Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Il y a plus de bon petit personnel aujourd'hui (PV |-| Corona)

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Souta et Janus

Humain(e)

Le temps est pourri depuis déjà plusieurs jours dans tout Seikusu avec une pluie qui ne semble pas vouloir se calmer plus de quelques heures par jour. Une météo probablement adéquat pour certains quartiers mal famés de cette ville dont les odeurs les plus nauséabondes viennent vous emplir les narines de manière encore plus agressives dans ce genre de situation.
Je commence à fatiguer, autant mentalement que physiquement, à force d'enchaîner les missions les plus merdiques qui soient. Entre devoir gérer une merdeuse qui croit que le quartier de la Toussaint est devenu son nouveau terrain de jeu et d'autres relations compliquées, je n'ai pas beaucoup de temps libre devant moi pour me renflouer les poches. A force de claquer ce que j'ai sans réfléchir, je dois un peu trop souvent piocher dans mes réserves pour boucler mes fins de mois.

Si je ne rentre pas vite à mon appart je vais finir par tomber malade. Mon jean est trempé et me colle à la peau. Idem pour mon sweat à capuche qui semble peser des tonnes après avoir absorbé autant de litres d'eau pour me protéger le visage et me permettre de voir ce qui se passe dans le coin, même si mon champ de vision périphérique est moins large.
Alors que je m'apprête à me lancer en direction de l'arrêt de bus, mon portable sonne. C'est un message... Pour du boulot. Et à en croire le contenu ça pourrait me rapporter pas mal. Comme dans tous les métiers il y a toujours des risques quand une opportunité est trop belle. Surtout quand on travaille dans l'illégalité. J'ignore si c'est la fatigue physique ou la lassitude morale qui font que je ne réfléchis même pas avant d'accepter d'aller au lieu de rendez-vous fixé dans ce texto. Se rendre sur place est quasiment synonyme de boulot accepté car les mécènes qui offrent de grosses récompenses n'aiment pas perdre leur temps ou révéler le contenu d'un boulot à quelqu'un pour qu'il refuse. On peut y perdre un doigt comme la vie si la mission est sensible ou si le commanditaire est parano.

L'adresse en question est celle d'un entrepôt abandonné. Rien de surprenant, même si j'aurais préféré un endroit plus chaud et moins enclin aux embuscades. Il ne faut de toute manière pas plus de 15 minutes pour y arriver.
D'un balayage du regard je compte facilement une dizaine de mecs armés jusqu'aux dents avec des passe-montagnes masquants leurs visages. Bon, c'est officiel, cette mission pue déjà du cul. La faible visibilité m'empêche de confirmer s'il y a des gardes situés à des endroits surélevés en extérieur. Deux grosses voitures de luxe, un camion de transport ainsi que 3 hommes et une femme se trouvent au milieu de l'immense entrepôt vide.
L'un des gardes s'avance dans ma direction après un hochement de tête de celle qui semble être sa patronne pour lui ordonner de venir me fouiller. Soit je lui ai tapé dans l’œil, soit ils craignent quelque chose vu la façon dont le mec m'a fouillé à la recherche d'armes. Encore un détail qui fait monter mon trouillomètre d'un cran.
Avec le temps on gagne en expérience et c'est grâce à cette dernière que l'on peut survivre aussi longtemps que possible dans ce milieu.

- RAS ! Il n'a pas d'arme sur lui.
- ...
- Parfait. Je vous en prie, venez donc.


Le ton de la femme est froid et cette situation ne semble pas la gêner le moins du monde. A croire qu'elle organise ce genre de sauterie régulièrement. Moi qui suis d'un général espiègle, je préfère fermer ma gueule et attendre de voir comment la situation évolue avant de lâcher la mauvaise remarque.
D'un geste du poignet, l'inconnue qui porte un long manteau qui doit probablement coûter plus cher que tout ce que j'ai gagné dans ma vie, fait comprendre à deux hommes d'ouvrir les portes arrières du camion. Un petit escalier y a été installé pour y accéder plus facilement.

- J'ai une mission à vous confier jeune homme.
- J'écoute.
- Il s'agirait plus de deux missions en une seule. A savoir récupérer quelque chose et faire passer un message. Rien de bien compliqué, je vous rassure.
- ...
- Afin de rendre cette histoire plus... stimulante, j'ai pris la liberté de faire importer une marchandise qui vous sera plus qu'utile dans votre tâche.


