Livraison spéciale {PV Finlay Voelin}

La journée aurait pu être plus belle. Un véritable mur noir s'élevait au sud, signe d'un orage aux proportions cyclopéennes qui était en train de frapper ceux qui se trouvaient en-dessous. Le vent d'ouest devrait le renvoyer vers d'autres cieux mais la résidence se prenait tout de même en guise de dégâts collatéraux un ciel sombre, du vent et un fin crachin. Le temps étant trop mauvais pour la marchandise bien fragile, la boîte était restée à l'intérieur pendant que Yukiko faisait une petite promenade.

Les allées pavées avec soin sillonnaient le jardin avec délicatesse, séparant jardins de pierre et jardins zen pour un mélange subtil entre le blanc et le vert. Ne s'éloignant pas trop des bâtiments, Yukiko marchait, sous son ample parapluie traditionnel, des petits pas courts et lents. Le transporteur se faisait désirer mais après tout il n'avait que deux minutes de retard. Yukiko, pourtant, n'était pas agacée car le client était fidèle. Elle ignorait son nom et son apparence, ayant noué des liens avec Madame Yu avant son arrivée à ce poste, mais cette personne avait une grande consommation de produits à usage unique ce qui en faisait une source de revenue régulière donc choyée. Il fallait faire avec la bizarrerie, bien entendue... Qui donc envoie sa liste de Catalogue gravée sur une plaque de métal? Surtout que le métal en question était si résistant aux flammes qu'elle devait l'envoyer au pilon pour effacer toutes traces de la commande!

Tout ce qu'elle savait, c'est qu'un homme allait venir pour chercher la commande et qu'il repartirait aussitôt. L'avantage avec la menace de typhon c'est que les rues étaient vides en-dehors de la résidence et qu'un plein convoi de tanks pourrait passer dans les rues sans que personne ne remarque quoi que ce soit! Plusieurs de ses livreuses étaient d'ailleurs parties pour des livraisons au Japon, profitant de l'occasion. Yukiko, un peu mélancolique, se décida à rejoindre le corps principal de l'habitation, lassée par le bruit de la pluie sur le tissu du parapluie ainsi que par le contact de l'humidité sur ses jambes. En plus, les kimonos en soie pure, ça n'aime pas beaucoup la pluie!

Les vacances, c'était une  des périodes que Finlay appréciait le plus. Pouvoir rester longuement au lit, bricoler jusqu'à pas d'heure, mais aussi une période riche en revenu car ses talents de réparatrice étaient demandées. Mais cette fois cela ne serait pas du bricolage que la personne demandait, non, juste un job de livreuse un peu spéciale au nom de son employeuse qui répondait au nom de Kiri Eston.

Finlay savait qu'elle devait aller sur Terre en passant par un portail défini et dont les entrés et sorties contrôlés. Rien que le fait d'entendre qu'elle pourrait mettre un peid là-bas fit briller son regard de mille feux. Le terre était une destination qu'elle a toujours rêvé d'explorer. Il lui fut remit un plan détaillé de la ville nommé Seikusu, la liste des chose à ramener qui fit passer la magiologiste de beige à rouge tomate quand elle comprit la nature de la marchandise. Elle ne comprenait pas trop pourquoi son commanditaire ne passait pas par les différents magasins. Ce fournisseur était-il si spéciale ? Elle fit un peu la moue quand la femme lui demanda de ne rien porter qui sortirait de la technologie de Terra, pour plus de sureté. Une carte de crédit un peu archaïque lui fut aussi donné pour régler la transaction. Il lui fut aussi expliqué qu'elle serait accueillit comme un homme, qu'il ne fallait donc pas prendre la mouche. Cela fit soupirer la magiologiste, elle savait qu'elle ne pourrait pas longtemps donner le change, espérant que cela se passe bien.

Aller jusqu'au portail ne posa pas de soucis, ce fut la suite.

En effet Finlay fut partiellement absorbée par ce qu'elle voyait, un autre monde avec son style architecturale et son niveau technologique entre les Tekhans et les moyenâgeux. Elle déploya son parapluie aux motifs floraux pour ne pas finir toute trempée. Si les rues de Caelestis étaient bien agencées ce n'était pas trop le cas de cette ville et la livreuse eu du mal à arriver à destination, elle avait sprinté pour rattraper un peu son retard et arriva devant une sorte de service de sécurité assez atypique, on était loin des homme ou femme en tenue formel. C'était de charmantes soubrettes qui la menèrent vers la personne avec qui elle devait faire la transaction.

Son regard émerveillé se posa sur tout l'ensemble qui semblait hors du temps, des bâtiments traditionnels de toute beauté, on pouvait presque se sentir comme dans les contes qu'elle avait lu sur le Japon. Peut-être qu'elle aurait la chance de commercer avec la princesse des lieux, se permit de penser la magiologiste sans savoir qu'elle n'était pas loin de la vérité.

Elle s'excuserait du retard, indiquant qu'elle venait de débarquer dans la région récemment, enfin il. Cela allait être très difficile parler au masculin en permanence, sans parler de ses manière qu'elle ne pourrait empêcher. Si cette dénommé Madame Yu avait un bon oeil cela pourrait la perturber ou pas.

Avant de franchir la porte Voelin rajusta un peu sa tenue et sa coiffure pour être présentable, elle n'était pas trop mouillée alors cela irait.

