Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre > La zone industrielle
Une enquête aux enjeux inconnus (pv Gabriel Valmy)
(1/1)
Yooran:
Si elle avait appris quelque chose depuis sa démission, c'était que l'organisation qui la poursuivait avait des relations externes. Ils avaient toujours été capable de la retrouver, où qu'elle soit, où qu'elle se cache et ce n'était pas par hasard. Ils avaient des relations, le bras long et ça ne l'étonnait guère de trouver quelques ministres mouillés dans l'affaire. Une fois qu'elle avait pu identifié l'un d'entre eux, elle avait fait appel à une de ses seules amies, sinon la seule. Il s'agissait de Cathleen, une prostituée de luxe.
Leur rencontre s'était faite lors d'une action assez intense de Yooran. Elle avait déjà trouvé un autre contact et l'avait abattu. Ça avait été fait proprement, sans laisser de traces. Pour ce genre de cas, elle faisait souvent passer ça pour des accidents afin d'éviter que la police ne lui court après. Lors de ce nettoyage en bonne et due forme, elle avait fouillé la maison de l'homme d'armée et avait trouvé, dans une cage secrète, cette femme blonde. Elle était terrifiée mais avait vu sa liberté lui revenir quand cette femme au tatouage de rose lui avait ouvert la cage. Depuis, Cathleen avait juré fidélité à cette inconnue. Elle avait également repris ses activités de luxure et s'en servait désormais pour aider sa sauveuse.
Dans cette optique, Yooran lui avait demandé de chauffer Nakajima Toki, le ministre qu'elle avait pris pour cible. Cathleen s'y était prise à merveille. Pendant la moitié de la journée, la catin avait accompagné l'homme d'affaires avant de finir la soirée avec lui dans une chambre d'hôtel qu'il avait l'habitude de réserver. Yooran était restée dans un immeuble en face et observait par la fenêtre. Cathleen faisait bien son boulot. Elle avait commencé par chauffer Nakajima avec un strip-tease digne des plus grandes et avait enchaîné avec des caresses avant de lui prendre le membre dans la bouche. Yooran avait tout de suite remarqué son habitude de la chose, Cathleen savait ce qu'elle faisait. Il n'avait pas fallu longtemps pour que le ministre la retourne sur le lit pour la prendre plus sauvagement. Mais ce n'était pas cette scène qui avait attiré l'attention de Yooran, c'était la mallette posée au pied du lit. Cette mallette noire, garnie d'une étiquette jaune. L'ex agent restait à sa fenêtre, regardant chaque mouvement que le couple de cette nuit faisait. Elle étudiait l'arrangement de la chambre, les possibilités d'entrée et de sortie et elle ne voyait qu'un moyen d'y pénétrer. C'était avec le ministre. A son tour elle devrait se faire passer pour une pute et finir dans son lit. Soit, si ça lui donnait ce qu'elle voulait, elle passerait par là.
Le lendemain, Yooran retrouva son amie et, ensemble, elle travaillèrent le comportement de Yooran. Il n'y avait aucune attirance particulière entre les deux femmes mais chacune des deux profitait du moment à sa façon. La femme blonde était une bonne prof, elle donnait beaucoup d'instructions et Yooran apprenait vite. Il ne restait qu'une chose à régler avant de passer aux actes proprement dits, c'était de s'occuper de la virginité de Red Rose. Avec toute sa vie de tueuse, elle n'avait jamais eu l'occasion de coucher avec qui que ce soit et était toujours vierge, ce qui serait trop douteux pour le ministre. Cathleen allongea alors Yooran sur le lit et s'équipa d'une ceinture à double gode. Avec cet accessoire, chacune allait ressentir les effets du sexe artificiel. La femme d'expérience y alla doucement, préparant Yooran au maximum avant d'enfoncer le gadget en elle. Là encore, l'apprentie put juger du savoir faire de sa maîtresse. Elle avait senti la douleur de son hymène déchiré mais avait surpassé ça, ce n'était rien à coté des entraînements intensifs de son passé. Ensemble, elles profitèrent de ce moment, ce qui surprenait énormément la tueuse. Elle aimait ça, elle aimait sentir les mouvements de sa compagne et apprenait encore et toujours comment faire, comment bouger pour faire ressentir le plus de plaisir à son partenaire, bien que pour cette fois c'était une femme.
