L'entre-deux Mondes > Le Palais Infernal

Pas d'embrouilles man, pas de litiges... (Connor)

(1/1)

Ceridwen Theas:
...Sinon ça va saigner, est-ce que tu piges ?


La brise légère qui s’élevait autour de la Sidhe était fictive. Tout comme l’apparent coucher de soleil qui couvrait l’horizon, ou le sable qui crissait sous ses pieds nus. Ceridwen, officiellement ambassadrice de son peuple auprès des démons, avait découvert dans le Palais Infernal cette suite qui changeait de décor selon les souhaits de son occupant. Prenant une pause quant à ses devoirs , la princesse marchait le long d’une plage qui lui rappelait les plages de Destin, en Floride.

Un sourire rêveur flottait sur les lèvres bien dessinées de la guerrière. Elle était décontractée, ce soir, et ses épaules détendues étaient laissées à nu, son habituelle veste de cuir (semblable à celle que les pirates arboraient voilà quelques siècles) étant posée sur les rochers que cette suite avait fait apparaître. Portant juste son corsage sans manche, masquant le corset qui lui créait une ligne parfaite, la rousse rêvassait. Sa crinière, semblable à la fureur des flammes, était soulevée par ce vent créé par la pièce et cascadaient de ses épaules à son dos.

Les bras le long du corps, la princesse en exil tourna sur elle-même, ses pieds s’enfonçant dans le sable encore chaud qui semblait recouvrir le sol de la pièce. Elle repensait à ces merveilleuses années qu’elle avait passé avec son père, en Floride, et ses paupières couvrirent ses prunelles tricolores tandis qu’elle se laissait souplement tomber dans le sable. Elle avait gardé sa lourde ceinture de cuir, plus ornementale que servant réellement à soutenir le jean bicolore qui couvrait ses jambes et moulait ses fesses, et ses doigts jouèrent un instant sur la boucle de fer forgé. Ce métal, aussi appelé « Fer Froid » chez les siens, était l’une des rares choses qui pouvaient les affaiblir. Ceridwen portait toujours cette boucle, forgée du symbole de la lignée de son père, pour se rappeler qu’elle n’était pas invincible, et elle redoublait ainsi de prudence en général.

Ses armes étaient abandonnées dans un coin, gisant contre des rochers sombres et humides, alors que les pensées de la demi-Sidhe dérivaient sur les dernières nouvelles qu’elle avait eu de la Cour Unseelie. Sa cousine était folle à lier. Mais elle était la Reine. Elle avait tous les droits, et seule la Déesse pouvait la destituer pour instaurer une autre lignée sur le Trône de la Nuit. Une grimace déforma ses lippes tandis qu’elle se rappelait la dernière attaque de sa cousine sur sa personne, avant qu’elle ne devienne ambassadrice aux Enfers.

Des créatures énormes avaient jailli, perturbant la paisible retraite qu’elle effectuait dans un coin reculé de la Féerie. Ce n’était pas la Meute Sauvage, c’était pire encore. La Meute, Ceridwen connaissait. Elle y était d’ailleurs plus ou moins apparentée. Elle pouvait la contrôler. Ces créatures-là, c’était des créatures de cauchemar. Débusquées dans une dimension appelée Terra, elles ne connaissaient ni peur ni fatigue. Pendant des heures, la princesse esseulée avait dû se battre contre les trois spécimens qui l’encerclaient. Pendant des heures, elle avait subi les blessures et la fatigue, le défaitisme s’emparant peu à peu d’elle, autant à cause de l’infatigable ardeur des créature que par leur pouvoir qui provoquait insidieusement le découragement et la peur. Mais finalement, après avoir réussi à blesser l’une d’elle en lui coupant le tentacule qui s’agitait sur leur poitrail, la princesse avait compris comment les vaincre. Et elle avait alors redoublé d’ardeur, jusqu’à venir à bout de ces trois monstres une paire d’heures plus tard. Epuisée, elle était alors tombée dans l’inconscience, non loin du cadavre de ses agresseurs.

