Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

[Sultanats] Al-Anbiya (Hasnah et Silat)

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Chaïnez Tel Isa

Créature

[Sultanats] Al-Anbiya (Hasnah et Silat)

dimanche 11 février 2018, 11:58:50

« Allez à Hout. Silence. Trouvez la fille d’Aliliat. Silence. Trouvez la prêtresse. Silence. Trouvez Hasnah. »

Cette phrase tournait en boucle dans l’esprit de Chainez. La jeune rousse s’était réveillée avec ces mots en tête, et en avait immédiatement fait part à Silat. Les serviteurs des dieux étaient précieux, et ils n’étaient pas tous en sécurité. Il fallait donc aller la trouver. Par chance, par coïncidence, ou grâce à l’aide de leurs dieux respectifs, il se trouvait que Silat connaissait une Hasnah. Chaïnez y avait vu là un signe. Ils avaient donc quitté la sécurité d’Al-Kasr pour cheminer vers la capitale des Sultanats.

Le voyage dans le désert ne gênait pas la jeune prêtresse. Elle y était habituée. Elle était dans son élément. La rude chaleur du soleil la faisait même s’épanouir plus que lorsqu’elle se trouvait dans la cité du bras armé d’Astar. Elle rayonnait, littéralement. Elle avait grandi loin de la ville, et elle avait passé son enfance à se familiariser avec le désert. Quitter la cité fortifiée lui faisait du bien. Voyager avec Silat était agréable. Il était le premier à avoir gagné sa confiance pleine et entière. Le fait qu’ils soient tous deux de Divins Prophètes aidait sûrement. Elle ne craignait plus qu’il ne la trahisse, comme elle avait pu s’en effrayer lors de leur première rencontre.

Tout en cheminant, l’esprit de la jeune femme tournait furieusement. Était-ce une coïncidence si la prêtresse de la déesse des Océans habitait dans la cité dont le nom voulait sans doute signifier « Poisson » ? Était-ce de la chance si le prénom de cette prêtresse rappelait quelques souvenirs à Silat ? Elle songeait que non. Tout était affaire de destinée. Ce n’était pas un hasard si la rousse était tombée sur Silat alors qu’elle se faisait malmener par les gardes. Ce n’était pas un hasard si ses pas l’avaient conduite à Al-Kasr. Ce ne serait donc certainement pas un hasard si la « Hasnah » en question se trouvait être celle que connaissait le fils de Kisik. Elle en était persuadée.

Par contre, la jeune femme avait beau avoir essayé de se préparer à une grande ville, Hout étant une capitale, elle ne parvint pas à maîtriser le choc que ça lui fit quand ils arrivèrent en ville. Tant de monde. Trop de monde. Elle n’était pas agoraphobe, mais elle n’y était pas habituée. Elle n’avait pas grandi en ville, mais à l’écart, il ne fallait pas l’oublier. La marque de son dieu qui palpitait sur son flanc n’y était pas pour rien. Elle était fière d’avoir été choisie, d’avoir été marquée. Buar était son père, et elle n’en avait pas honte, comme le voulaient les mœurs de la plupart. Elle ne cachait pas la marque. La fine maille qui composait sa tenue la laissait apparente. Sa peau pâle, malgré le soleil harassant du désert, tranchait avec cette marque dorée. Ce tatouage qui affirmait mieux que personne à qui allait sa foi.

« On est obligés de rentrer, tu es sûr ?, souffla la prêtresse du feu en observant avec inquiétude les gens aller et venir. »

Pour se rassurer, machinalement, ses doigts vinrent s’enrouler autour de son bras. Elle se rapprochait de lui, de sa force tranquille. Son autre main referma le tissu fluide qui la couvrait. Une sorte de cape, mais adaptée au climat des Sultanats. Bien pratique pour cacher les mailles dorées de son corsage qu’elle n’aurait enlevé pour rien au monde. Enfin, qu’elle n’aurait échangé pour rien au monde.

Malgré ses réticences, malgré les craintes que provoquait toute cette foule, la rousse prit une grande inspiration pour se donner du courage. Silat y était aussi pour beaucoup, en fait. Et ils entrèrent.

