Sanglantes retrouvailles (Zord)

- RHAAAAAA ! (Cri guerrier)

Le bruit de l'acier rencontrant l'épaisse peau couverte d'écaille d'un dragon résonna dans la plaine. Une rousse, vêtue d'une fine armure en maille et en écaille d'acier au niveau de la poitrine et de l'entrejambe, abattait sans relâche son épée sur la brèche infime à la base du cou d'une bête gigantesque. Un long filin d'acier entourait le cou de la créature, attachée par un éperon glissé adroitement sous l'une de ses écailles sur sa nuque. La guerrière ne montrait aucune pitié pour la créature. Elle abattit une fois encore son arme et réussit à percer la protection des écailles au niveau de la brèche crée par l'éperon.

- YAAAAAAH !

Sauvage, échevelée, la guerrière appuya de toutes ses forces sur l'épée. Elle la remua, la faisant bouger de haut en bas, de droit à gauche et la tournait sur elle-même dan le but d'agrandir la plaie pour affaiblir la bête.

En bas, terré derrière un gros rocher, un loup qui se tenait pratiquement debout observait la situation périlleuse dans laquelle était la flamboyante rousse. Il aurait bien aimé l'aider. Mais il n'avait plus ses pouvoirs de magiciens, et ne savait pas se battre. De plus, il ne faisait pas le poids contre un dragon. Il se contentait d'hurler des encouragements à la guerrière, de lui indiquer les points faibles du dragon quand il les voyait.

- OUAAAAIS ! A DROITE GRÁINNE ! A TA DROITE ! OUAIS ! ACHÈVES-LE !

La rousse se servait de ses indications pour frapper. Elle avait un rictus sauvage et avide de sang sur les lèvres. Le sang, d'ailleurs, du dragon lui avait éclaboussé sur le corps. Elle dégoulinait d'hémoglobine, et elle adorait ça.

- Un étranger ! TU NE VAS PAS ÊTRE SEULE !

La guerrière leva la tête et observa les alentours malgré les ruades de la bête. Une forme se mouvait en effet, venant droit sur eux. Elle haussa les épaules et sortit sa lame de la nuque du dragon pour escalader son cou à la force de ses cuisses.

L'étranger en question n'était autre que Zord, qui avait parcouru le chemin jusque là dans un unique but : retrouver le dragon qui après s'être aventuré jusque dans les landes dévastées, avait attaqué une des caravanes de ravitaillement du village. Les barbares -et surtout pas ceux de Karradyne, le village du Méga- ne craignaient aucunement les drakes. Mais l'attaque avait surprit tout le monde et les morts ainsi que les pertes avaient été importantes. De plus, Crom commandait clairement et ses mots étaient simples (pour être à la portée de la belle bande d'abrutis que Zord se traînait parfois) : Lave tes affronts dans le sang et les tripes. Aussi le roi s'était il lancé à la poursuite de la bête tandis que les barbares pansaient au mieux les blessures et revoyaient les défenses du village tout en tentant de récupérer dans les restes de la caravane ce qui pouvait encore être utile.

Le chemin du Méga, qui avait été long de plusieurs jours et conséquent de plusieurs centaines de kilomètres, avait été une traque difficile et périlleuse. Ses pas avaient mené Zord jusque dans les lointaines terres sauvages, au coeur de cette forêt qu'il arpentait à présent. A la recherche de traces au sol, ce furent pourtant des sons qui l'interpellèrent et lui indiquèrent la direction vers laquelle se rendre. Au loin une bataille se livrait et les mugissement ne mentaient pas : c'était un dragon que l'on combattait et au vu du cri c'était une femme qui voulait voler au monarque sa vengeance.
Il courut vivement de son pas lourd qui donnait l'impression de faire trembler la terre et enfin, le colosse passa les arbres qui ceignaient la clairière. Face à lui, une amazone à la peau gorgée de sang venait de lui accorder un regard presque dédaigneux avant d'entreprendre de chevaucher l'animal enragé et blessé.
Ce fût son tour d'hurler et ses poumons puissants semblèrent faire tonner sa voix dans toute la clairière.

