VALADHIEL
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Aurora Renzo, servante des Medicis, réceptacle de Valadhiel--- ---
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Florence, Italie – 1469 AP. J.C.
Il fut une époque où la religion n’était pas aussi négligée que de nos jours, où de fervents adorateurs et serviteurs pouvaient entendre les voix divines de Dieu. Ces personnes, notamment des prêtres et le Pape en personne, répandaient alors ces quelques mots à la populace. Tout n’a jamais été blanc, il y a eu et aura toujours une part d’ombre dans la plus pure des lumières. Pourtant, la foi de certains et de certaines les a amenés à confier, en plus de leur âme, leur enveloppe charnelle.
En cette année, en ce jour,
Lorenzo il Magnifico allait épouser
Clarisse Orsini. Deux icônes importantes de cette époque plutôt trouble au sein de l’Italie d’antan. Survivre durant ces durs temps n’était pas aisé, toutefois, Aurora Renzo sut trouver l’astuce. En se mettant au service de cette maison et de Florence, elle était plus qu’assurée de pouvoir subvenir à ses besoins et ceux de son jeune enfant.
Cette femme à la peau finement hâlée, âgée de vingt-huit années, possédait une longue crinière blonde et ondulée. Elle faisait d’ailleurs la jalousie de beaucoup de ses concurrentes au sein de la puissante légion de servantes. Son faciès, bien qu’agréable à regarder, ne dégageait rien de particulier de plus qu’un autre. En revanche, Aurora avait l’habitude de se maquiller à l’aide de ses modestes moyens. Comme par exemple, appliquer du fard légèrement rosé sur ses joues, un léger rouge à lèvres afin d’être la principale source de convoitise des hommes hautement placés.
Le contour de ses yeux n’échappait pas au coup de crayon habile de la femme, assombrissant légèrement pour accentuer son regard et ses iris bleu-gris. Habillée de diverses robes et de parures, elle ne s’est jamais négligée et prit toujours grand soin de son apparence, que ce soit par le précédent maquillage comme ses quelques bijoux.
Ses tenues, toujours serrées, lui permettaient de mouler ses formes aguicheuses, toujours dans l’unique but d’attirer et de plaire sans pour autant sombrer dans la dépravation ou pire. L’italienne fut quelqu’un de respectable, de profondément sincère avec soi-même et les autres… Et surtout Dieu. Jamais elle ne se pencha devant un homme pour lui dévoiler sa poitrine ni trop volumineuse, ni trop plate. Sans être provocante, elle gardait une certaine pudeur et retenue.
Loin d’être maigre, Aurora ne semblait pas en excès de poids, difficile en ces temps de l’être ! L’on aurait pu la considérer comme étant dans la norme des femmes. Après le décès de son époux, assassiné pour seulement une bourse presque vide, la servante s’entrainait pour garder une condition physique régulière. Quel blasphème était-ce là ?! Une femme, notamment à cette époque, ne devait surtout pas prendre l’exemple des hommes. Et pourtant ! Sans pour autant savoir se battre, elle possédait une certaine notion de coups bien placés pouvant mettre un éventuel adversaire peu expérimenté hors de combat.
McKinley Ave, Los Angeles (Etats-Unis) – 1988 AP. J.C.
Accompagnée par deux camarades, deux anges, droits et fiers, purs et pragmatiques… Peut-être même arrogants d’un certain point de vue. Nous avancions lentement tous les trois au travers d’un entrepôt sombre, les nombreuses étagères alignées et remplies de caisses empilées. Contrairement à eux, j’étais déjà plus diplomate, notamment avec les humains qui connaissaient notre existence, toutefois… En cette soirée, nous n’étions pas à la recherche de mortels mais bien d’êtres surnaturels considérés comme mauvais.
Des renseignements de Chasseurs parvinrent à nos oreilles et, pour la justice, pour la gloire des cieux, nous allions prouver à ces démons que leur place se trouvait bien en Enfer et non sur Terre. J’en ris en y repensant, peut-être nous non plus nous n’étions pas à notre place. Devrions-nous, les anges et tous les envoyés célestes, rester au Paradis ? Guider les âmes mortelles de notre voûte…
Mon regard se posa sur Koriel, crâne rasé et corps musclé, il atteignait facilement les deux mètres. Ses convictions se basaient souvent sur la force et l’endurance, le choix de son réceptacle ne m’étonnait qu’à moitié. Quant à Zar’hael, autant mâle que l’autre, mais dans un corps moins imposant et plus efféminé, il fut notre chef pour cette « excursion ».
