L’heure était venu de se séparer de tout ce qui restait de son passé. Il allait mettre in à tout son passé, à toute son histoire, à tous ces moments qu’il aurait voulu ne jamais vivre. Il y avait peut être prescription, il y avait peut être donc impossibilité de faire quoique ceoist, et son vieux commençait à tirer sur la fin de sa vie, mais il allait essayer, pour une fois, de passer par une voie légale. Mais bon, pas sur qu’il la reprenne cette voie légale, vu le boxon et le charabia que c’était…
Aussi direction bibliothèque de Seikusu. Il avait bien pris sa plaque au cas où. Il n’aimait pas les bibliothèques, c’était un endroit fait pour les rats et les intellos, lui, non, il n’avait aucune raison de s’y intéresser. Et puis dans la plupart des livres, il n’y avait pas d’image ! Si, bien sur que si Gabriel savait lire ! Disons juste que kanjis lui échappaient souvent… mais il savait lire, disons juste qu’après la lecture de base, il n’avait jamais vraiment suivi… et ce n’était pas son père qui lui aurait fait bosser ses cours à la maison… Il frappait quand il était ivre et quand il n’était pas ivre il dormait.
Quoi ? Demander l’avis d’un expert juridique ? Vous avez vu le prix ? Ces mecs vous sucent l’argent jusqu’à votre dernier Yen ! Alors non merci, il se débrouillerait avec un dictionnaire à côté si besoin est. Mais il soupirait bruyamment pour montrer à quel point ça le gonflait de devoir passer ça.
Il passa la porte de la bibliothèque et directement, il sentit qu’il n’avait rien à foutre ici. Il commença à suer à grosses gouttes, il avait très chaud, il était mal à l’aise, très mal à l’aise. Qu’est-ce qui lui avait pris de venir se fourrer dans un lieu pareil… instinctivement, il porta la main à son paquet de clope, pour se détendre, avant de réagir brusquement, virant sa main de là. Interdit dans la bibliothèque. Evidemment. Tant qu’à en faire un lieu de torture, autant y aller jusqu’au bout.
Il s’approcha du comptoir et utilisa une première fois la sonnette. Pourquoi chercher si y avait des cons qui se repéraient mieux que lui ici et qui s’en chargeraient à sa place ? Il y avait des sous-fifres non ? Des rats de bibliothèques qui n’avaient rien de mieux à foutre que bosser ici, autant qu’ils servent à quelque chose d’utile, le renseigner et l’aider par exemple.
Personne ne vint, il réutilisa la sonnette. Oui, il était impatient, et il n’avait pas toute la journée. Techniquement, il était en service, là ! Alors qu’on se magne un peu le fion bordel ! C’est pas comme si il demandait quelque chose de surhumain. Il sonna pour la troisième fois alors qu’une jeune femme sortait des rayons et se dirigeait vers le comptoir.
ENFIN !
« Bon sang, faut pas être pressé avec vous ! Si c’est urgent autant revenir plus tard… »
On se fait chier à faire du zèle, alors on nous fait lambiner. Putain de ville de merde, putain de pays de merde, putain de gens de merde !
« Bon et bien au moins je vais pouvoir interroger la personne qui pourra m’aider… vous préférez le faire ici ou au post ? »
Menace en l’air, ce n’était pas un retard qu’il allait la foutre en garde à vue ! Non, mai parfois, montrer les menottes avait cet avantage certain de faire en sorte que les gens se magnent. Comme pour la fessée pour les gosses… d’un autre côté, elle aussi, elle aurait bien pu mériter la fessée et lui aurait donné avec enthousiasme, se défouler faisait toujours du bien.