- PAR CROOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOM ! RAAAAAAAAAAAAARGH !

Zord fonça, son épée et sa hache à la main, et évita de peu un coup de patte qui lui était destiné. L'esquive fut un peu maladroite et il perdit son équilibre, se retrouvant au sol. Le lézard voulu en profiter pour l'écraser mais le géant ne s'en laissa pas compter, roulant par deux fois sur le côté pour se mettre de côté avant de se relever. Le dragon fit fondre sa tête en un assaut rapide qui ne trouva que le sol, le pas de côté du géant ayant été parfaitement calculé. Mieux, il abattit sa lourde hache sur la gueule de la bête qui hurla de douleur et se retira en redressant le cou de toute sa hauteur. Trop vivement, peut-être... La hache resta coincée entre quelques solides écailles mais l'ouverture était superbe pour Zord : la gorge de l'animal et son ventre étaient à découvert et son épée, Fer-Sanguin, pouvait tout à fait entamer le cuir écailleux plus tendre à ces endroits là.

- LE DRAGON EST A MOI, FEMME ! TU ENTENDS ? A MOI, PAR TOUTES LES LOIS DU FER ET DE CROM !

Une nouvelle charge, une nouvelle esquive des coups de pattes devenus plus lents grâce aux blessures et à la perte de sang. L'acier de l'épée à deux mains se planta à la base du cou et Zord continuait sa course, ouvrant l'animal en deux. Sa force absurde et la résistance de son épée suffirent à achever le travail que la belle avait effectué, mais le mouvement n'avait pas été très bien pensé.
En effet, la carcasse de la bête tomba sourdement sur le sol,  entraînée par son poids, au moment ou Zord arrivait au niveau du ventre.... Et sur ses épaules massives s'abatit le dragon mortellement blessé.

Par Crom ? Ce cri lui disait quelque chose à la rousse. Mais tellement de guerriers le prenaient comme dieu principal qu'elle en aurait pour longtemps à chercher dans sa mémoire. Elle se contenta d'hausser les épaules, se concentrant sur son ascension du cou de la bête. Elle apprécia la distraction que lui fournit l'intrus. Elle en profita pour tenter de percer les écailles qui protégeaient la tête. Elle ricana quand il hurla que le dragon était à lui.

- Premier arrivé, premier servi !

Néanmoins, ce fut le guerrier qui acheva la bête, quelques instants avant que Gráinne n'enfonce sa lame dans le crâne qu'elle venait de dépouiller de toutes ses écailles.

- Attention Gráinne ! LE DRAGON S'EFFONDRE !

Lestement, la guerrière se laissa glisser contre le dos de la bête et finit aux pieds de celle-ci qui venait de s'effondrer.

- Connall, aide-moi ! Il faut soulever le monstre sinon le guerrier va étouffer

L'homme-loup acquiesça et se rendit auprès d'elle pour l'aider à pousser la bête. Ce n'est pas ses maigres forces qui aidèrent Gráinne à renverser le dragon toutefois. Elle se résolu donc à utiliser son épée comme un couteau de boucher. Après plusieurs coups, elle perça l'épaisse peau de l'écailleuses et trancha la chair aussi facilement que si c'était du beurre. Elle trancha encore quelques coups, et arriva aux organes de l'animal. Le guerrier ne devrait pas être bien loin.

- Conall, attrapes !

Elle lança son épée à l'homme-loup et entreprit de fouiller dans les entrailles de la bête à la recherche d'un contact humain. Elle finit par agripper un bras musclé. Très musclé. Prenant appui sur les côtes du dragon, elle le tira vers elle en déployant toutes ses forces.

- HAAAAAA !