Les yeux mortels nous apercevaient dans de simples vêtements de ville et contemporains. De même, les Hommes ne pouvaient voir nos ailes divines, sans compter nos armures et nos armes bénites. Il existait, bien évidemment, certaines méthodes pour les humains de nous démasquer. Car, oui, nous autres anges faisions la chasse aux viles créatures mais… certains hommes et certaines femmes pouvaient être bien plus diaboliques que certains démons. Alors, qui était vraiment la proie et le prédateur ? Le chassé et le chasseur ?
Je ne comprenais pas et je ne comprends toujours pas. Quelle est la réelle différence entre le Bien et le Mal ? Car depuis plus d’un millénaire l’on m’a appris que nous devions combattre le Mal, représenté par les créatures du Sous-Monde et de la Nuit. Soit, je voulais bien l’admettre. Mais qu’en était-il vraiment ? Et si, en alimentant cette guerre depuis des siècles et des siècles, nous étions nous même devenus ce que nous combattions depuis tant d’années ?
« Valadhiel ! Attention, derrière-toi ! » S’écria Zar’hael en me poussant violemment sur le côté.
Mon allié vint parer la lame noire, flamboyante de ténèbres. Un démon que l’on pourrait classer de supérieur tenait cette épée enchantée. Comme nous autres créatures célestes, les démons prennent parfois possessions de mortels pour marcher sur Terre, à la différence près que notre réceptacle était en harmonie avec notre Grâce et pas soumis à notre volonté.
Je m’étais retrouvée sur le sol poussiéreux de l’entrepôt et là, un vampire sortit des ombres pour s’attaquer à mon autre camarade. La force de ce nouvel assaillant égalait aisément celle de Koriel, je dirais même que suceur de sang le dépassait et que nous étions tombés dans une embuscade. Après avoir repris mes esprits, si je puis dire, je chargeai la créature démoniaque de plein fouet, mon épée céleste bien en avant.
Une sombre énergie, une impulsion ou quelque chose dans le genre… Vint me frapper de soudainement et me plaqua contre le mur, me surélevant d’à peine un mètre. J’étais paralysée, incapable d’agir alors que le murmure d’un second démon parvint à mes oreilles. Je n’avais pas pour habitude de montrer mes faiblesses mais sa voix était glaciale, la femme avec qui je partageais ce corps hurlait de douleur, de frayeur et d’angoisse.
« Je n’apprécie pas… que l’on vienne nous déranger ! » Affirma le démon que je supposais chef de ces lieux.
Mes yeux se déplacèrent lentement, parcourant ses courbes et ses formes mais j’avais l’impression de ne voir qu’une Ombre parmi les ombres. J’aperçus son arme. Une lance. Une antique hallebarde qui remontait bien avant l’époque des anges et des démons, du diable et de Dieu. Je n’aurais pas pu la dater mais j’étais certaine que c’était de cet objet dont le démon tirait la quasi-totalité de ses pouvoirs.
Koriel se jeta sur mon attaquant et le renversa, il lâcha son arme et je tombais à genoux devant celle-ci. Oh, bon sang ! Je pouvais ressentir toute la puissance qu’elle dégageait et toutes les âmes qu’elle avait prises par le passé. Cette soif de sang et de vengeance… C’était incroyable. Attirée, mon âme si pure et si innocente, je n’en revenais pas et ma main se tendait sans que je ne me rende compte, j’allais bientôt refermer ma poigne sur la garde. J’allais embrasser une puissance infinie !
« Non ! Ne fais pas ça, Valadhiel ! » Zar’hael rompit son combat en se jetant vers moi.