« Tu sais où elle habite ? Questionna-t-elle finalement, toujours accrochée à lui. »

Hasnah El Kheir

Terranide

Re : [Sultanats] Al-Anbiya (Hasnah et Silat)

Réponse 1 dimanche 11 février 2018, 23:49:35

La vie à la capitale n'était pas de tout repos. Depuis qu'elle avait quitté ses parents, la pauvre Hasnah se pliait en quatre pour pouvoir subvenir à ses besoins. Le mariage n'avait été que mensonge et manipulation. Lorsqu'il n'était pas à la maison à paresser, son cher mari traînait dehors, souvent en compagnie de femmes mûres et vulgaires. Elle s'était faite avoir et ne pouvait rien y faire puisqu'elle avait juré fidélité.

Allongée seule dans son lit, la jeune terranide fixait le mur d'un air songeur. Depuis quelques temps, ses rêves étaient quelque peu... agités. Une rivière d'un bleu profond, ce même poisson doré et... Silat. Son vieil ami d'enfance. Elle ne l'avait pas vu depuis des années et pourtant, il hantait ses rêves depuis maintenant plus d'une semaine. Elle avait beau tenter de se convaincre du contraire... Au fond, elle était persuadée que ce rêve n'était pas seulement le fruit de son imagination. Il y'avait certainement un sens. Une signification. Peut-être un message de la Déesse Aliliat elle même... Qui sait.

Les rayons de soleil vinrent éblouir Hasnah qui fut contrainte de sortir du lit. Sans surprise, elle tomba sur son mari ivre mort, gisant sur le sol du salon. Une routine. C'est avec la plus grande des difficultés qu'elle parvint à le soulever pour l'entraîner dans la chambre. Il empestait à l'alcool et vu son état, elle en conclut qu'il l'avait encore trompée.

- Qu'ai-je dont fait pour mériter pareil supplice...?

Oui. Qu'avait-t-elle fait ? Malgré cet aléa du destin, la terranide avait toujours la Foi. Elle savait que si elle continuait à y croire, les choses finiraient par changer. Elle prit soin de déposer son mari sur le lit avant de s'échapper à l'extérieur pour aller pêcher. La chaleur était étouffante mais une délicieuse odeur d'épices lui chatouillait le nez. Haa... les joies du marché. Munie d'une simple canne à pêche et d'un sac, Hasnah se faufila à travers la foule pour rejoindre la petite rivière dans laquelle elle allait pêcher. A Hout, la ville du Poisson, la concurrence était de taille. Nombreux étaient les pêcheurs qui se partageaient les points d'eau mais heureusement pour elle, la demoiselle savait toujours trouver un coin tranquille.

Loin de la foule et du brouhaha, elle attendait que le poisson morde en fixant l'horizon. Elle repensait à cette nuit où l'eau s'était mise à onduler... à ce poisson magnifique qui était apparu de nulle part, à cette sensation étrange qu'elle avait éprouvé à cet instant. Depuis cette nuit, la Déesse ne s'était plus manifestée. Sauf depuis quelques temps, dans ses rêves.

Mais sa rêverie cessa brutalement lorsqu'elle aperçut un poisson doré. Le même que dans son rêve. La créature s'approcha du bord avant de, lentement, se retourner pour regagner l'autre côté. Bouche-bée, Hasnah suivit le poisson du regard avant que ses prunelles ne se posent sur les deux silhouettes qui s'approchaient. Elle avait beau ne pas voir leurs visages, elle savait qu'il s'agissait de Silat et son coeur se mit à palpiter.

Hasnah El Kheir

Terranide

Re : [Sultanats] Al-Anbiya (Hasnah et Silat)

Réponse 2 lundi 12 février 2018, 17:22:39

Battant frénétiquement des cils, Hasnah observait d'un air stupéfait les deux individus qui s'approchaient. Elle avait reconnu Silat... Mais qui était la femme qui l'accompagnait ? La pauvre était tellement perturbée qu'elle ne s'était pas rendue compte qu'ils étaient déjà là, à côté d'elle. La canne à pêche dans la main, elle ne bougeait pas, se contentant juste de redresser les oreilles lorsqu'il lui adressa la parole.