Lors que les légendes contées par ses descendants (et peut-être par ceux de la rousse volcaniques) feraient état de cet épisode, elles raconteront que Zord avait plongé lui-même dans la gueule de l'animal afin de descendre dans son cou en y agrippant la chair avec les dents et les ongles. Les légendes diraient aussi qu'arrivé à l'intérieur du dragon -qui à ce moment là ferait certainement la taille du château impérial d'Ashnard, au moins- Zord lui aurait mangé le coeur pour le tuer et s'approprier sa puissance avant se ressortir de la carcasse morte en la frappant avec ses poings pour scander comme mille tonnerres le nom de Crom.
Mais les légendes avaient ça de poétiques qu'elles étaient toujours embellies. La guerrière à l'armure échancrée n'aurait d'ailleurs pas nié cet état de fait, elle qui taillait les flancs du monstre mort afin d'en libérer l'intervenant encore prisonnier de ses entrailles.

Le bras qu'elle attrapa sembla tâtonner contre le sien avant de s'y accrocher d'une poigne titanesque qui aurait brisé net n'importe quel corps moins entraîné. La force de traction de la rousse fut ce qu'il manquait à Zord pour se tirer du mauvais pas dans lequel il s'était trouvé, débloquant ainsi ses jambes sur lesquelles il put pousser fermement. Et c'est ainsi que, à l'instar d'un boîte jaillissant hors de sa boîte, Zord le Méga retrouva la lumière du jour et l'air qu'il inspira à plein poumons avant de pousser un cri de rage qui, dans les légendes, trouva écho jusque dans les vallées voisines, effrayant les femmes et les animaux. Le volume sonore était bien évidemment moindre dans les faits, mais il y avait fort à parier que les oreilles de la guerrière sifflèrent un moment après que le hurlement se tut.
Mais à vrai dire, la belle avait d'autres soucis immédiats, comme ce bras qui l'avait tirée vers le corps colossal ruisselant de sang et de morceaux de tripes, la main libre la saisissant à la gorge avec la ferme intention de la broyer. Les yeux de Zord étaient grands ouverts, rougis par le sang qui y ruisselait, donnant à la scène un aspect incroyablement féroce.

- PAR LES COUILLES VELUES DE CROM ET LES CHATTES POISSEUSES DE FOUTRE DE SES CENTS FILLES, JE VAIS TE FAIRE PAYER D'AVOIR VOLE MA PROIE, PUTAIN CRASSEUSE ! JE FOURRERAIS MA QUEUE DANS TA CARCASSE POUR Y GICLER MON FOUTRE UNE FOIS QUE JE T'AURAIS EVENTR- hey ?

Aussi brutalement qu'il était sorti des entrailles du dragon et avait hurlé, Zord s'était stoppé lorsque ses yeux avaient enfin daigné mettre un nom sur le visage qu'il tenait à quelques petits centimètres du sien. Et, de franchement menaçant, son visage s'était transformé et avait été illuminé d'un sourire des plus sincères pendant que ses doigts avaient relâché leur prise de façon drastique.

- Gráinne l'Impitoyable ! Par Crom, c'est donc toi, Vierge-putain que tu es ? AHAHAHAHA ! PAR CROM, C'EST BIEN TOI !

La rousse connaissait assez Zord pour savoir que dans sa bouche le terme "Vierge-Putain" relevait du titre de noblesse honorifique, compliment plus que distingué que le barbare ne réservait qu'à elle seule. C'était un peu plus agressif que "Mon coeur" ou "mon ange" certes, mais dans l'idée ça ne différenciait pas vraiment.
Mais de toutes façons, Gráinne allait connaître le reste de la bouche de Zord, puisque celui-çi se mit à l'embrasser, comme à son habitude, sa langue cherchant celle de la belle pour une danse aussi goulue qu'elle était enflammée. Un salut que le roi n'offrait qu'à cette ancienne reine, par ailleurs.

