Alfheim n’était vraiment pas un endroit accueillant, malgré les apparences. À première vue, tout, ici, ne semblait que beauté, calme, et volupté. Un monde paradisiaque, mais bien terrible. Où étaient les animaux ? Le gazouillis des oiseaux ? Les lapins bondissant de fougères en fougères ? Tout ici dégageait une beauté surnaturelle, artificielle. Bayonetta s’était souvent rendue à Alfheim pour savoir de quoi il en retournait. Mais, généralement, le Portail était directement accessible. Elle s’y rendait pour fermer des Portails. Cette fois, au vu de la technique très particulière des Zélotes, il n’y en avait aucun... Ce qui était problématique. Alfheim était une dimension qui ne fonctionnait pas comme de Terra. Ce n’était pas un univers cohérent constitué de galaxies, mais un seul monde, Alfheim, qui s’étalait sans fin. Bayonetta n’avait jamais tenté d’en faire le tour, mais elle se rappelait des livres qu’elle avait eu sur la question, et qui étaient très clairs.
*Alfheim est sans fin... Une étendue d’eau qui s’étale à perte de vue, avec des îles flottantes plus ou moins grandes.*
Surprise, Hana ne répondit pas à sa question sur son mécha, signe que le robot rose avait dû rester de l’autre côté... Ce qui était plutôt bien. Bayonetta la vit rejoindre une autre île, en faisant un saut prodigieux de plusieurs mètres. Les règles de la gravité étaient différentes ici, plus souples, ce que la Tekhane avait, semble-t-il, rapidement compris. Bayonetta la rejoignit à son tour.
« Il faut trouver le Portail le plus proche, petit bout. Et, pour ça, je vais avoir besoin de toi. »
Elle l’observa ensuite, en croisant les bras, et pencha la tête sur le côté.
« Vu que tu n’as pas répondu à ma question, j’en déduis que ton gros robot rose est resté là-bas, dans ce fort. Grâce à ça, nous disposons d’un point d’ancrage potentiel sur Terra. Autrement dit, je peux user de ma magie pour retrouver ton gros robot, et, en remontant la piste, nous irons près du plus proche Portail... Qu’il soit à quelques mètres, ou à plusieurs centaines de kilomètres. »
Bayonetta n’était pas une sorcière pour rien, après tout.
« Mais les choses ne sont pas aussi simples. Pour que je puisse le faire, il faut que ma magie entre en résonance avec la tienne. Je ressentirais ainsi ton lien avec ton robot rose, petit bout. Tu comprends ? »
Ce n’était pas sûr... Bayonetta se rapprocha un peu d’elle, et sortit alors une sucette rose.
« Mes sucettes sont très particulières, expliqua-t-elle. Elles sont chargées de magie. Prends cette sucette rose, et suce-là un peu. Tu laisseras de ton empreinte magique dessus, et, quand je la sucerai aussi, ça m’aidera à ressentir ton lien avec ton robot rose. »
Et de conclure ensuite :
« Bien sûr, si tu as des questions, n’hésite pas... »