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Une chute aux cœur d'une cité matriarcale. [PV Lied]

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Lied Mueller

Humain(e)

Re : Une chute aux cœur d'une cité matriarcale. [PV Lied]

Réponse 15 dimanche 25 avril 2021, 18:34:14

Parfois, et bien souvent même, il suffisait de prendre du recul pour avoir une meilleure vision des événements. En l'occurrence, il suffisait de reprendre les bases de ce conflit pour se rendre compte qu'il ne s'agissait qu'une accumulation de bien des broutilles : une jeune femme passablement agacée de devoir sans cesse exposer sa fragilité, et un grand gaillard sur les nerfs qui en avait marre de se faire balader. En un mot : diplomatie. Il aurait certes était cocasse pour Lied de manquer de diplomatie, en tant que sénatrice, mais il n'empêchait qu'elle n'était pas la demoiselle la plus patiente de cet état et que, quelques fois, elle pouvait manquer un peu de jugement, se montrer fermée voire témoigner de la colère. Alors elle prenait les devants, tâchait de faire de son mieux pour aller vers les autres lorsqu'elle faisait une erreur. La grosse paluche qui faisait pression sur son épaule était une bonne marque de la réussite de tous ces efforts, de ces quelques excuses et explications tandis que le minuteur se manifestait pour indiquer la fin de cuisson de leur repas.

Celui-ci était d'ailleurs presque ridicule : Héraclès se retrouvait avec un large plat où trônaient trois poissons roses surmontant une montagne de riz, déversant leur jus odorant sur les grains pâles, alors que sa petite assiette lui donnait un air de pimbêche comptant chaque calorie dans son plat. Chacun avec son assiette en main, Lied fit un énième sourire :


« Mais non, tu n'as pas tout foiré, c'est normal de se tromper des fois. »


Ce qui fut en revanche très surprenant, ce fut ce qu'il révéla une fois assis, la première fourchette à portée de lèvres, qui en fit avaler de travers la sénatrice, obligée de frapper du poing sur la table. C'est un « Quoi ?! » à demi-étranglé qu'elle sortiy ensuite, se massant la gorge tout en reprenant contenance, le fixant de deux billes bleues à la limite du choc. Elle s'y était attendue, en quelques sortes, que ses rapports avec la gente féminine soient des plus compliqués, mais pas qu'il en soit au stade de n'avoir jamais mis les pieds sous la même table que l'une d'entre elle ! Et la vie adolescente, les plaisirs de jeunesse, la drague abrutie des pubères ! Un bref instant, un brin de tristesse marqua sa figure douce. Il lui avait déjà fait part de problèmes de contrôle, d'où l'intervention de sa cadette, mais tout de même...

 
« Ca ne doit pas être facile tous les jours... »


La situation impliquait bien des choses, que Lied imaginait sans grand mal : une main de fer sur son quotidien, une volonté souvent mise à mal, un trou dans la sociabilisation, et l'absence de toute expérience amoureuse. Si néanmoins Feyril avait pu apporter quoi que ce soit, peut-être que son arrivée fulgurante en Tekhos n'aurait pas été vaine, et la demoiselle le lui signala aussitôt : s'il voulait emmener lors de son retour quelque médicament ou autre que ce soit, elle n'y voyait pas d'inconvénient. L'accord tacite était son silence, mais il n'y avait nul besoin de le réitérer quand Héraclès l'avait déjà accepté en entrant dans cette jolie maison en compagnie d'une figure tekhane. Secouant brièvement la tête, elle apporta ensuite le dessert, qui consistait en une pile de yaourts en pot et de sa si précieuse boîte à cupcakes. A y regarder de plus près, il s'agissait même à vrai dire d'un superbe coffret en bois, peint et gravé, aux finitions des plus minutieuses pour conserver le tout de la saveur des divines pâtisseries qui faisaient la joie de ce petit bout de femme. Cette fois-ci elle ne lui en proposa pas, égoïstement, bien qu'en risquant un œil, il était possible de voir qu'il ne restait que trois petits gâteaux, le reste ayant été mystérieusement ingurgité. C'est ainsi après avoir mordu dans un gâteau au glaçage blanc nacré, quelques miettes éparses sur les joues, qu'elle fixa son comparse avec un regard un peu gêné.