Un souffle fétide caressa sa peau tandis qu’elle remuait de sombres pensées. Ouvrant un œil, la rousse se figea. Elle était face à l’une de ces créatures dont elle venait de se remémorer l’apparence et la férocité. Son cœur se serra et son esprit congédia toute rationalité. Elle en oublia que la pièce matérialisait les pensées qui occupaient son esprit. Bondissant loin de la créature, la demi-Sidhe aperçut les deux autres un peu plus à l’écart. Ces créatures, avait-elle appris plus tard, se déplaçaient toujours en trio. Avisant ses armes plus loin, la guerrière mit en pratique tout son savoir et esquiva chacune des attaques qui la ciblèrent, jusqu’à ce jeter dans le sable, ne s’arrêtant qu’au rocher contre lequel elle avait appuyé sa longue lame courbe et ses pistolets. Même si elle était dotée de prodigieux pouvoirs, elle ne s’en servait qu’en dernier recours.

La lutte dura une demi-heure. Une demi-heure de sanglante rixe, de compétition acharnée. Une demi-heure d’aveuglement. Et puis la guerrière eut raison de ses assaillants. Inconsciente du bruit que sa lame avait pu faire en s’entrechoquant contre les carapaces métalliques des créatures, elle s’approcha des cadavres encore fumant et, dans un dernier sursaut d’aveuglement, elle utilisa le seul pouvoir qui pouvait empêcher ces bêtes de revenir à la vie. Sa main de chair s’illumina vivement quand elle l’apposa sur la carapace, et la créature touchée sembla se rétracter sur elle-même. La chair s’affaissait, et se retournait sur elle-même, dans la protection métallique, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une seule et grosse masse informe. Saisissant son épée de Chair, la demi-Sidhe acheva alors cette créature, étouffant ses hurlements agonisants d’un coup net et précis au travers de la masse retournée. Agissant de même pour les deux autres, Ceridwen se rappela la salle où elle se trouvait en posant son regard sur le soleil couchant qui en était resté au même point. Ses épaules se détendirent alors qu’elle soupirait, presque blasée.

« Mais quelle idiote je fais… »

Ceridwen Theas:
Les yeux fermés, face au soleil couchant qui illuminait la pièce de ses nuances dorées, orangées, qui faisait scintiller le sang répandu sur le sable, Ceridwen souriait imperceptiblement. Même si elle avait momentanément oublié où elle se trouvait, qu'elle avait cru que le combat était réel, elle était détendue. Se battre de la sorte l'avait apaisée, inconsciemment, et avait apaisé la rage qui avait flambé en elle en apprenant les dernières fresques de sa « royale » cousine. Elle soupira doucement, regrettant malgré tout que la Déesse ne se montre pas plus sévère envers sa cousine, la demi-Sidhe secoua la tête. Un son léger lui fit tendre l'oreille. La porte de la salle des songes qui s'ouvrait. Mais elle n'ouvrit pas les yeux tout de suite. Elle ne se croyait pas en danger, pas véritablement. Tous les démons savaient qu'elle était l'ambassadrice des Sidhes, et peu oseraient s'en prendre à elle.

La voix masculine qui s'éleva, alors qu'elle gardait ses paupières fermées, la fit frissonner instinctivement. Pas de peur. Nulle crainte n'hantait son esprit. Non, c'était plus... C'était charnel, plutôt. Elle maintient fermement dans un coin de sa tête l'image du sable couvert de sang dans les rayons du soleil couchant, et elle ouvrit enfin les yeux, dévoilant ses prunelles tricolores en posant le regard sur le nouvel arrivant.

Il était très séduisant. Musculeux, comme elle aimait les mâles. Il semblait indomptable, et fougueux. Très appétissant. Ses lippes s'étiraient doucement dans un sourire ravi alors qu'elle s'inclinait après qu'il se fut présenté.

« Mon seigneur, salua-t-elle en se redressant. »

Ses boucles rousses dansaient légèrement autour de son visage, sous la petite brise agréable qui soufflait dans la pièce. Elle laissa s'approcher le Grand-Duc, ses prunelles ne cessant de l'admirer que lorsqu'il leva son mouchoir pour venir ôter les giclées de sang qui couvraient son visage. Ce corps qui se pressait sans aucune gêne contre le sien lui plaisait beaucoup. Elle le laissa frotter le tissu contre sa peau pâle pour en ôter ce qu'il pouvait du sang qui s'y était installé, gonflant imperceptiblement la poitrine en inspirant, appréciant la sentir s'écraser contre son torse.

