Enlevée par des extra-terrestre.
Enlevée ! Par des
Extra-terrestre ! Non, mais vous imaginez ?
Bon, d'accord, les fées, les démons, les monstres, tout ça, ça existe. Elle en avait admis l'existence, au final. Mais des
extra-terrestre ?
D'un autre côté, pourquoi croire aux démons, et ne pas admettre la possibilité que la vie dans l'espace soit possible ? Oui, vu comme ça. Mais Catalina n'y avait jamais vraiment réfléchi. Pas avant de se faire enlever, en tout cas.
Ça c'était produit de nuit. Elle sortait d'un vernissage, avec quelques amies. Elle avait bu, beaucoup. Ses amies aussi. Elles s'étaient séparées avec forces démonstrations d'affections. Certaines étaient rentrées en taxi. D'autres avaient des limousines. La veuve avait préféré marcher, pour se dégriser. Evidemment. Elle tanguait, sur la route, et ne prenait pas le chemin le plus court pour rentrer chez elle. Mais elle y arrivait, petit à petit.
C'est au moment de glisser la clé dans l'ascenseur, pour monter directement au dernier étage, chez elle, qu'elle les avait vu. Trois silhouette éthérées, dans un halo de lumière éblouissante, ressemblant étrangement au stéréotype des aliens qu'on voit dans les films.
Evidemment, la surprise, l'alcool et l'incrédulité n'ont pas aidé la brunette à bouger. Elle est restée figée, les yeux écarquillés, incapable d'appréhender ce qu'elle voyait. Les silhouettes se sont rapprochées, perdant de leur grâce éthérée en sortant du halo de lumière, , et leurs grands yeux fixés sur elle, ils l'ont encerclée. Ils ont dialogué un instant, sans que l'ancienne tueuse n'en comprenne un traître mot. Et la lumière a bougé, glissant sur le sol, finissant par éclairer les trois aliens et la jeune femme tétanisée. L'instant d'après, elle se trouvait dans quelque chose de plus grand qu'une cabine d'ascenseur. Des menottes -ou en tout cas ça y ressemblait vachement- d'énergie emprisonnèrent ses poignets l'un contre l'autre, dans son giron. Un collier, fait du même type d'énergie que les menottes, encercla son cou. Elle pouvait sentir l’électricité crépiter sans frôler sa peau. Mais elle ne doutait pas que le choc serait grand si elle tentait de s'en débarrasser. Elle ne tenta pas.
Une seringue perça son bras nue, la sortant rapidement de son état hébété. Mais ce fut de courte durée, puisqu'elle sombra aussitôt dans l'inconscience.
Elle s'est réveillée une ou deux fois, allongée nue sur une table, entravée par les anneaux d'énergie. Elle était examinée, entièrement. Extérieurement, intérieurement. Et quand elle s'est finalement réveillée une troisième fois, elle était allongée sur une paillasse, une chaîne d'énergie reliant ses chevilles à un anneau au centre de la petite cellule.
Elle ne sait pas combien de temps elle a passé là, avant que le vaisseau ne fasse un arrêt violent. Recroquevillée dans un coin de la cellule (qui faisait exactement deux mètres par trois), elle somnolait. On la nourrissait régulièrement, on lui faisait des injections pour s'assurer de sa bonne santé, et grâce à une voisine de cellule qui parlait anglais, à défaut de parler japonais, elle avait compris qu'elle était préparée à être mise en vente sur une sorte de marché aux esclaves spatial.
Et elle ne rêvait pas.
Décidément, que ce soit humain ou non, le commerce d'esclave était réputé.
Des éclats de voix retentirent. Des faisceaux d'énergie tranchaient l'obscurité des cellules. Des bruits de combats leur parvenait. On attaquait un vaisseau esclavagiste ? Quelle surprise ! Catalina ferma les yeux, hésitant entre rire et pleurer. Cette situation était vraiment, vraiment bizarre.