Encore une traction et.. Hisse ! On y était. Le guerrier prisonnier des entrailles du dragon hurla en s'en dégageant. Il esquinta bien les tympans de la rousse, mais ce n'était rien. Elle s'en remettrait. Pour le moment, elle tentait surtout de se dégager de la poigne phénoménale par laquelle il serrait sa gorge. C'est la surprise qui ralentit le temps de réaction de la guerrière. La surprise uniquement. Elle crocheta ses doigts dans l'avant-bras musculeux dans l'espoir de le faire lâcher prise. Elle n'entendit de ce fait que d'une oreille distraite les hurlements de rage qu'il poussait.

Jusqu'à ce que la prise qui broyait sa gorge se relâche. Elle cligna des yeux, chassant les gouttelettes de sang qui brouillait sa vue, avant de remettre elle-aussi un nom sur le visage qui lui faisait face. Elle esquissa un sourire qui voulait s'élargir un petit instant à peine avant qu'il ne l'embrasse à pleine bouche. Elle ne se pria pas pour lui rendre l'étreinte humide de leurs langues. Mieux, elle entoura sa nuque de ses bras et se colla contre lui sans gêne.

A côté, Conall observait la scène bouche bée. Lorsque la lame de l'épée de la rousse, en glissant, lui coupa le poignet, il se reprit. L'homme-loup n'était en fait qu'un adolescent sous toute cette fourrure.

Quand Gráinne rompit le baiser, elle adressa un grand sourire au guerrier face à elle.

- Et oui, Zord le Méga. C'est bien moi. M'étonnes que tu ne m'aies pas reconnue plus tôt. Qui donc oserait s'attaquer seule à un tel mastodonte, sans peur, sinon moi ?

Elle sourit, et se tourna à demi.

- Et voici Conall. M'semble pas que tu l'aies vu la dernière fois que l'on s'est croisé. C'est l'seul pourri de mage qui a accepté de m'aider à trouver comment contrer la malédiction.

Et bien mal lui en avait prit. Ses dieux, pour le punir, l'avaient changé en loup. Il pouvait toujours parler, mais plus jeter de sorts.

- Qu'est-ce que tu dirais de couper une tranche de ce monstre pour la mettre à griller ? M'exciter comme ça sur cette bête m'a ouvert l'appétit. Surtout le passage où j'ai dû te tirer de ses entrailles bougre d'impulsif.

Elle souriait franchement, ce qui était rare. Même Conall, de qui elle s'était énormément rapproché durant son périple, ne l'avait jamais connue comme ça. Pour un peu, il s'imaginerait qu'elle était amoureuse. Mais non. Non, elle n'aimait pas Zord dans ce sens-là. Sinon, il serait mort à cause de la malédiction. Zord était plutôt comme.. Un frère. Un amant régulier. Un compagnon d'arme.

- Conall, fait donc du feu. J'ai aussi vu un ruisseau pas loin. Pour faire bouillir un peu d'eau. Et peut-être nettoyer ce joli carmin.

Elle observa le grand guerrier des pieds à la tête, et plissa le nez.

- Je vois que tu espaces toujours autant tes bains haha.

Elle se retourna à nouveau pleinement vers lui et attira sa tête vers la sienne en agrippant sa nuque. Ce fut elle, cette fois, qui entama le baiser. Ses dents mordillant les lèvres du colosse tandis que sa langue vint jouer, taquine, contre la sienne.

Le baiser fut rendu avec allégresse et les bras menus de Gráinne s'enroulèrent contre le cou du barbare qui en réponse apposa sans gène ses larges mains sur les fesses fermes et musclées, les faisant siennes le temps que dura le baiser fièvreux et presque obscène auquel les deux combattants se livrèrent.
Les lèvres se séparèrent sous l'impulsion de l'affolante rousse mais les corps ne se quittèrent pas et de loin, malgré le dragon et ses organes roulant dans la poussière, on eut dit deux amoureux se racontant leur journée.

- Qui d'autre ? Ma femme, si j'en avais une. Ou ma fille. Ou moi, si j'avais eu des mamelles plutôt qu'une grosse queue pleine !