Trop tard. Mes doigts se refermèrent sur la poignée et une décharge d’énergie embrasa ma Grâce, le corps et l’'âme de la femme. Bien trop faible pour résister à une telle secousse de pouvoirs surnaturels, l’humaine avec qui je partageais ce corps et les souvenirs depuis plus de cinq cents ans fut consumée et détruite, il ne restait plus que l’enveloppe charnelle, désormais totalement mienne. Mes ailes et ma chevelure blonde devinrent ébènes, aussi noires que les ténèbres que j’affrontais. L'âme de l'humaine fut annihilée, elle ne rejoignit ni l'Enfer, ni le Paradis. Un peu comme si qu'elle n'exista jamais.
En une fraction de seconde, j’avais fait le tour de l’entrepôt et décapité les créatures que je considérais mauvaises. Je me sentais invincible et libre de faire tout ce que je souhaitais. L’artefact brisa mes chaines. Les deux anges qui m’accompagnaient plus tôt se tournèrent vers moi, les yeux écarquillés par mes nouveaux pouvoirs et mes ailes noires. Un signe que je n’étais plus la bienvenue dans les cieux et que j’étais maintenant devenue l’ennemie de mes anciens alliés. Ils levèrent leurs armes vers moi et je déglutis. Que devais-je faire ?
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Michael, prince des Archanges et de la milice--- ---
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Paradis – 788 AP. J.C.
Je me trouvais en compagnie d’une sœur d’arme, voire peut-être même d’une amie. Le sentiment d’amitié et d’amour n’était pas spécialement réservé aux Hommes. Netheriel pencha la tête sur le côté de manière innocente tout en me fixant, ça lui donnait un certain charme auquel je ne possédais nulle immunisation.
« Tout va bien, Valadhiel ? Je te sens perplexe » me demanda-t-elle simplement.
Songeuse se trouverait être un bien meilleur terme, plus approprié. Je lui répondis par un bref sourire en me levant. Ma main se tendit vers elle pour l’inviter à me suivre. Une simple envie de me dégourdir les jambes me traversa l’esprit et quoi de plus beaux que les jardins célestes pour rêvasser et oublier tous les petits tracas.
Quelques minutes plus tard, nous nous baladions aux travers des champs paradisiaques. Malgré l’absence de communication verbale, je ressentais un échange d’émotions comme si nous nous partagions respectivement nos ressentis et nos pensées. Netheriel me connaissait bien, peut-être même trop, naturellement l’ange pouvait me comprendre, tout comme mes doutes qu’elle ne partageait toutefois pas.
Nous croisâmes un contingent d’anges menés par l’archange Michael en personne, son regard plongea dans le mien une fraction de seconde mais ce fut bien suffisant pour qu’il lise au plus profond de ma Grâce, notamment mes doutes envers nos devoirs soi-disant divins. Un soupir s’échappa d’entre mes fines lèvres.
L’intrus posa sa main gauche sur mon épaule comme pour transmettre une certaine compassion. Ou était-ce de la pitié ? De l’arrogance ? Difficile à dire. L’archange était un leader respecté au sein de la population angélique. Mais… En réfléchissant un instant… Se pourrait-il que Michael partageait mes doutes ? Non, non ! Quelle idiote. Impossible. Il serait le premier à venir me rabrouer.
Netheriel tourna lentement la tête et me dévisagea. Je ne comprenais pas vraiment ce qu’il venait de se passer et mon amie semblait tout aussi confuse que moi, un mauvais pressentiment s’empara de tout mon être, spirituel comme physique, me faisant frissonner jusqu’au plus profond de mon âme.
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Rouen by night--- ---
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Rue du Gros Horloge, Rouen (France) - 28 décembre 2016 AP. J.C.
Il paraitrait que les êtres surnaturels se promenaient dans cette ville du nord-ouest de la France depuis quelques jours. J’appris également que la présence de diverses espèces du Sous-Monde, mais, j’avais beau me balader au beau milieu de la nuit… Je ne croisais personne à part quelques humains mal intentionnés. J’étais certaine de mes sources et, qui plus est, les disparitions n’arrangeaient rien. Les moyens mis en place par la police locale ne portaient pas leurs fruits. J’avais bien l’intention de me mêler de ses affaires.
