Les démons. Des êtres singuliers, auquel le mercenaire n'avait que très peu d'expérience. Il en avait affronté quelques uns, durant ses années de vagabondages. Des adversaires valeureux, destructeurs et qui demandèrent de nombreuses ruses pour être abattus. Était-il devenu un chasseur de démons pour autant ? Non, pas vraiment. Son domaine d'expertise restait à ce jour toujours les autres combattants humains. Mais on pouvait tout de même dire très clairement qu'il avait une certaine dextérité quand il devait en finir avec une vie démoniaque. Pourquoi donc parler de tout cela ici ? A cause de son nouveau contrat. Un contrat différent de tout les autres, de part le but à atteindre, d'une part, mais aussi par la personne à l'origine de la demande.
Une sombre histoire, que voulez-vous. Un Sanzô paumé, sans un sous, qui cherchait un endroit où dormir durant une nuit particulièrement froide. Le manque de guerre commençait à se faire ressentir et sa lame était aussi utilisée que les couilles du pape. Et bordel quand on était mercenaire, gagner sa vie autrement que par le combat n'était pas une chose facile. Surtout quand on avait l'image d'un chaud bouillant collé à la peau.
C'est à ce moment qu'il rencontra un démon. Particulièrement propre sur lui, à l'énorme différence de ceux qu'il avait affronté jusqu'à présent. Ce dernier transpirait littéralement de mal par tout les pores de sa peau. L'instinct de notre protagoniste était assez aiguisé pour comprendre directement la nature de la personne rencontrée, son essence, au point où c'est la lame au poing qu'il entama la discussion. Après quelques minutes de dialogues, l'inconnu expliqua qu'il était ici pour acheter ses services de mercenaire. Son supérieur, Lucifer en personne, avait besoin d'un guerrier pour protéger sa fille durant une fête en son honneur. Bordel de merde. Protéger le rejeton de Lucifer, carrément ?
Ce n'était qu'un bête humain, aux capacités limitées. Pas un seul objet magique, pas un sort caché dans sa manche, juste la maîtrise de sa lame. Et cela suffisait pour protéger une personne aussi importante ? Bah. Au moins, sa maîtrise ne semblait pas être aussi mauvaise que ça. Et c'était un plutôt bon point.
C'est ainsi qu'il fut téléporté dans un château qui ne semblait pas se trouver sur Terra. Putain, jamais il n'arriverait à s'y faire à ces moyens de déplacement magique. L'homme l'invita ensuite à le suivre, pour rejoindre le bureau de son supérieur et le rencontrer lui et la personne qu'il devrait très certainement protéger. Déjà ? Merde. Sanzô n'était en effet pas dans le meilleur des appareils : toujours en armure, question pratique, l'homme semblait déjà prêt à s'élancer dans un champ de bataille. Les cheveux coiffés en bataille, coiffé étant un bien grand mot, son corps taillé mis en valeur par sa tenue et enfin sa lame, présente comme toujours à sa ceinture. Le mercenaire parcourra alors le palais aux côtés de son guide, qui l'emmena bien rapidement au bureau de Lucifer.
Ni une, ni deux, sans même attendre une autorisation, notre épéiste ouvrit avec fracas la grande porte du bureau. Droit, fier, il s'avança de deux pas pour mieux observer la pièce. Particulièrement spacieuse, l'endroit avait comme point commun avec le reste du palais de puer la richesse et le prestige. Normal, au vu de la personne qui en avait la possession. Cette dernière était d'ailleurs là, assise à son bureau, triant des papiers. Son regard s'arrêta alors sur une jeune femme particulièrement séduisante, aux formes prononcées et retenant l'oeil. Il étire un léger sourire, avant de comprendre que cette dernière devait être la fameuse fille du boss de l'endroit. Merde. Il matait littéralement la personne qu'il devait protéger. Sanzô se giffla mentalement, histoire de reprendre ses esprits, avant de regarder de nouveau le paternel.
« Sanzô Komei, mercenaire. Je suis ici pour la protection de... Mademoiselle, je suppose ? » Dit-il, se grattant l'arrière de la tête.
Ce genre de mission n'était pas vraiment sa spécialité. La défense d'une seule personne, comme ça... Alors en plus donnée par un démon, c'était plutôt singulier pour l'homme.