Son rire goguenard et franc parti dans l'air avec joie et Zord étreignit Gráinne un peu plus, collant son bassin au membre imposant contre le corps effilé comme une lame de la rouquine, qui lui présentait son curieux compagnon. Un chien de magie - presque littéralement - que le colosse ne salua que très vaguement du regard avant de revenir à sa compagne, un air contrarié sur le visage.

- Crom crache sur les sorciers, ma Vierge-putain. Je n'égorgerais pas ton compagnon par respect envers toi, mais qu'il reste au loin. Quant à cette malédiction... Par l'acier, j'aurais tôt fais de la lever si tu le souhaitais. Et tu régnerais déjà à mes côtés, portant la nouvelle génération dans ton ventre !

Zord aurait depuis longtemps put défier Gráinne en duel et -il en était sûr- la vaincre. Pourtant, jamais il n'avait levé son épée contre elle. Le sentiment fraternel qu'il lui portait, qui se mâtinait d'un peu d'amour et d'élans sexuels bestiaux, l'empêchait de forcer Gráinne à l'affronter. Le souverain avait la conviction que le jour où elle le désirerait comme époux, elle viendrait lui faire savoir. Peut-être que la belle ne voulait pas trop brusquer les choses, ou peut-être que Zord n'était pas à son goût. Après tout, le Méga savait que l'ancien compagnon de Gráinne avait été un barbare d'une incroyable envergure, un des rares souverains qu'il ait jamais respecté et considéré comme son égal. Autant dire qu'il n'était pas évident de songer à prendre sa place aux côtés de la terrible guerrière, tout Zord et tout Méga qu'il fut.

- Un quartier de dragon grillé ? Soit ! Je partagerais avec plaisir mon repas avec toi, Vierge-putain. Passons la nuit tout les deux pour fêter nos retrouvailles !

Gráinne congédia le dit Conall qui s'en alla donc, laissant les amants à leurs jeux. La guerrière s'occupa donc de contempler son compagnon avant de le taquiner et de reprendre ses lèvres de sa propre initiative avec la même ferveur que la première fois et Zord n'hésita pas. Sa langue vint lutter contre celle de la belle, envahissant son palais tantôt pour le conquérir, tantôt pour repousser sa jumelle ou la caresser. La danse sensuelle et nerveuse était pleine d'un appétit qui serait bientôt insatiable et à la commissure de leurs bouches, la salive se mêla au sang qui commençait à sécher.
Zord torturait les fesses de sa guerrière, les ouvrant parfois, les pétrissant toujours. Leurs bassins frottaient et la verge du souverain enflait sous son pagne, flattant la cuisse de Gráinne. Pourtant, il n'allait pas plus loin et à contre-coeur se sépara d'elle.

- Veux tu que je te prenne avant ou après la viande, Vierge-putain ? Ma queue te réclame mais peut-être veux tu autre chose que des entrailles pour m’accueillir en toi ?

Il s'extirpa des restes du dragon et fit quelques pas, se dénudant en laissant tomber ses parures de fourrures lourdes de sang sur le sol. Alors qu'il tendait la main, la hache y revint, rappelée mentalement à son maître. Ce fût à ce moment que Zord s'aperçut que quelque chose manquait : son épée Fer-sanguin était restée dans le ventre du dragon. Sans mot dire, le colosse replongea dans les entrailles chaudes et sanglantes pour en fouiller les chairs à la recherche de son arme.

Oui, elle aurait pu accepter d'affronter Zord voilà quelques temps déjà. Elle ne doutait pas de sa puissance. Elle ne doutait pas de son courage. Mais elle avait déjà affronté maints et maints guerriers. Aucun n'avait été à la hauteur. Certains étaient pourtant de bon spécimens. Et ils étaient tous six pieds sous terre à présent. Elle ne voulait pas être déçue, même si elle avait totalement confiance en lui, en ses capacités.

- Crom n'est pas le seul à cracher dessus. Mais Conall a été privé de ses pouvoirs par ses dieux pour m'avoir aidé. Et ce n'est qu'un gamin, encore puceau. Et loup.