Soudainement, en plein milieu de la rue, près d’un McDonald, je fus prise d’un violent mal de tête. Malgré mon unique présence dans son corps, je sentais une terrible puissance écraser la mienne au point de nous en faire souffrir, ce réceptacle et moi. Cette présence m’était totalement inconnue et je ne reconnaissais aucun signe qui aurait pu me permettre d’identifier quelle espèce de créature s’en prenait à moi, peut-être sans le vouloir. Ces ondes psychiques ne ressemblaient à rien, ni à un démon, ni à ange, ni à quoi que ce soit d’autre. Du moins, pas dans mon répertoire.
Pourtant, plus les secondes passaient, plus je pouvais commencer à reconnaitre certaines choses. Fugaces aux premiers abords, mais, en écartant cette douleur mentale, je finis par percevoir des similitudes avec ce que rejettent les démons. Mais en était-ce vraiment un ? Je devais en avoir le cœur net. Je m’enfonçais un peu plus dans les rues sinueuses de cette cité presque endormie, ma vision se brouillait peu à peu mais je ne perdais pas de vue mon objectif.
Les personnes qui me croisaient en ville me pensaient soit folle, soit saoule, ce qui arrangeait légèrement ma situation et éviter les questions embarrassantes. Encore quelques pas. Oui, oui. Cette chose se trouvait… là ! Tout devint plus clair mais également très dangereux. Il s’agissait bien d’un démon, une épée embrasée d’un feu élémentaire provenant de l’Enfer attachée dans le dos. Les yeux mortels ne pouvaient pas voir mais mon héritage d’être céleste me le permettait.
Je ne comprenais que tard ce qu’il se passait et à qui je faisais face, j’avais aussi du mal à m’en convaincre. Le démon possédait un corps, un homme grand et musclé, des cheveux en bataille et brun. Il était habillé d’une veste en cuir noir et d’un jean, sans oublié des chaussures de ville parfaitement bien cirées. Le seul détail qui ne paraissait pas normal, si j’ose dire, ce fut son arme invisible aux yeux humains.
Il se retourna et me fixa, comprenant en moins d’une fraction de seconde ce que j’étais. Un être surnaturel, tout comme lui. D’un pas lent et méthodique, cette puissance colossale commença à s’avancer vers moi jusqu’à arriver à ma hauteur. Et non, je n’avais pas fui. Pourquoi ? Entre nous, s’il avait voulu me tuer ou m’envoyer dans une autre dimension grotesque, ce serait déjà le cas.
« Que voilà une étrange rencontre, Ange Noire. Il faut croire que le père contre qui tu t’es révoltée possède un humour tout particulier ! » dit-il calmement en m’observant de haut en bas, ses yeux transperçant mon être.
« Je… Je ne suis pas certaine de savoir… à qui je parle exactement. J’ai ma… ma… » commençais-je, mais, les mots avaient un certain mal à sortir d’entre mes lèvres.
« Voyons, voyons. Tu sais très bien qui je suis et ce que je représente, malgré l’absence de ma monture. Je dois dire que se dégourdir les jambes n’a jamais tué personne ! » répondit-il un sourire aux lèvres.
« Vous êtes la Guerre ! Je veux dire… le cavalier ! » finis-je par m’avouer à moi-même à haute voix.
Le sourire s’agrandit sur son visage, pervers et malsain, comme tout bon démon qui se respecte. Un silence s’installa pendant plusieurs secondes, ce temps me sembla être une éternité. Réfléchissait-il ? Il avait beau représenter l’aspect de la destruction, du carnage et du chaos, je ne le sentais pas belliqueux envers moi. Etait-ce ma condition de déchue qui me protégeait ? Me voyait-il comme une possible alliée ? Difficile à dire, vraiment. Ces êtres surpuissants ne pouvaient pas être cernés facilement et qui sait, était-ce vraiment possible ?
« Vois-tu, jolie petite sombre lueur, je suis embêté. Tu m’as vu ici mais je n’ai aucun intérêt à t’éliminer. Après tout, nous avons des ennemis en commun mais nous ne sommes pas foncièrement amicaux. Que devrais-je faire ? »
Je le sentais profondément sérieux, il ne jouait pas avec moi. En face de moi se trouvait l’un des êtres surnaturels les plus puissants, pouvant rivaliser sans aucun mal contre les archanges et peut-être mon Père. Machinalement, ma main droite passa dans mes cheveux longs ténébreux avant de secouer ma tête plusieurs fois de droite à gauche.
