Le chat, tout de noir vêtu, marchait avec légèreté sur les abords de la petite ruelle. Soudain, il y eut un clignotement, et les yeux du chat de malheur papillonnèrent. Les lampadaires s'allumèrent dans un soubresaut, éclairant le parc fleuri de sa lumière jaunâtre.
Elle aimait bien vagabonder, le nez en l'air, alors que la soirée n'avait pas vraiment débuté. Les parcs regorgeaient de secrets en tous genres. Parfois, deux amies se disaient des chuchotements, l'oreille attentive. Parfois encore, un couple se faisaient des caresses dans l'ombre d'un parc, croyant à ce qu'ils appelaient l'Amour et qui prenait tout leur temps. Souvent, une enfant se retournait sur elle et la pointait du doigt avec un grand sourire attendrit.
La vie d'un chat est un long fleuve tranquille. Peut-être moins que celui d'une humaine.
Tout de suite, elle avait envie d'un long fleuve tranquille.
Le chat continua sa ballade légère. Les bruits s'estompaient et un calme précédant la tempête recouvra l'espace, lui donnant une ambiance étrangement sombre. A moins que ce ne soit à cause de son arrivée à l'extrémité du parc.
La bête sortit du parc, la démarche toujours chaloupée, et choisit sans vraiment s'en rendre compte une des deux ruelles bordées d'immeubles qui se présentaient à elle.
Elle continua dans la ruelle silencieuse. Soudain, le chat leva ses yeux verdoyants. C'était une impasse. Quelques secondes plus tôt, la ruelle était complètement vide. Il en était plus que certain, ces sens le lui avouaient. Les immeubles qui la bordaient n'avaient pas bougé d'un cil, et aucune porte n'avait été ouverte.
Seulement un homme se trouvaient là.
Debout, en plein milieu de cette rue vide. Il faisait face au chat qui s'était arrêté pour l'épier effrontément.
Mais après tout, ce n'était rien qu'un chat.
Un chat noir.
L'homme, après avoir détourné le regard, mit un pied devant l'autre et continua son chemin. Le chat ne pu s'empêcher de suivre.
Après tout, Jo n'avait rien à faire ce soir là.