Ca continue de brûler dans mes poumons, ça ronge, ça déchire, l'impression que mes tissus se font incinérer par le souffle d'un volcan. Avec le désespoir et la fatalité d'accepter que pour la première fois de ma vie, je vais séjourner dans un hôpital en tant que patient. L'idée même me donnait des appréhensions. L'expérience, inédite, certes, mais avec le doute d'imaginer que rien ne pourra être comme avant. C'est marrant, parce que, j'suis le premier à râler à ne rien sentir de douloureux quand il m'arrive des accidents, et j'suis le premier à rouspéter quand cette invincibilité me file entre les doigts.
Une nuit en observation, j'suppose que la donzelle sera la référente de mon cas. Et... Elle a l'air très agréable. Pétillante, énergique, j'imagine des qualités nécessaires dans ce corps de métier. J'lambine pas, ni ne rechigne et me laisse faire docilement. Surtout que, c'est pas désagréable quand c'est une femme aussi délicieuse pour les yeux. Même si ses vêtements sont amples, on peut deviner des formes opulentes qui donnent envie de les découvrir.
La piqure se plante dans ma peau, les effets sont difficiles à cerner, mais effectivement, il y a comme une atténuation dans mes ressentis. Les instructions sont données, avec la promesse d'avoir des nouvelles de Moya. Je veux tout savoir, même les pires nouvelles s'il le faut. J'peux pas m'empêcher de me sentir responsable. Si j'avais pris mon envol une seconde plus tôt, peut-être que j'en serai pas là et elle non plus.
- Très bien, j'essaierai d'être sage, faudra venir vérifier également.
Une taquinerie qu'on pouvait interpréter par des tonnes de façons, je lui laisse le choix du quel. Une autre toux vient entre couper ma respiration, et j'essaie alors de me détendre en fermant les yeux, m'allongeant correctement, les bras le long du corps. Mais je n'avais que cette odeur dans le pif, vrai qu'elle sent aussi très bon.
Eh merde, ça y est, même là, j'suis entrain de perdre possession de mes moyens. Mes yeux s'ouvrent alors, glissant mes yeux sur elle de haut en bas, l'étincelle dans les mirettes qui traduisaient la pure prédation, et voilà commence un combat que je perds très régulièrement: la tentation bestiale contre ma conscience. Et c'est là que j'commence à faire d'énormes bêtises...
J'bois silencieusement ses médicaments. Le gout est dégueulasse, j'tire une grimace, mais faut avouer que la texture apaise directement mes irritations, et ma gorge s'ouvre pour laisser passer plus d'air. Putain, libération.
- Merci pour votre bienveillance. Je vais me reposer maintenant. Que j'finis par susurrer.
Cours, beauté, cours et laisse moi.