Alors que Yukiko avait eu le temps de se faire servir un thé on lui appris que son visiteur était enfin arrivé. Soupirant de ne pouvoir profiter du délicieux breuvage, Madame Yu se leva et prit poliment congé de sa maîtresse de cérémonie avant de se diriger vers le petit salon d'accueil. Il avait beau avoir la qualification "petit", il n'en mesurait pas moins de vingt mètres carrés de tatamis. Une table basse pour tout meuble solide, des vases et peintures murales en toute décoration, la pièce était zen, à l'écart de la marche du temps et blindée de brouilleurs et autres contre-mesures électroniques afin d'assurer la discrétion des transactions. Arrivant à la porte, Yukiko se mit assise en seiza, ouvrant à moitié la porte coulissante de sa main gauche puis, avant que l'invité ne puisse voir l'intérieur de sa manche, changea de main pour finir l'ouverture avec la main droite. Sans regarder la personne à l'intérieur, Yukiko se glissa dans la pièce et se retourna pour fermer la porte lentement. Alors seulement la maîtresse des lieux se tourna vers le transporteur, le temps de s'incliner doucement.

"Bienvenue au sein de la résidence Tachibana. Je suis votre hôte, Yukiko Tachibana. J'espère que le voyage jusqu'ici vous aura été agréable."

Elle avait soigneusement choisi le ton et la prononciation que l'on utilise quand une femme accueille un homme au sein de sa maison mais, en relevant les yeux, elle eut un petit choc.

*C'est un homme? Ça?*

Absence de poitrine, port assez raide... C'était bien les deux seuls éléments visibles qui laissaient présager de la présence d'un chromosome Y! Et dire qu'il allait devoir transporter pour quelques millions de yen de marchandises... Ne laissant rien transparaître sur son visage totalement dépourvu de sourire, Yukiko, dans son élégant kimono couleur prune orné de motifs floraux tendit une main vers une porte en faisant un geste gracieux. De suite, voyant le geste au travers de la paroi de papier, une soubrette ouvrit la porte et posa un ensemble de boites de bois délicieusement laquées dans un noir brillant. La soubrette, quand à elle, jurait un peu. Si son sobre kimono gris était visiblement de qualité il ne faisait que rehausser le fait que la personne qui le portait était une africaine pur jus avec la peau d'un ébène si sombre que ses yeux semblaient être des perles. Elle disparut aussi discrètement qu'elle était apparue.

"Veuillez m'excuser mais je me dois de traiter cette affaire de façon tout à fait professionnelle. Possédez-vous le nom de la personne qui vous envoie?"

Mesure de précaution bien inutile, ses gardes ayant déjà confirmé que c'était la bonne personne. Il s'agissait plus du continuum d'un cérémonial vieux de plusieurs siècles.

Finley ressentait assez clairement l'ambiance de la pièce qui allait servir à la transaction. Cette pièce la détendait alors qu'elle était d’ordinaire un peu tendue lors de job de ce genre, tout les vendeurs n'étant pas aimable en voyant avoir à faire à ce qui pouvait sembler une gamine. En regardant la pièce la magiologiste devina la posture qu'elle devrait adopter, mais avant de pouvoir faire cela une personne entra. Cela se fit de manière très traditionnel et Finlay fut un peu gêné de son manque de réaction causé par la beauté de la personne, mais elle se reprit bien vite. Elle se mit en seiza, de manière un peu maladroite, pour montrer un respect qui était de mise dans les affaires. De même elle sourit à la jeune femme, c'était une chose qu'elle avait apprit et qui pouvait aider aux transactions.

-Mon voyage c'est bien passé. Pardonnez-moi si je venais à vous manquer de respect involontairement, je suis arrivé au Japon récemment et ne connais pas encore toute les traditions de ce pays, j'ai encore beaucoup à apprendre. Dit-elle en saluant son hôte respectueusement.

Malheureusement elle ne pouvait pas trop faire d'effort pour sa voix qui, bien qu'un petit peu plus grave que celle d'une femme, pouvait faire peser un doute sur son genre. La futa, sens Celkhane,  savait que la Terre pouvait être très intolérante envers les personne comme elle et cela l’incitait à la prudence.  Pour le moment elle prenait garde aux mots qu'elle prononçait, mais elle était fascinée par cette japonaise qui était des plus gracieuse, elle avait vraiment l'air d'une princesse entourée de ses serviteurs et nulle doute qu'elle devait bien être protégée. La magiologiste constata la préparation qui avait été faite pour sa venue avec la rapidité d'action d'une servante à la peau foncé qui amena ce qui devait être la commande, bien joliment rangé dans des boites intrigantes. Une question fut posé et ce fut tout naturellement que la livreuse y répondit, ayant un légère crainte dans le cas où sa commanditaire avait passé commande sous un pseudonyme.

-Celle qui m'envoie répond au nom de Kiri Eston, j'ai même une liste qu'elle m'a donné pour savoir à peu près ce que je devais transporter. Elle m'a aussi donnée une carte de crédit jetable pour la transaction.

Finlay sortit ledit papier au cas où la marchande souhaitait y jeter un oeil, mais peut-être que cela serait inutile. Doucement elle sortit la dite carte en la présentant à la vue de de la personne qui la recevait, ainsi cela pouvait rassurer sur le moyen de paiement. Maintenir la position était faisable pour la livreuse qui bricolait souvent à genoux, mais cela n'était pas très agréable quand même. Elle estima la taille du chargement et cela restait dans ses cordes, cependant elle userait de sa toile pour assurer une stabilité suplémentaire presque invisible pour des yeux non-avertis.

Voelin ne fit pas de geste inutile et gardait son regard vers celle qui semblait la maîtresse de maison, sans la fixer directement par respect.

La voix fit encore tilter davantage les alarmes internes de Yukiko. Cet homme était si androgyne que c'en était troublant. Est-ce que le fait qu'elle n'aime pas le contact des jeunes hommes était arrivé aux oreilles du client? Après tout, sa vie publique n'était un secret pour personne, comme le fait qu'elle ai déjà publiquement humiliés plusieurs jeunes hommes trop entreprenants lors de soirées mondaines. Ce genre de physique devait lui permettre de faire fureur dans ce genre d'évènement mais tout, dans sa diction comme dans sa posture, trahissait une personne de basse extraction. Un vrai mystère ambulant. Revenons aux affaires.

