Mon seigneur semblait se détendre sous mon massage, je n'étais pas un expert dans ce domaine, mais je savais identifier les endroits où les nerfs et muscles étaient tendu. Cela me laissait comprendre aussi que, tout aussi puissante qu'elle pouvait être, elle restait un être fait de chair et de sang, avec les même soucis. C'est avec une grande application, que je m'occupais de défaire ses endroits où mes doigts crochetaient, ne délaissant l'endroit qu'après être certain que la zone était assez détendue; bien évidement, il était hors de question de trop abuser, ne voulant pas que mon seigneur soit trop mou, l'heure approchait et il fallait qu'elle soit en état de se battre, si cela tournait au vinaigre.
Je laissais mon seigneur me mettre le ruban avec son nom. Cela faisait partie de la mascarade que nous allions jouer et l'usage d'un ruban serait moins restrictif dans mes mouvements, mais cela sous-entendait que j'allais devoir jouer l'esclave totalement soumis à mon seigneur, sans volonté de mordre sans ses ordres. L'exercice en lui-même n'allait pas être difficile, ni facile pour autant, il allait falloir refouler toute soif de sang, toute envie de trucider le premier qui allait se risquer à insulter mon seigneur et être capable à encaisser des potentiels coup sans broncher. Tout allait donc se jouer sur ma prestation.
La marche fut aisé, tout comme entrer dans le domaine. Je ne pouvais m'empêcher de garder un oeil envers la terranide requin, conservant mon regard droit et faisant travailler mon regard périphérique. Je ne bronchais pas, ne portant aucun intérêt sur la perte du ruban, semblant me concentrer uniquement sur le fait d'être toujours en retrait par rapport à mon seigneur, tout en évitant d'être trop proche, respectant comme un espace intime de ma "maîtresse". Vint l’approche d'une femme avec une terranide vache, qui s’enquérir de comment mon seigneur m'avait dressé. La vachette était très émotive, cette émotivité était visiblement naturelle, elle ne semblait pas désobéir pour nuire à sa maîtresse, mais ne semblait pas connaître la pensée de sa maîtresse. Il y avait visiblement un gros soucie de communication entre les deux. Je supposais qu'avec un peu de temps à parler entre elles, cette femme pourrait avoir une terranide moins craintive et plus efficace, bien évidement je n'approuvais pas l'esclavagisme, mais en tant que servante cette terranide semblait avoir certaines qualités. Ses mains étaient fines, quelques blessures montraient une volonté de vouloir bien faire, mais une petite maladresse, le courant ne passaient pas entre elles.
Une femme se mit à entrer dans mon champs de vision périphérique et mes sens de serpent se mirent en alerte, elle s'approchait et je la reconnaissais rapidement, cette démarche légère, cette longue chevelure ténébreuse, se regard dorée qui semblait pouvoir regarder très loin. Comme à son habitude, elle aimait porter des tenues rouge mettant en valeurs ses formes. Elle avait finalement fait son apparition. Elle s'approchait de mon seigneur, suivit d'une harpie avec le plumage d'un vert assez clair, la créature suivait Obi, qui arrivait assez rapidement à notre niveau. D'une voix mélodieuse la maîtresse, étant aussi mon ennemi naturel, prit la parole.
- Vous avez une certaine maîtrise pour le dressage à ce que je vois. Ce genre de bestiole tendance à avoir la langue bien pendue et être très tactile. Je me présente Catherine Montfort et mon esclave se nomme Mollet, enchantée de vous connaître, madame ? Je me retenais d'agir, je devais rester stoïque, mais devant deux volatiles en face de moi, je ne pouvais retenir une envie viscérale de planter mes crocs dans leurs cous. Si je n'avais pas un seigneur à protéger, j'aurais certainement activé mon sceau maudit pour les broyer toute les deux. L'harpie n'était pas à sous-estimer, elle avait des serres aiguisées, je ne doutais pas qu'Obi avait "pris soins" d'elle. Cette tueuse n'hésitait jamais à torturer ses pions pour les rendre dociles. Je devais me taire et laisser Athénaïs prendre la parole. Obi ne comptait visiblement que faire de simple salutation, juste dire qu'elle était là et sous-entendre de nous tenir à carreaux. Je me forçais à ne pas sortir ma langue trop souvent, mais son regard dédaigneux montrait bien qu'elle avait capté l’envie meurtrière à son égard.
Des deux, l'harpie était la plus atteignable, Obi prenait soin de laisser l'espace minimum pour pouvoir me contrer si j'attaquais, elle ne laissait aucune ouverture et se contentait d'agir comme une noble devrait le faire. Attaquer sans l’ordre de mon seigneur viendrait à tout faire capoter, elle imposait sa présence pour le moment.