Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Le rapt. [PV]

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Le rapt. [PV]

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James Howlett

E.S.P.er

Le rapt. [PV]

vendredi 05 avril 2019, 13:01:47

Son visage couturé de cicatrices baigné par la lumière chatoyante du petit matin, Sven observe la route du haut de la petite butte fleurie sur laquelle il a établi son poste d’observation. Confortablement installé sur son canasson, il déguste un délicieux pain à la viande – une spécialité locale, semble-il, qu’il arrose de temps à autre d’une rasade de bière coupée d’eau de la gourde qui pend à son ceinturon. En contrebas, tapis dans les bois, ses hommes, un ramassis de bâtards et de tarés qui le suivraient jusqu’au bout du monde - attendent son ordre. Il y a bien des années que Sven Uthersson, ne fait plus dans le rapt ou l’assassinat, mais cette fois-ci, l’offre est bien trop belle pour être déclinée. « Hm. » Loin devant, au-dessous de l’horizon, à l’endroit où la route décrit une légère boucle, il aperçoit un premier cavalier, suivi par un petit peloton serré. L’allure de la troupe est un trot confortable, probablement pour ne pas trop abîmer l’auguste postérieur de Madame. Faisant pivoter sa monture, vers le versant forestier, il lève la main en direction de son lieutenant, le truculent Gunnar, un colosse de sept pieds de haut, ferme trois doigts sur les quatre qu’il lui reste à la main droite. Le nombre approximatif de minutes qu’il leur reste à patienter. Il patiente, plisse les yeux. Lève de nouveau le bras, ouvre et referme trois fois de suite ses doigts sur sa paume gantée. 12 hommes, pas grand-chose. La mauvaise troupe est presque deux fois plus nombreuses. Et infiniment plus dangereuse. Il n’a que peu d’informations sur la cible, simplement qu’elle a les cheveux blancs comme le lait et qu’elle est probablement la fille de quelque hobereau de province. Puis le lieu et l’heure les plus propices à son enlèvement. De ses deux mains, il rajuste le col de son manteau de fourrure, puis invite sa monture à redescendre au pas le versant boisé. Lorsqu’il les rejoint, ses brigands sont déjà en place, en tapinois des deux côtés du chemin.

Ils patientent. Puis le bruit caractéristique des sabots foulant le gravier se fait entendre, et les hommes sourient dans leurs barbes sales, remontent leurs foulards sur le bas de leur visage. Alors que l’escorte les dépasse, une charrette tirée par deux canassons s’extirpe paresseusement d’une trouée, quinze mètres plus loin, bloquant la route de toute sa longueur. Le cocher, un marchand peu scrupuleux crache au sol, puis baille aux corneilles. « ECARTEZ-VOUS CITOYEN », » s’égosille le Hérault en première ligne. Sven, accoudé à un orme, hausse un sourcil. L’escorte est sacrément bien équipée, la demoiselle doit être de bonne lignée. Il note toutefois qu’aucun blason n’est arboré. « Y’a mon essieu qu’est cassé, m’sieu », grogne le paysan, en sautant lourdement de son perchoir.  Forcé de ralentir sa course, puis de s’arrêter le cavalier tire ses rênes, imité par le reste de l’escorte. Au milieu des soldats, il distingue une forme plus menue, montée sur un cheval racé. La fille. Un geste lapidaire lui suffit pour que ses hommes jaillissent des fourrés, armés de haches et de coutelas. Lui-même, son adjoint et deux autres gaillards dirigent leurs montures sur la route afin de couper toute retraite. Le visage dissimulé par un capuchon de bure, il observe les militaires se faire jeter à bas de leur monture par les siens. Les armes dont il a muni ses hommes sont volontairement émoussées, mais l’escorte de la gamine n’en a pas la moindre idée. Se débattant comme de beaux diables avec leurs glaives en acier trempé, il se font assommer, désarmer par un arsenal d’entraînement. Pathétique, songe le mercenaire en soupirant. La sécurité du royaume est en péril, avec des militaires de cet acabit. Seul le Hérault semble opposer davantage de résistance, puisqu’il fait reculer deux des siens du bout de sa hallebarde. Mais Gunnar s’approche au pas, s’empare du manche de l’arme de ses grosses mains gantées de cuir et le jette à terre sans sourciller, avant de l’assommer du revers de sa hache. Il ne reste bientôt plus sur son cheval que leur proie, dont le cheval affolé caracole en vain. C’est le moment que Sven choisit pour s’avancer, forçant son cheval à enjamber les blessés qui jonchent le sol sablonneux.

« Soyez plus ferme sur votre bride, où il vous jettera au sol en un instant », grogne-il, en attrapant les rênes de l’animal de sa main droite pour le calmer. Il jette un rapide coup d’œil à la fille. Jolie, plutôt élégante, vraisemblablement déboussolée. « N’essayez pas de crier ou de vous enfuir, je vous assure que c’est parfaitement vain. Mon ami va vous aider à descendre de cheval, puis vous monterez dans cette carriole, là-bas. » Le ton est froid, catégorique. Il lâche la bride, adresse un signe de tête alors que ses hommes dépouillent les blessés. « Vous… Je vous assure que vous commettez une grave erreur, étranger ». Le Hérault, encore lui. Sven se tourne vers l’homme, au sol, la lèvre fendue. Le mercenaire essaye de ne pas montrer son agacement ; il ne parvient toujours pas à lisser son rude accent du nord. « Hm ? ». Et son interlocuteur de hocher la tête en silence, regardant la captive avec un air désolé. Dans cet intervalle, Gunnar est descendu de cheval et tend désormais une main secourable à la jeune femme.



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