"Ne vous excusez pas pour si peu. Madame Yu traite avec des personnes du monde entier et s'adapte à toutes les demandes. Ce n'est pas à elle d'imposer ses coutumes et arts de vie."

C'était ainsi que Yukiko vivait : Avec son propre code de vie et ignorant totalement celui des autres. Enfin, dans la mesure du possible. Il avait été difficile de se défaire de ce russe qui l'avait soulevée du sol avant de partir dans une danse russe traditionnelle qui tenait plus du peloton d’exécution que de l'activité physique... L'homme qui était censé s'appeler Voelin selon les instructions laissées par le client brandit une feuille résumant les commandes et le bout de plastique servant, hélas, à effectuer les paiements de nos jours. Doucement, avec une grande délicatesse, Yukiko prit la feuille des mains du transporteur et, d'une seule main, le mis à plat sur la table et commença à le plier, formant un origami.

"Trois ensembles de pilules d'orgasme. Huit d'endurance. Quatre bouteilles d'élixir aphrodisiaque. Une bouteille de vin fin spécial... Ne vous en faites pas, Madame Yu n'oublie jamais aucune commande. Mais elle ne tolère pas une chose..."

La jolie petite grue de papier fut posée dans une petite coupelle de céramique. Doucement, Yukiko tira de sa manche une boîte fine et laquée. L'ouvrant, elle en sortit une longue allumette dont elle gratta le sommet d'un coup sec du pouce, l'allumant. Avec une économie de geste tenant du cérémonial, elle alluma la grue de papier avec une absence d'émotion manifeste sur le visage.

"...Ce sont les traces écrites de ses activités. Je ne vous en veux pas, vous vouliez bien faire les choses. Ko!"

La soubrette à la peau sombre pénétra à nouveau dans la pièce, prit la carte et repartit de suite. Il ne se passa que quelques secondes avant son retour où elle se contenta de hocher la tête une fois avant de disparaître définitivement derrière la paroi de papier qu'elle referma derrière elle.

"Bien. Les affaires sont terminées. Vous pouvez prendre possession des biens et transmettre mon bon plaisir à..."

A ce moment précis un cri de colère inarticulé fut proféré tout près, suivi par celui de pas qui s'éloignent au pas de course. Restant stoïque, Yukiko resta assise en seiza, attendant patiemment les nouvelles qui ne tardèrent pas à arriver de la bouche de sa chef des soubrettes. Une japonaise aux cheveux courts et au visage qui ne devait avoir jamais porté un sourire de sa vie entra dans la pièce en suivant le même cérémonial que sa patronne avant de lui murmurer quelque chose à l'oreille.

"Oh... Je vois... Navrée mon cher Voelin-dono mais il semblerait qu'il y ait un imprévu. Un drone a pénétré dans le périmètre de ma résidence. Je vous invite à prendre un thé en attendant."

La soubrette nouvellement arrivée se mit immédiatement au travail pendant une minute environ, jusqu'à ce que son téléphone sonne. Après quelques mots brefs chuchotés dans une langue étrangère, elle revint à sa patronne, lui chuchottant une fois de plus les informations à son oreille.

"Oh... Décidément... Voyez-vous, cher invité, pour éviter d'avoir des hélicoptère ou tout autre objet survolant ma propriété, j'y ai introduit une espèce rare d'oiseau nommé grue blanche japonaise. C'est très efficace mais cela me mit face à de tout nouveaux types d'intrus nommés... Ornithologues amateurs, c'est bien ça?"

Hochement de tête désabusé de la soubrette.

"Voyez-vous, ils se livrent à une espèce de concours à qui observe le plus d'oiseaux rares et ces derniers sont prêts à tout pour..."

Une explosion la coupa sans la moindre politesse. Dans le silence qui suivit, on entendit juste un rire féminin gras, au loin.

"Par tous les dieux... Ne me dit pas qu'elle a ramené un souvenir de sa dernière livraison en Somalie?"

Hochement de tête encore plus désabusé de la soubrette.

"Bien, voici ce que tu vas faire. Envoie les jumelles chercher les débris du drone. Olga doit verrouiller Ko dans une cave, si possible bien insonorisée. Fait détruire par Min l'arme utilisée, quelle qu'elle soit. Pour ta part, va au-devant de la police et explique qu'un drone, emporté par le vent, s'est fait détruire en percutant un arbre. Cher invité, il va falloir que je vous amène à l'abri."

Sans avoir l'air le moins du monde pressée, Yukiko ramassa une partie de la cargaison et s'en chargea comme si c'était la chose la plus naturelle du monde et guida Finlay dans les couloirs, au plus profond de la résidence.

"Voyez-vous, très cher, le préfet de police m'apprécie et s'arrange donc pour faire effectuer des patrouilles régulières autour de mon domaine afin de décourager les intrus. Il est peu probable que ces charmants gardiens de la paix n'aient pas entendu le coup d'éclat de ma cher servante et il va donc vous falloir accepter mon hospitalité quelques heures de plus, le temps que ces jeunes hommes se lassent. Vous n'êtes pas désappointé j'espère?"