La femme me demande de la suivre pour entrer dans le camion qui semble bien éclairé. A l'intérieur ne semble se trouver qu'une forme rectangulaire couverte par un drap. Probablement une caisse qui doit renfermer une arme. Je serais pas contre un mecha ou une armure assistée si elle a envie de faire un carnage. Loin de moi l'idée de chercher dans mon esprit la plus grosse arme possible pour compenser quelque chose.
Entre les bruits de pas des gardes autour de nous et de l'eau qui s'abat au loin, je suis incapable de discerner d'autres sons. D'où ma surprise quand la femme tire sur le drap en s'esclaffant de manière vulgaire pour révéler la présence de ce qui semble être une personne. Une femme ? Non, c'est... autre chose.

- Euh... J'ai peur de ne pas suivre.
- Ah ah, rassurez-vous, jeune homme. Il s'agit de la marchandise dont je parlais à l'instant.
- Et je suis censé en faire quoi ?
- Tout ce que vous voulez, pardi !


La façon dont elle lâche cette phrase, avec un soupçon de malice et une froideur qui me glacent la colonne vertébrale. Si elle a des créatures à son service qu'elle peut déplacer et manipuler à volonté, j'imagine pas ce qui m'attend si je me foire.

- Sachez cependant une chose. C'est une fougueuse. Heureusement que j'ai ce qu'il faut pour régler ce genre de situations.

Mon regard ne s'attarde que quelques secondes sur la "marchandise" comme elle l'appelait. Pas de nom, pas de description, pas d'indications sur la façon de la traiter. A croire qu'elle se moque bien de ce qui pourrait lui arriver.
Nous descendons tous les deux du camion pendant que des hommes semblent s'atteler à faire sortir ce qui était finalement une cage du camion.

Au cours des minutes suivantes la femme me dessine quelque chose sur la main droite avec, selon elle, une encre spéciale qui ne s'effacera qu'à la fin de la mission. A l'écouter, donner un ordre en récitant le nom de cette chose en formant une rime l'oblige à m'obéir, qu'elle le veuille ou non. Il me faudra cependant éviter d'en abuser car cela me fatiguera rapidement si je les enchaîne.

Un autre charme est ensuite dessiné sur mon épaule gauche avec cette même encre pour empêcher qu'elle puisse utiliser ses pouvoirs sur ou contre moi. Si jamais elle s'y essaie, plusieurs effets peuvent se produire. Allant de pustules qui pousseront sur son visage pour y rester collées quelques heures à un changement d'apparence, voir des défauts de langage.

Tout ceci terminé, la femme m'explique la mission qui consistera à briser la famille d'un homme afin de lui voler un objet. Si j'ai bien suivi, l'objet en question est précieusement conservé dans un laboratoire de l'entreprise où il travaille et dont il est le seul à avoir accès. Pour le récupérer il faudra le forcer à aller le chercher et le faire sortir. La mission n'a pas de délai limite. Par contre nos activités seront régulièrement surveillées pour s'assurer qu'on ne gaspille pas les ressources qu'elle nous fournit.
Parmi ces ressources figurent l'accès à une résidence et une suite d'hôtel pour les logements disponibles en permanence. L'argent ne manquera clairement pas, ce qui est un agréable changement après ces mois de galère que je viens de me taper.

Reste plus qu'à aller voir ce qui se cache dans cette cage et de quitter cet endroit pourri pour voir à quoi ressemblera ma nouvelle piaule.

Corona Taddeucci

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Re : Il y a plus de bon petit personnel aujourd'hui (PV |-| Corona)

Réponse 1 samedi 08 janvier 2022, 15:40:19

Sa première invocation solitaire ! Corona était ravie. Depuis le temps qu’on lui avait offert de renaître en tant que succube, elle n’avait fait qu’être l’ombre d’une succube plus expérimentée. Que ce soit pour les invocations, les marchés, les balades sur Terre ou les tortures de prisonnier, elle n’était jamais seule. Même pour les orgies ! (Même si, okay, c’était un peu le but de ne pas être seule pendant une orgie)

