La nuit porte conseil. Le vent se faisait frais, des volutes d’une brume dense et oppressante, persistaient sur ce champ de bataille, mes prunelles rêveuses caressaient la voûte céleste, immense étendue opaque,mer ténébreuse reprenant ses droits sur son ami le sable, bataillons de grains, tous en rang serrés, matérialisés par des petits points lumineux ; ceux-ci avaient l’avantage du nombre, qui gagneraient ? Qui s’approprieraient ce territoire sauvage et farouche finalement ? Mais bientôt, je fus interrompu dans mes pensées rêveuses… Je devais retourner en salle de classe pour récupérer mon écharpe que j’avais oublié…
Je ne mis guère de temps à rentrer dans la classe, j’entendais comme des bruits mais n’y fis guère attention… Mais alors que je m’apprête à saisir une mon écharpe à même une chaise, voilà, je fus bientôt en contact avec un autre corps… Je fus aussitôt plaqué contre le sol, assez brutalement d’ailleurs !
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Avalant difficilement ma salive, un torrent de sang serpentait sous mes joues pour venir les teinter de cette couleur coquelicot, inhabituelle chez moi. Non, ce n’était pas aussi intense que cela, je dois exagérer, après tout, je ne suis pas un ange, moi non plus… L’ange déchu du paradis n’a pas d’autre choix que de devenir démon, non ?
Quelque chose de tiède, rassurant, se posa sur mon buste. Cette présence m'apaisa légèrement, repoussant de manière illusoire la douleur de mon dos. Nos lèvres s’étaient frôlées, lors de sa « chute ».
Frissonnant au simple contact de ma couverture de chair juteuse et appétissante qui m’abritait, je ne pus m’empêcher de pousser un léger soupir de contentement, ce baiser bon enfant me causa quelques rougeurs ainsi que la production d’une musique tonitruante, mon cœur battait la chamade, la mesure, le rythme avec entrain et frénésie, entendait-elle mon cœur chanter pour elle ? Entendait-elle ces tambours qui l’appelaient, et, cette propagation en écho de ces tressaillements engendraient-ils le même effet sur sa personne ?
Gigotant légèrement comme un cheval fougueux et impétueux, par orgueil, ou par fierté, d’avoir été capturé, englué si facilement dans les filets de cette vamp. Les contacts des deux corps, véritables caresses ne se firent que plus prononcées je me calmais néanmoins après quelques instants, fermant doucement les yeux… C’était une véritable torture…
Quel endroit adapté pour un rapprochement aussi intense ! Affalée contre moi, dans cet enchevêtrement de corps, je me sentais tel un agneau face au grand méchant loup, j’étais tremblant, non d’effroi, mais d’excitation. Mes pectoraux répondaient en écho aux seins voluptueux de Tooka, ses jambes faufilées entre les miennes pouvaient à tout moment taper mes flancs comme sur un étalon, tandis que ses petons se faisaient, et, n’étaient rien d’autre qu’une épée de Damoclès prête à sévir de façon consciente, sur l’antre de la sensualité masculine, j’étais à sa merci. Etait-ce une position désagréable d’être le captif de cette démone aux intentions sincères, et, délicates ? Non… Même, si c’était Je ne devais pas profiter de la situation, mes prunelles toutes aussi obscures, que la nuit abattue sur le salon, distinguaient les traits fins du visage de Tooka j’étais le spectateur privilégié d’un spectacle qui n’était joué que pour moi entre ces rideaux couleur bleuté qui se plaisaient avec une certaine espièglerie à arrêter leur cours au niveau de ma gorge découverte. Mon regard se perdait dans celui de la belle, j’étais suspendu à l’opalescente luisance de ses lèvres qui semblaient briller dans le noir, je posais alternativement mes yeux sur ces deux localisations. En effet, j’avais tenté de rompre l’échange en portant mon attention sur un autre point, baissant la tête, j’étais tombé nez à nez avec une poitrine compressée, et, mise en valeur par un décolleté qui dans cette position se faisait des plus pigeonnants.