n’étais pas né de la dernière pluie, qu’on ne me la faisait pas à moi sur ce point-là. Néanmoins, j’allais éviter de me payer sa tête une seconde fois ; je voulais prendre de bonnes résolutions cette fois-ci et ne pas me mettre martel en tête avec une créature qui me semblait immortelle. Je lâchais un soupir avant d’arquer un sourcil, déboutonnant au passage les premiers boutons de mon blouson, révélant mon poitrail, véritable ouvrage musculaire que de nombreux mortels avides de culturisme désiraient âprement.

Alors… Oui. Mea culpa. Reprenons. Tout d’abord, bonsoir ! Mon nom et mon prénom sont Izar Myrrhe, ô noble inconnue. Et non, je ne suis rien de cela, je suis un vampire de pur sang en quête de gratifications faciles venu ici dans ce bois. Maintenant, je vous en prie, daignez répondre à ma question : à qui ai-je l’honneur ? Vous êtes pressée ? Je vous dérange ? Si je vous importune, milles excuses !, je passerai mon chemin ?

Je m’écartais ostensiblement avant de formuler une parodie de révérence. Ici, je tournais moins en dérision la demoiselle que sa surréaction face à mon exorde qui se voulait sortir des sentiers battus et rebattus. Cela m’aurait chagriné qu’elle me boude alors que son impudeur ne me dérangeait en aucune manière, elle me paraissait charmante comme tout, bien qu’un peu hargneuse, il est vrai.

Madoka Yukimizu

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Re : Le bois du stupre, de la salacité et de la soif. [PV : Madoka]

Réponse 3 lundi 14 novembre 2022, 13:28:50

Le type finit par lui répondre, après avoir calmé ses éclats de rires. Mais à sa façon de lui répondre tout comme à sa gestuelle parodiant des nobles... Bon, clairement, il continuait de se foutre de sa poire. Au moins, elle appris qu'il s'agissait bien d'un être surnaturel.

- Mon nom et mon prénom sont Izar Myrrhe, ô noble inconnue. Et non, je ne suis rien de cela, je suis un vampire de pur sang en quête de gratifications faciles venu ici dans ce bois. Maintenant, je vous en prie, daignez répondre à ma question : à qui ai-je l’honneur ? Vous êtes pressée ? Je vous dérange ? Si je vous importune, milles excuses !, je passerai mon chemin ?

Madoka soupira. Un vampire ? De ce qu'elle en savait, ces derniers vivaient principalement dans l’Europe de l'est et en Amérique. Celui-ci était bien loin de chez lui. Un voyageur sans doute ? Pas étonnant alors qu'il ne sache rien des Yokai Japonais. La belle était mitigée. D'un coté, elle était contente de rencontrée une autre créature surnaturelle, mais de l'autre... Bon sang, est ce qu'il fallait vraiment qu'il soit aussi insupportable ?

- J'me nomme Madoka Yukimizu. Et j'suis une Yokai. Une Oni plus précisément. On nous appelle aussi démons, bien qu'on ait aucun rapport avec les enfers chez les chrétiens. Nous, on est plus en rapport avec les éléments, comme la foudre ou le feu par exemple. La plupart des Oni vivent en clan. Moi, j'suis plus du genre solitaire.

Voilà pour les petites précisions sur sa race, histoire d'améliorer un peu la culture du vampire sur le folklore du Japon. Madoka croisa ensuite les bras. Moins hargneuse, elle gardait toutefois les sourcils froncés.

- Tu l'as sans doute r'marqué, mais l'ère moderne à un peu modifié nos habitudes. Il y'a encore une centaine d'année, j'aurais pu subvenir à mes besoin en chassant l'gibier. Aujourd'hui, j'ai besoin d'argent pour m'nourrir. Et vendre mon corps pour une nuit est encore l'meilleur moyen d'en gagner. D'où mon accoutrement.

Bon, en vrai, Madoka était rentière et n'avait pas besoin de se prostituer pour gagner de l'argent, mais ça restait la meilleure excuse pour avoir des rapports sexuels réguliers sans prise de tête. Maintenant, s'il voulait s'offrir ses services dans ce parc, là, tout de suite, elle ne dirait certainement pas non. Il avait beau être insolent, il n'en restait pas moins bien bâtit.
« Modifié: lundi 14 novembre 2022, 13:34:36 par Madoka Yukimizu »

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Izar Myrrhe

Créature

Re : Le bois du stupre, de la salacité et de la soif. [PV : Madoka]

Réponse 4 mardi 29 novembre 2022, 15:46:07

Et en prime, j’eus donc droit à une courte histoire des Oni du Japon, par mademoiselle Madoka Yukimizu, qui se distançait des délires chrétiens, par ailleurs. Fort heureusement, en passant. Je détestais les temples et les églises, non pas par peur des crucifix et du cérémonium catholique mais parce que la moraline du Christ, je ne l’avais tout simplement pas en odeur de sainteté. Voilà tout. Les mentions des éléments Foudre et Feu – ma spécialité, c’était plutôt le froid frileux et rafraichissant – me rappelaient que Madoka Yukimizu se rangeait plutôt du côté des prédateurs et non des proies ; je réfléchirais donc à deux fois avant de lui chercher querelle. « C’est entendu, merci du complément d’informations. Je me coucherai moins bête cet après-midi. » Je fis mine de montrer plus de respect, pas envie de passer pour une odieuse tête à claques qu’on souhaite vider de son sang afin qu’il ferme enfin sa putain de gueule. Surtout qu’elle se positionnait plutôt du côté de mes ainés, comme elle le laissait sous-entendre avec son siècle de prédation chasseresse à son compteur. Je savais apprécier les femmes mûres, cela dit.

Je dardais un œil scrutateur sur les courbes de mon interlocutrice ; poitrine certes inexistante mais fort caractère… Elle manifestait assez explicitement son intention de coucher pour de l’argent ; je n’avais pas besoin de dépenser mes sous pour tirer en temps normaux ma flèche, qui plus est, je n’étais pas du genre à me balader avec de la monnaie sonnante et trébuchante à la rosée du crépuscule. Je soupirais donc. D’abord, une fois. Puis, deux fois. Ne me demandons pas pourquoi j’extériorisais mon ennui face à cette situation de la sorte. Néanmoins, je flairais là l'occasion de nouer un beau contact avec une créature singulière ; et le sexe était un bon moyen de sceller une amitié opportune.

« Ecoute, il aurait fallu qu'on se croise plus tôt... Quand je chasse, j’évite de me balader avec beaucoup de sous. Donc, voici ce que je te propose. J’te passe 1000 yens, on s’écarte de là et on s’éclate derrière les buissons. Tu es d’accord ? »

Sur l’instant, je réalisais tout le caractère humoristique de ma proposition ; initialement, j’étais venu là pour me remplir les veines du chaud liquide ferrique, finalement, je m’apprêtais à me vider les bourses dans une démone.
« Modifié: mardi 29 novembre 2022, 16:37:17 par Izar Myrrhe »


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