Un peu de surprise apparut sur le visage de la magiologiste, ce n'était pas du tout la même mentalité que sur Terra où tout étaient bien codifié et la moindre erreur noté. Tous les japonais avaient-ils une telle tolérance ? Elle fit le papier finir en une sorte de pliage très esthétique, une de ses camarades de cours faisait la même chose, cela s'appelait "aurigami" ou un truc du genre. Le récapitulatif de la commande fit un peu rosir ses joues, la dénommé Eston devait préparer des choses en grand vu le vin spécial.
La sorte d'oiseau fini en cendre, l'hôte expliquant la raison qui rendit un peu plus nerveuse la magiologiste qui espérait que tout se passe bien. Généralement ce qui n'était pas officiel était illégal ou alors volontairement secret, bref ce magasin était bien plus spéciale que ce qu'elle avait songé. Voelin laissa échapper un discret soupir de soulagement, c'était une des transactions qui l'avait rendu nerveuse dans son petit palmarès personnel. La plus stressante avait été pour obtenir lune pièce modificatrice pour le moteur, la personne lui avait donné des sueur froide car il avait régné une sensation de mort imminente. Dans le cas présent cela n'avait pas trop été le cas, même si elle avait facilement imaginé qui s'il y avait eu un problème de paiement les ennuis auraient été de taille.
La celkhane sursauta quand le cri se fit entendre, il y avait t-il une berserk dans ses servante ou alors un truc plus qu'énervant venait d'arriver. En tout cas la raison fut expliqué.

Elle hocha de la tête, son temps limite de livraison était long car elle ne serait payée qu'à la réception de celle-ci, comme-ça en cas de problème les choses étaient plus simples pour les deux parties. Le propriétaire de ce drône faisait partit d'un groupe qu'elle connaissait.

-Les amateurs d'oiseaux peuvent être aussi gênant qu'imprudent, j'en sais quelque chose.

En effet elle vu une jeune celkhane qui était fan d'oiseau se percher sur le toit de son atelier pas tout jeune et l'imprudente avait failli faire une belle chute, heureusement sa toile avait recueillit l'enquiquineuse avant le sol. Cela avait duré une semaine entière où elle n'avait pas put travailler l'esprit tranquille jusqu'à ce que l'intruse trouve un autre perchoir. Le geste de la servante en disait long en tout cas sur la persistance de ses personne sur son domaine.

Le boum caractéristique d'une explosion, reconnaissable entre mille pour en avoir provoqué elle-même une petite quantité, ne provoqua pas de vive émotion chez Madame Yu qui avait un sang-froid impressionnant il fallait l'avouer. La mention de Somalie ne parla pas  Finlay, mais elle devinait que cela devait être une contrée bien armée et négligente sur la contrôle pour que l'on puisse en emmener comme souvenirs, enfin facilement. Et vu le hochement de tête de la servante cela devait soit être assez courant, soit inévitable. Finlay fit une légère grimace, montrant qu'elle comprenait le caractère gênant de la situation qui avait était assez évidente, si les services de l'ordre étaient aussi rapide que sur Caelestis ou Tekhos. Madame Yu donna ses instructions de manière clair, la fautive allait être sanctionné d'après ce qu'elle comprit.

Finlay prit le reste de la commande qu'elle n'eut aucun problème à transporter avec un bras et suivit son hôte, d'une démarche assez féminine qui pourrait encore alimenter des soupçons, la japonaise devait avoir souvent des soucis de ce genre.

-J'ai bien conscience que ce genre de situations n'est pas des plus aisés à gérer, j'ai tout mon temps pour ramener la marchandise et je sais me montrer patiente dans ces cas là comme quand je bricole.

La magiologiste se rendit compte que sa langue avait fourché, lui faisant faire un léger temps d'arrêt avant de reprendre sa marche comme-ci de rien n'était. Chassez le naturel et il revient au galop, cette expression se plaçait très bien dans cette situation.

*Faites qu'elle n'est pas tilté* pensa la celkhane.

Cela serait arrivé à un moment ou à un autre, mais le cerveau de Finlay se remit à chercher une bonne excuse crédible pour une terrienne si la question redoutée tombait

Guidant son invité, elle l'amena dans une pièce contenant d'autres boites ressemblant comme des soeurs à celles qu'ils portaient. Elle posa les siennes sur une table libre et invita Finlay à faire de même : autant cacher les preuves en pleine lumière! La police ne devrait pas pénétrer jusque là mais il valait mieux mettre toutes les chances de leur côté. Toutefois, la petite phrase de l'invité tinta aux oreilles de Yukiko : Il a parlé de lui au féminin.

Voila qui la plaçait face à un dilemme : Comment lui parler? La langue japonaise fourmillant de façon complexes de s'adresser à des hommes ou des femmes elle ne savait plus comment lui adresser la parole. Est-ce que c'était une femme déguisée? Un homme qui parlait de lui-même comme s'il était une femme? Elle avait vu de tout parmi ses clients et ne pouvait donc décemment pas critiquer Voelin.

"Voelin-dono? J'ai bien peur de devoir vous garder hors de vue des policiers le temps qu'ils prennent le départ. En tant qu'hôte, je vais vous guider parmi un lieu qui devrait probablement vous intéresser..."

Selon ses réactions, Yukiko devinera très vite si il s'agit d'un homme ou d'une femme. Prenant la tête, Tachibana marcha doucement, commentant au fur et à mesure.

"La Maison de Madame Yu fournit ses clients en objets uniques. Chaque objet est totalement personnalisé et mis au goût de la personne qui l'a commandé. Madame Yu a un catalogue... Ou plutôt devrais-je dire Catalogue. Je vais vous faire l'honneur de vous le faire visiter."

Elle arriva devant une porte de papier, la fit glisser et révéla une porte de métal d'un aspect robuste. Quelques mesures de sécurité plus tard, la porte pivota sur des gonds épais comme des bras, révélant une pièce plongée dans l'obscurité la plus complète. Yukiko pénétra à l'intérieur de la pièce sans hésiter, disparaissant dans l'ombre.

"Venez, entrez, n'ayez crainte..."