« Je ne suis peut-être plus la bienvenue au Paradis et aux côtés des autres anges, mais, je ne resterai pas les bras croisés face à vous, peu importe votre puissance ou votre rang ! » rétorquais-je finalement.
« Fort bien, fort bien… Dans ce cas, battons-nous et meurs, tout simplement. » soupira-t-il en prenant son arme flamboyante.
Quant à moi, je possédais un atout que beaucoup de soupçonnais pas. Après tout, ma propre force résidait dans une arme bien plus ancienne que la naissance de notre Père ou que de ma propre existence. Ce fut d’ailleurs cet artefact qui me bannit des jardins célestes et mit un viseur pour chaque ange qui croisait mon chemin. D’une simple pensée, la hallebarde cerclée d’ombre apparut dans ma main droite. Je fus plus rapide que le démon majeur.
Il écarquilla les yeux, surprit, stupéfait. En ayant dégainé mon arme, mon véritable pouvoir se révéla et embrasa mon essence. Je m’apprêtais à lui offrir une attaque verticale lorsque nous fûmes interrompus par l’arrivée inattendue de l’équivalent de la Guerre chez les anges, Michael. Je bondis de quelques mètres en arrière et le démon en fit tout autant, l’archange nous observa à tour de rôle, une lame bénie tenue dans la main droite et ses ailes déployées. Par pur réflexe, et peut-être aussi pour m’affirmer, mes atouts noirs apparurent également dans mon dos.
« Voilà bien longtemps que nous nous sommes croisés, Valadhiel. Je vois que tu as rencontré le second cavalier… Mais, je refuse que vous vous battiez ici et maintenant. Vous êtes tous les deux très puissants et même si je suis certain que le démon t’aurait battue, vous auriez saccagé cette ville innocente. » me rabroua-t-il de sa voix mélodieuse.
La colère brûlait en moi, ainsi que la honte. J’oubliais si vite mes propres principes lorsque je dégainais cette chose mais… Je savais très bien ce que je faisais, ce n’était pas à cet idiot… Que dis-je ?! A ces idiots de me dire quoi faire ! Je ne suis plus une enfant ! Je me sentais m’emporter, tout autant que cette force qui se déversait en moi. Elle atteignait des proportions que je crus jusque-là impossible.
Les deux ennemis me fixaient, plus intéressés et peut-être inquiets par ce que je dégageais. Plus le flux de la sombre énergie s’écoulait en moi, plus mon pouvoir grandissait. Une armure de plate noire se forma et prit la forme de mon corps tandis que mon lien avec la hallebarde grandissait. Guerre et Michael s’échangèrent un regard, eux-mêmes ne comprenaient pas mais ils redoutaient le pire. Qui sait, peut-être était-ce moi qui allais déclencher l’apocalypse.
Un sourire encore plus malsain que celui de l’être issu de l’Enfer se dessina lentement sur mes lèvres, et, en préservant les alentours afin de ne pas ravager la cité Rouennaise, je bondis en deux fois. Le premier me permit de porter un coup de paume d’une violence inouïe contre l’archange, ce dernier se vit propulser sur plusieurs dizaines de mètres, se retrouvant derrière Guerre. Quant à ce dernier, je refusais de croire en son arrogance de tout à l’heure. Je comptais bien lui rendre la pareille.
Je transformais l’arme qui ressemblait à une lance en toute autre chose. Elle se matérialisa en une forme d’énergie pure et se divisa en deux parties totalement identiques, deux lames jumelles liées par une chaine quasi invisible. D’un mouvement éclair, mes deux épées se plantèrent dans le torse démoniaque. En hurlant de douleur, le cavalier m’offrit un revers de la main droite qui me fit planer sur plusieurs mètres jusqu’à atterrir dans un immeuble où les murs s’effondrèrent sur mon passage. Cette nouvelle et curieuse armure encaissa le choc.
Après être sortie des débris, mon regard se posa tout autour de moi. Mes deux ennemis s’étaient volatilisés. Mes deux armes et ma cuirasse disparurent après les avoir révoqué. Désormais, les démons et les anges m’attaqueraient à vue mais… qu’ils viennent. Je ne me laisserai jamais faire.
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Valadhiel, Sombr'ange--- ---
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