« Euh, la région.... »


Sa première réaction fut de se diriger vers une pochette aimantée au réfrigérateur, sur le côté, visiblement faite pour être à portée en cas d'urgence. Elle en sortit un dossier papier, dont les lignes noires étaient savamment surlignées de couleurs différentes : du rose fluo, du rose saumon, du jaune, du orange, du vert, du bleu, du violet, tout un panel vif qui attirait immédiatement l’œil. Lied revint ensuite à sa place, le dossier sous le nez, commençant alors à lire ce qu'elle avait pris.


« Le village de Sleprin est idéalement situé à une heure et demi de Tekhos Métropolis, mouais euh... La création d'un espace boisé et d'un lac artificiel permet un cadre de vie adapté à la retraite des tekhanes en recherche des plaisirs naturels alliés à la sûreté et le confort de la proximité de la capitale. Là ils disent qu'il y a une place de marché, et.... Oh ! Apparemment le seul point d'intérêt naturel des lieux est une crevasse d'une centaine de mètres de profondeur. »


Levant le nez de son document, la sénatrice le présenta à Héraclès, à la fois honteusement et fièrement :


« Ma secrétaire me l'a imprimé et a surligné les trucs importants. Je connais très mal Tekhos. Je ne connais déjà que peu la capitale, alors que j'y suis née, alors les terres voisines arides et désertes... Globalement, c'est un territoire très vide et nous ne pouvions pas trop nous éloigner. Donc.... et bien, c'est surtout moi qui vais te suivre je pense. »


Après un rapide ménage, la jeune femme retourna à sa chambre afin de changer sa tenue. Ce n'était pas la ville, il fallait un tant soit peu porter attention, comme ne pas porter un petit haut fluide et large qui s'envolerait au premier coup de vent. Aussi, c'est une demoiselle aux cheveux attachés, vêtue d'une manière fort simple, qui descendit, une paire de baskets dans la main, prête à aller en découdre avec la terre sèche au dehors. Il faisait beau, un ciel bleu parsemé de quelques duveteux nuages blancs, dans une chaleur agréable. Quelques bruits laissaient entendre de la légère vie environnante alors que le duo progressait sur le chemin de terre caillouteuse jaune qu'avait déjà emprunté le titan pour se rendre en direction du bosquet artificiel. Sur ce chemin, Lied lui fit d'ailleurs part du clair manque de nature dans les structures tekhanes, que par exemple, la petite forêt qu'il avait vue était certes faite de vrais arbres, mais qu'ils avaient été plantés là par l'humain, il n'y avait deçà quelques dizaines d'années que gravats, sable et roches en ces lieux. Ce n'étaient là que de simples généralités, aussi vastes qu'évidentes, tout comme l'était l'ignorance candide de la demoiselle aux cheveux roses. Tout d'abord dans la retenue, elle finit par se laisser aller à demander à Héraclès ce qui lui plaisait dans cet endroit, ce qu'il avait vu, puis s'il voulait bien lui montrer ses trouvailles avant qu'ils n'aillent explorer la crevasse qui figurait sur son guide. Ils avaient encore jusqu'au lendemain minimum pour se détendre avant que l'apocalypse ne leur fasse les gros yeux.