Alors quand sa mentor lui avait dit qu’elle était prête pour une petite invocation mineure en solitaire, Corona avait sauté de joie. Pour un peu, elle aurait même embrassé la succube ! Elle s’était ensuite préparée soigneusement. Elle portait peu d’atours mais ceux-ci étaient méticuleusement choisis. D’abord, des cuissardes en cuir à talon aiguille, anthracites, couvraient ses jambes jusqu’à mi-cuisse. Le bord était ouvragé, finement brodé et incrusté d’argent. Un tanga, de même teinte, couvrait sa féminité, et parait ses hanches de lacets de cuir et d’un anneau d’argent. Un bikini, de cuir également, de même teinte, englobe sa poitrine. Il possède les mêmes ornements brodés et incrusté que les cuissardes, mettant en valeur la courbe de ses seins et la pâleur de sa peau. UN fin collier d’argent ornait sa gorge, et un diadème en os recouvert d’argent ornait son crâne, entre ses deux cornes.

Celles-ci étaient lustrées avec soin, les incrustations d’argent et d’or dedans brillant de mille feux à la lueur des chandelles. Les plumes de ses quatre ailes étaient aussi soigneusement arrangés, et une cape spécialement découpée pour les laisser passer couvrait le dos de Corona. Le col de cette cape était en fourrure, et se prolongeait pour faire comme une écharpe, ou un boa, et s’enroulait à présent autour des bras de la succube.

Fin prête, elle s’était rendue dans la chambre des autels. Là, elle s’était installée sur l’un d’eux, et avait attendu patiemment qu’un mortel ne décide d’invoquer une succube. Corona était sereine. Et impatiente. Elle ne craignait pas sa première mission en solitaire. Mais peut-être qu’elle aurait dû…

Depuis quelques temps, certains démons invoqués ne revenaient pas. Ils cessaient de donner des nouvelles, et personne ne savait où ils étaient. La seule chose certaine, c’est qu’ils étaient encore en vie. Et encore, pour certains, leur nom se rayait dans le registre après quelques temps. Personne n’était capable de comprendre la raison de leur disparition. Leur seul point commun, c’était que la dernière fois qu’ils avaient été vus avait été dans la chambre des autels, à attendre une invocation.

Corona avait suivi l’affaire des disparitions d’une oreille distraite, et elle la chassa de ses pensées alors que la chaleur familière de l’invocation à venir se propageait dans son corps. Elle ferma les yeux, laissant la magie dissiper ses cellules et les reformer à un tout autre endroit.

« Qui ose m’invoquer ? Commença-t-elle d’une voix doucereuse. »

Elle n’eut pas l’occasion d’aller plus loin. A peine avait-elle fermé la bouche qu’un filet tomba sur elle, scintillant dans la lueur des chandelles, et s’intégra sous sa peau. La seule manifestation physique de ce filet était un ras-de-cou niché sous sa chaine en argent, de la même teinte argentée.

Furieuse de cette « surprise », Corona tenta de mettre le feu à la pièce autour d’elle, espérant brûler cet invocateur qui ne jouait pas dans les règles. Mais elle eut la désagréable surprise de ne pas pouvoir accéder à ce puits de magie démoniaque comme elle le pouvait depuis sa renaissance.

« Qu’est-ce que… ?! Interrogea-t-elle, une nuance de panique dans sa voix.
Silence, succube, ordonna une voix féminine, ferme et autoritaire. »

La succube tenta de répliquer, mais elle se rendit compte que son corps ne lui répondait plus. Les dents serrées, elle darda un regard furieux sur la femme qui sortit de l’ombre.

« A partir de maintenant, tu m’obéiras en tout point. Et pour m’en assurer… Ouvre la bouche ! Ordonna-t-elle. »

A son grand dam, Corona obéit. La femme fit couler le contenu d’une fiole dans sa gorge, et lui ordonna d’avaler. Puis, avec un sourire froid, elle lui commanda d’éteindre les flammes des chandelles. Furieuse, mais incapable de se révolter, la démone utilisa la magie -à laquelle elle pouvait désormais accéder- et moucha la flamme des bougies. Elle tenta de diriger le feu vers la femme, mais la magie échappa à son contrôle dès qu’elle songea à brûler celle qui l’avait emprisonnée, retournant hors de sa portée. Elle avait envie de jurer, et ne pouvait même pas exprimer son mécontentement de cette manière.