Elle ne répondit pas de suite. Il lui fallait quelques secondes pour digérer ce qu'il venait de se passer. Ces rêves étranges, ce poisson... et maintenant lui. Silat Burega, dit "Al-Saqr", le faucon. Elle ne l'avait pas vu depuis des années et pourtant, son visage n'avait pas changé. La jeune terranide l'observait avec attention, s'attardant sur chaque trait, chaque détail, chaque bijou... Puis sur ses yeux émeraudes, dénués de toute émotion. Si elle exprimait la surprise, Silat, lui, semblait presque impassible.

Le contact de ses doigts délicats sur sa joue la fit frémir et elle s'empourpra aussitôt, peu habituée à se faire toucher ainsi. Il était d'une telle beauté... Presque... irréel. Et Hasnah dut déglutir à plusieurs reprises avant de prendre la parole, d'une voix basse et légèrement tremblante.

- J-je... je ne pensais pas que...

Elle ne termina pas sa phrase, perturbée par ce pouce langoureux qui se glissait sous son petit menton. Les oreilles plaquées en arrière, elle le laissait faire tout en affichant une moue embarrassée. Mais qui était cette jeune femme qui l'accompagnait ? Ses mirettes se posèrent sur ladite femme alors que Silat lui caressait les cheveux avec une telle douceur qu'elle en eut le souffle coupé.

- Silat... Qui est cette personne qui t'accompagne...? Et... Pourquoi êtes-vous venus jusqu'ici ?

Elle attendait leur réponse même si elle se doutait que cette visite n'avait rien d'anodin. Il y avait sûrement un rapport avec ces rêves et s'il c'était vrai, Hasnah voulait découvrir leur signification. Pourquoi eux ? Pourquoi maintenant ? Et surtout... dans quel but ? Elle regardait la jeune femme en silence, s'efforçant de ne pas poser les yeux sur son vieil ami un peu trop tactile à son goût.

Il la mettait dans l'embarras et elle priait pour qu'il cesse ses caresses. Son pauvre petit coeur palpitait si fort qu'elle avait l'impression que tout le monde pouvait l'entendre. D'ailleurs, elle se permit un petit sourire nerveux à l'égard de Silat afin qu'il comprenne qu'elle n'était pas à l'aise. Si elle pouvait s'enfouir six pieds sous-terre, elle l'aurait déjà fait.
« Modifié: lundi 12 février 2018, 17:31:39 par Hasnah El Kheir »

Chaïnez Tel Isa

Créature

Re : [Sultanats] Al-Anbiya (Hasnah et Silat)

Réponse 3 jeudi 15 février 2018, 21:28:02

Chaïnez s’était habituée au corbeau, et quand il vint rejoindre son épaule comme perchoir, elle lui sourit doucement. Mais ça ne l’empêcha pas de garder ses mains autour du bras de Silat, intimidée par la foule. Son angoisse au sein de ces nombreuses personnes était toutefois préférable à la crainte qui ne manquerait pas de lui serrer le cœur s’ils avaient été seuls et, comme l’avait si justement fait remarquer l’oriental, des cibles faciles pour les chasseurs. Alors la jolie rousse avait pris sur elle, et elle avait avancé courageusement. Ce n’était pas une épreuve si terrible, tout compte fait. Stressant, évidemment. Mais pas non plus trop angoissant. Elle pourrait peut-être être plus à l’aise, si elle fréquentait souvent les foules, mais elle n’allait pas non plus se sentir sereine au milieu de tant de gens. Elle ne pouvait pas effacer vingt-trois années de solitude en quelques mois. Même en quelques années, elle doutait d’y arriver.

Elle se détendait un peu plus, maintenant qu’ils étaient dans les quartiers habités, plus calmes. Elle se permit même une petite caresse, du bout du doigt, sur le plumage d’Anqar. Le volatile ne tarda d’ailleurs pas à les diriger vers la prêtresse.

Docilement, la fille de Buar relâcha son étreinte sur Silat. Ses prunelles mordorées s’étaient fixées sur la jeune femme au bord de l’eau. Vraiment étrange. La rousse n’avait encore jamais rencontré d’humains arborant d’attributs animaux, aussi resta-t-elle un moment figée, hébétée, en voyant les longues oreilles duveteuses de la pêcheuse, dressées sur sa tête. Enfin, couchées, alors que son compagnon se montrait familier. Elle devait toutefois avouer que, passer le premier instant de surprise, ces attributs ne dénotaient pas sur la silhouette féminine. Non, ça lui donnait même un petit côté mystérieux, exotique.