Le drôle de duo parvint tout d'abord auprès de l'étendue d'eau claire dans laquelle se trouvait maintenant un très gros caillou, commentaire de la jeune sénatrice, qui feignit tout d'abord une moue furieuse sur son protégé avant qu'un rire léger et cristallin ne sorte de sa gorge. Un certain temps fut même perdu sur place, en raison du fait que Lied fut plus qu'impressionnée par les ricochets que son camarade pouvait faire ; à vrai dire, elle ne savait tout bonnement pas qu'il était possible de faire rebondir une pierre sur de l'eau et fut plus que demandeuse quant à apprendre là, à cet instant, fixant avec insistance de ses grands yeux bleus emplis de détermination celui qu'elle voulait comme professeur.


-------------


Boum broum boum. Ca va vite, et c'est tout cassé par terre. June avait la tête par la fenêtre et regardait derrière elle le gros nuage noir qu'elles laissaient, là, loin, très loin, très très très très loin de la maison. June était un peu triste, Bephy n'avait pas voulu qu'elle fasse une omelette. Une grosse omelette, toute noire, avec le gros œuf qu'elle avait trouvé. Il y en avait plein, aussi, des œufs ! Plein ! Ca aurait fait un gros manger, ça, les œufs ! Mais Bephy avait dit non, alors June avait boudé, puis June avait quand même été contente, un peu, parce que June et Belphy avaient fait un gros barbecue après. Bon, le barbecue avait un peu mal tourné, parce qu'il avait fait un très gros boum, et les barbecues, c'est pas censé faire boum. Mais ça sentait le barbecue, après ! Et Violette, elle avait dit qu'on pouvait faire des barbecues avec plein de trucs : un baril, un râteau à feuilles, un caddie à courses.... Alors pourquoi pas avec des serres, hein ? June en avait vus, des barbecues, dans les bas fonds à la maison, avec des trucs, et sinon, elle avait aussi fait des barbecues avec les bas fonds à la maison. Donc, c'était un barbecue.

Un gros truc rouge lui arriva dans la figure, aussi, June grogna et le mordit, le tira, avant de s'apercevoir qu'il s'agissait de ses cheveux. A côté, Belphy semblait pas contente, elle faisait que grogner et dire des choses très bas, comme quand elle mâchait un gros steak. La dernière fois, et elle ne parlait pas du dernier steak qu'avait mâché Belphy, Bephy avait fait plein de viande à steak. Blam ! Il y avait un très gros trou, et Bephy venait de crier très fort en disant la même chose que quand on se prenait le petit orteil dans une tronçonneuse. Du coup, June rentra dans la voiture, se rasseyant sur son siège, sa figure s'étirant dans un sourire impossible à dissimuler plus encore.


« Bephy ! Bephy ! Belphyyyyy ! On arrive quand ! On arrive quand !
- …. Bientôt, ma chérie. On roule encore quelques heures puis on fera une pause.
- Dis, dis, on va faire quoi déjà aussi ? Pourquoi on rentre pas avec Violette ?
- On va rendre visite à Lied et à un.... problème.
- Depuis quand on rend visite aux problèmes ? On les tue plus les problèmes ?
- Visiblement, pas celui-là. Concrètement.... Concrètement.
- Bephy, June a pas compris.
- Ce n'est pas grave, dis-toi qu'on pourra faire un autre grand barbecue.


Sur ces derniers mots, le sourire de la petite demoiselle aux cheveux pourpres devint carnassier, tandis que son corps aux bras encore ensanglantés sautillait joyeusement sur le siège rembourré, scandant le dernier mot prononcé par sa chère et tendre.

Compte Inactif

Créature

Re : Une chute aux cœur d'une cité matriarcale. [PV Lied]

Réponse 16 vendredi 14 mai 2021, 20:17:25

J'affiche un simple sourire timide. A vrai dire, c'était surtout pour cacher ma peine. J'ai l'habitude maintenant. Evidemment, ce n'est pas facile tous les jours. En faite, c'est jamais facile. Partout. Un quotidien affreux. J'ai fait du mal à beaucoup de gens. Et je dors avec ça, je mange avec ça, je travaille avec ça, je pleure avec ça. Bien longtemps maintenant que mes yeux ont arrêté de vomir leurs larmes. Une carapace s'est forgée depuis le temps.

