Comme a son habitude, le ciel de Zon'Da était blanc et gris, et il neigeait fortement. Une tempête blanche s'était abattue sur la capitale, mais la plupart du peuple, rassemblée sur la place principale face au palais gelé, à fixer une figure énorme, assombrie par une capuche decorée et de son manteau dissimulant à peine l'armure sur laquelle le tissu étais posé. La figure encapuchonnée regardait depuis un balcon du palais, alors que le manteau de couleur sombre était vite couvert d'une pellicule blanche qui s'intensifiais au fil des secondes.
L'intronisation n'avait pas duré longtemps, en vérité. Tout comme la fondation même du royaume Terranide, qui avait achevé sa construction quelques semaines plus tôt. La naissance de ce nouveau royaume n'était due qu'à un concours de circonstance: le besoin constant des terranides libres de devoir se regrouper pour survivre, mais aussi à cause des actions de la personne qui se tenait sur ce balcon: il avait sacrifié sa vie pour poursuivre ce qui semblait à présent être un mirage, un souvenir amer. Il voyait devant lui un parterre de personne, le regardant dans une sorte de transe d'admiration face a celui qui avait libéré des milliers de terranide enfermé dans des cages, prêt à subir la volonté des humains ayant dominé la quasi-totalité de la planète. Et cette situation avait suffit à la création de ce havre de paix pour leur espèce, ils ne pouvaient plus rester séparé et soumis, il était temps pour eux d'établir leur nation et leur indépendance.
C'était ainsi que naquit leur royaume. C'était sur ces principes, où aucun humain ne serait supérieur à un terranide. Et il en était le symbole; sauveur pour certains, terroriste et dangereux criminel pour d'autres... Ces titres placardé sur sa tête ne lui faisaient ni chaud ni froid à présent, ni même son nouveau titre de roi, scandé par les foules.
Certes, il avait réuni des familles, voire sauvé des villages entier, mais maintenant que lui restait-il? Son titre et sa fonction de souverain, un esclave du peuple en quelque sorte, une véritable ironie. A présent il ne pourrait plus sauver personne d'autre, uniquement veiller a ce qu'il a déjà réussi a sauver ne parte pas en fumée. Et même si il prenait ce rôle très au sérieux, cela ne l'empêchait pas d'y voir quelque chose d'amer que, malgré toute ces personnes qu'il a libéré, il n'as pas réussi a retrouver celle qui lui importait le plus, et maintenant il ne pourrait plus aller la chercher. Il se sentait encore plus vide de se dire que son unique parent qui lui restait ne serait même plus là pour l'accompagner; il était terriblement seul.
Des heures plus tard, alors que l'intronisation fut dûment célébrée à la salle des fêtes de la capitale, il apparaissait étrange que le roi n'y participe pas, pourtant nul n'osa poser la question. Probablement beaucoup de choses à faire, comme à son habitude; même si son statut de roi était officialisé, il en avait assumé la charge depuis un moment, en aidant à la gestion du royaume et les expéditions, ainsi que de l'aide a la construction.
Mais il n'était ni question de souci administratif ou d'autres cérémonies; il avait décidé de lui-même de ne pas s'inviter à sa fête, pour la passer avec une personne qui aurait dû être là. Bien en dehors de la capitale, des montagnes entouraient le royaume, le protégeant efficacement des éventuels esclavagistes trop sûrs d'eux, ou de la vision de quiconque. Et c'était sur une de ces montagnes qu'une tombe était isolée, n'ayant pas été au milieu du cimetière du royaume: cette tombe portait le nom de sa mère.
La figure massive en armure s'agenouilla devant la sépulture, dans un silence absolu, méditant. Elle était morte quelques années plus tôt lors de la migration de son village; elle avait aidé à ce que toute les caravanes soient bien parties, et avait sacrifié sa santé à ce sujet, tant qu'elle finit par mourir de pneumonie lorsqu'ils atteignirent ce lieu... Il poussa un soupir: est-ce donc le destin des personnes qui se sacrifient pour les autres? De mourir sans jamais voir le fruit de sa propre labeur? Cette ironie fut vite chassée de son esprit, ne voulant pas se rendre déprimé il n'en avait de toute façon pas le loisir. Il était devenue la figure de proue du royaume; il devait montrer l'exemple, constamment. Peu importe ses émotions, son devoir était d'inspirer...
Elle avait été une grande source d'inspiration.
Le roi enleva sa capuche, montrant son visage. C'était un renard au pelage roux flamboyant, qui fut vite tachetée de blanc par la neige. Il avait été fort connu dans les environs de Nexus: son visage avait été placardé partout pour ses "actes de terrorisme", et une énorme somme était promise pour sa capture... Mais cela remontait à bien longtemps pour lui.