Elle attendit que Finlay ai pénétré assez dans la pièce pour être dans le noir avant d'allumer la lumière grâce à un interrupteur rustique consistant en un levier de bois. Les lampes, nombreuses mais peu puissantes, révélèrent un panorama surprenant : la pièce était d'une taille impressionnante, un véritable hangar mais avec un plafond d'une hauteur normal. Ça et là des piliers étaient visibles. Mais ce qui attirait surtout le regard, c'étaient les meubles... Claie, table garnie de lanières de cuir, ensemble ésotérique de métal, bois, cuir et tubulures... partout où le regard portait on se croyait dans une salle de torture propre et bien aérée. Pour souligner encore davantage le côté angoissant, on voyait clairement des rigoles dans le sol, des bouches d'évacuation et des tuyaux d'arrosages, comme si l'endroit était régulièrement lavé à grande eau.

"Bienvenue dans le Catalogue... monsieur Finlay Voelin..."

Seule tâche multicolore dans ce décor, Yukiko paraissait à la fois parfaitement incongrue comme totalement intégrée.

Ce fut avec précaution qu'elle déposa son fardeau à l'endroit où avait été posé le reste. Lorsqu'elle emmènera le tout elle utilisera son pouvoir pour sécurisé un peu le transport un peu plus.

Finlay montra un air étonné lorsque son hôte lui proposa un lieu, gardant un peu de mystère en ne mentionnant pas sa nature. Elle réfléchit un court instant en posant son index sur le joue, tout en marchant, c'était un tique qui arrivait de temps en temps. La magiologiste eu un peu de mal à saisir les deuxième partie de la phrase suivante, mais bon, Madame Yu lui offrait une occasion apparemment rare alors elle n'allait pas laisser filer cette proposition.

L'accès au catalogue semblait bien sécurisé et cela ne fit qu'augmenter d'avantage sa curiosité qui devait être visible. En effet lorsqu'elle avait un fort intérêt sur une chose elle était un peu moins statique et essayait d'avoir l'info ou un point de vue si c'était une chose observable. Certains la comparait à un suricate, un animal terrien et elle avouait que son attitude pouvait rappeler cet animal. L'obscurité ne lui inspirait pas confiance

La pièce était sombre, cruellement sombre, et Finlay tendit un discret fil d’araignée pour se rassurer tout en entrant prudemment comme une bête dans un lieu totalement inconnu. Elle n'était pas sans peur et dans ce genre de cas elle préférait connaitre un peu plus son environnement ou au moins avoir une attache au mur le plus proche. L'éclairage fit papillonner ses paupières et elle fut assez surprise par ce qu'elle voyait. Elle s'avança un peu, en rompant le fil pour ne pas qu'il ne devienne visible, il manquerait plus qu'elle se fasse repérée avec des pouvoir, cela serait la case labo terrien direct. La magiologiste était partagée entre la curiosité et un léger inconfort.

-Cela risque de vous paraître un peu idiot, mais je ne connais pas la plupart de ces objets. À quoi sert-ils ? Je suis une personne assez curieuse de tout en fait. Cela change des simples catalogues papier ou sur internet, ici on peut voir les objets en vrais.

On pouvait facilement voir sa curiosité, un enfant devant de mystérieux objets aurait sans doute la même attitude. Le lieu avait certes semblé glauque au premier abord, mais c'était une petite caverne d’Ali baba pour elle.

Le monsieur avait légèrement fait tiquer la livreuse d'une manière assez reconnaissable pour ceux qui savait observer, cela marquait un terme désagréable. Finaly reprit cependant son sourire, elle devait passer pour l'homme qu'elle était biologiquement, passer futa était possible, mais coûtait trop cher. Ce genre de situation ne lui plaisait pas, mais elle devait faire avec, ne serait pour sa prochaine visite. Oui La magiologiste était devenue très intrigué par ce magasin. Elle rougit un peu car elle avait une question qui lui brulait les lèvres depuis un moment.

-E-en terme de type de produit vous vendez quoi ? C-c'est juste par curiosité.

Oui, une curiosité bizarrement bien placé, il fallait l'avouer.

Le transporteur ne semblait pas trop à l'aise au milieu de tout ça. De façon surprenante, ce n'était pas parce qu'il reconnaissait les objets et leur usage mais plutôt le contraire. Cette naïveté désarçonna temporairement Yukiko. Peut-être avait-elle trop l'habitude de croiser des gens très intéressés par la chose?

"Je vous vous résumer l'histoire de la Maison de Madame Yu, cela devrait éclairer votre lanterne : De tout temps, les puissants ont toujours eu goût de volupté, de luxure et de menus plaisirs. Le pouvoir est en effet un puissant aphrodisiaque. Mais tous ne peuvent afficher ouvertement leurs goûts. C'est là que j'interviens : Je fait construire et amène discrètement des objets qui permettent à des couples très publiques de s'adonner en privé à des plaisirs aussi intenses qu'ils le souhaitent. Je vous présente le tout premier de mes produits."

Il s'agissait d'un simple pilori. Un trou pour la tête, deux pour les mains et deux planches solides avec une charnière d'un côté et un cadenas de l'autre. D'autres planches maintenaient le pilori à environ un mètre du sol. Une assise solide rendait l'ensemble quasi inébranlable.

"Le bois est de Bornéo : imputrescible, insensible aux xylophages et virtuellement inaltérable. Toutes les parties métalliques peuvent être changées selon les besoins. Quand à l'usage..."

Elle retira alors le cadenas et releva la partie supérieure, passant un doigt le long des ouvertures pour la tête et les mains.

"Imaginez un couple. Un couple s'aimant jusqu'à la folie. Qui veut quelque chose de plus. De la soumission. De la domination. Qui veut tout se donner et tout se prendre. Ils ne peuvent utiliser les instruments de torture de leur propre état, souillés de sang et du fiel de leurs ennemis. Ils veulent s'aimer mais ne veulent pas exhiber leurs goûts en passant commande auprès des rares hommes capables de faire un tel objet en leur propre pays. Parce que c'est pour ça que Madame Yu est là : rendre possible l'amour sous toutes ses formes."