Une fois que cet entraînement fut terminé, Yooran remercia Cathleen et reparti à sa mission. Deux soirs plus tard, elle se retrouva dans la chambre d'hôtel précédemment observée et tua le ministre d'un coup de couteau dans la gorge. Elle savait où frapper et en prenant la culpabilité, elle éloignait ainsi son amie de tout soupçons éventuels. Elle serait recherchée selon les témoignages mais elle pourrait disparaître. Ça avait été vite fait, bien fait et elle n'avait même pas eu à se servir des enseignements de Cathleen. Avant de partir, elle récupéra la mallette et fila aussi discrètement que possible.
Gabriel Valmy:
intro
Vrombissement de moto, pneus qui crissent, sirènes de police. On l'attendait. IL descendit de moto, sans casque, sans uniforme, son trench venant de manière agréable et rassurante claquer sur ses jambes… la lourdeur du cuir renforcé sur ses épaules était agréable. Il se sentait presque comme dans un cocon malgré la présence de quelques raccommodages. Pour la plus part à cause du passage de balles ou de lames de couteau. Certes, ça donnait un côté miteux au cuir déjà usé. Mais usé et abîmé ou pas, un trench, c'est toujours la classe ! Et si vous ne le croyez pas, regardez Gabriel, jean sombre, t-shirt gris, trench sur les épaules… allez trouver mieux…
Les bandes jaunes étaient déjà en place quand il entra sur la scène de crime, passant dessous alors qu'on lui faisait un rapide état des lieux sur un ton monocorde, un rien d'agacement dans le regard. L'agent Valmy n'était pas l'inspecteur de police le plus apprécié des flics de la brigade. Trop borderline, soupçonné sans jamais être accusé d'être un peu ripoux sur les bords. Cela lui attirait les foudres de certain, la méfiance des autres, combinaison osée, vous ne trouvez pas ? Et il osait encore diriger des enquêtes. Et il était en charge de celle-ci…
Un homme tué. Pas n'importe qui, une huile… il allait avoir la cheffe sur le dos… il fallait qu'il trouve un moyen de se débarrasser de cette enquête au plus vite et la refiler à quelqu'un d'autre. Il se promit de passer un coup de téléphone à Tsubahana pour voir se elle pouvait gérer ça. Bref, le ministre avait été égorgé… ça allait faire du bruit. Il ordonna qu'on sorte les tasers si les journaux s'approchaient trop et monta examiner la victime. Il avait l’œil assez expérimenté pour pouvoir reconnaître un coup de couteau de main de maître… efficace, rapide, bon angle et il n'avait rien vu venir… il soupira alors que le légiste en rajoutait une couche, puis il se mit à examiner la pièce. En évidence, sur le bureau il y avait une carte professionnelle, la carte d'une poule de luxe… le nom lui disait quelque chose. Il la glissa dans un plastique puis dans une des grandes poches de son trench.
Une personne avait vu la femme entrer. Une femme brune, plutôt jolie, elle avait été « 'commandée » par le ministre apparemment… il avait une description physique grossière et un témoins qui l'avait vue entrer et sortir...n il l'interrogea longuement mai elle ne put donner beaucoup plus d'informations, si ce n'est que la femme était repartie avec une mallette. Du pognon ? Peut-être… ais en tout cas c'était une pro si c'était bien elle qui avait fait cela…
*
* *
Il avait reconnu la carte… il ne se souvenait pas que Cat' était encore en ville…. Il ne l'avait pas vu depuis sans doute bien cinq ou six ans, et c'était sa carte qu'il avait trouvé… elle était toujours une pute apparemment.. et attention, pute de luxe maintenant… en fait il ne l'avait pas vu depuis qu'il avait fait de la taule… il avait donc décidé de lui faire une petite visite à l'improviste. Il toqua, elle ouvrit. Et elle resta silencieuse, faisant mine de se refermer, faisant comme si elle ne le connaissait pas. Il mit le pied pour qu'elle ne ferme pas.