« Parfait. Suis-moi. »

Incapable de refuser, la succube suivit la femme. Les jours qui suivirent consistèrent en des batteries de tests, d’expériences, et d’observations du même acabit. Corona était incapable de refuser d’obéir à la femme, mais elle pouvait refuser quand quelqu’un d’autre que son invocatrice essayait de la contrôler. Et si elle ne pouvait atteindre sa magie quand elle songeait à blesser cette dernière, elle découvrit qu’elle pouvait y accéder quand elle songeait à tout sauf à ça. Comme pour faire s’effondrer un pan de plafond au-dessus d’elles en songeant que la pièce était trop petite.

Malheureusement, l’invocatrice s’occupa de ces failles. Avec son propre sang, mêlé à celui de la succube, elle devisa une substance qui permettait de la contrôler. Apposée sur un autre, cet autre pouvait faire de même. Pour plus de sûreté, l’invocatrice dessinait des symboles occultes de contrôle et de protection sur les sujets tests.

Quand elle s’estima enfin satisfaite, elle ordonna à Corona d’entrer dans une cage et de s’allonger dans une boîte en bois rectangulaire, ressemblant à un cercueil bas de gamme, et la recouvrit d’un drap en lui ordonnant de ne pas bouger et de ne pas faire de bruits jusqu’à ce qu’elle lui ordonne autre chose.

Bouillonnant de rage, la brunette s’exécuta. Elle ignorait combien de temps passèrent ensuite. Elle ne ressentait pas vraiment la faim, et l’ennui lui donnait l’impression qu’une heure s’écoulait aussi lentement qu’une année entière. Quand enfin le drap se souleva, elle fixa l’invocatrice d’un regard meurtrier, ignorant le jeune homme à côté d’elle. Elle détestait qu’on parle d’elle comme d’un objet. Pire, elle haïssait le contrôle que cette femme avait sur elle. Elle méprisait cette sensation de faiblesse, cette impression d’être impuissance.

Des hommes de mains s’attelèrent à sortir la cage du camion pendant que Corona frémissait de fureur, allongée, immobile, dans son pseudo cercueil. Elle brûlait d’envie de se lever, et d’éviscérer chacun de ces hommes. Elle se languissait de serrer ses mains autour du cou de l’invocatrice et de sentir la vie lui échapper lentement, en la regardant dans les yeux avec ses prunelles écarlates.

Alors qu’elle songeait à la façon délicieuse dont elle pourrait se venger de l’invocatrice, cette dernière se pencha justement au-dessus de la caisse.

« Tu obéiras à ce jeune homme, sur qui j’ai apposé les sceaux avec l’encre qui t’y oblige. Et tu ne me trahiras pas, qu’importe ce qu’on t’ordonne. Tu me tiendras au courant des faits et gestes de ce pourceau, tous les jours, susurre-t-elle en se penchant, le visage à quelques centimètres de celui de Corona. Pour l’instant, adopte ton apparence humaine, succube, et va te mettre à ses ordres. Comme je te l’ai appris, ajoute-t-elle d’un ton froid et en même temps brûlant de cruauté. »

Incapable de résister, la succube ferma les yeux. Ses cornes, et ses deux paires d’ailes pourpre, disparurent. Sa queue en pointe également, pourtant soigneusement dissimulée en étant enroulée autour de sa jambe droite. Elle était en tout point semblable, si ce n’est la disparition de ses attributs démoniaques.

Elle se releva, et enjamba le rebord sur cercueil pour en sortir. Après un regard incandescent de furie envers l’invocatrice, Corona se dirigea vers le jeune homme et s’agenouilla à ses pieds.

« Je suis à vos ordres, Maître, siffla-t-elle d’un ton venimeux. Il n’y était pour rien, mais il était protégé par « l’encre spéciale », et elle détestait devoir se soumettre à la volonté d’un mortel. Commandez, et j’obéirais, termina-t-elle en serrant les dents, incapable d’atteindre la magie pour le faire brûler comme elle le voulait. »
a5afe2 - Paroles de Corona.