S'éloignant théâtralement du pilori, Tachibana écarta les bras, embrassant du regard le Catalogue.

"Instruments de plaisir, cordes, habits pour jeux de rôle, pharmacopée... Vous avez devant les yeux, Voelin-dono, la reproduction d'objets ayant servi aux plaisirs de couple jusqu'à il y a plus de deux mille ans. C'est un musée. C'est une source d'inspiration issue du passé. C'est le Catalogue. Voulez-vous voir un sujet en particulier?"

Finlay faisait très attention à ce que disait Madame Yu et cela devait être visible à des kilomètre, cela ayant une importance à ses yeux elle était passée en mode attentive. En gros c'était un magasin de vente d'objets artisanaux mais qui faisait cela en secret. Cela expliquait pas mal de chose qu'elle n'avait pas saisit jusque là, en même temps bien des personnes avaient des penchants qu'elles voulaient garder secret.

Ledit premier produit était connu de Finlay, mais elle se demandait bien ce que cela faisait là en fait. L'origine du bois ne lui parla pas du tout, mais les caractéristique plus, en effet elle-même usait de bois dans certaines inventions ou pour remplacer une pièce temporairement à moindre coût. C'était un pilori de qualité en bref, la mention des pièce changeable signifiait déjà un gros changement suplémentaire, ce qui étonna la magiologiste et l'intrigua d'avantage.
Imaginer ce que Madame Yu décrivait ne fut pas difficile et fit prendre une belle teinte à la futa, elle et son esprit fertile, mais elle cernait d'avantage ce qu'offrait ce magasin et comprenait pourquoi sa commanditaire passait par cet établissement.

Madame Yu maitrisait aisément l'art de présenter les produits, mais aussi celui d'intéresser les personnes. Finlay hésita à sa question, son esprit lui laissait entre-voir pas mal de possibilités, mais elle préféra prendre un sujet assez soft.

-Je serais intéressé par les habits de jeu de rôles.

Elle avait pas mal de connaissance, c'était juste qu'elle ne savait pas comment amener la chose, par peur de moquerie ou de se faire emmener dans des ennuis par la suite. Elle était aventureuse, mais pas dans ce domaine où elle n'avait pas une grande zone de confort.

Bon les habits c'était aussi pour découvrir en vrai se côté de la sexualité, car les image c'est bien, mais le concret c'était mieux. Il y avait une autre question qui lui brulait les lèvres, mais elle allait patienter car une autre se positionnait avant.

-J-juste pas curiosité. Avez-vous déjà eu des hommes qui se...se travestissaient ?

C'était une question délicate, mais Finlay avait l'intuition que cela ne poserait pas de soucis de la poser. Cela pourrait être prit pour de la perversion selon certaines culture, mais pour la magiologiste c'était sa réalité et si elle pouvait au moins essayer ou regarder des tenues de femmes cela la mettrait plus à l'aise.

Comme par hasard, le transporteur choisit de regarder les costumes. La curiosité de Yukiko hurlait à la mort sous le verni de la vendeuse, mais la vendeuse eut le cuir plus solide que prévu et elle continua de façon tout à fait professionnel.

"Bien entendu. Si vous voulez bien me suivre."

Marchant en tête, elle guida l'invité vers la section des habits. Il n'y avait aucun panneau, aucune indication au sol et les machines pour le plaisir étant de taille variée, les allées étaient loin d'être droites.

"Les habits sont de deux types. Il y a les tenues solides, robustes et faciles à laver soi-même pour éviter qu'une blanchisserie ne se pose des questions. Et il y a les tenues fragiles, faciles à mettre en pièces, pour des relations plus sauvages ou pour les besoins du jeu de rôle en général. Bien entendu, tous les modèles sont disponibles dans les deux types."

A ce moment, la tomate qui l'accompagnait parla des hommes qui se déguisent en femme. Tachibana dut se retenir de ne pas hurler "Ah-ah?!"

"Bien entendu. Il y a beaucoup de goûts différents en matière de travestissements. Il y a ceux qui prennent des costumes historiques, ceux qui reproduisent des tenues de personnages important, qu'il s'agisse du passé ou du présent. Il y a aussi des demandes pour des armures, des costumes victoriens, des tenues moulantes en latex et bien d'autre choses."

Se retournant pour faire mine de regarder le transporteur atrocement gêné alors qu'elle restait stoïque comme du marbre.

"Bien entendu, sur simple demande Madame Yu peut produire une tenue qui ne sera jamais exposée au Catalogue. L'exclusivité est aussi comprise dans mes services."

Elle souleva doucement une tenture qui révéla une pièce éclairée de façon normale. Elle ressemblait aussi à un espèce de musée, des mannequins sans visages portant des tenues très variées. Comme prévu, on trouvait des armures, des tenues historiques, des robes de soubrettes... En fait, la pièce semblait presque plus grande que l'espèce de hangar qu'ils venaient de quitter! Elle expliqua la démesure de l'exposition.

"En fait, le terrain de la résidence est en pente. Nous nous trouvons sous terre, sous le magnifique jardin que vous avez du voir en arrivant. Tout ici est pour le plaisir des yeux et Madame Yu met le prix pour cela. Si vous cherchez les tenues féminines, c'est dans cette direction..."

Et il y avait de tout. De la guerrière amazone à la geisha en passant par la noblesse européenne. Les tenues d'exposition étaient pourvues de petites sangles pour être ajustées à la taille du client venu faire son choix.