Elle avait effectivement entendu parler de lui. Helel, le Champion de Lucifer. Et il était encore plus séduisant que ce qu'elle avait pu entendre de la bouche des succubes. Elle espérait, et n'avait pas grande crainte que cet espoir soit déçu, qu'il était également à la hauteur des prouesses plus... intimes... qu'elles avaient vantées.

« Je suis effectivement l'ambassadrice des Sidhes, mon seigneur. Ma... cousine... la Reine Unseelie, m'a envoyée ici pour négocier une alliance. Ou, a tout le moins, une entente cordiale entre nos peuples. »

Elle serraient les poings, dans son dos, pour s'empêcher de venir tâter les muscles que la chemise blanche du Grand-Duc laissait apparaître. Ses prunelles se détachèrent finalement de lui pour se porter sur le portail qu'il avait fait apparaître.

« Je serais enchantée de faire plus ample connaissance avec vous. Tout autant que de profiter de vos... bains. »

La fin de sa phrase, la légère hésitation de sa voix, associée à un petit mouvement de hanche -apparemment- anodin, laissait penser qu'elle n'attendait pas de profiter uniquement des bains. Son sourire était aussi malicieux que celui du démon. Elle prit l'initiative de s'avancer, franchissant le miroir menant au domaine d'Helel, après avoir récupérer sa veste posée sur le rocher, et non sans laisser ses bras se détendre le long de son corps et frôler -accidentellement, cela allait de soi- les hanches du Grand-Duc.

« Peut-être pourrions-nous d'ailleurs commencer à lier connaissance dans vos bains ? Vous verrez que je n'ai rien à vous cacher. »

Ceridwen Theas:
Elle suivait docilement le démon, paradant à ses côtés, ressentant sa présence avec acuité. Ses yeux, s'ils enregistraient le décor dans lequel ils évoluaient, préféraient détailler son hôte. Les prunelles tricolore étincelaient de malice. Elle n'avait pas besoin de son Glamour, ici, au sein de l'enfer. Les créatures qui y vivaient ne s'offusquaient pas d'iris tricolores ou d'une peau pâle. Ils ne prêtaient pas attention aux cornes, aux griffes ou en tentacules. Elle était même, comparée à certains, une curiosité tant elle semblait normale. Humaine.

Sa part humaine, comme ses parts Sidhes, Banshee et Sluagh, réagissait férocement au physique du Grand Duc. A ses manières sensuelles et brutes. A sa prestance, son pouvoir. L'idée d'un bain en sa compagnie était des plus plaisantes, même s'il déclina galamment. Elle observa d'un air neutre les invités de ces luxueux bains qu'il lui présenta, attendant que tout le monde soit parti, que tous l'aient reconnue en présence d'Helel, pour esquisser un sourire. Tournant à nouveau son regard sur lui, elle sentit son cœur s'affoler alors qu'il défaisait les boutons de sa chemise, un à un, jusqu'à ce que le délicat bout de tissu glisse au sol.

Sans un regard pour le vêtement, la Fae fit remonter ses prunelles avec lenteur, appréciant la vue. Elle brûlait d'envie de venir le caresser, de l'embrasser. Il était puissant. Musclé. Sauvage. Un vrai prédateur. Elle adorait ça. Et puisqu'il n'avait pas l'air décidé à lui offrir ce qu'elle désirait, qu'il attisait savamment le désir qui flambait entre eux, elle allait faire de même. Jouer avec le feu. Tirer le diable par la queue. A cette pensée, elle ricana.

Reportant son attention sur le bain, enfin, sur la piscine, elle hocha la tête, ses boucles rousses dévalant ses épaules. D'une main leste, elle relâcha son emprise sur sa veste -qui finit sa course au sol, à l'instar de la chemise- et dénoua son corsage avec une grâce née de l'habitude. Ses doigts agiles flattaient en même temps ses courbes généreuses, épousant l'indécente rondeur de sa poitrine, sa taille fine et ses hanches fécondes. L'habit finit également au sol.

