L'homme venait de passer plusieurs heures dans un petit village, à la recherche de cette "chose" qui provoquait toujours chez lui cette sensation singulière, cette impression que quelque chose d'anormal se trouves dans les environs. Introuvable était le mot pour le coup, normalement il ne mettait pas moins d'une demi-heure afin de les dénicher, mais ce coup-ci il lui était tout à fait impossible de mettre la main dessus, et la situation commençait passablement à le vexer, lui qui était normalement bien fier de cette capacité. Des allers-retours il en avait fait, et pour le coup il était passablement ravi d'être arrivé dans ces lieux de nuit, lui évitant par là les regards circonspects, voir inquiets, que certains villageois auraient put lui adresser à force de passage, mais pour autant cela n'ôtait rien à ce sentiment de frustration qui le gagnait. Et alors qu'il commençait peu à peu à se faire à l'idée qu'il ne saurait le trouver, ajoutant une petite couche de déception à son énervement progressif, il vit enfin ce qu'il avait loupé depuis le début, à lécart des chemins classiques, une petite ruelle incongrue dans laquelle se trouvait une large plaque en pierre, trouée en son centre pour évacuer les eaux usés des citadins.
Des égoûts hein ? Bien entendu, c'était le meilleur lieu pour trouver un portail. Il s'agisait d'un lieu isolé, que personne ne fréquentait, et où personne n'allait normalement fouiller, évitant pas mal de problèmes tels que les disparitions étranges, ou les père de familles absents après une dure journée de labeur. Ni une ni deux, le vampire se dirigea donc vers l'ouverture des égoûts et vint la soulever avec une facilité des plus évidentes, avant de se glisser rapidement par l'ouverture, et de laisser la dalle retomber avec une certaine lourdeur, provoquant un bruit sourd qui se répercuta rapidement sur les cloisons mal creusées de l'endroit peu reluquant. Bon ça puait, mais ça il n'allait pas en faire un drame, et reprenant rapidement sa marche, il se dirigea droit vers l'impression étrange qu'il ressentait, cherchant activement la source de sa curiosité parmi les quelques embranchements qui constituaient l'endroit, avant de finalement apercevoir cette légère aura blanchâtre caractéristique au fond d'une des extrémités du lieu. Parfait, il n'allait pas attendre plus longtemps, il fallait qu'il vérifie où pouvait mener ce portail, et pressant le pas, il vint se placer devant celui-ci, l'observant un court instant, avant de s'y plonger, commençant à ressentir le frisson particulier exprimant son déplacement d'un monde à un autre.
Quand il reprend son souffle, il est en train de s'extirper tranquillement du portail, débarquant dans un lieu sombre et fermé, lui laissant comprendre qu'il se trouve dans un infrastructure de Seïkusu. Parfait, au moins il ne risquait pas d'être remarqué lors de sa sortie, si bien qu'il cessa de faire attention et sortit l'intégralité de son corps, avant de se poster un ou deux mètres devant le portail, observant les environs d'un oeil précis, cherchant quelques éléments qui pourraient lui permettre de reconnaître la bâtisse où il se trouvait dans l'immédiat. La vision nocturne aida grandement à cela quand il remarqua, dans un coin des lieux, une sorte de cahier d'élève, abandonné depuis un moment surement, étant donné la date marquée au niveau de la couverture. Bon soit il était dans un squat de jeunes qui n'avaient pas vraiment fait le ménage depuis un moment, soit il ne se trouvait pas bien loin du lycée Mishima, ce qui était une bien plus mauvaise nouvelle. Il y avait toujours quelqu'un pour garder ce genre de lieu, et ce encore plus si il se trouvait sous les dortoirs, qui eux étaient tout simplement perpétuellements gardés à l'oeil par quelques surveillants prêts à faire comprendre au moindre élément belliqueux, interne ou non à l'internat, qu'ils n'avaient rien à faire ici.
D'ailleurs, en parlant de surveillant :
- Y'a-t'il ... quelqu'un ?
Il n'avait remarquer personne pour l'instant, sinon il ne se serait pas permit de poser la question, et aurait tout simplement intimer à la personne dissimulée de se montrer, mais pourtant cette question paraissait presque évidente pour de nombreuses raisons. La première étant que l'homme avait passé de nombreux mois bien seul, sur les routes, si bien qu'il avait tendance à ressentir la présence de personnes à ses cotés sans le moindre soucis, simple question de sensibilité. La deuxième était que, depuis qu'il était arrivé ici par ce portail si difficile à trouver, il avait la désagréable sensation d'être observé, d'une manière ou d'une autre, et cela faisant, il ne se sentait pas du tout, mais alors là pas DU TOUT à l'aise, chose qui était bien anormal pour l'homme qui n'avait pas l'habitude de ressentir pareil malaise. Après il gardait bien sur son calme, il s'agissait d'une habitude pour lui, et il ne voyait pas pourquoi une simple impression saurait le déstabiliser, mais pour autant il n'était pas décontracté, il restait sur ses gardes, et son regard furetait de droite à gauche pour capter un mouvement, une esquisse de forme, ou quoi que ce soit d'un peu particulier et peu commun. Finalement, se trouvait bien bredouille face à cette recherche, il envoit un second appel dans les ténèbres, espérant remarquer une réaction.
- Si quelqu'un se trouve ici, qu'il se montre, je ne suis pas dangereux et suis largement ouvert à la discussion...
Voilà qu'il parlait tout seul... Il déraillait franchement ces derniers temps.