Souta et Janus

Humain(e)

Re : Il y a plus de bon petit personnel aujourd'hui (PV |-| Corona)

Réponse 2 dimanche 09 janvier 2022, 14:32:36

Y a pas à dire, j'ai vraiment la sensation de me trouver dans un film avec tout ce qui se passe autour de moi. Le coup de la cage était déjà assez glauque et tordu en lui-même, alors quand en plus j'ai droit à une sorte de créature humanoïde dotée de cornes et d'ailes qui sort d'un cercueil. En règle général c'est le signal pour prendre ses jambes à son cou et se casser en troisième vitesse. Rien ne me dis que ces délires de marabout fonctionnent également. Je fais quoi si la sauvage me saute dessus et m'arrache la tête ? Ou la fasse exploser avec un sort ?

Aussi étrange que ça puisse paraître, la voir se mettre à genoux et m'appeler "maître" ne me fait rien du tout. Certaines personnes se sentent puissantes, galvanisées même par le fait d'avoir un contrôle absolu sur un animal ou un autre être humain. Un concept stupide si on veut mon avis. Ou alors amusant sur le court terme. Dans le cas présent il s'agit plus d'une arme qu'autre chose. Destinée à remplir cette mission plus facilement et rapidement qu'avec des moyens ordinaires.

Étant donné la situation je décide de jouer le jeu du bon maître en l'observant avec une expression vide les premières secondes. Si on observe attentivement la situation, nous sommes tous les deux prisonniers de cette bonne femme qui a les pleins pouvoirs vu qu'elle est dans la capacité de nous faire exécuter dès qu'elle le souhaite.

D'un geste lent je baisse ma capuche et penche la tête sur le côté pour observer les traits de son visage. Puis je lance en envoyant toute question qu'un couillon poserait à ma place.

- Tu obéis à tout ? Vraiment ? Je peux te demander n'importe quoi ? Là ? Maintenant ?

Okay, c'est une seule et même question qui est déclinée en plusieurs microscopiques tirades pour l'effet dramatique qui va avec. La réponse je la connais déjà vu qu'elle n'osera pas faire la maligne devant sa vraie maîtresse. A sa place aussi je jouerai le jeu sur l'instant pour faire en sorte que la personne en face de moi baisse sa garde.

Il ne me faut pas plus de quelques secondes pour éclater de rire dans ma tête en imaginant le premier ordre que je vais lui laisser. Me retenir devient tellement compliqué qu'on peut sûrement voir mon expression se déformer de façon légèrement malsaine.
Alors que mon jean gorgé de flotte semble toujours peser aussi lourd, je m'accroupis en lui souriant de façon perverse en lui lançant la chose sans la moindre hésitation.

- Sautille en faisant la danse du lapin.

Dans la foulée je colle mes bras le long de mon corps pour plier les coudes et les poignets afin de mimer le lapin. Puis je fais quelques bonds devant elle. Ce qui est pas une mince affaire entre la fatigue et mes fringues trempées. Le tout devant un groupe incrédule qui ne comprend rien à ce qui se passe.
Qu'est-ce que j'ai à craindre ? Ca fera sûrement redescendre un poil la pression.

- Allez ! A ton tour !

Plusieurs gardes se marrent déjà. Reste à savoir si c'est parce que j'ai fait le couillon devant eux ou si ils anticipent le fait que la démone obéisse sans sourciller. Encore une fois, certaines personnes trouvent l'humiliation d'autres êtres humains ou créatures amusant.

Plus loin on peut entendre d'autres hommes ranger la cage dans le camion et le refermer alors que d'autres se préparent pour le départ de notre mystérieuse et puissante commanditaire.

- Je pense que tout a été dit. Je compte sur vous pour régler cette affaire au plus vite. lâche-t'elle d'un ton sec. Avant d'ajouter dans la foulée de façon plus narquoise : - Mais inutile de faire dans la discrétion ou la dentelle. Bien au contraire.

Notre cible doit être la source d'une rancune tenace de sa part pour qu'elle engage autant de moyens pour qu'on l'on obtienne l'objet qu'elle convoite de cette façon. De mon expérience, il existe bien trois ou quatre façons plus subtiles de parvenir à atteindre notre objectif. Malheureusement, le client est toujours roi. Qu'on bosse dans un supermarché ou pour une baronne du crime.

Avant de partir je me retourne vers un des gardes pour lui demander quelque chose.

- Vous avez pas des fringues pour elle ? Parce qu'avec ce qu'elle porte on risque pas de passer inaperçu. Et attirer l'attention c'est aussi s'attirer des emmerdes inutiles.