Accepter, faire avec. Endurer.

Je lève une main pour balayer cette pensée négative, tout comme la mauvaise ambiance qui naissait pour accorder mon attention au dessert qui arrive. Le sourire qui suit sera plus franc. Lied est une femme très généreuse, mais j'ai cru comprendre que les pâtisseries étaient un terrain qu'elle seule pouvait en abuser. Exclusivement seule, aha. Alors, même si les cupcakes ont l'air délicieux, je me contente des yaourts que j'descends en les écrasant dans ma main, en orientant le pot dans le gosier pour l'avaler d'une traite, les uns après les autres. Nos visages étaient curieusement comiques, la commissure de mes lèvres blanches par mon dessert et les miettes de ma comparse trahissant sa grande gourmandise. Le cadre devenait étrangement enfantin, et pour le coup... Ouais, c'est génial.

Maintenant il fallait réfléchir à notre petite escapade et c'est avec des yeux concentrés que j'toise ledit papelard qui nous donne une petite description du coin. Je remarque alors là tout le problème de Lied. Même si elle risque plus vraiment grand chose aujourd'hui, elle a dû déployer un sacré dispositif pour pas choper une connerie à l'extérieur. Et j'avoue, ça m'inquiète un peu sur le coup. Qu'est-ce qui m'arriverai si elle tombe malade par ma faute ? Hein ? La Sénatrice en plus.

A tous les coups j'me fais refroidir propre et net.

Surtout que j'ai aussi la responsabilité de la guider cette fois. Mais j'ai pas peur. On va pas s'empêcher de vivre, pas même devant l'apocalypse.

- Très bien, j'espère être un bon guide. Que je finis par lui sourire, tout en essuyant mes lèvres.

Je n'attends pas très longtemps, avant qu'elle n'arrive avec sa nouvelle tenue. C'est qu'elle prend la situation bien au sérieux dis dont ? En tout cas, j'apprécie. Pour ma part je reste tel quel, et sort pour gouter à nouveau le doux climat qui nous attends. J'connais pas trop la météo de la planète, d'ailleurs.

- Est-ce que la météo peut changer brutalement, il y a des phénomènes dangereux ?

Même si elle ressemble étrangement à ma planète d'adoption, les choses sont peut-être drastiquement différentes. Alors même si j'me sens assez débile en posant la question, la réponse me permettra d'anticiper s'il nous arrive quelque chose. J'apprends alors sur la route le paysage partiellement artificiel, notamment sur les arbres que j'ai rencontré plus tôt, et qui clarifie certains points. Surtout le paysage relativement sec et rocheux. M'est avis que ça ne que peux que ajouter une nuance de plus dans une nature complexe. Un peu comme moi finalement, hé ? Non, je suis pas aussi prétentieux. Alors qu'elle continue de me faire ce radieux documentaire sur l'environnement qui m'entoure, je l'écoute studieusement sans lui couper la parole, à imprégner les siens dans mon crâne alors que mes mirettes absorbent chaque particules de ce qu'elles balayent. Des souvenirs que j'emporterai avec moi. Quoi qu'il arrive, et quoi qu'il m'arrive.

Puis, finalement, c'est à mon tour d'expliquer. Elle a visiblement réussi à faire le lien entre le caillou et moi et m'arrache un rire franc, aussitôt par le sien, et c'est complètement fou comment mon esprit est d'un coup... Plus léger. Du coup j'improvise l'activité de lui apprendre à faire des ricochets. J'prends un galet un peu plus petit que je glisse dans sa main alors que j'en saisis un autre un peu plus imposant dans la mienne.

- Bien. Le plus important, c'est le geste. Il suffit pas de caillasser la flotte pour faire des ricochets. Il doit frôler la surface de l'eau dans un geste fouetté. Comme ça.