Un léger sourire s’imprima sur les lippes de Chaïnez alors que la jeune femme en face questionnait Silat. La prêtresse s’inclina doucement, respectueusement, avant de se présenter.

« Je m’appelle Chaïnez, souffla-t-elle d’une voix douce. Puis, comme il n’y avait pas de danger aux alentours, et que ni Silat ni Anqar ne semblaient inquiets, elle poursuivit : Je suis la fille de Buar, et honorée de rencontrer celle d’Aliliat. »

Puis elle se figea brusquement. Avait-elle fait une gaffe ? Elle ignorait si la jeune femme était consciente des appels de sa déesse, de son statut. Inquiète, ses prunelles cherchèrent l’émeraude de celles de Silat comme pour l’interroger silencieusement. En avait-elle trop dit ? Trop d’un coup ?

« Pardon, ajoute-t-elle rapidement. Je ne veux pas vous effrayer. J'espère que je n'ai été trop directe ? »

Hasnah El Kheir

Terranide

Re : [Sultanats] Al-Anbiya (Hasnah et Silat)

Réponse 4 dimanche 18 février 2018, 19:10:20

Les prunelles posées sur la prêtresse, Hasnah l'écoutait se présenter avec attention. Comme pour mieux capter le son de sa voix, ses oreilles se redressèrent puis se figèrent quand elle apprit qu'elle était la fille de Buar. Tout s'expliquait... Elle comprenait pourquoi elle était avec Silat et pourquoi ils étaient là, réunis tous les trois. Ce n'était pas un hasard, seulement une volonté des Dieux.

Voulant lui répondre, la terranide entrouvrit les lèvres mais c'était sans compter sur Silat qui ne cessait de la taquiner. Aussi, ce n'était non pas une phrase, mais un couinement qui s'échappa de sa petite gorge. Elle n'aimait pas qu'il se montre tactile, et encore moins qu'il s'en prenne à une zone aussi sensible. Perdue, paralysée, angoissée, la pauvre Hasnah remuait frénétiquement l'oreille dans l'espoir de la lui faire lâcher. Il n'en avait peut-être pas conscience mais il était en train d'exciter la petite vierge qu'elle était.

Heureusement, il finit par la relâcher. Délivrée, la jeune demoiselle poussa un soupir de soulagement avant de rabattre ses oreilles vers l'arrière. Le bougre ! Comment osait-il la taquiner ainsi ? Ils n'étaient pourtant plus des enfants ! Les joues gonflées, elle fixait son ami d'enfance, une petite moue agacée au visage. Elle n'aimait pas ces jeux et comptait bien le lui faire comprendre.

Mais la situation redevint sérieuse, obligeant Hasnah à prendre sur elle pour se calmer. Il lui fit comprendre qu'ils devaient partir et elle en resta un moment sans-voix, hébétée. Partir ? Quitter la ville ? Et ses parents, son mari, son commerce ? A peine eut-elle le temps de répondre qu'elle comprit qu'elle n'avait pas le choix. Si la Déesse l'avait décidé ainsi, il lui fallait obéir sans discuter. Mais elle n'était pas prête à partir... Pas comme ça, pas maintenant.

- Silat, je...

Elle ne put finir sa phrase. L'eau se mit à scintiller, faisant taire la terranide qui observait la scène avec anxiété. Un magnifique poisson bondit hors de l'eau puis une barque apparut de nulle part, signe qu'il était grand temps pour eux de s'en aller. Abandonnant sa canne à pêche, Hasnah se redressa pour s'approcher de ladite barque. Elle avait beau être malheureuse avec son mari, l'idée de ne plus jamais revoir ses parents l'angoissait. Partir, tout abandonner... pourrait-elle revenir ?

Une voix étrangement familière fit vibrer ses oreilles touffues et, après un bref hochement de tête, elle décida de monter dans la barque. Elle ne disait plus un mot, les yeux rivés sur cette ville qu'elle abandonnait. Qu'allait-elle faire, maintenant ?