« Cat' C'est Gaby. »
Il sentit sa volonté faiblir et finalement elle rouvrit la porte avant de, méfiante, le faire entrer. Ils ne s'étaient pas quittés en bons termes la dernière fois, donc bon, autant faire ce qu'il fallait. Il sourit et entra, regardant l'intérieur. Elle semblait vivre plutôt bien apparemment… il eut un petit sifflement admiratif et commença à bavarder un peu avec elle avant de finalement aborder le principal sujet de sa venue. Il lui montra sa carte et lui raconta dans quel état ils avaient retrouvé le ministre… elle resta impassible avant de finalement se décomposer tout en niant de voir un quelconque lien, tressaillant néanmoins à la description de la personne. Il sourit. Elle la connaissait donc peut être. Il montra un portrait robot. Nous veau tressaillement.
« Cat', tu sais très bien que je sais quand tu mens, allez dis moi tout... »
Et comme pour la convaincre il commença à énumérer. Qui prenait les coups à sa place quand elle était gosse ? Qui veillait sur elle et prenait les punitions pour la protéger. Qui plus tard lui avait fait découvrir son corps et le pouvoir qu'il avait sur les hommes ? Qui l'avait protégée des mafias et autres quand elle avait commencé son business ? Qui l'avait protégée si longtemps ? Qui la connaissait si bien ? Lui. Tout était dit… elle parla d'aller se rafraîchir un instant, et Gabriel opina du chef, restant au salon.
Bien évidemment elle se rafraîchit. Mais surtout, elle envoya aussi un message. Un unique mot pour être rapide. Problème.
Yooran:
Yooran était en train d'examiner les documents récupérés quand son téléphone sonna. Si la sonnerie était légère, presque muette, la tueuse savait l'entendre et connaissait déjà la raison. Ce ne fut que par acquis de conscience qu'elle lut le message reçu. Un mot, un simple mot qui résumait la situation de son amie. Il ne lui en fallait pas plus pour comprendre qu'elle avait merdé quelque part. Elle ne répondit pas, elle ne fit qu'éteindre son appareil, retirer la carte sim et la détruit avant de jeter les résidus dans une poubelle aléatoire. Il ne fallait en aucun cas qu'on puisse la tracer mais elle ne pouvait pas laisser son amie comme ça. Elle aurait du faire passer ça pour un accident, s'attaquer à un ministre était un gros coup et elle avait prit un risque en lui tranchant simplement la gorge. Pourtant, en prenant son temps pour agir, elle était certaine que ce serait elle qui serait recherchée, pas son amie.
Elle espérait faire fausse route dans ses pensées, elle espérait que c'était juste une affaire de coutume, qu'elle était suivie par quelques hommes louches. Il n'en était rien, c'était bien pour l'affaire du meurtre qu'on venait d'aller la trouver. Avec sa discrétion unique, Yooran se plaça en hauteur et observait l'intérieur de la maison par la fenêtre sur laquelle elle avait vue. Cathleen ne semblait pas à l'aise, elle semblait perturbée par son interlocuteur et ce n'était pas son genre. Habituellement elle était stoïque, elle s'était construit une carapace, une défense qui lui permettait de ne pas se lier aux personnes qu'elle rencontrait. C'était l'un des enseignements de Yooran mais Cathleen avait visiblement des progrès à faire de ce coté là.
Ce n'était qu'un policier comme un autre et, pourtant, il avait réussi à la mettre dans tous ses états bien qu'elle tentait de le cacher du mieux qu'elle pouvait. La femme qui observait lut alors sur les lèvres de son amie.
« Je ne sais pas où elle vit, je lui ai juste enseigné les quelques trucs que je pouvais. Après ça, nous nous sommes séparées et je ne l'ai plus revue. Il y a plusieurs jours de ça maintenant. Je te jure que je ne savais pas ce qu'elle comptait faire. »
Et elle ne mentait pas, certes elle avait volontairement omis les détails les plus gênants mais, au moins, elle avait dit la vérité et ça pouvait aussi bien aider les flics que les perdre encore plus. Yooran était satisfaite, elle avait donné sa confiance à une seule personne et cette personne lui rendait bien. Et même si Cathleen avait eu un numéro de téléphone, Yooran était restée un fantôme, une femme qui apparaissait dans sa vie quelques temps avant de disparaître. Ces apparitions étaient aléatoires, tantôt elle venait l'aider à se tirer d'un mauvais pas, tantôt elle venait quand elle avait besoin de quelque chose.