Elle sourit des attentions du barbare. C'est ce genre de choses qui lui manquait le plus quand elle passait de longs mois en solitaire à chercher un puissant guerrier d'au-delà de chez elle. Et parce qu'elle n'imaginait même pas assouvir ses envies avec Conall.

Sentir le désir du monarque contre ses cuisses fit frémir d'impatience la rousse enflammée. Ce combat contre le dragon lui avait ouvert l'appétit. Mais elle hésitait encore entre l'appétit charnel ou alimentaire.

- Les entrailles sont loin de me rebuter haha. J'ai soif aussi de m'abreuver à ta source. Et de te sentir en moi.

Elle l'observa retourner chercher l'une de ses armes dans les entrailles de la bête. Elle ricana, amusée. Puis elle jeta un oeil à Conall qui partait chercher de quoi allumer un feu. Elle reporta son attention sur le guerrier barbare qui ressortait, le sang coulant en rigole sur son corps d'athlète. Il y avait aussi quelques bouts de.. D'organes. Mais ça ne dégoûtait pas la rousse. Et elle sourit, une lueur de désir embrasant son regard clair.

- Le temps que le feu prenne, et que la viande grille.. Nous avons amplement le temps de nous ébattre.

Elle se rapprocha de lui avec son pas félin. Une main remonta le long de son torse puissant, écartant négligemment les bouts d'organes sur son chemin, tandis que l'autre descendit chercher le mandrin qui se dressait face à elle.

- Et rien ne m'a autant excitée qu'un bon combat suivi d'un bain de sang et d'entrailles.

Elle était sauvage. Elle n'était pas née au coeur des batailles, comme certains. Mais elle était devenue crainte et respectée. Elle était l'Impitoyable, et ça ne surprendrait personne qu'elle se fasse prendre au milieu d'un bain d'organes de dragon. Encore moins si c'était avec Zord le Méga.

- J'ai très, très, très envie là.

Elle le repoussa doucement contre la peau encore intacte de l'écailleux, et ses doigts griffèrent légèrement les puissants abdominaux de son amant. Son bassin se mouvait lascivement contre ce vît tout aussi puissant qui s'était gorgé de sang. Au figuré comme au littéral.

Peu lui importait l'enfant-loup, peu lui importait les bruits humides et écoeurants que produisaient les chairs qu'il remuait sans hésiter, ses bras puissants fouillant l'intérieur du lézard sur-dimensionné à la recherche de l'acier de sa fidèle lame. La déclaration de Gráinne le fit sourire et fusa alors que ses doigts rencontraient le métal de Fer-sanguin, qu'il extirpa d'un geste presque triomphal. Zord se retourna vers la rousse en lui souriant, amusé et excité, comme en témoignait la rigidité un peu plus marquée de sa queue presque bovine. Lui et Gráinne se connaissaient bien et le plus souvent ne s'encombraient pas de mots pour se donner ou prendre l'autre. Combien de fois l'avait il fourrée de ses centimètres contre la première table venue, lors d'un festin en l'honneur de sa présence ? Combien de nuits blanches partagées à la demande de la rouquine, combien d'orgies provoquées par leurs attouchements publiques au village ? Personne ne les comptait plus. Mais parfois, ils prenaient le temps et se montraient aussi tendres qu'ils le pouvaient et ne partageaient ce moment avec nul autre, comme si ils avaient eu besoin de se retrouver un peu plus "humainement", loin de la bestialité qui animait leur drôle de complicité.
Aujourd'hui était un moment oscillant entre ces deux eaux, entre intimité et obscénité. Même pour eux, ce n'était pas courant.

Zord ressorti, sa peau plus écarlate et suintante qu'avant, sa main serrant son épée. Il capta la lueur dans le regard de la rouquine et planta l'arme en terre pour la recevoir au mieux, acquiesçant à ses mots tout en la laissant prendre possession de son corps. Le Méga souria à la main qui flatta son membre pendant que la sienne délestait la lourde poitrine de Gráinne de son carcan de métal afin de prendre l'un de ses seins pleins entre ses doigts, pressant la pulpe des chairs avec force et envie, réaffirmant en de grandes empoignades impérieuses sa prises sur elle.

