Si Ayane serait capable d’aller à l’Olympe, elle risquerait de ne pas pouvoir se contrôler et d’attaquer les dieux qu’elle ait une chance ou non. Elle n’aimait pas les dieux, mais il était facile de deviner ce genre de choses. Elle ne prêtait pas trop d’attention à sa vie ou sa survie, elle était maudite par le sang de la méduse. Selon elle, elle était morte depuis longtemps. Elle ne trouvait pas que tuer des humains étaient un crime, ceux qui étaient mort par sa main d’après elle l’avaient tous mérité. A chaque fois qu’elle essayait de vivre normalement, il fallait toujours que des humains viennent pour la déranger, lui faire du mal ou vouloir tuer ceux qu’elle appréciait. Elle avait des milliers d’histoires qu’elle pourrait raconter de ce genre venant de ses anciennes vies, mais elle n’était pas là pour se défendre devant quelqu’un. Elle se fichait pas mal de l’image qu’elle pouvait donner vers l’extérieur. Elle regardait Diana dans les yeux avec un léger sourire. Elle avait bien remarqué que la super-héroïne avait tiqué. Allait-elle attaqué ? Apparemment non. Comme une enfant, elle testait la limite de chaque personne de façon brutale. Qu’avait-elle à perdre de toute façon ? Elle se moquait totalement de la mort, et depuis sa transformation en monstre, elle n’avait jamais parlé à un véritable dieu, quel qu’il soit.
A voir aucune réaction de Diana avec les horreurs que la méduse pouvait dire, elle sourit plus largement en affichant un large sourire derrière ses mains croisées au niveau de sa bouche. Elle était largement joueuse, et elle trouvait cela amusant. Elle avait bien l’impression que cette femme qui n’avait pas eu peur du tout de sa petite démonstration devait être une sacrée combattante, ou alors elle pensait vraiment pouvoir gagner contre elle, ce qui était inquiétant.
« Je connais ton peuple oui, même si je n’ai guère eu vraiment de contact. J’en ai entendu parlé, surtout des racontars de marin, mais qui suis-je pour penser que de telles personnes existent ou non. Je suis moi-même un monstre mythologique. Il y a même quelques bouquins sur moi, quel succès ! C’est une vision sage du monde que vous aviez, car ils sont barbares, cruels et sauvages, même entre eux. J’admets que tous ne sont pas ainsi, mais les plus gentils et les plus faibles meurent en général. La loi du plus fort comme disent les humains . »
Avoir du sang sur ses mains était quelque chose de normal pour Ayane, elle en était totalement recouverte elle-même. Elle rit légèrement devant la vision idyllique de Diana.
« Par ce que tu crois que les personnes de ce village sont si gentils gratuitement ? Tout ce qu’ils espèrent, c’est notre protection contre ce monstre ou le prochain. Ne soit pas si crédule. »
Elle fronça les sourcils en écoutant Diana dire que ce n’était que l’expression de sa peur. Son égo lui interdisait de penser une telle chose, elle avait la haine car les humains le méritaient, ils avaient tout fait pour. Elle ne pouvait pas accepter qu’elle n’était qu’une froussarde. Elle avait toujours foncé dans le tas à la moindre provocation sans réfléchir, mais c’était depuis qu’elle avait ce pouvoir, cette force dans ses entrailles, elle qui avait été faible auparavant face à un dieu. Elle ne savait même pas si elle en voulait quitte à tuer le dieu des mers. Est-ce qu’elle ne faisait que tourner en rond vie après vie depuis sa guerre contre l’humanité comme disait cette Diana ? Elle ne savait pas trop, et elle devait garder bonne figure. Elle y réfléchirait sans doute plus tard à froid, mais elle faisait que très rarement d’introspection. Elle n’avait pas tellement grandit depuis sa transformation, comme si sa puissance, sa force l’avait empêché de poursuivre la voie naturelle, ou comme si sa vie immortelle l’avait tant galvanisé qu’elle ne sentait pas le besoin d’évoluer.