« Oh, la Cour Unseelie nourrissait ce projet depuis un moment déjà. Mais je dois vous avouer que je suis surprise que la Cour Seelie ait également donné son aval. Apparemment, il semblerait que les deux Reines aient décidé que les avantages à commercer avec les Enfers soit plus grands que les inconvénients. Militairement, principalement. »

Sa voix était neutre. Un poil ennuyée. Elle ignorait ce que tramait exactement sa cousine. Après avoir mis la main sur le trône de la Cour Seelie, qu'est-ce qu'elle allait encore inventer ? Heureusement, l'oncle et la tante de Ceridwen gardaient une certaine influence, sur elle. Son poste d'ambassadrice des Cours chez les démons n'était pas menacé. Mais jusqu'à quand ?

Secouant la tête, elle chassa ces pensées de son esprit. Elle sourit, en voyant les lotions diverses, et déboucla sa ceinture. L'allergie des Faes au Fer Froid, dont était composé la boucle, ne la fit pas grimacer. La pulpe de ses doigts rougit, pourtant, avant qu'elle ne laisse tomber l'ornement sur sa veste. Et qu'elle ne se débarrasse du jean en quelques coups de hanches.

Elle ne jeta pas un œil au démon, offrant ses formes pleines à son regard mâle.  Elle accentua d'ailleurs son déhanché naturel en s'approchant des bains, descendant les marches d'un pas souple, félin. L'eau était parfaite. Elle sourit, dos à Helel, et s'avança, s'enfonçant dans l'eau avec volupté. Un petit soupir d'aise quitta d'ailleurs ses lèvres alors qu'elle s'élançait dans l'eau, glissant dans l'onde avec une moue satisfaite. La poussière et le sable de la salle qu'ils avaient quitté, de même que les fluides tels que le sang et la transpiration, étaient bien réels, même si ça ne démarrait qu'en étant une illusion. Aussi, s'en nettoyer lui faisait du bien.

Elle revint vers le bord, gravissant à présent les marches pour accéder au plateau avec les savons. L'eau ruisselait sur sa peau sans défaut, gouttant de ses tétons fièrement érigés. Mais le regard qu'elle accorda au Grand Duc n'était rien de plus qu'amusé. Elle aimait jouer, et si c'est ce qu'il voulait, alors soit. Elle subodorait, par ailleurs, que la défaite ou la victoire s’avéreraient tout aussi plaisantes l'une que l'autre. Attrapant un flacon sans regarder, elle arqua un sourcil, interrogatrice.

« Je ne doute pas de l'apprécier. Mais sans doute serait-il bien meilleur si quelqu'un, avec de grandes mains, s'employait à m'aider à me savonner le dos. J'ai toujours apprécié les massages... »

Ceridwen Theas:
Un petit sourire amusé étirait ses lèvres, à la réponse du démon. Une paire de grandes mains... Ses prunelles se posèrent sur ladite paire. Effectivement, elle serait toute adaptée. Et plus encore. Elle hocha simplement la tête, une moue espiègle se nichant sur ses traits, et elle ne le quitta pas des yeux, suivant chacun de ses mouvements avec fascination. Il était beau. Terriblement, diaboliquement beau. Puissant. Il respirait la luxure, la force, la domination. Et pourtant, il n'était pas une brute sans cervelle, comme elle en voyait régulièrement, ou un être dirigé par sa queue, tout aussi fréquent. Il était raisonné. Calculateur. Ce mélange lui plaisait bien. Un adversaire à sa hauteur. Plus, peut-être. Il lui tardait de le découvrir. Elle releva les yeux vers lui, souriante.

Sans pouvoir s'en empêcher, elle imaginait ces mêmes mains courant contre son corps. Faisant preuve d'autant de force tranquille, d'autant de puissance contenue. Elle ne put empêcher non plus sa peau de frissonner. Ses prunelles tricolores devaient à coup sûr dévoiler ces pensées lubriques, mais elle ne fit pas un geste. Elle jouait, tout comme lui. Elle ne doutait pas du dénouement. Mais le cheminement pour y arriver serait des plus intéressant, elle en était sûre. Aussi sûre qu'elle était de faire se dresser complètement cette masse de chair à moitié érigée. Si elle avait pu douter de ses charmes, à la Cour Sidhe, elle n'en avait aucun, ici, en Enfer. Surtout sous ce regard qu'il lui lançait.