Je pivote le bassin en bougeant le bras dans un geste vif et fouetté alors que la pierre siffle dans l'air pour rebondir sur le lac par quelques rebonds avant de disparaître dans l'eau.

- Tu vois ?

Je la laisse se concentrer en m'écartant. Les bras croisés sous mon torse qui gonfle à la compression, en coach improvisé. Mais surtout pour capturer ce moment  à tout jamais dans mon esprit. Ce moment où pour la première fois, j'me suis jamais senti aussi vivant. Et bien. Pourtant, je suis un clandestin masculin qui n'a rien à faire ici. Une dichotomie très bizarre. Elle se débrouille plutôt bien, il faudra quelques tentatives pour avoir deux rebonds très distincts, qui sera applaudit par mes grandes mains et un sourire attendri, avant de reprendre notre route.

- Je suis passé par là, en suite, il y a une jolie clairière pour se poser. Sinon On peut faire demi-tour, à moins de remonter par-là, peut-être... Que je souffle, frottant mon menton de deux doigts pensifs.

Nous verrons bien, on avancera là ou le vent nous porte. De toute manière... Ca peut pas être pire que traverser un building depuis le ciel.

Si ?

Lied Mueller

Humain(e)

Re : Une chute aux cœur d'une cité matriarcale. [PV Lied]

Réponse 17 lundi 12 juillet 2021, 13:11:54

Quand Lied eut une petite pierre un peu plate dans les mains, elle la fixa à la fois avec crainte et fascination. Ce petit machin, une fois lancé, pouvait rebondir sur l'eau comme une balle en plastique sur le parquet, et ses bras pâles et minces étaient capables de cette prouesse. Pourtant, son caillou coula, comme la première fois qu'elle avait été à la piscine, dans un « bouglougloup » aussi sonore que gênant pour la tekhane. Alors qu'elle redressait le visage vers son enseignant, celui-ci recommençait déjà sa démonstration, joignant le geste à la parole. Lied tenta bien de l'imiter, mais ce qui caillassa une surface, ce fut son corps sur la terre quand, dans son élan, son pied glissa, la faisant s'étaler par terre, comme si la nature environnante refusait catégoriquement le traitement qu'elle comptait lui donner. Ce fut le prétexte pour un énième rire, même si au fond, la gêne restait présente, même quand, enfin, le galet fit deux petits bonds avant de couler dans l'eau claire.

Cela pouvait être ridicule, vu de n'importe quelle paire d'yeux extérieurs : une demoiselle aux yeux scintillant de bonheur à la vu de ces cercles d'eau, la fierté qui inondait son visage, simplement car elle avait réussi à faire un ricochet avec une pierre. C'était un incroyable bonheur pour Lied. Plus encore quand elle entend enfin d'énormes claquements de peau, les deux mains d'Héraclès se percutant pour la féliciter. Sur l'instant, la demoiselle rougit, glousse un peu en triturant une mèche de cheveux rose bonbon pour finalement reprendre en main le dossier papier qu'elle avait laissé non loin, tout en suivant son camarade sur le chemin qu'il empruntait. Ils n'étaient pas bien loin de leur logis, il n'y avait sensiblement rien d'intéressant à moins de dix minutes de marche, selon le petit plan qu'elle avait sous le nez. Mais alors qu'ils atteignaient les abords de la fameuse clairière, le géant proposa de faire demi-tour, provoquant un râle de la sénatrice.


« Ah non ! Pas rebrousser chemin ! On est dehors depuis moins d'une heure, je veux pas rentrer ! On a qu'à aller..... Là ! »


Sur l'instant, elle ressemblait à une enfant capricieuse : les joues gonflées, les sourcils froncés, la mine sévère mais adorable à la fois, non sans parler du fait qu'elle venait de prendre le premier chemin qui se présentait sous ses yeux après avoir refermé son guide, sans la moindre idée d'où elle allait. Que pouvait-il leur arriver, de toute façon ? Après tout, ils étaient un duo des plus fiable : un presque terrien homme débarqué dans un monde inconnu, et une rescapée découvrant comme une enfant le monde. Rien d'inquiétant en somme, alors qu'ils s'enfonçaient dans la forêt pour revenir ensuite sur un chemin de terre sèche, sans le moindre repère à l'horizon !