« Qu’est-ce que ma voie à fait ? J’essaie de vivre tranquillement, mais il y a toujours des humains pour venir me déranger, m’agresser, ce n’est pas moi ! Quand on me cherche, on me trouve ! Je ne suis pas en guerre pour l’humanité, je ne fais que me défendre ! Nuance ! Et si moi je suis une une relique oubliée et inutile, tu as quoi exactement ?! »
Dit alors la mutante en sortant son épée. Elle planta la pointe contre la table en callant la longue lame contre son corps en fixant cette wonder woman dans les yeux.
« Mon arme est toujours effilée, elle est toujours capable de trancher en deux un humain et ce peu importe la technologie. Les humains ne me font pas peur, je suis toujours là, et bon nombre entre eux non. Je suis plus forte, plus rapide et surtout immortelle. Quoi qu’ils fassent, je reviendrais encore et encore, et ce même si je dois attendre que leur civilisation tombe en décadence . »
Elle pencha la tête légèrement en écoutant le proverbe de la paille et de la poutre. Elle leva un sourcil en penchant la tête légèrement. Elle ne semblait pas du tout ne pas avoir compris cette histoire. Elle secoua la tête vivement, ce n’était pas important, elle voyait ce que voulait dire Diana. Devait-elle vraiment se remettre en question ? qu’avait-elle fait de mal ? Elle se faisait agresser, et maintenant qu’elle en avait la possibilité et le pouvoir, elle se défendait avec hargne. C’était la même chose qu’avec ses deux grandes sœurs, malgré de nombreuses morts, elle semblait totalement incomprise par ses dernières qui ne pensaient qu’à la tuer. Elle voulait simplement vivre comme elle l’entendait après tout ! C’était tout bonnement de la cruauté ou de la stupidité. Elle haussa les épaules à la question de Diana à propos de tuer les héritiers.
« Sans doute que oui, mais je rêve de tuer par exemple Percée, mais il était déjà mort à mon retour sur sa trace. Il n’y avait que ses enfants qui était déjà adulte. Je les ai tous trancher la tête ceux qui étaient là. Il fallait que je le fasse ! Je n’allais pas ne rien faire non plus ! Quelqu’un devait payer, et sans moi, pas de mariage alors pas d’enfants !
Ce à quoi je tiens est mort depuis plusieurs millénaires. Mes nouvelles vies n’ont aucun sens. J’aurai préféré ne pas me rappeler comme au Vietnam. Je ne me rappelais de rien, j’ai pu vivre une vie merveilleuse jusqu’à ce que les américains n’arrivent pour tuer tout le monde. Oui à un moment, je meurs, mais il y a des centaines de cadavres derrières moi ! Je ne pars jamais seule, et je reviens toujours ! »
Ayane avait les larmes aux yeux, c’était beaucoup trop pour une adolescente vieille de plusieurs millénaires. Ses sœurs avaient bien essayé de lui ouvrir les yeux avec la finesse d’un tractopelle, mais elles avaient échoué. A la place, elles avaient choisi de la tuer autant que nécessaire se peut.
« Envie de faire autre chose ? Et quoi ? Je ne suis qu’une monstruosité qui mange de la viande. Du poulet ou de l’humain ça m’est égale ! Les deux me font du biens, ce n’est pas que je déteste les patates ou les navets, mais ça ne passe pas. »
Elle ouvrit le haut de sa tenue en montrant son corps magnifique presque irréelle. Sa poitrine à l’air dont les tétons sont légèrement tendu du au froid, son ventre plat où on distingue à peine les os. Elle regarde alors Diana en laissant tomber son arme sur la table. Elle se regarde ensuite le ventre en passant la main sur son ventre.
« Sous cette peau humaine, je suis certaine qu’il y a une peau de serpent, froide, visqueuse, sale. J’ai été fait pour tuer, pas pour aimer. Tu crois vraiment que quelqu’un peut vraiment s’attacher à moi ? Je vais le voir vieillir et mourir. Je fais la seule chose ce pourquoi j’ai été fait, tuer.