Elle admira sa démarche, la façon dont ses muscles roulaient sous sa peau, la posture impérieuse qu'il affichait, et elle ne fit pas un geste pour s'écarter de sa trajectoire, retenant à grand peine un soupir lorsqu'elle se retrouva face à lui. Contre lui. Elle se mordit l'intérieur de la joue pour ne laisser échapper aucun son, mais elle appréciait certainement ce contact. Cette chaleur qu'il dégageait, qu'elle devait aussi libérer, était agréable. Il pourrait la briser, avec sa force, sa carrure, mais elle avait confiance. Il ne lui ferait pas le moindre mal qu'elle n'aurait consentit. Qui ne serait plaisant.

Elle plia docilement la nuque, suivant la main qui agrippait ses boucles de feu, et son cœur battit un peu plus vite. Les couleurs de ses iris devaient sembler se mêler, la démarcation des trois cercles devenant floue, mais ce fut les seules réactions qu'elle afficha. Elle brûlait d'envie de sentir ses lèvres contre sa peau, mais sa volonté de jouer la refréna. Elle inspira légèrement, alors qu'il était si proche qu'un simple frémissement engendrerait sûrement le contact. Ses mains, jusque là inactives, esquissèrent un mouvement pour venir l'enlacer, mais elle serra le poing sur le flacon qu'elle tenait et réussit aussi à retenir ce geste.

Manquant de rire alors qu'il attrapait un savon, Ceridwen se mordilla la lèvre. Il était assurément un adversaire à sa hauteur. Un partenaire aussi roué qu'elle, rompu à l'art de la séduction, du jeu. Elle cilla rapidement, reprenant pleinement ses moyens, et ne protesta pas lorsqu'il la retourna, croisant légèrement les bras sous sa poitrine, le flacon toujours serré dans sa main. Elle se permit de fermer les yeux, pour profiter du massage, des caresses, et il put avoir la satisfaction de sentir son corps s'amollir sous ses mains. Peut-être même entendit-il ce petit soupir qu'elle n'avait pu retenir en ressentant sa présence tout contre elle, en constatant physiquement la taille imposante  qu'avait déjà un organe seulement à moitié réveillé. Elle le ferait se dresser complètement, ça oui.

Et son esprit s'égara sur la façon dont elle allait s'y prendre, frissonnant contre les paumes qui glissaient sur sa peau, contre les rondeurs de sa poitrine qu'elle avait laissé accessible en décroisant imperceptiblement les bras. Un sourire franc étira alors ses lèvres à l'aveu qu'il lui fit, et elle pencha lentement la tête sur le côté, tournant délicatement le visage en même temps. Ses lèvres n'étaient pas loin des siennes, ainsi, mais l'ambassadrice ne brisa pas la distance. Elle se contenta de souffler, sur le même ton :

« Ne vous en faites pas... Les meilleurs massages ne sont pas ceux qui sont... Mh... Purement académiques, réfléchis, je dirais. C'est ceux qui sont fait avec passion. Avec le... coeur. »

Elle lui décocha un clin d’œil, malicieuse. Ses tétons fièrement dressés, effleurés par le démon, se plaquèrent soudainement contre les grandes mains alors qu'elle inspirait profondément. Elle se retourna, vive, souple, glissant dans l'étreinte savonneuse pour se retrouver à nouveau face à lui. Du bout du pouce, elle fit sauter le bouchon du flacon qu'elle tenait toujours. Une délicate fragrance s'en échappa. Vanille, semblait-il. Et c'était amusant, parce que ce qu'elle voulait faire avec le Grand Duc était tout sauf l'idée que ce mot pouvait contenir pour les mortels.

Toujours proche de lui, collée à son corps nu, la rousse leva légèrement le flacon. Elle prit un air faussement ennuyé, s'appuyant un peu plus contre le séduisant démon, et minauda à son tour :

« Je pourrais vous rendre service, à mon tour, ensuite... J'imagine que ça ne doit pas être évident, avec une telle carrure, de se frotter le dos. Mais puis-je abuser encore de votre qualité d'hôte afin de m'aider à démêler ma belle crinière ? Ce produit semble... parfait, pour cela. Je n'en ai pas de tels, dans mes quartiers. »

Elle sourit de plus belle, et s'échappa de son étreinte, agrippant l'une de ses grandes mains avec la sienne -ridiculement petite à côté-, l'attirant dans le bassin jusqu'à ce que l'eau couvre à peine sa poitrine.

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