- Rien me m'a jamais autant excité, moi, que la vision de ton corps recouvert de sang alors que tes cuisses ruissellent de nectar. Je te baiserais dans ces organes encore chauds.

Flattée par la présence de Gráinne, excitée par la main qu'elle avait posée sur lui, sa queue ne tarda pas à prendre ses proportions animales. Entre les doigts de la guerrière se dressait puissamment la verge dure et enflée du monarque qui s'était laissé repousser sur le corps, mais peu lui importait. Sa langue était repartie chasser celle de son amante à grands renforts de coups larges et profonds, ses mains pétrissant avec fureur les rondeurs mammaires tendues de désirs. Les doigts du colosse marquaient la chair qu'ils malaxaient, l'abandonnant parfois pour que les pointes deviennent la cible de ses attentions voraces. En effet, Zord les prenaient entre deux doigts afin de les faire rouler, les étirant au maximum avant de les relâcher.
Une main abandonna son office pour passer entre les jambes de la guerrière, le majeur se faufilant rapidement vers son abricot suintant pour y chercher ses lèvres intimes qu'il frotta, tantôt pour les écarter, tantôt pour stimuler le petit bouton de la belle. Mais le sein abandonné ne le resta pas longtemps, puisque le baiser avait cessé et que la langue de Zord était venue lécher la surface charnue et ronde, dessinant de petits cercles autour du mamelon avant que ses lèvres ne viennent aspirer la pointe érectile tendue un long moment.

- Suce la ou entre la en toi, ma reine, glissa t'il entre deux succions prononcées, mais dépêche toi. Je veux te souiller et t'entendre gémir, crier... J'ai envie de toi et Crom lui-même ne saurait me calmer.

Sur les lèvres de la guerrières couverte de sang s'étirait un sourire. Et le baise reprit, encore plus intense si cela était possible. Elle se collait contre lui avec volupté, soupirant de désir quand il s'occupa de sa poitrine. Des vagues de chaleur irradiaient son corps, alors qu'elle le caressait également, flattant ses longs et épais centimètre de ses doigts agiles, tandis qu'il investissait son antre chaude et humide de ses doigts aventureux.

Elle aussi avait envie de lui. Son corps brûlait de le sentir en elle. Elle n'hésita alors qu'une seconde, avant de remonter sa jambe droite contre celle du guerrier, venant guider sa lance gorgée de sang vers le coeur de son désir. Si elle mania l'arme de chair avec douceur mais fermeté, elle ne prit pas le temps de s'appesantir sur les sensations provoquées par le remplissage de sa grotte intime et le fit pénétrer en elle d'un coup de bassin impérieux.

- Oh oui, prends-moi... Aime-moi comme tu sais si bien le faire... Montre-moi ta force, Zord-le-Méga !

Après s'être rassasiés l'un de l'autre, elle prendrait le temps de lui montrer aussi combien elle appréciait sa puissance, et combien elle adorait s'occuper de lui. Mais pour le moment... Cela faisait trop longtemps qu'elle était privée de ces sensations tumultueuses. Elle vint mordiller le cou du guerrier, s'accrochant à ses épaules pour se hisser plus confortablement sur sa hampe de chair.

Déjà, elle commençait à se mouvoir sur lui, son regard se plantant dans le sien. Elle n'avait que trop tardé en bavardages inutiles. Elle gémissait rien qu'en le sentant écarter ses parois intimes (sans douleur toutefois) pour la remplir de son être puissant.

- Aaah, Zord... Ce que j'aime ces instants...

Elle sourit, et vint mordiller ses lèvres. Sa langue le taquina, frôlant ses dents avant de jouer avec la sienne. Elle n'avait cure des bouts d'organes ou d'entrailles qui les entouraient. Elle n'avait qu'une chose en tête : Le Plaisir.