Lorsque la musique s'intensifia au-dehors, et que les coups de canon fendirent l'air, l'Impératrice sut que son invité était arrivé. Et son angoisse s'intensifia. Se tournant vivement vers Nawe, elle demanda, réellement inquiète :
« Mais, et si je ne lui plaisait pas finalement ? S'il préférait quand je joue mon rôle d'Impératrice ? S'il n'aimait pas celle que je suis quand je suis en privé ? Si- »
Nawe posa sa main sur le bras de l'Impératrice.
« Il vous apprécie telle que vous êtes, majesté. Sinon, il n'aurait pas accepté l'invitation. »
La blonde soupira, et se rendit aux arguments de sa suivante.
« Tu as sans doute raison. Mais, et si je faisais quelque chose qui lui déplaisait ? »
Nawe soupira également, et sourit.
« Vous n'avez pas de soucis à vous faire, majesté. On ne peut que vous aimer. Maintenant, levez-vous. Il vous attends ! »
« Oui, oui. Bien sûr. »
Et l'Impératrice se leva. Coiffée, légèrement maquillée, parfumée, elle était rayonnante. Elle quitta ses appartements d'un pas très digne, mais courut un peu dans le couloir. Cependant, lorsqu'elle arriva à l'entrée du château, elle n'était pas essoufflée le moins du monde. Un sourire de circonstance sur les lèvres, elle accueillit l'Empereur de Vapeur avec chaleur malgré son air très officiel. Il y avait beaucoup de monde quand même. Elle ne se laisserait pas aller à trop d'affection en public. Elle était l'Impératrice, elle avait un rôle à tenir.
« Bienvenue en mes terres. C'est un honneur que de vous recevoir. »
Sur un signe de l'Impératrice, deux hommes tinrent les portes du palais grande ouverte. Des serviteurs de l'Empire Lucretien amenait des cadeaux de bienvenue à l'Empereur de Vapeur. L'échange des présent se fit tandis que la belle s'écartait pour inviter son homologue à lui emboîter le pas.
« Si vos gens le désire, il y a des appartements tout prêts dans le palais. Mes gens leur montreront, s'ils en expriment le désir. »
Elle sourit un peu moins formellement, avant de rajouter :
« Je vous ai préparé une suite, non loin de mes appartements. Voulez-vous les visiter avant toute chose et vous y installer s'ils vous plaisent ? »
Et dire qu'elle espérait qu'ils lui plairaient était un euphémisme. Comme elle l'avait dit, c'est elle qui avait préparé la suite qu'elle lui destinait. Elle n'avait laissé personne d'autre s'en occuper. Peut-être avait-elle déjà beaucoup d'affection pour le jeune homme.