Lied reprit finalement son guide après qu'ils aient trépigné une bonne demi-heure dans le vide désertique tekhan. La crevasse dont elle avait parlé n'était pas très loin, comme l'indiquait enfin le seul panneau qu'ils avaient croisé depuis le début de leur marche. Et enfin, ils l'aperçurent : cette fêlure dans le sol, s'étendant à perte de vue, sans que le fond ne soit réellement visible, le vent balayant des nuées de sable orangé dans les fonds obscures du précipice. En dehors de cette bouche béante, il n'y avait rien. Pas d'arbre, pas de collines, juste quelques roches ici et là qui s'affrontaient en duel en se jetant à la figure de nouvelles bourrasques. A force de percuter les pierres, celles-ci avaient fini polies, présentant alors des nuances cuivrées en vague ondoyantes, un peu comme l'eau quand elle s'était faite percuter par le petit caillou plat. Pas même un lézard ou même un seul bulique dans ces lieux. Juste les bruits du vent, et les petites plaintes de Lied qui n'appréciait guère de se prendre du sable sur le visage. Il se nichait partout, dans ses ondulations, dans ses cils, même dans sa bouche et son nez, un véritable enfer !


« Pourquoi y a-t-il autant de vent, bon sang ! C'est joli, quand j'arrive à garder les yeux ouverts plus de cinq secondes ! »


Malgré ses plaintes, le vent ne cessa de souffler, pis encore, il redoubla d'efforts pour énerver davantage la jeune femme, qui finit pourtant par remarquer un vol d'oiseaux haut dans le ciel. Petites formes noires volant en groupe au loin, en direction de la grande cité, les laissant dans leur sillage derrière eux. Quiconque avait un peu d'expérience se serait douté de la raison de ce vol, loin d'être migratoire, mais comment ces deux perdus l'auraient pu ? La météo n'était pas très capricieuse, à Tekhos Métropolis. Parfois, la pluie venait frapper le sol bétonné, faire luire les vitres parfaites des buildings, plongeant la cité dans une pénombre clair-obscur apaisante pour les yeux des citoyennes sans cesse épuisés de leurs écrans. Le beau temps était bien plus commun, cependant, à raison de considérer comme beau temps même les jours teintés par les nuages blancs se courant après dans un ciel bleu clair. La sénatrice Mueller assimilait donc cette météo à celle du territoire, à une erreur près. Sa ville de naissance était pourvue d'équipements dissipateurs, atténuant les pires effets des terres arides environnantes et leurs caprices pouvant être destructeur. Aussi, quand elle remarqua enfin en faisant demi-tour pour rentrer avec son protégé l'écran jaunâtre, véritable mur lointain, elle comprit son erreur. Il n'y avait pas grand chose à faire, si ce n'était de se mettre à l'abri. Ce n'était pas une tempête très dangereuse, elle pouvait cependant être des plus gênante et les amocher légèrement. Mieux valait donc trouver un abri temporaire.

Aménagé pour permettre aux touristes de profiter de l'attraction naturelle, un chemin descendait le long de la crevasse, permettant d'en observer les pentes abruptes où se nichaient parfois les quelques oiseaux vivant ici. Lied indiqua donc le chemin, dans lequel ils s'engouffrèrent assez rapidement, pour se loger dans un renfoncement creux, puis attendre. Il y avait mieux, comme sortie. Pourtant, la demoiselle ne put s'empêcher de rire, quand les volées colorées recouvrirent la sortie de la crevasse en les épargnant.