Chaïnez Tel Isa

Créature

Re : [Sultanats] Al-Anbiya (Hasnah et Silat)

Réponse 5 dimanche 04 mars 2018, 22:14:14

Même si elle ne désirait pas effrayer Hasnah, la jeune terranide ayant l'air perdue, il fallait se presser. L'Infîtar ne tolérerait pas un regroupement de fidèles de l'ancienne religion. Pire, ils ne toléreraient certainement pas des prophètes de cette même religion. Chaïnez s'efforçait de lui sourire d'un air apaisant. Silat lui intimait de choisir sur le moment, peu importait ce qu'elle devrait laisser derrière elle. En y songeant, la rousse se sentait soulagée d'avoir été libre de toutes attaches avant de se rendre à Al-Kasr. Ses parents étaient morts depuis longtemps, et la seule personne qui comptait pour elle, qui prenait soin d'elle, était également morte juste avant son départ. En y réfléchissant un peu mieux, la jeune femme pensait que c'était peut-être un signe des dieux. Buar lui était apparu en rêve toute son enfance, alors peut-être était-il responsable de ces événements, lui offrant la possibilité de rejoindre les siens sans que son cœur ne se déchire à l'idée de quitter des êtres lui étant chers.

Ses prunelles mordorées observaient la rive, la barque qui était apparue, et elle attendit brièvement la réaction d'Hasnah. Elle ne se fit pas attendre. Et tandis que ses oreilles duveteuses semblaient écouter quelque chose, une voix que la fille de Buar ne pouvaient entendre, elle s'installa dans la barque. Un soupir soulagé quitta ses lèvres rosées. Elle sourit à Silat avant de venir s'installer également dans la barque, effleurant doucement l'épaule de la jeune femme pour l'assurer de son soutien inconditionnel à partir de cet instant. Elles étaient soeurs à présent. Elles étaient amies. Il devait en être ainsi. Unies dans leur foi. Comme c'était le cas avec Silat. Et Chaïnez pressentait qu'elle n'aurait aucun mal à aimer la douce Hasnah.

« Nous sommes ta famille, répéta-t-elle d'une voix chaleureuse. Tu peux te reposer sur nous, Hasnah. »

Laissant Silat s'installer, la rousse tourna le regard vers l'horizon. Le périple s'annonçait sous de bons auspices, pour le moment. Mais ils devraient se presser, s'éloigner de la ville. Et elle en était heureuse, Chaïnez. Trop de monde, dans les villes. Trop d'inconnus, trop de danger pour une prêtresse qui se revendique.

Le soleil poursuivit sa course dans le ciel à mesure que les trois prophètes s'éloignaient, Chaïnez essayant d'en apprendre plus sur Hasnah et sur les liens qu'elle entretenait avec Silat, pendant que leur embarcation suivait le courant qui les emportaient en sécurité. Il commençait d'ailleurs à disparaître par-delà la ligne d'horizon quand la barque se rapprocha de la berge. La rousse observait avec intérêt les environs. Malgré les papyrus qui leur masquaient la vue dégagée de la berge, elle aperçut une caverne, qui semblaient s'enfoncer dans le sol, et le reste de la bande de sable fin ne présentaient aucun nuisible visible. L'herbe verte et grasse qui poussaient autour de la caverne, et à l'entrée de cette dernière, indiquait qu'une source d'eau devait se trouver à proximité. Sans doute à l'intérieur. Elle avisa aussi quelques arbres fruitiers un peu plus loin, et des débris d'embarcations jonchaient la petite plage. Ils auraient de quoi faire du feu s'ils pouvaient en faire.

Leur barque s'enfonça gracieusement entre les papyrus et vint s'échouer avec douceur contre la rive. Chaïnez fut la première à quitter l'embarcation, étirant ses muscles raidis dès qu'elle posa un pied sur le sable. Elle fit quelques pas, ses prunelles mordorées scrutant avec attention les environs. Son instinct ne lui criait pas qu'il y avait un danger, aussi se sentit-elle plus rassurée. Ils pourraient sans doute passer la nuit ici, loin des ennuis. Elle se retourna ensuite vers ses compagnons, leur offrant un sourire légèrement fatiguée par cette traversée maritime sous un soleil de plomb. Quoique ce n'était pas tant la chaleur qui l'avait fatiguée, mais l'inactivité. Ses muscles protestaient face aux étirements qu'elle leur infligeait à présent.