Finlay écoutait attentivement ce que disait Madame Yu, elle semblait connaitre tout ses produits à la perfection vu son aisance, peut-être même...non, cela serait sans juste une idée qui était complétement fausse.
Elle fut légèrement soulager de voir que sa question laissa imperturbable la marchande, preuve qu'elle devait en avoir vu des pas mal dans son métier et que sa demande devait être simple. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait posé cette interrogation, son éducation n'aidait pas dans le port de vêtement masculin, aussi si elle pouvait contourner la difficulté cela ne serait que mieux. Bon Madame Yu avait utilisé le terme premier du travestissement, mais ce n'était pas trop grave.

Durant le trajet elle ne pouvait s'empêcher de regarder un peu les machines du coin de l’œil, certaines lui en rappelait d'autre, ces dernière était bien plus high-tech, mais bon, on était sur Terre, il fallait pas trop en demander non plus. Cependant la simplicité de certains mécanisme identifié, son côté bricoleur revenait à la charge, n'était pas pour déplaire et cela devait changer un peu les clientes de Tekhos et Caelestis.

Nous arrivâmes à destination vu le temps d"arrêt qu"avait eu sa guide, qui en profita pour donner une information supplémentaire et la magiologiste se doutait que le prix devait être aussi à la hauteur de ce service, n'osant pas d'imaginer ledit prix si elle venait à en commander un personnalisé.
La salle était plus grande que la précédente, mais au vu de la direction prise elles aurait dû être côté jardin, il n'y avait qu'une solution, mais il lui manquait une information que son hôte indiqua. Une pente, c'était tout bête, mais inexistant sur Caelestis, du moins à sa connaissance.
Il ne fut pas difficile de voir la curiosité de Finlay dont les yeux pétillait juste avec les modèle en vu, cela occulta la timidité qu'elle avait eu précédemment.

Lorsque la japonaise indiqua la direction des costumes féminins elle eu un moment d'hésitation. Puis elle se dit zut et alla voir dans la direction montrée pour aller regarder et cela ne fut pas un tord car le choix était assez ahurissant, pour un magasin. Il y avait vraiment pour tout les goût et la jeune futa jaugeait les tenues du regard. Une façon qu'une femme aurait vis-à-vis  de tenue de femmes, soit avec peu de perversité, juste un peu dû à son imagination fertile.

Son regard se posait sur les tenues japonaises qui était très raffinées, que cela soit en modèle long ou court. Elle avait aussi remarqué des tenus qui auraient pu être portés sur Terra sans le moindre problème, ce magasin était une vraie petite mine d'or. Les petites lanière n'échappèrent pas au regard curieux de la livreuse qui était très tenté d'en essayer quelques uns.

-Je suppose que l'on peut essayer les tenues au vu du dispositif pour régler la taille. Si oui, serait-il possible d'essayer ce costume ?

Elle désigna un tenue dont la longueur n'était pas trop courte à son goût et qui pourrait lui aller. C'était une sorte de kimono noir, aux motif floraux, dont la partie basse avait été raccourcis, sans être vulgaire et en gardant toute son élégance. Un costume qui allait mettre un peu mal à l'aise Finlay, mais l'occasion d'essayer était trop tentante pour elle. Tant qu'elle avait la vendeuse elle profita un peu, sa timidité s'étant envolé par la découverte de tout ceci.

-Si vous avez des conseils en terme de tenue ou souhaitez m'en conseiller n'hésitez pas, je suis assez curieuse et vous connaissez bien mieux vos produit que moi.

Elle continua à regarder un peu autour d'elle, passant bien moins de temps sur les tenues un peu plus osée, même si son esprit ne se priva pas pour lui faire visualiser le port de telles tenues. Son oeil avertit lui indiquait que chaque tenue était d'excellente qualité, tant en terme de matériaux que de conception et elle reconnue aussi de la soie, étant une Esper araignée cela lui avait été facile de voir ce dernier point.

Bon elle se demandait quand même si son petit oiseau n'allait pas poser problème, d'où le choix de la première tenue qui n'était pas trop moulante. Mais elle estimait avoir préparé le terrain de part sa question et son choix d'aller vers les costumes féminins. Ses sous-vêtements ne devrais pas poser de problème, enfin si,.

 cela pouvait en causer du côté de la morale publique car elle portait juste un shorty noir opaque comme vêtement pour cacher ses bijoux de famille comme-ci elle portait un jean. Mais bon, elle ne savait pas et porter un truc plus long l'aurais gênée.
  

Le transporteur découvrit bien vite les dispositifs conçus pour permettre à une personne d'essayer les tenues. En fait, si vite qu'on aurait dit qu'il cherchait d'abord les détails avant d'avoir une vue d'ensemble. Ce genre de comportement était rare chez les gens envoyés chez elle, des personnes généralement nerveuses aux yeux toujours en mouvement car devant voyager longtemps avec une marchandise précieuse.

"Oui, vous pouvez essayer la tenue. Si vous voulez bien patienter quelques instants..."

Elle partit mais pas très loin, cherchant quelque chose caché derrière un costume consistant en une armure imposante. Elle revint avec une espèce de longue planche de plus de deux mètres faite d'un bois noir et délicieusement ornée et laquée. En la dépliant, on se rendait compte que c'était un paravent permettant au client de se déshabiller en toute discrétion. Un voyage supplémentaire permit de ramener un tabouret et un ensemble de cintres.

"Vous pouvez essayer autant de tenues que votre temps parmi nous rend disponible. Elles sont là pour ça..."