« C'est une bien drôle d'aventure que nous faisons là, tu ne trouves pas ? Non pas que ça me fait plaisir d'être prise dans une tempête ! Mais.... Et bien, j'avoue que je trouve ce désagrément amusant. Je pense que ça ne durera pas longtemps, tu veux faire quelque chose pour passer le temps ? »


Amusée, la demoiselle prit une petite pierre qui traînait et la laissa tomber au fond de la crevasse, l'observant jusqu'à ne plus la voir, puis entendre un petit bruit indiquant la fin de la chute. Elle en prit une deuxième et la donna à Héraclès, lui faisant un sourire chaleureux, comme si, à cet instant, la tempête n'existait pas, qu'ils s'amusaient juste sans raison aucune. S'il pouvait douter de sa naïveté, à présent, celle-ci était pleinement exposée.

Lied demanda à faire plusieurs petits jeux pour occuper l'heure qu'ils passèrent là, dans ce renfoncement rocheux, à attendre la fin de la petite tempête. Ce n'est que lorsque les derniers grains de sable cessèrent de voler qu'elle remarqua que son précieux guide s'était envolé de l'autre côté de la brèche, perforé et fermement accroché à une roche pointue, inatteignable. Bien sûr, elle gémit, observa son précieux papier, puis se fit une raison : hors d'atteinte. Ils allaient donc devoir compter sur leur mémoire, mais surtout leur chance, pour rentrer jusqu'à leur toit, espérant ne pas se perdre sur le chemin dépourvu d'indication, autre qu'un pitoyable panneau. Après avoir remonté le chemin, observant l'horizon plat comme une galette, Lied s'exprima, cachant bien maladroitement son inquiétude.


« Ca ne devrait pas être si compliqué, n'est-ce pas ? On... On a tout notre temps, de toute façon ! C'est juste une plus longue promenade. »

Compte Inactif

Créature

Re : Une chute aux cœur d'une cité matriarcale. [PV Lied]

Réponse 18 mardi 17 août 2021, 19:17:25

 
Même en boudant, elle garde cette candeur enfantine toujours aussi attachante et adorable. Je ne pouvais m'empêcher de ricaner nerveusement. A cette légèreté. Rendant mon séjour si léger justement, que j'avais presque du mal à réaliser que j'étais le Mâle ennemi n°1 actuel. J'hausse toutefois un sourcil un peu inquiet lorsqu'elle se décide soudainement sur un chemin après un regard bien trop rapide sur son guide. Je me dis que quoi qu'il arrive nous risquons pas grand chose vu la désertion du coin, et que je suis tout de même accompagné d'une Sénatrice connue de tous, enfin, toutes, plutôt.

Mais quand aux potentielles autres menaces, mieux vaut rester vigilant.

Si elle me posait la question, oui, je lui dirais directement que sans elle, je suis perdu. C'est dire à quel point je lui fais une confiance aveugle. Cette confiance qui me fait apprécier justement le coin, même si j'ai l'impression que le relief est bien plat et désert, non que j'aime pas les plaines, mais qu'il manquait de formes. Et puis elle avait quand même parlé d'une crevasse, c'est donc que l'environnement a l'air assez varié pour y apprécier ses richesses. Mais les prunelles de ma guide de fortune balaye sa carte plusieurs fois, et je ressens comme une hésitation bien présente.

Aussitôt effacé par la certitude de ce que nos yeux voient enfin : ladite crevasse.

Elle ressemblait à une bouche obscure qui crachait son sable par des bourrasques incessantes et dérangeantes, autant pour elle que pour moi. Derrière mes bras en croix pour me protéger la vue, je pouvais “admirer” la désolation du lieu. Dépourvu de verdure, de vies organiques, les couleurs du désert se mélangent à l'argile grise des profondeurs, dont ses parois ont l'air abrasives et parfaitement lisse à la fois. Une terreur naturelle et fascinante. Curieuse dichotomie. Entre les sifflements du vent, j'entends alors l'agacement de Lied, et pour le coup, moi aussi je la comprends.