« Je crois que nous sommes en sécurité pour la nuit, souffla-t-elle doucement, ôtant ses sandales d'un geste leste pour savourer la sensation du sable fin et chaud entre ses doigts de pieds. »

Hasnah El Kheir

Terranide

Re : [Sultanats] Al-Anbiya (Hasnah et Silat)

Réponse 6 samedi 10 mars 2018, 21:24:13

"Nous sommes ta famille." Cette phrase se répétait en boucle à mesure qu'ils s'éloignaient. Elles savaient qu'ils n'étaient pas là par hasard et que, même si elle ne le souhaitait pas vraiment, il lui fallait rester fidèle envers sa Mère. Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi si précipitamment ? Qu'allaient penser ses parents...? Leur petite Hasnah allait disparaître de leur vie, sans raison, ni même un au revoir. Sans explication. La gorge nouée et le regard perdu, la Terranide se retenait de pleurer.

La jeune fille ne parlait que très peu. Chaïnez cherchait à en apprendre un peu plus sur elle mais Hasnah se contenait de rester brève, trop préoccupée par la perte de ses proches. En dehors de ses parents, elle s'était liée d'amitié avec un petit chenapan qu'elle avait rencontré au marché. Un jeune orphelin qui, abandonné de tous, survivait grâce à sa ruse et à son talent pour le Vol. Qu'allait-il devenir sans elle ? Sans personne pour l'aimer ?

Après un long moment sur le fleuve, ils gagnèrent la rive et s'arrêtèrent près d'une grotte. Une grotte étrange, profonde, d'apparence anodine mais qui, pourtant, semblait dégager un pouvoir immense. Impossible pour Hasnah de détourner le regard de cette caverne qui l'appelle. Comme attirée par un aimant, c'est presque "mécaniquement" qu'elle se dirigea vers celle-ci, accompagnée de Silat et de son amie Chaïnez.

Nul besoin de carte ou de lumière... La Fille savait parfaitement où aller. Mais Silat entra dans une sorte de transe, faisant s'arrêter les deux jeunes femmes. Habituée à le voir ainsi, elle se contenta de dresser les oreilles pour l'écouter attentivement. Ce n'était pas lui qui parlait mais la Déesse qui le possédait. Dans le fond, la terranide ne pouvait s'empêcher de se demander si la sensation était douloureuse ou désagréable pour lui. Mais qu'importe. Elle savait à présent ce qu'elle avait à faire.

Ils marchèrent pendant de longues minutes jusqu'à ce que Silat vienne lui prendre la main, perturbant de nouveau Hasnah qui n'aimait pas qu'il se montre aussi tactile. Heureusement pour elle, ils étaient arrivés et alors qu'elle envisageait de se libérer, elle sentit ses doigts glisser de son dos jusqu'à sa queue. Un frisson... Puis deux. Puis trois. Assez !

- B-bon ! Ça suffit, Silat ! Laisse-moi me concentrer si tu veux que j'ouvre cette porte !

Haletante et furieuse, elle avait feulé comme un chat en colère avant de s'écarter de lui. Devant la porte, elle ferma lentement les yeux et se concentra pour écouter les paroles de sa Déesse. Un long silence s'installa avant qu'Hasnah ne se mette à murmurer une phrase incompréhensible. Aussitôt, les énormes portes se mirent à grincer pour finalement s'ouvrir, leur laissant accès à une salle gigantesque.

- Je crois qu'on peut entrer.

Fière d'elle, elle observa les immenses cascades bruyantes ainsi que les nombreux trésors qui jonchaient le sol. Malgré l'absence totale de soleil, la salle rayonnait de lumière. Et, pour le plus grand étonnement de l'hybride, quelques poissons colorés sautillaient hors de l'eau, rendant le lieux encore plus magique qu'il ne l'était déjà. Époustouflant.

Chaïnez Tel Isa

Créature

Re : [Sultanats] Al-Anbiya (Hasnah et Silat)

Réponse 7 dimanche 11 mars 2018, 15:34:24

Même en n’étant pas proche d’Aliliat comme elle l’était de Buar, Chaïnez pouvait ressentir la présence de la déesse alors même qu’ils n’étaient qu’à l’orée de la grotte. Elle n’avait été qu’à moitié surprise d’entendre Kisik s’exprimer au travers de son fils, et comme à chaque fois, c’était fascinant à observer. Elle n’avait pas encore fait l’expérience elle-même, aussi se demandait-elle toujours ce que Silat ressentait lorsque ça se produisait. C’était presque la communion ultime entre un prophète et son maître divin. C’était impressionnant, et la ferveur de la jeune femme n’en fut que plus forte encore.