Laissant Finlay avec la tenue, un kimono très simple à enfiler qui ne devrait pas lui poser de problèmes vu la complexité de sa propre tenue, Yukiko se mit en chasse des tenues qui pourrait aller. Il visait les tenues féminines, donc elle se concentra dessus. Quelques minutes plus tard, elle avait ramené les mannequins montés sur roulettes : Il y avait une tenue de soubrette victorienne, une tenue de lady de la même époque, une ample robe antique tenant de la déesse grecque et quelques autres qui avaient pour point commun de ne pas être très révélatrices, de ne pas faire l'emphase sur la poitrine et d'être globalement couvertes. Tout ce qui était nécessaire pour un homme afin de se déguiser en femme de façon crédible, bien que Yukiko doutait de plus en plus de la nature masculine de son interlocuteur/trice.

Heureusement la vendeuse avait prévue un petit quelque chose pour qu'elle puisse se changer, dans un style qui suivait très bien les méthodes très traditionnelles de la Maison de Madame Yu.  Elle défit le grand ruban de tissu, qui glissa sans grande difficulté, qu'elle dû plier plusieurs fois pour le poser en douceur sur la tabouret, vint ensuite son haut qui révéla son torse nue et son sous-vêtement. Oui elle portait peu de couche de vêtement, pour divers raisons, et cela lui convenait.

Elle se serait attendu à plus de complexité dans l'habillage, mais la tenue choisie était assez similaire  à celle qu'elle portait d'habitude, mais régler la tenue en elle-même s’avérait une tâche un peu trop ardu, car elle ne pouvait pas se voir. À chaque problème ça solution et celle qui lui venait en tête la fit un peu rougir. Bon il y avait aussi le faites que sa timidité revenait à la charge, comme à chaque fois qu'elle portait autre chose que d'habitude.

Ce fut sa petite tête légèrement rosie qui sortie la première, suivit du reste, elle était pied nue car la tenue n'était que cette pièce. Elle se demandait quels étaient les occasions pour porter cette tenue, ainsi que d'autres un peu en vrac.

-E-Est-ce que vous pourriez faire les derniers ajustements ? Cela est difficile seule

Elle attendit que la marchande fasse cela pour poser ses questions, son attention étant en partie accaparé par ce que Madame Yu avait choisit, des tenues étrange, mais jolies il fallait l'avouer.

-Cette tenue est portée dans quel genre d'occasion ?

La magiologiste attendit la réponse pour poser une seconde un peu plus précise, mais un peu embarrassante quand même, car Finlay n'était pas aussi ingénue qu'elle pouvait le sembler, oh non.

-Vous parliez de jeux de rôles, p-pourriez-vous m'en parler un peu plus ? J-je suppose que cela peut être de nature s-sexuel ?

Pour elle cela était deux choses normalement séparés, Finlay n'avait participé qu'une fois à un jeux de rôle, mais cela avait été avec simplement du papier et des dés. Après elle en avait vaguement parlé et ne savait pas grand chose. C'était donc avec un mélange de gêne et de curiosité qu'elle posait cette question.

Comme de bien entendu, le transporteur n'a pas tardé à demander de l'aide! Il avait déjà dit avant qu'il ne connaissait pas les coutumes japonaises, il aurait été étonnant qu'il sache comment enfiler une tenue traditionnelle! Même s'il n'était pas un client et était visiblement originaire d'une classe sociale incapable de se payer ses se(r)vices, Yukiko alla patiemment derrière lui pour mettre les sangles en places. Cela consistait à serrer la tenue au niveau de la taille et il y avait plusieurs crans pour le haut, afin de dévoiler plus ou moins les épaules. Traditionaliste jusqu'à la moelle, Tachibana ne put s'empêcher d'arranger le haut de la tenue de la façon telle qu'un kimono sensuel était porté au temps des samouraïs, à savoir très lâche sur l'arrière de la nuque mais plaqué contre la poitrine.

"Cette tenue peut être portée à deux types de jeux de rôles différents. Il y a les clients qui rejouent des scènes historiques et c'est une bonne tenue pour les femmes de mauvaise vie, comprendre une prostituée de rang inférieur. Il y a aussi ceux qui considèrent que c'est une bonne tenue d'apparat de Kunoïchi et jouent des relation maître/serviteur."

La tomate perchée au sommet du cou avait beaucoup de questions visiblement. Elle devait aussi connaître beaucoup des réponses mais voulait visiblement l'entendre de la bouche de Yukiko. Certains clients prenaient plaisir à entendre une jeune fille parler de choses aussi crues, mais il semblait plutôt que Finlay avait besoin de se rendre compte de ce qui se passait et avait juste besoin d'aide.

"Les jeux de rôles sont une espèce de théâtre, où les acteurs s'investissent dans leurs rôles mais sans le moindre public. Ils s'habillent, se griment, se comportent et parlent selon des critères qu'ils définissent ensemble. Il s'agit le plus souvent de jeux de domination et de soumission et le côté sexuel n'est pas obligatoire, loin de là."

Pour souligner ça, elle alla jusqu'au mannequin portant la robe de lady de type victorien, la faisant tourner sur ses roulettes.

"Voyez cette tenue. Elle inspire l'envie de conquérir par la politesse, la courtoisie, la délicatesse. Dans une époque où la force brute ne faisait pas se pâmer les dames mais où au contraire l'usage des rimes, des vers et de la haute éducation étaient les portes vers le cœur de son aimée. Temps révolu... Mais que beaucoup de personnes veulent revivre. Des femmes qui veulent se faire séduire par autre chose qu'un compte en banque bien rempli ou un beau faciès. Des hommes qui idolâtrent leur épouse et veulent la placer dans un écrin somptueux, telle une rose précieuse."

Retour à la bouteille de ketchup dépassant du kimono noir.

"Madame Yu, c'est aussi ceci. Fournir le nécessaire pour arriver à donner aux couples ce qu'il faut pour qu'ils revivent leur vie commune comme ils le rêvent. Mais je dois admettre que la tenue que vous avez choisie entre plutôt dans des rôles de domination, voir de bondage. La ninja capturée et punie est un classique après tout..."