- Aucune idée... Mais je pense qu'il va falloir faire attention.

Curieuse promenade. Elle avait désormais des allures d'aventures à l'improviste. Je dis pas que je n'aime pas ça, mon soucis était surtout la survie de Mueller. Parce que si elle lui arrive quelque chose, je serai fatidiquement le responsable. Et aussi, que je ne me pardonnerai jamais qui lui arrive quelque chose seulement pour me faire plaisir. Mais, elle avait raison. L'endroit avait son lot de mystère mais dégageait une immensité si envoûtante, un cadre magnifique pour un dépaysement total.

Mais le temps se gâte.

Finalement en s'engouffrant, c'est la crevasse qui va nous servir d'abris dans un spot qui m'a l'air prévu pour. Elle avait l'air de connaître finalement le chemin et si en apercevant que la potentielle sortie était devenue également une impasse et qui la faisait rire, moi, c'était plutôt l'inverse : l'inquiétude grimpe encore d'un cran. De son côté, elle avait l'air d'apprécier ce danger ambiant comme un espèce de sursaut dans sa vie entourée de la plus entière des sécurités. Je comprends le sentiment, on se sent vivre, pour de vrai, l'impression que les choses comptent vraiment. Et c'est presque un honneur qu'elle puisse vivre ce genre de sentiment en ma compagnie. Sans la terreur de se faire brutaliser ou malmener. Un exploit. Clairement. Maintenant, à l'abri...

- Sacrée aventure, oui. Euh, là, dans l'immédiat...

Je regarde alors la tempête nous passer devant, cette membrane d'air emportant la poussière dans une vitesse et une violence conséquentes. Rien d'autre à faire. Ma voix s'éteint doucement tandis que je l'observe balancer la pierre dans une expérience aussi innocente qu'infantile. Mais ça donne une idée de la profondeur abyssale du trou. Finalement une pierre arrive dans le creux de ma main, je pouvais observer les phalanges fines et douces caresser ma paume, y laisser le projectile sur ma peau calleuse. Un sourire timide fend mes lèvres, le regard attendri par tant de pureté qui s'en émane. La culpabilité grandit en moi. M'imaginant étrangler tout ceci, impitoyable, sauvage, juste pour assouvir mes désirs les plus obscurs. Quel horrible scénario... Je rassasie alors aussi la curiosité sur cette profondeur en observant la pierre disparaissant dans les ténèbres rocheuses...

Durant l'ellipse qui précède la fin de la tempête, je m'amuse comme un enfant en la suivant dans tous ses jeux avec une curiosité nouvelle que je découvrais au fur et à mesure. Une bulle, amusante, légère et sans se poser de question. Malheureusement, on perd le guide plus tard. Et je ne lui en veux pas de ne pas avoir fait attention. Maintenant la question se pose, maintenant que nous sommes au milieu de nulle part. Et d'un coup, j'ai une idée.

- J'espère que tu n'as pas le vertige.

Je pris quand même le soin de prendre un autre cacheton avant de porter Lied dans le creux de mes bras sans m'annoncer, et décoller dans les airs pour avoir une vue panoramique et totale du paysage. L'air est plus fort, maintenant que nous sommes à une cinquantaine de mètres de haut. Le monde au sol rapetisse, une déconnexion terrestre toujours aussi agréable à vivre, qu'importe la planète. Mais peut-être pas pour ma nouvelle comparse.

- Ca sera plus simple de repérer la maison. Tu seras mon copilote.

Sur ses mots, je me propulse vers l'avant, m'assurant que son corps soit bien blotti contre moi pour éviter les accidents malheureux. En espérant que sa mémoire lui revienne...
« Modifié: samedi 28 août 2021, 23:24:01 par Héraclès »


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