Catalina ne s'offusquait plus du ton employé, ou des ordres donnés. Son esprit était ravagé par le plaisir et la frustration, par la douleur et l'épanouissement de ses bas-instincts. Elle essayait de complaire à ses bourreaux, ouvrant aussi grand sa bouche que possible, léchant, suçant avec application chaque membre virile qui se présentait. Ses mains se refermaient avec envie sur les autres, les faisant patienter pendant que sa bouche était occupée. Elle gémissait, perdue, noyée dans le plaisir de se sentir désirée et traitée de la sorte. Mais à chaque fois qu'elle s'approchait trop près de son orgasme, à chaque fois que ses muscles intimes se resserraient autour d'Helel, ce dernier ralentissait, la frustrant toujours plus.
La veuve ferma les yeux pour essayer d'atteindre quand même son bonheur, ne regardant plus les démons qui s'emparaient et usaient de sa bouche sans vergogne, jusqu'à ce qu'une gifle lui fasse rouvrir les yeux, même si ce n'était sans doute pas l'intention première. Elle gémit de plus belle, alors que ses muscles fatigués, étirés au possible, redoublaient d'ardeur. Et puis, enfin, le Grand Duc reprit ses coups de reins brutaux, violents. Plus violents qu'avant, à tel point qu'elle cru qu'il allait lui casser le bassin, mais si délicieux !
Le brusque mouvement du démon face à elle lui fit se rendre compte qu'elle en avait oublié de le sucer avec application, quand bien même il utilisait sa bouche plus qu'il ne se laissait faire. Et il poussa sur sa tête, presque à l'étouffer, pour qu'elle l'avale dans son intégralité. La toison de son aine lui chatouilla le nez, mais la queue monstrueuse entre ses lèvres, dans sa gorge même, l'empêchait de respirer, d'éternuer. Elle planta ses ongles dans les hanches face à elle, cherchant à s'y retenir, griffant pour rester consciente, voulant crier, autant de douleur que de plaisir sous les coups de reins intenses du Grand Duc.
Et soudain, elle est à nouveau cambrée plus que de raison, presque à la limite de ce que sa colonne vertébrale peut supporter avant de rompre. Mais elle adore. Elle est masochiste, et prends son pied dans la douleur. Les paroles d'Helel la font frissonner, violemment.
Souffrir, ne s'est jamais révélé aussi bon, pour elle. Incapable de raisonner, incapable d'articuler, elle ne peut manifester son approbation qu'en gobant plus vite la queue démoniaque qui remplit sa gorge. Et elle le sentit se répandre en elle. Elle eut l'impression d'oublier où elle était. Plus de parquet gras et dur de la piste de danse, plus de discothèque, plus d'escarpins à talons qui la faisait vaciller, juste une chaleur étonnante qui se coulait en elle, à mesure que le diable se répandait. Qui coulait sur ses cuisses et en elle. Qui débordait, tant la quantité était impressionnante, et qui créait une bosse en remplissant son utérus au maximum de sa capacité actuelle.
Catalina gémit, savourant cette sensation inédite. Le démon qui lui martyrisait la gorge la laissa s'écrouler lorsqu'elle ne fut plus retenue par la poigne du Grand Duc. Elle tomba à genoux, d'abord, incapable de se retenir, de se redresser. Et la semence démoniaque l'aspergea, encore, toujours. Elle leva un visage embrouillé par le plaisir et la douleur, essayant d'observer le diable qui l'arrosait, qui l'honorait de son jus, mais sa vision brouillée par les larmes ne lui permettait pas de bien le distinguer. Et bientôt, ce ne fut plus seulement les larmes qui gênaient sa vision, mais aussi du sperme. Plein. Trop. Les restes de son chemisier, sur son dos, furent rapidement imbibés. Car Helel n'était pas le seul à l'honorer de la sorte. Les autres aussi, s'en donnaient à cœur joie.
La main avec laquelle elle se retenait à genoux glissa, et elle s'écroula de plus belle, sur le dos, offerte à ses bourreaux, à ses amants ? Offerte aux démons. Elle ne sait pas trop quand l'inconscience vint soulager son corps brisé, mais elle vint. Et tout s'obscurcit autour d'elle alors qu'elle sombrait.
* * *
Combien de temps était-elle restée inconsciente ? Elle l'ignorait. Et ce rêve, ce cauchemar qu'elle avait fait, est-ce que cela révélait vraiment ses fantasmes profonds ? Possible, elle n'avait jamais fait d'introspection aussi poussée.
Elle bougea, et se raidit. Non, elle n'était pas dans son lit. Ses poignets étaient entravés contre une surface dur, et froide. Enfin, moins que ça n'aurait dû l'être, étant donné que sa chaleur corporelle s'était propagée au métal. Et, non, ce n'était pas tout. En reprenant peu à peu conscience de son corps, la veuve ouvrit les yeux, choquée. Surprise. Vraiment ? Ce n'était donc pas un simple songe ?
Elle écarquilla les yeux,alors que la scène autour d'elle se dévoilait. Un cauchemar, un vrai cauchemar, car ce n'était pas possible que ce soit réel. Si ? Oui. Catalina déglutit difficilement, horrifiée.
Excitée, aussi. Non pas par la scène qui s'offrait à elle, cette vision méphistophélique, mais par ce gonflement entre ses cuisses. Cette présence inconnue. Définitivement pas humaine. Animale ? Elle avait peur de le découvrir. Et en même temps,
ça l'excitait. La brune lâcha un soupir étranglé, et voulut bouger, mais un souffle chaud contre sa nuque l'en dissuada. Elle ne savait pas ce qui était derrière elle. En elle. Mais si c'était aussi terrible que ce qu'il y avait autour d'elle, alors elle
ne devrait pas être excitée.
«
Où-Où suis-je, tenta-t-elle de dire, toussant la gorge un peu irritée (un peu seulement, malgré ce qu'il s'était passé plus tôt, ce qu'elle ne comprenait pas). »
Elle voulut bouger, de nouveau, mais le corps -qui s'était fiché en elle- bougea aussi, et elle se figea. Tétanisée. Bel et bien
excitée.