La tueuse rangea la lunette de son sniper avec laquelle elle observait la scène et attendit que l'homme sorte. Il n'avait pas l'air très heureux mais il n'avait pas besoin de savoir dans quoi il mettait les pieds. C'était mieux pour ce flic de ne rien connaître de la situation, les documents étaient trop importants et contenaient trop d'informations sensibles que pour lui donner quoi que ce soit. Yooran attendit alors la nuit à sa place, planquée avant de s'avancer discrètement jusque chez son amie chez qui elle entra rapidement. L'obscurité l'aidait à passer inaperçue et elle n'hésitait pas à s'en servir.
Une fois à l'intérieur, les deux femmes se saluèrent et Yooran demanda des éclaircissements que la prostituée lui donna volontiers en lui expliquant qui était cet homme sorti plus tôt dans la journée.
Gabriel Valmy:
Elle revint bien vite… elle avait meilleure allure même s'il voyait clairement qu'elle n'était pas à l'aise pour autant… ah Cat', Cat', Cat'… que cachait-elle encore… il avait la prétention de croire qu'il était la personne qui la connaissait le mieux il y avait quelques années. Pourquoi pas encore aujourd'hui ? Quelque chose clochait et il aurait voulu savoir quoi exactement… il essayait de comprendre et essaya davantage quand elle se mit à parler, sur un ton doux mais peu assuré, racontant grosso modo ce qu'elle savait. Il ne l'interrompit pas. Il l'écouta et lui sourit, la prit dans ses bras comme pour lui faire comprendre que ce n'était pas grave, que ce n'était rien et il lui dit au revoir, qu'il passerait bientôt la voir et qu'elle devait lui réserver un créneau pour « s'amuser comme autre fois » puis il se dirigea par la porte.
Elle ne sembla pas le voir lui chiper un trousseau de clé pour entrer avec ou sans son accord. Il sortit, remonta sur sa moto et partit . Enfin… non, il ne partit pas vraiment, il se contenta en fait de faire assez lentement le tour du pâte de maison et gara sa moto dans le local à poubelles. De là, il pouvait voir l'entrée de la jeune femme et il se mit à surveiller assidûment. Elle ne lui disait pas tout, c'était une évidence…
« Cat… tu étais très douée pour mentir… et tu l'es toujours… mais pas avec moi… je sais quand tu ne dis pas la vérité… tu n'as pas changé... »
Il attendit assez longtemps en silence, la nuit s'installa et il frissonna avant de reprendre sa surveillance… et il n’aurait rien vu. Il n'aurait rien vu si la maison de Cat n'avait pas été éclairée et que la porte d'entrée n'avait pas montré une silhouette en s'ouvrant. Rapidement il vit une silhouette fine, une femme à n'en pas douter. Chacun ses plaisirs… mais ça avait un côté plus sournois que cela… il regarda la jeune femme… il sourit en voyant Cat l’accueillir chaleureusement avant de fermer la porte… louche, allez, on fonce…
Il attendit quelques instants et enfin, il fit la même chose qu'elle, se glissant subrepticement jusqu'au palier avant de saisir la clé qu'il avait volé (disons le carrément) pour l'insérer dans la serrure et la faire tourner très, très, très lentement pour ne faire aucun bruit, l’entrebâillant à peine, suffisamment pour entendre. On parlait de lui... il se décida alors à faire son entrée. Il dégaina son arme de point, poussa la porte le plus discrètement du monde alors qu'il entrait dans la pièce. Il ne ferma pas la porte, avança jusqu'au salon pour pointer du de son arme l'inconnue.
« Tu me mens toujours aussi mal, Cat. Des explications. Vite. Ici, ou au poste. »
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