Évitons d'ajouter le couplet sur le fait que je suis crevé et que taper sur des excités du bulbe dans le bus. Quoique... Je suis con ! Avec la carte qu'elle m'a filé je peux faire venir un taxi jusqu'ici pour me conduire à l'adresse en question. Va falloir que je me mette également à penser différemment pour les prochaines semaines. Adieu la pauvreté, bienvenue le luxe.

Le garde ouvre alors un sac et me balance une sorte de coupe-vent avec une capuche. Même si le truc ne lui arrivera pas en dessous des genoux ça reste bon à prendre.
Mon portable à la main je pianote un peu dessus pour réserver un moyen de transport tout en demandant à ma partenaire de me suivre.

- Bon, on y va ? Je veux pas dire, mais on se gèle le cul ici.

Il ne faut pas cinq minutes pour que quelqu'un arrive à notre adresse pour nous conduire à la résidence dans un trajet effectué dans un silence complet. D'une part car je ne veux pas parler de la situation devant un parfait inconnu. Et de l'autre, parce qu'avoir une discussion aussi compliquée demande un contexte plus apaisé.

La maison dans laquelle où va loger le temps de cette histoire est plutôt simple vu de l'extérieur. Le terrain est délimité par des murets en briques avec un petit espace à l'avant où se trouvent un banc, un peu de verdure et quelques m² d'espace pour au moins se dégourdir les jambes au besoin. Un chemin se poursuit sur la gauche pour probablement conduire à un jardin dont la visite attendra demain.

- C'est plutôt pas mal comme coin. En tout cas ça change de mon appart minuscule.

L'entrée ne s'effectue pas avec une clé lamba mais un scanner d'empreinte. Ils viennent à peine de prendre la mienne il y a une heure et elle est déjà enregistrée pour accéder à la maison ? C'est des rapides les mecs.
En poussant la porte d'entrée, je cherche et active l'interrupteur sur le mur pour allumer la lumière. Et là, c'est l'émerveillement. Elle est clairement pas foutue de notre gueule la vieille.

Je vire alors mes baskets trempées sur un petit tapis disposé à l'entrée et me dirige à l'étage en demandant à Corona de me suivre. Cela fait un moment que je pense qu'à une chose. Ma cible est donc déjà toute trouvée pour baptiser ce nouveau foyer. A savoir la salle de bain.

- Let's go ! C'est l'heure de la douche.

Sans même perdre de temps ou lui laisser celui de répondre, je vire mes fringues pour les balancer à même le sol dans un coin. Avec une maison aussi bien aménagée et entretenue il y a forcément un panier à linges quelque part. Partir à sa recherche sera aussi une quête à accomplir plus tard.
Mon pull est le premier à voler. Alors que je positionne mes mains sur mon jean pour déboucler ma ceinture et me débarrasser de ce poids, je me tourne vers la démone pour la bouger un peu.

- Pas la peine de la jouer pudique. Vu le personnage, je parie qu'elle a planquée des caméras un peu partout dans la maison. Alors la vie privée on n'en aura pas ici.

Là, je me penche légèrement sur le côté pour m'approcher d'elle et lui glisser doucement en mettant une main à côté de la bouche comme pour empêcher qui que ce soit de nous entendre.

- Puis j'veux pas faire le salaud, mais... Cette odeur elle vient pas de moi.

Il y a de toute façon tellement de place dans cette salle de bain qui comporte une douche italienne et une baignoire, qu'on pourrait y faire se laver un régiment tout entier et avoir encore un peu de place pour s'y déplacer sans se bousculer.
En tout cas je me gêne pas pour virer le reste de mes fringues, en finissant par mon t-shirt vu que mon boxer et mes chaussettes sont allés voir ailleurs avec mon jean dans un seul geste parfaitement maîtrisé. Je m'attarde simplement sur ces étranges dessins le temps d'une seconde pour ensuite ouvrir la porte en verre de la douche et appuyer sur une sorte de poignée qui active et règle le débit de l'eau.

La sensation de l'eau chaude sur ma peau me fait frissonner de la tête au pied. Merde, je risque de ne plus vouloir sortir d'ici. La douce étreinte de cette chaleur risque de me garder prisonnier ici car je ne tiens vraiment pas à en sortir pour me geler les miches dehors. Le chauffage c'est bien. Mais c'est pas pareil.


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