Ses prunelles, d’un brun chaud parcouru d’éclats doré, se fixaient sur Hasnah avec affection, attendant qu’elle les guide à travers le dédale de chemins sinueux de la grotte. Laissant les deux amis d’enfance passer devant, Silat éclairant le chemin d’une petite boule lumineuse et Hasnah servant de carte vivante, la rousse suivit le chemin, ses grands yeux observants et capturant tous les détails qu’elle voyait. D’une main, elle tenait ses sandales, ses pieds nus glissant presque sur le sol sans faire le moindre bruit. Le mélange de sable et de roche n’était pas désagréable, et elle les suivait d’un pas silencieux, félin. De l’autre, elle laissait ses doigts errer sur les parois rapprochées du tunnel, notant la moindre aspérité, les niches créées pour accueillir des bougies ou des offrandes, les quelques pièges désactivés par la présence d’Hasnah au sein du domaine de sa mère.

Ses lippes s’étaient lentement étirées en un sourire joyeux, heureuse qu’elle était de découvrir tout cela, d’être en compagnie de Silat et de la jeune terranide. Elle se sentait bien, en sécurité, en famille. Elle n’avait pas eu l’impression de manquer de quelque chose dans son enfance, n’ayant jamais connu trop de présences autour d’elle, mais se découvrir des frères et sœurs spirituels était exaltant.

Elle s’arrêta à quelques pas des prophètes qui étaient arrivés devant une lourde porte, une double-porte, qui semblaient taillée dans la roche. Elle devait être épaisse, et impossible à franchir pour quiconque n’était pas dans les grâces d’Aliliat. Elle esquissa un sourire en coin en voyant le démon caresser la queue d’Hasnah qui se troubla. Elle réprima d’ailleurs un petit rire amusé quand cette dernière se dégagea, feulant son agacement.

Dans le silence qui suivit, religieux, solennel, la fille du Lion observait chaque détail gravé, sculpté sur la porte. Elle portait aussi son regard sur la terranide, concentrée, les yeux fermés. Elle réprima presque un sursaut alors que cette dernière laissait échapper une phrase, mystique, dans un murmure qui semblait résonner autour d’eux, brisant le silence établi.

Le grincement des portes qui s’ouvrirent lui paru encore plus assourdissant, délivrant dans un geste un peu saccadé les merveilles qui se cachaient derrière. Un temple époustouflant, illuminé par les trésors qui l’entouraient, qui étincelait de mille feux comme pour saluer le retour de la magie de sa déesse au travers de sa Fille.

Quelques pas plus tard, alors qu’elle franchissait le seuil de la caverne aménagée, la prophétesse marqua un temps d’arrêt en observant les poissons qui sautait hors de l’eau, admirant leurs écailles aux couleurs chatoyantes qui se réverbéraient sur les reflets de l’eau, de l’or et de la perle qui délivrait cette luminosité mystique.

Elle tourna un instant sur elle-même, ses iris mordorées accrochant les reflets des joyaux qui scintillaient autour d’eux, son cœur enflant à la vue de toute cette beauté, à l’idée de redonner du pouvoir à la déesse des Océans. Elle s’approcha de la rive, ses sandales toujours à la main, et elle risqua un pied nu dans l’eau fraîche. Un gloussement ravi lui échappa avant qu’elle ne se retourne vers ses compagnons.

« C’est magnifique, souffla-t-elle d’une voix douce, dont l’écho se réverbéra pourtant la salle entière. »

C’était un lieu de recueillement, de vie, de joie. Un lieu où la magie était reine, où la Aliliat était honorée avec ferveur et amour. Il fallait à présent lui rendre cette étincelle de pouvoir. Cette chaleur qui devait lui manquer. Il fallait lui rendre la vie. Mais Chaïnez avait du mal à imaginer une scène plus belle encore.

« Que devons-nous faire ? Interrogea la rousse, encore novice dans le domaine des rituels. »

Peut-être pourrait-elle aider, à moins que le rituel ne soit faisable que par la Fille des Océans. Mais dans tous le cas, la rousse aurait à cœur de suivre les consignes.


Répondre
Tags :